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19 Annexe III bis

19.1 Entretien acteur Žducatif Ð MJC - MŽlie

19.1 Entretien acteur Žducatif Ð MJC - MŽlie

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Alors la collaboration dans mon travail, finalement cÕest beaucoup de collaborations. Que ce 3

soit avec les artistes puisque je fais partie dÕun rŽseau. Et puis le travail avec les scolaires.

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DŽjˆ la dŽfinition de mŽdiation culturelle en art contemporain ; lÕapparition de ce nouveau 5

mŽtier, cÕest •tre le lien entre le publique lÕartiste et son Ïuvre donc dŽjˆ yÕ aÉ Le publique 6

quÕil soit formŽ ou pas ˆ lÕart contemporain. LÕartiste, il a un propos, quÕil met en forme par 7

des Ïuvres ; apr•s ce propos il est soit Žvident soit sous jacent ˆ lÕÏuvre. CÕest le plus gros de 8

mon travail de mŽdiation, faire regarder et se poser des questions par rapport ˆ lÕÏuvre et ˆ 9

lÕartiste. CÕest le vŽcu du publique qui va aussi faire regarder lÕÏuvre dÕune fa•on ou dÕune 10

autre.

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Alors tu me parles dÕune collaboration institutionnalisŽe, mais dans ma t•te, je suis vachement 12

libre dans ma collaboration. JÕai pasÉ CÕest aussi lÕavantage de la petite structure.

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Alors : ma formation, cÕest les beaux arts. Mais je suis arrivŽe dans la mŽdiation un peu par 14

aider ˆ avoir leurs projets en multimŽdia. Soit ils avaient dŽjˆ un projet bien dŽfini et il fallait 18

les aider ˆ le mettre en forme. Soit ils avaient leurs idŽes et cÕŽtait simplement leur proposer 19

un temps o• ils pouvaient faire leur projet avec le matŽriel ˆ disposition. Quand je suis allŽe 20

dans cette voie lˆ cÕest parce que jÕai eu lÕopportunitŽ de rentrer tr•s jeune, quand je dis tr•s 21

jeune cÕest que jÕŽtais en deuxi•me annŽe au sein des moniteurs postes rŽservŽs aux 4•me 22

annŽes. Mon r™le Žtait donc dÕaider les Žl•ves ˆ choisir le bon logiciel pour leurs crŽations 23

multimŽdia ou dŽrouiller une imprimante qui ne marche pas. Et cÕest lˆ o• je pense que, de 24

toute fa•on tu vas le voir, cÕest ma personnalitŽ. Pour moi, cÕŽtait de faire des choses avec les 25

autres. Les beaux arts forment des individus. Et lÕindividu devient individualiste et donc voilˆ.

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Et donc m•me si tu as ta crŽation ˆ toi, yÕa un moment tu as besoin des autres. Sinon ton 27

travail y tourne en rond, tu nÕavances pas. Et les autres ce sont tes pairs les artistes qui ont 28

dŽjˆ crŽe mais aussi ceux de ta gŽnŽration qui sont dans le m•me questionnement que toi. Et 29

•a je pense que cÕest ce qui a fait que je suis rentrŽe aussi t™t dans le sein des monitorats car 30

lors dÕun workshop, la monitrice nÕavait vraiment pas le temps de nous gŽrer nous et que jÕai 31

159 dŽpannŽ mes coll•gues avant de faire mon boulot. Enfin voilˆ quoi. Je pense que 32

inconsciemment ˆ lÕŽpoque, cÕest ce qui me faisait plaisir de faire. Continuer dans ce travail lˆ 33

au centre multimŽdia cÕŽtait parce que avec la formation multimŽdia que jÕavais, travailler sur 34

le travail dÕun autre artiste, cogiter ˆ faire lÕavancement, cÕŽtait toujours •tre dans ma partie 35

artistique et non pas uniquement faire du Word o• encore on rentre dans quelque chose de 36

plus individualiste. Voilˆ et puis bon jÕai pas eu vraiment de postes. CÕŽtait des arrangements 37

entre la MJC et moi. Donc je suis restŽe pendant deux ans ˆ zoner avec les artistes et les 38

autres ; jÕai travaillŽ avec des handicapŽs, une association pour faire leur siteÉ Et jÕai 39

rŽcupŽrŽ les cours basiques enfants-ados ordinateurs. Ce qui libŽrait lÕanimateur pour faire 40

dÕautres choses. Petit passage deux ans ˆ lÕaccueil et mmh un accident a fait que yÕa eu un 41

poste ˆ la mŽdiation culturelle. Et lˆ •a a ŽtŽ une dŽcouverte dÕun mŽtier que je ne connaissais 42

pas parce que on rencontre les mŽdiateurs quand on visite une expo mais ˆ quoi est-ce que •a 43

correspond. Bon •a faisait dŽjˆ quatre ans que jÕŽtais dans lÕenceinte donc je voyais ce que 44

cÕŽtait. Mais bon quelque chose qui devenait un petit challenge pour moi parce que lˆ il fallait 45

que je puisse crŽer quelque chose sur ouais. CrŽer des mŽdiation cÕest une fa•on de crŽer sur 46

une exposition. Et puis yÕa tout le montage de lÕexposition. Donc lˆ le travail en collaboration 47

il se fait avec lÕartiste. Lˆ moi le choix de lÕartiste et des Ïuvres ne mÕincombait pas parce 48

que yÕavait une collaboratrice. Mais ce qui mÕincombait, cÕŽtait le montage une fois que.

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GŽnŽralement yÕavait un plan prŽdŽfini, alors cÕŽtait pas vraiment dirigŽ. JÕŽtais ˆ la rŽflexion 50

du montage des Ïuvres. Et bien souvent je suis au travail avec lÕartiste. Pendant le montage je 51

travaille avec lÕartiste sur cette mise en place. Et aussi cÕest un temps qui permet de parler du 52

travail de lÕartiste. Un temps qui permet de comprendre des choses. CÕest vrai que je lis 53

beaucoup les textes des artistes. Mais lˆ cÕest pou prendre une certaine distance et finalement 54

tu touches un petit peu du doigt ce quÕest lÕartiste. La personnalitŽ de lÕartiste. Et bien souvent 55

tu te rends compte que ce quÕil fait cÕest logique. Le travail dÕun artiste il est logique. YÕa 56

toujours quelque chose qui est dŽclencheur. Ou son vŽcu qui lÕa amenŽ lˆ. Sa dŽmarche apr•s 57

selon sÕil il est jeune ou plus ‰gŽ, elle part de quelque chose. DÕune Žducation bien souvent.

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DÕune ouverture sut le monde qui lui est propre mais qui est bien souvent ancrŽe dansÉ Puis 59

une autre entrŽe qui fait que m•me si le travail il est.. Enfin une Ïuvre plus une Ïuvre 60

dŽpendant dÕune autre Ïuvre dŽpendant dÕune autre ÏuvreÉ Une fois que cÕest mis 61

ensemble, y a des choses qui se croisent qui font aussi sens. On a beau te dire que avec cette 62

Ïuvre il a voulu faire •a, tu dŽcouvres des choses qui sont pas Žcrites dans les textes. CÕest 63

parfois des bonnes surprises. La premi•re semaine, lÕouverture de lÕexposition, yÕa parfois 64

dÕautres choses qui sÕouvrent. Voilˆ et du coup moi, jÕavais une casquette MJC de mŽdiateur.

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160 Et en m•me temps jÕintervenais en tant quÕartiste, ˆ lÕh™pital psychiatrique dans un groupe 66

patients leur part de crŽativitŽ, tout en ayant un th•meÉ Et leur permettre un activitŽ crŽatrice 71

mais cÕŽtait vraiment le c™tŽ artistique. JÕavais une interrogation artistique. La diffŽrence cÕest 72

assez difficile. Parce que je nÕamenais pas une technique. JÕamenais une crŽation. CÕest ˆ dire 73

cÕŽtait lÕart. DÕautres avaient la musique, le thŽ‰tre.

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Et tu peux dŽcrire un exemple de collaboration avec une Žcole ? 79

Alors cÕŽtait des journŽes type, sur le m•me fonctionnement. CÕest lÕŽchange ˆ lÕintŽrieur qui 80

Žtait diffŽrent, ce qui se passe encore ici aussi. Euh ˆ R. ils venaient passer une journŽe. Ils 81

arrivaient le matin, je les recevais sur le temps de lÕexposition, " dÕh une h selon le temps de 82

lÕexposition, selon ce quÕils avaient ˆ dire. Apr•s yÕavait un atelier quÕon avait le temps de 83

dŽvelopper entre le matin et lÕapr•s Ðmidi. Avec les pauses. CÕŽtait une journŽe de classe pour 84

eux mais dans une autre structure. Et lÕatelier, cÕest peut •tre lˆ la collaboration entre lÕartiste, 85

moi et les Žcoles. CÕest pas ˆ la mani•re de lÕartiste. CÕest trouver un atelier qui permet de 86

comprendre soit par une thŽmatique, soit par une autre technique mais sur le m•me sujet, mais 87

en tout cas je ne leur demandais pas de reproduire une oeuvre quÕon avait dŽjˆ vue.

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GŽnŽralement cÕest une technique de lÕartiste et pas tr•s loin yÕa le th•me de lÕartiste. Si 89

lÕartiste travaille sur la notion de nŽgatif et de portrait, je vais pas leur faire faire autre chose.

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Je vais leur faire faire lÕidŽe du portrait.

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Ca tu lÕenvisages avec lÕartiste ? LÕenseignant ? 93

CÕest lˆ que •a peut •tre compliquŽ et que je suis tr•s tr•s libre. De comprendreÉ Je sais pas 94

comment je vais pouvoir te dire ce que je travaille avec lÕenseignant car ce que cherche 95

161 lÕenseignant cÕest autre chose que ce quÕil sait faire et cÕest pour •a que je veux pas faire ˆ 96

la mani•re de. Ca cÕest quelque chose quÕils peuvent faire. Et surtout ben yÕa des techniques 97

que je maitrise avec plein de matŽriauxÉ 98

Pour rŽpondre ta question, yÕa des fois o• jÕai lÕatelier en t•te quand jÕai connu lÕartiste, yÕa 99

des fois cÕest en parlant avec lÕartiste qui a lÕhabitude des scolaires, yÕa des artistes qui sont 100

travail quÕelle met en avant pour les enseignants, mais comme ils viennent, ils ne sÕen servent 104

pas. Ca pourrait permettre dÕaller plus loin avec les enseignants. Ca leur permet de sÕimaginer 105

lÕexposition, sÕimaginer ce quÕil va y avoir pendant la mŽdiation et faire le plus loin. Moi ce 106

vernissage. Et cÕest lˆ aussi o• les enseignants dŽcouvrent lÕexposition et peuvent se dire oui, 112

non, est-ce que les enfants vont apprŽcierÉ Je pars du principe que toute exposition est 113

comprŽhensible pour les enfants, et m•me des fois, yÕa moins dÕapprŽhension dÕune Ïuvre 114

que pour les adultes. Apr•s je ne suis pas dans le quotidien avec les enfants donc je lui fais 115

confiance quand il me dit non. Donc •a je lÕentends. Apr•s ils se rendent compte de ma fa•on 116

de faire, et que finalement une Ïuvre peut •tre exploitŽe de diffŽrentes fa•ons. JÕentend des 117

fois yÕa une phrase qui est revenue les diffŽrentes annŽes, cÕest : bon moi •a me parle pas, en 118

plus les explications de lÕartiste, jÕadh•re pas, maintenant, jÕai h‰te de voir ce que tu vasÉ 119

AujourdÕhui, depuis 4 ans que je suis lˆ, jÕai acquŽri une confiance. Finalement ils disent cÕest 120

pas pour moi que je viens en mŽdiation mais cÕest pour les enfants. LÕArtiste a une fa•on de 121

voir, mais dans le discours, parfois il ne nous transcende pas. Mais mon r™le en tant que 122

mŽdiateur, pour les adultes et pour les enfants, cÕest de dire quÕest-ce que tu vois, quÕest-ce 123

que tu identifies, quÕest-ce que tu ressens. CÕest mes phrases mais je tourne mes questions de 124

mani•re ˆ ce quÕil y ait une direction.

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Et dans la visite, les enseignant et les parents interviennent ? 127

162 GŽnŽralement ils sont lˆ pour surveiller pas intervenir.

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Et puis la question que les enseignants posent apr•s le rencontre avec lÕartiste cÕest quÕest-ce 129

que tu vas faire ? Y a toujours lÕidŽe que lÕatelier rŽpond ˆ la mŽdiation. CÕest pas juste une 130

visite guidŽe mais yÕa quelque chose que les enseignants nÕont pas le temps de dŽvelopper.

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La demande est aujourdÕhui de dŽvelopper les ateliers. Mais cÕest tr•s dur pour moi car je pars 132

de la parole de lÕenfant. Et mon temps de mŽdiation dŽpend de ce quÕils disentÉ Et moi jÕai 133

une frustration de les couper. YÕa des classes qui ont vachement de choses ˆ dire. Et jÕai pas le 134

temps dÕaller jusquÕau bout de mon idŽe. MŽdiation scolaire pour moi, cÕest lÕenfant. Si mon 135

plan nÕest pas fini cÕest pas grave par contre yÕa des choses auxquelles je tiens que je veux 136

quÕils aient compris. Parce que cÕest important.

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Alors yÕa beaucoup de choses qui Žtaient dÕactualitŽ yÕa huit ans ˆ R. qui commencent ˆ •tre 141

connues ici. YÕa un dŽcalage avec certaines villes qui sont en avance. Et si jÕavais du temps 142

cÕest aussi que nous nÕŽtions pas les seuls. Et puis le partenariat se faisait en amont avec ma 143

collaboratrice et moi jÕŽtais la pi•ce qui faisait que la mŽdiation avait lieu. Je touchais les 144

Žcoles du quartier, mais ici aujourdÕhui je suis seule. Quand je suis arrivŽe ici, la demande 145

Žtait de dŽvelopper les mŽdiations. Je suis arrivŽe, yÕavait pas de mŽdiation.

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Le dŽveloppement des mŽdiations se fait, de nouveau jÕai de la fidŽlisation et pour pallier le 147

manque de temps, dans le parcours culturel, en plus de 4 visites-atelier par ans jÕinterviens 148

une journŽe en classe. Sur une pratique qui a ŽtŽ vue durant lÕannŽe, avec lÕenvie du ou des 149

enseignants. Quand jÕen ai de la m•me Žcole, je fais la m•me chose pour tous. Et lˆ le travail 150

avec les enseignant intervient. Ca peut •tre sur un th•me ou •a peut •tre sur une pratique qui a 151

ŽtŽ vue tout au long de lÕannŽe. Pour mon intervention dans lÕŽcole il faut quÕil y ait un lien 152

avec une exposition quÕon a vue dans lÕannŽe. Donc dŽvelopper quelque chose qui a ŽtŽ fait, 153

qui a ŽtŽ aper•u, mais avec aussi lÕenvie de lÕenseignant ou des enseignants. Alors si jÕai 154

quatre niveaux diffŽrents, je fais une rŽunion et on essaye de se mettre dÕaccord tous ensemble 155

parce que je vais pas pouvoir dŽcliner au cas par cas. CÕest une journŽe dÕintervention avec 156

documents ˆ lÕappui, et pourquoi je vous fais faire •a.

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163 Alors la collaboration avec adultes, ne se fait pas sous la forme dÕordre ou de commande.

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Je nÕai pas la science infuse. JÕai ma rencontre avec lÕartiste, avec ses textes. Et avec lÕapport 159

public, et ben on en discute. Exposer de lÕart contemporain, cÕest aussi parler dÕun probl•me 163

sociŽtal. Donc cÕest quelque chose qui nous appartient.

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Et ˆ part ces partenariats avec un public extŽrieur (Žcoles, adultesÉ), y-a-t-il aussi des 166

partenariats avec lÕintŽrieur de la structure ? 167

Et ben avec le secteur familles qui vient ponctuellement pour des animations avec Sonia. Et 168

puis les cours dÕarts plastique. En ce moment ils exposent dans ma salle. Et puis ils viennent 169

Apr•s euh, yÕa tout encore en construction. YÕa des volontŽs avec les personnes ‰gŽes. CÕest 174

une demande dÕune personne ‰gŽe tr•s dynamiqueÉ Et puis yÕa aussi un lien avec lÕh™pital 175

psychiatrique. Mais je dŽpends beaucoup de lÕenvie des personnes. JÕai fait tout un travail 176

dÕouverture, jÕenvoie les informations du rendez vous aux Žducateurs qui pourraient 177

mÕamener un groupe. CÕest lˆ quÕils peuvent rencontrer lÕartiste et se dire si ils peuvent y 178

amener leur public. Une exposition peut amener ˆ rŽflŽchir dangereusement certains publics.

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Je fais juste la prŽsentation de lÕartiste tr•s rapidement. Bon, yÕa des jeunes artistes quÕil faut 183

aider ˆ parler, bon parfois ils nÕont pas vraiment prŽparŽÉ Mais comme je connais bien les 184

Žducateurs, je nÕai pas trop besoin de parler de ma dŽmarche de choix de lÕartiste. Et puis je 185

ne veux pas leur dire •a car cÕest ˆ ce moment que les enseignants vont poser des questions et 186

vont mÕaiguiller. Alors, je suis ˆ lÕŽcoute entre lÕartiste qui dit des choses que je nÕai peut •tre 187

164 pas encore entendues. Et les questions des enseignants, je vois ce quÕils nÕont pas compris.

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Et tout •a •a oriente ma mŽdiation. Je veux •tre le plus juste possible par rapport ˆ mon public 189

et Žcrire mes mŽdiations en fonction du public qui va venir.

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Et le fait que lÕart contemporain dŽstabilise, •a permet dÕavoir un mŽdiateur qui fait en sorte 191

que lÕart ne devienne plus hermŽtique.

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Et tu mÕavais parlŽ dÕun rŽseau 194

Je fais partie dÕun rŽseau oui, le REDA, rŽseau dŽpartemental. Donc on se rŽunit un fois tous 195

les deux mois pour parler de nos probl•mes. Probl•mes liŽs aux demandes de nos institutions.

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fonctionnement diffŽrent dans nos structures. On est tous de groupes de professionnels 200

diffŽrents.

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Alors on a envie de faire un travail de rŽseau. CÕest dans les papiers. Mais il fautÉ voilˆ. On 202

se sait pas encore comment faire ? 203

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JÕai une question sur les apprentissages que tu vis ˆ travers la collaboration 205

DŽjˆ, ce qui mÕintŽresse, cÕest lÕautre, le regard de lÕautre. Ce que jÕai perdu cÕest que je nÕai 206

pas de travail artistique personnel. Mais cÕest comme •a que je con•ois le travail artistique, en 207

collaboration avec un autre artiste, danseur, chorŽgraphe. Le travail est comme •a pour moi 208

plus enrichissant. La mŽdiation, cÕest de la crŽation. CÕest ce que jÕai envie de montrer de 209

lÕartiste que je connais un peu, et que jÕapprends ˆ connaitre en le rencontrant.

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JÕapprends aussi ˆ devoir convaincre les gens qui visitent de lÕintŽr•t de ces crŽations.

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JÕapporter le point de vue de lÕartiste aux visiteurs.

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Et puis jÕapprends tous les jours avec ce regard de lÕautre. Les enfants voient certaines choses 213

avec tellement dÕŽvidence. JÕapprends ˆ regarder avec leurs yeux.

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collaboration que tu proposes, que vas-tu leur dire ? 220

Par expŽrience, je me suis rendue compte que certains, ce nÕest pas la peine de les convaincre.

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Mais alors quelquÕun qui est dans lÕenvieÉ jÕai pas cette difficultŽ, je lÕai plus. Le bouche ˆ 222

oreille marche ŽnormŽment. Apr•s je les convaincs pas tous. Ceux qui me suivent ils sont 223

acquis. Alors la question que je me pose, cÕest de pouvoir prendre tout le monde. Mais les 224

petits de classe maternelle, je crois que ce nÕest pas possible. Je suis pas contre dŽvier sur le 225

p•re no‘l, mais du coup jÕai plus de mal on va dire. Donc pourquoi pas faire un essai.

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QuelquÕun qui veut et qui hŽsite, je lui propose de faire un essai. Un enfant de 4-5 ans, si il 227

Si tu nÕas rien ˆ ajouter, on peut finir sur un ŽvŽnement de collaboration rŽussi pour toi.

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Oui, je pense que cÕest ma plus belle fiertŽ de lÕannŽe derni•re. Les CM1-CM2 ont visitŽ le 232

MAC (MusŽe dÕArt Contemporain) de Lyon. Les expositions nÕŽtaient pas vraiment 233

Žvidentes. Tr•s conceptuelles, sur le sens et lÕesthŽtique. Et le retour a ŽtŽ de la part dÕune 234

enseignante qui mÕa dit que la mŽdiatrice commence sa mŽdiation pour enfants non habituŽs ˆ 235

lÕart contemporain, et qui un moment a dit je vais passer au niveau coll•ge car ils ont dŽjˆ tout 236

le vocabulaire. Et donc cÕest la fiertŽ de se dire que ces enfants sont formŽs et sont pr•ts ˆ 237

entrer au coll•ge.

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LÕautre fiertŽ cÕest de se dire que les enfants qui participent le plus en visite chez moi sont pas 239

forcŽment les m•mes qui participent ˆ lÕŽcole.

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20 Annexe IV

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