Intervention de J.L. AUDUC

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Je remercie PRISME de mÕavoir invitŽ ˆ cette table ronde pour pouvoir partager quelques 311

idŽes avec vous. Pour se faire, je vais partir dÕun certain nombre de mots souvent employŽs ˆ 312

propos du PEDT et essayer de rŽflŽchir aux questions quÕils posent : 313

122 Co- construction : CÕest Žvidemment extr•mement important de faire avec et non pas 314

pour. Mais, il faut Žgalement rŽflŽchir au cahier des charges soumis aux diffŽrents acteurs.

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Est- ce que par exemple, lÕimpŽrieuse nŽcessitŽ de temps pour que les familles, notamment les 316

plus ŽloignŽes de son fonctionnement, puissent sÕapproprier lÕŽcole, a ŽtŽ pris en compte dans 317

lÕorganisation ? Pourquoi pas dans le mois, un travail trois mercredis matins sur quatre et un 318

samedi sur quatre pour permettre aux familles de rencontrer enseignants, animateurs, 319

associations, etc ? 320

Enfants : Le mot pi•ge par excellence. La construction de la personne, de son identitŽ passe 321

par diffŽrentes phases qui sont ˆ la fois continuitŽ et ruptures. Aussi voire plus grave que 322

lÕindiffŽrenciation des sexes, est lÕindiffŽrenciation des ‰ges ! CÕest une grave erreur de traiter 323

lÕenfant de 3 ans comme celui de 11 ans, comme celui de 11 ans et celui de 15/16 ans. Ils 324

nÕont pas les m•mes rythmes ; ils nÕont pas le m•me rapport ˆ leurs identitŽs. Les traiter de 325

mani•re indiffŽrenciŽe, cÕest favoriser les difficultŽs dÕapprentissage, notamment chez les 326

gar•ons. Il faudrait comme dans les pays nordiques, avoir un rite social collectif de sortie de 327

lÕenfance vers 10/11 ans et cesser dÕemployer le mot dÕenfant ( dÕinfans : irresponsable ) ˆ 328

partir de ce moment. Notre message est contradictoire. Nous pr™nons des villes Ç Žducatives È 329

et nous laissons la police et la justice •tre les seules structures porteuses de rites avec le fait 330

quÕˆ compter de son 13^e anniversaire, tout jeune sait quÕil est pŽnalement responsable, cÕest-ˆ-331

dire quÕon lui reconna”t une part de responsabilitŽ aussi importante que ses parents !!! Cet 332

abandon de la part des communes comme de lÕŽcole, des rites de progression vers lÕ‰ge adulte 333

est lÕantith•se dÕun r™le Žducatif.

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Incitation/obligation : Lˆ encore, deux mots importants. Peut-on construire une vŽritable 335

ŽgalitŽ, pousser le plus loin possible le potentiel de chaque jeune, en oubliant la question de 336

lÕaliŽnation, des habitus sociauxÉ Inciter, cÕest ne pas penser quÕil peut y avoir des obstacles 337

culturels, sociaux qui vont intervenir. Il ne suffit pas de rendre gratuit un musŽe pour que 338

toute la population sÕy prŽcipiteÉ RŽflŽchissons aussi ˆ ce qui est arrivŽ ces derni•res annŽes.

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La loi de 1975 sur le handicap Žtait incitative. Celle de 2005 rendait lÕaccueil des handicapŽs 340

obligatoire dans lÕŽcole. Au- delˆ des difficultŽs, on a vu les changements de comportement.

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Si lÕobligation des acti-vitŽs pŽriscolaires nÕest pas dŽcidŽe par la commune et les conseils 342

dÕŽcoles, on verra que ce sont les familles les plus ŽloignŽes de lÕŽcole qui en seront absentes.

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LÕobligation pose inŽvitablement la question de la gratuitŽ. Comment lÕEtat et ses 344

reprŽsentants doivent- ils rŽagir quand une collectivitŽ territoriale dŽcide de rendre 345

payantes les activitŽs pŽriscolaires dans le cadre de la refonte des rythmes scolaires ? 346

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hop et un atelier autour des collections du musŽe local, je recrŽe de la discrimination et des 350

inŽgalitŽs sociales et culturelles et je ne place pas tous les jeunes concernŽs dans une situation 351

potentialitŽs en sÕinitiant ˆ tous les possibles ? 355

Valorisation : Il faut Žviter, notamment comme lÕont montrŽ les Žtudes concernant les 356

familles du quart monde, de considŽrer ces activitŽs comme peu importantes. Car, les familles 357

ne prennent souvent au sŽrieux que si cÕest ŽvaluŽ. Pourquoi ne pas mettre en place un 358

passeport accompagnant les activitŽs pŽriscolaires menŽes durant la scolaritŽ ˆ lÕŽcole 359

ŽlŽmentaire qui serait tamponnŽ lors de la rŽussite de ces activitŽs et pourrait donner lieu ˆ des 360

dipl™mes, certificats remis par la commune.

361

Education inclusive : Un certain nombre dÕactivitŽs artistiques (musique, arts plastiques, 362

thŽ‰trales), sportives, notamment la natation ou lÕŽquitation sont une excellente occasion de 363

valoriser les compŽtences de jeunes en situation de handicap mental lourd. Pensons au travail 364

rŽalisŽ avec ces jeunes au travers dÕorchestres, de reprŽsentations thŽ‰trales par Howard 365

Buten ou dans le cadre dÕactivitŽs circassiennes par Annie Fratellini. Pensons ˆ bien inscrire 366

cette dimension inclusive dans les cahiers des charges proposŽs aux diffŽrentes associations 367

dans le cadre des PEDT.

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Valeurs : Ne faut- il pas un cadre national des valeurs ˆ promouvoir dans de telles activitŽs 369

afin dÕŽviter un grand Žcart potentiel entre les valeurs pr™nŽes par lÕŽcole (m•me si elles ne 370

matches impliquant des jeunes pour saisir ce probl•meÉ 374

Territoire : QuÕest ce quÕun territoire ? Une commune, un agrŽgat de communes, un quartier 375

de grande ville ou un espace plus large ? Il faut y rŽflŽchir, ne serait- ce que pour combattre, 376

ce quÕon voit surgir ici ou lˆ, en terme de Ç prŽfŽrence communale È pour lÕacc•s ˆ certains 377

124 Žquipements culturels excluant des jeunes des quartiers limitrophes appartenant ˆ une 378

autre commune.

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Gouvernance : Le probl•me de la gouvernance de projets cohŽrents impliquant diffŽrents 380

partenaires est une question centrale. Quel Ç chef dÕorchestre È pour mettre en musique des 381

postures professionnelles diverses au service des jeunes ? Pourquoi ne pas rŽflŽchir ˆ un 382

conseil territorial composŽ des diffŽrents partenaires associŽs et Žlisant son prŽsident ? Des 383

Evaluation : Tout PEDT doit prŽvoir, d•s sa mise en Ïuvre ses procŽdures dÕŽvaluation ˆ la 387

fois sur le court terme (un an) que sur le moyen terme (plusieurs annŽes). La rŽflexion sur les 388

indicateurs pertinents doit •tre partie prenante de la discussion sur le PEDT. Pensons, par 389

exemple, pour des indicateurs ˆ moyen terme : AbsentŽisme en classe de 6eme et de 5eme, 390

frŽquentation des mŽdiath•ques municipales et des CDI, diminution des Žcarts de rŽsultats 391

diffŽrents formats ˆ appliquer ˆ lÕƒducation sur le territoire ? 397

Quand on veut parler de travail en commun, de partenariat entre diffŽrentes institutions sur un 398

territoire, on a un gros probl•me : pour lÕinstant, ce partenariat, la plupart du temps, ne se fait 399

quÕˆ travers des dispositifs, et souvent dans le but de rŽcupŽrer des financements. CÕest la 400

logique de guichet dont on parlait.

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Je pense que la bonne question qui permet de mettre les gens au travail sur le terrain ˆ propos 402

de lÕƒducation cÕest dÕabord de se dire mais quel est lÕobjet de notre travail en commun ? Et 403

moi jÕen vois un : la question de lÕŽgalitŽ. CÕest peut- •tre un prisme du fait que jÕai ŽtŽ 404

instituteur en ZEP dans une Žcole fortement sŽgrŽguŽe avec des Žl•ves dont jÕai vu le parcours 405

se casser la figure au coll•ge : les Žl•ves que jÕavais en CP qui nÕarrivaient jamais au bout de 406

la troisi•me et notamment pour les gar•ons parce quÕils avaient ŽtŽ exclus du coll•ge. Mais ˆ 407