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Soixante pour cent de la population africaine ont 24 ans ou moins et sont sur le point d’entrer sur le marché du travail. Si ce nombre croissant de personnes en âge de travailler peuvent être employées dans des activités productives, cette abondance de jeunes en Afrique peut devenir un dividende démographique. Sinon, cela pourrait devenir une catastrophe démographique, car une grande masse de jeunes frustrés devient une source potentielle d’instabilité sociale et politique. Pourtant, la pénurie d’opportunités pour les jeunes africains entraine une proportion élevée de jeunes chômeurs et de travailleurs pauvres, frôlant les 70  % (OIT, 2016).

Conscients de cela, les chefs d’État et de gouvernement de l’Union africaine ont choisi comme thème pour 2017 :

« Exploiter le dividende démographique en investissant dans la jeunesse ».

L’approche traditionnelle pour soutenir les jeunes a été de s’intéresser à l’offre de main-d’œuvre. Le Rapport

sur le développement dans le monde de 2007, sur le thème « Développer la prochaine génération », énonce un programme politique axé sur l’éducation, la mise à niveau des compétences, la santé et la citoyenneté.

Un tel soutien se retrouve également dans la Feuille de route de l’Union africaine sur l’exploitation du dividende démographique par le biais d’investissements dans la jeunesse (2017), qui comprend des objectifs sur l’éducation et le développement des compétences, la santé et le bien-être, ainsi que les droits, la gouvernance et l’autonomisation des jeunes.

La transformation structurelle est nécessaire pour créer de nouveaux emplois pour les jeunes et pour intégrer ces nouveaux entrants dans la population active. Les pays qui ont réussi, comme la Chine et la République de Corée, ont vu une part élevée d’emplois passer du secteur agricole au secteur manufacturier d’abord, puis à celui des services. L’important pour l’Afrique sera la restructuration des économies qui ne seront plus axées sur des produits à forte intensité de capital mais sur des secteurs à forte intensité de main-d’œuvre comme le secteur manufacturier, les technologies de l’information et de la communication, l’agriculture et les agro-industries, afin de créer des emplois en faveur des jeunes africains. Comme l’indique la Feuille de route de l’Union africaine sur l’exploitation du dividende démographique par le biais d’investissements dans la jeunesse, il faudra améliorer l’accès aux facilités de crédit pour soutenir les entrepreneurs, appuyer des initiatives telles que les incubateurs de technologies et les accélérateurs pour soutenir les entreprises dirigées par des jeunes, sans oublier la libéralisation du commerce.

Pour apporter un soutien à la jeunesse africaine, il faut élaborer une stratégie de développement qui aille au-delà de la politique commerciale. Des politiques en matière d’éducation et de développement des compétences, comme la Stratégie continentale pour l’enseignement et la formation techniques et professionnelles et la Stratégie d’innovation pour l’Afrique (2014-24) sont importantes, tout comme d’autres le sont dans les domaines de la santé, du bien-être et de l’autonomisation des jeunes.

La ZLEC peut être une composante supplémentaire. Plus important encore, la zone de libre-échange continentale peut contribuer aux modes de diversification des exportations et de transformation structurelle qui encouragent l’industrie à forte intensité de main-d’œuvre et aident à attirer les jeunes dans des activités productives.

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Notes de fin de chapitre

1 La définition de «riche en ressources» est celle du McKinsey Global Institute, qui l’applique aux pays qui répondent à au moins un des trois critères suivants:

les exportations de ressources représentaient 20 % ou plus des exportations totales en 2011, les ressources en moyenne représentaient plus de 20% des recettes publiques de 2006 à 2010 et les rentes tirées des ressources représentaient plus de 10 % du PIB en 2010 ou l’année la plus récente pour laquelle des données sont disponibles (McKinsey & Company, 2013).

2 Ce modèle est très voisin des modèles d’équilibre partiel SMART et TRIST, et utilise en fait les élasticités de la demande et de la substitution aux importations du modèle TRIST par défaut (0,5 et 1,5, respectivement).

L’analyse conclut à des réductions de droits de douanes dans le cadre des accords de libre-échange des CER existantes, où ces accords ne constituent pas déjà une libéralisation complète de 100  %. Par conséquent, même les pays qui couvrent une grande partie de leurs importations dans le cadre des accords de libre-échange des CER existantes (chapitre 2) peuvent encore connaître un impact important sur les importations et les revenus. Les résultats de cette approche sont intuitifs et transparents pour un public non spécialisé dans les questions techniques et ne dépendent que d’un nombre limité d’hypothèses.

Chapitre 6

Une démarche doublement gagnante :