• Aucun résultat trouvé

INGÉNIERIE : MOBILITÉ DES

Dans le document Manufactures Technophaniques (Page 143-147)

COMPOSANTS,

TOTALITÉ DES

SCHÈMES

Le développement des machines et outils dont j’ai décrit les caractéristiques dans les deux premières parties de cette thèse vont faire appel à un travail de conception mécanique. Les manufactures technophaniques possèdent des étapes itératives d’optimisation fonctionnelle, de ruptures fortes et faibles, d’économie de moyens lors de leurs mises au monde.

Néanmoins, nous verrons dans ce chapitre que certains choix ne sont pas définis par ces éléments internes à la technicité. Tout d’abord, la volonté de créer des processus sensibles va déterminer des dimensions, des mouvements ou des formes que la seule optimisation technique ne prendrait pas en compte habituellement. Mais surtout, le caractère symbolique de la technophanie va aussi intervenir sur le mode d’évolution de la machine : elle va notamment poser le schème technique comme totalité indépassable, parce qu’autrement la technophanie serait perdue. Ces caractéristiques font que le développement des manufactures technophaniques ne correspond pas exactement au mode d’existence des objets techniques simondonnien. Ce sont des objets techniques impurs. Cette description va nous permettre de replacer la technophanie dans la généalogie de ses modes d’existence pour montrer pourquoi elle pose problème. En effet, la technophanie, telle que je l’ai interpretée, fait exister des monstres hybrides vis-à-vis des sept cases clairement délimitées par le philosophe. Selon moi, cette hybridité explique la difficulté qu’a rencontrée Simondon pour développer le concept de technophanie.

Utilisation d’une meuleuse pour nettoyer les soudures au MIG pour un moule, atelier Métal de l’EnsAD, 2016.

226 10.1. L’ITÉRATION DES MACHINES

Le projet qui a demandé le plus de développement technique est Polyfloss. Nous allons donc adosser notre analyse à son évolution. Je vais très peu décrire les contextes d’usages et d’application, qui sera développé dans le chapitre 12.

Nous l’avons vu dans le chapitre 5, le projet est généré par différentes intentions. Mais Polyfloss a commencé à prendre corps une fois la première fibre obtenue par centrifugation à chaud, fin 2011. C’est à partir de ce premier résultat que nous avons décidé de nous concentrer sur ce schème technique singulier. La première machine est constituée d’une perceuse attachée à un établi par des boulons, d’une tôle roulée et soudée, et d’un chalumeau branché à une bouteille de gaz. La tête elle-même a été imaginée et produite dans les ateliers du Royal College of Art par nos soins : elle est constituée d’un tube coupé, percé sur les pourtours avec un diamètre de 1,5 mm, puis soudée à une platine, elle-même vissée sur boulon. La machine est assez peu pratique parce qu’elle demande une personne pour activer la perceuse, une autre pour allumer et maintenir le chalumeau en position, voire une troisième pour récolter la laine sur un montant. Mais surtout, la pièce tournante centrale pose problème : elle n’a pas été produite au tour et est du coup mal balancée, ce qui fait vibrer la machine lors de sa mise en marche.

Nous continuons néanmoins d’explorer les possibilités du procédé avec ces premiers outillages pour le début. La première amélioration que nous faisons concerne le mode de chauffe : nous testons l’usage d’un décapeur thermique pour monter en température plutôt qu’une flamme nue. Les résultats sont plus probants et bien plus stables. Nous modifions aussi le système de protection et de récolte : en ajoutant un grillage sur le pourtour de la tôle roulée, les fibres s’accrochent d’elles-mêmes et il nous suffit de les récolter sous la forme de grands disques de matière.

C’est là qu’un accident a bien failli couper court au projet. La fameuse tête rotative qui fait vibrer la machine, par usure, s’est sectionnée lors du fonctionnement au niveau du montant en acier La tête métallique, proche des 500 °C, a été projetée de la machine alors que ma collègue Audrey Gaulard et moi-même étions en train de la faire fonctionner. Heureusement, elle a d’abord percuté la tôle en acier, et nos équipements de protections (lunettes, masques, combinaisons) nous ont permis d’éviter une blessure ou brûlure grave.

Nous avons décidé suite à cet incident de modifier la tête centrale pour pouvoir la produire au tour cette fois-ci, assurant sa concentricité et donc sa tenue sur le long terme. Nous avons produit une nouvelle tête ainsi qu’une sorte de chambre de chauffe en pierre réfractaire pour concentrer le flux d’air chaud du décapeur.

Ensuite, il nous fallait présenter le procédé lors de sa première mise en public : le

Work In Progress Show du Royal College of Art. Nous avons alors décidé de redessiner

l’ensemble de la machine pour qu’elle ne soit plus attachée à un établi. Nous avons produit un carénage en tubes de métal et en bois, placé trois décapeurs thermiques dans la partie inférieure, monté la tête sur un moteur à courant continu et conçu un panneau de contrôle permettant de gérer le moteur et la chauffe. Ce fut la première machine Polyfloss à proprement parler.

Mais très vite, notre petite machine montra ses limites. Il était difficile de produire de grandes quantités, les résultats étaient instables, les différentes parties internes trop rapidement bricolées pour tenir une production continue. En urgence, nous avons donc cherché une solution de remplacement. Nous avons trouvé sur internet une entreprise polonaise de tôlerie et de tournage/fraisage qui avait déjà produit une machine à barbe à papa extrêmement simple. Nous les avons contactés, leur avons donné des détails techniques pour adapter leur proposition vis-à-vis de la taille de la

Première installation permettant de centrifuger du plastique à chaud, dans les ateliers de l’Imperial College, 2011.

Détail de la tête de la premièreinstallation permettant de centrifuger du plastique à chaud, dans les ateliers de l’Imperial College, 2011. Croquis pour imaginer la conception de la

première machine Polyfloss, par Nick Paget, 2011. Dessins technique du fonctionnement de la première machine Polyfloss, 2011.

Fig 4. Fig 7.

Fig 5. Fig 8.

Machine Polyfloss, appelée Rafale avec un moteur pour collecter la laine.

Première Machine Polyfloss réalisée pour le WIP

SHOW au Royal College of Art, 2012.

228 tête et des percements nécessaires et des vitesses du moteur. Nous avons reçu cette

nouvelle machine quelques semaines après. Nous l’avons baptisée Rafale, parce que notre contact dans cette entreprise se nommait Rafal, et qu’elle produisait un souffle de vent assez impressionnant.

Cette machine apporte une rupture vis-à-vis de la précédente. La chauffe se fait au gaz, avec un pointeur de chalumeau sous la tête. La tête centrale a une forme bien plus efficace et démontable (donc facilement nettoyable si encrassée). Le moteur est monté sur huit ressorts, ce qui permet d’obtenir une grande stabilité de la tête même en plein fonctionnement et chargée de plastique. Par ailleurs, l’ensemble de la machine est démontable en quelques coups de clés Allen ce qui la rend particulièrement pratique.

Nous avons donc utilisé cette machine pour produire et tester un grand nombre de plastiques différents et des prototypes de toutes sortes. Nous avons appris à en dompter le comportement capricieux et à obtenir des fibres particulièrement fines en utilisant une perceuse pour les collecter et ainsi les étirer par rotation rapide.

En 2013, un organisme nous contacte pour produire un atelier de recyclage pour enfants lors du festival des sciences d’Édimbourg. Ils nous demandent si nous pouvons mettre au point une nouvelle machine qui serait adaptée à un usage en intérieur et assez sécurisée pour être utilisée par des enfants. Nous repartons donc dans une importante phase de conception. Conscients de la difficulté de produire des pièces fiables pour la tête centrale, nous décidons de nous procurer des pièces détachées de machines à barbe à papa industrielles aux États-Unis. Nous décidons de ne plus utiliser le gaz, trop dangereux dans ce contexte, pour nous concentrer sur l’électricité. Nous dessinons un bâti, un carénage pour contenir les fils et les moteurs, un panneau de contrôle et une partie supérieure en acrylique transparent pour permettre aux enfants de voir la barbe à papa de plastique en train de se filer. Nous faisons découper différents profils d’extrusions à monter sur la tête achetée aux États-Unis. Nous ajoutons un système d’extraction et de filtre à charbon pour éviter les problèmes d’odeur ou d’intoxication. À nouveau, la machine subit là une transformation profonde. Nous la baptisons Tornado. Mais cette machine pose problème : si elle est bien plus productive que la précédente, elle est aussi bien moins contrôlable et ses vitesses et températures élevées ne permettent pas au plastique de se filer correctement. La laine Polyfloss produite est grossière. Elle reste intéressante dans des usages de moulage ou d’isolation, mais pas pour du textile ou du feutre. Nous tentons alors de rendre la machine moins rigide. Nous ajoutons un variateur de fréquence pour pouvoir contrôler la rotation du moteur à courant alternatif. Nous ajoutons aussi un variateur de puissance pour contrôler la chauffe de la résistance dans la tête rotative. Les résultats sont meilleurs, mais d’autres problèmes se posent, car les plastiques ont du mal à sortir de la tête en certains points et ont tendance à brûler.

En parallèle, nous sommes contactés par une ONG qui souhaite utiliser Polyfloss dans un cadre humanitaire. Nous leur proposons de prendre, dans un premier, temps, la petite machine Rafale et de l’adapter à leur contexte. Nous en produisons une seconde, et l’améliorons pour simplifier son utilisation et son autonomie. Nous ajoutons une batterie de voiture et des pinces électriques pour que la machine puisse fonctionner hors secteur : elle devient ainsi, associée à une bouteille de gaz, indépendante des réseaux. Par ailleurs, nous ajoutons un système d’allumage automatique pour éviter la difficile étape qui consiste à allumer le feu puis poser la tête par-dessus la flamme au moteur. Nous ajoutons aussi un variateur de vitesse intégré à la machine plutôt qu’un variateur bricolé avec un chargeur de téléphone hacké tel que nous l’utilisions jusqu’alors.

Une dernière machine est développée depuis 2018 par Christophe Machet et

moi-Machine Polyfloss, appelée Tornado, dans les locaux du Science Festival à Édimbourg, en 2013.

Tête d’une machine de barbe à papa industrielle reçue pour être montée sur la machine Polyfloss. Développement de la machine Polyfloss pour l’atelier à Abu Dhabi, dans nos locaux à Bethnal Green, Londres, 2013.

Machine Polfyloss, appelée Rafale, améliorée avec différents systèmes ajoutés.

Panneau de contrôle de la machine Polyfloss. Fig 10.

Fig 13. Fig 12. Fig 11.

Fig 14.

Tête de la machine Polyfloss après usage. Détail du déclencheur et du brûleur amélioré de la machine Polyfloss nommée Rafale.

Fig 15. Fig 16.

230 231 même. L’objectif est de trouver un moyen terme entre Rafale et Tornado : produire

autant que Tornado, mais avec la finesse et l’adaptabilité de Rafale. Le résultat de cette nouvelle phase de développement sera présenté notamment lors de l’exposition de soutenance.

10.2. UN MODE DE DÉVELOPPEMENT IMPUR

Polyfloss a bien donné lieu à des phases de développement techniques telles que les

ingénieurs le pratiquent régulièrement. Il y a bien une série de fonctions (chauffe, rotation, extrusion, courant d’air, étirement de la fibre) qui au début sont toutes traitées indépendamment les unes des autres, et qui progressivement vont trouver des résonnances et se combiner. Le courant d’air se génère par la rotation de la tête en lui ajoutant de petites ailettes. L’étirement de la fibre vient se faire non plus par centrifugation uniquement, mais par une action rotative indépendante permettant aussi la collecte. Le moteur est monté sur ressort pour non seulement réduire la vibration, mais aussi l’incidence du sol ou de la charge sur la machine. Toutes ces évolutions correspondent exactement à ce que Simondon a qualifié de processus de concrétisation. Comme dans ses descriptions, le développement de la machine

Polyfloss a donné lieu à une évolution marquée par des ruptures faibles et fortes,

c’est-à-dire des optimisations de certains composants et des transformations radicales de leurs manières de s’imbriquer les uns aux autres. Il a aussi donné lieu au phénomène de néoténie qu’il décrit, c’est-à-dire d’engendrement de nouvelles entités par des objets encore non concrets. La machine Rafale à ses débuts, pourtant encore peu optimisée et donc partiellement virtuelle, engendrera la machine Tornado. La mère et la fille évolueront ensuite parallèlement. Au niveau des composants, ce projet entre bien dans l’acceptation Simondonienne de la technique.

Néanmoins, il y a aussi certains aspects qui ne correspondent pas au mode d’existence technique tel que Simondon le décrit. Le premier concerne l’aspect esthétique. Nous en avons déjà parlé dans le chapitre 1 et nous n’y reviendrons que rapidement. La toute première machine Polyfloss, élaborée pour être montrée dans les galeries du Royal College of Art avant toute chose, a donné lieu à un traitement qui n’était pas véritablement logique vis-à-vis de son usage : les carters du bas, le panneau de contrôle, les couleurs, la taille sont des éléments qui étaient plutôt destinés à donner une esthétique de fête foraine et une impression de fonctionnement autonome que la machine n’avait pas du tout. Ils agissaient comme des éléments de mise en public du projet et n’étaient pas générés par des prérogatives techniques. Comme nous l’avons vu, ce mixte de technique et d’esthétique se retrouve régulièrement dans les objets techniques nouveaux, car ils cherchent à convaincre du bienfait de leur mise au monde. Mais il y a un autre point que nous n’avons pas traité : celui du symbolique. La technophanie de Polyfloss fonctionne à partir du moment où son schème technique général respecte le principe de la barbe à papa. Si nous avions eu envie de transformer la machine pour qu’elle ne fonctionne plus sur un principe de centrifugation, mais de soufflage, alors l’analogie se serait perdue et la technophanie se serait estompée. Les manufactures technophaniques affichent donc certaines limites, externes à la technicité pure, dans le choix des évolutions possibles. Cette qualité n’est pas anodine. En effet, à plusieurs moments du développement du projet, nous avons eu des propositions de financement pour en faire un procédé industriel. S’il est évidemment possible d’imaginer une machine à barbe à papa géante produisant des quantités industrielles, nous nous sommes très vite rendu compte que cela n’avait pas grand sens. Dès qu’envisagé à ces échelles, le schème technique lui-même doit changer pour qu’il permette une ligne de production continue avec une stabilité constante. Dès lors, il n’est pas possible de simplement transposer notre procédé à une autre échelle. Ce déplacement implique des logiques de soufflage ou de micro-extrusions. Et de ce fait, la technophanie est totalement perdue. La machine devient une machine de recyclage industrielle comme une autre, cachée dans une usine parce que sans

signification et sans capacité de socialisation. La logique interne à la technique qui souhaiterait tendre à l’industrialisation n’est pas compatible avec la technophanie. Ce qui signifie que le mode d’existence des objets techniques de Simondon ne peut pas qualifier les manufactures technophanies de manière pleine et entière. Les objets technophaniques sont des objets techniques impurs, ils doivent faire des concessions vis-à-vis de considérations esthétiques et symboliques.

Or Simondon, nous l’avons vu, a eu du mal à élaborer la proposition technophanique de manière claire. Il me semble que la raison de cette hésitation réside dans le fait que la technique n’est plus uniquement déterminée par des considérations de concrétisation, de synergie des éléments techniques internes, d’optimisation fonctionnelle en fonction d’une inadéquation originaire1. L’évolution et l’invention technique ne sont plus déterminées par une genèse indépendante du symbolique, c’est-à-dire des rêves, fantasmes, cultures, contextes d’élaboration, contextes de mises en public ou voyages ultérieurs. L’humain, particulièrement absent de toutes les descriptions que fait Simondon de l’acte d’invention2, redevient acteur central au sein des technophanies. L’objectivité si chère au mode d’existence technique simondonnien est à nouveau hybridé par une intersubjectivité qui fait appel à l’inconscient, au rêve, aux intuitions ou aux fictions. Si les opérations d’optimisation, de concrétisation, de néoténies, de transduction sont toujours valides, elles ne le sont que parallèlement à des processus individuels et collectifs d’élaborations faisant appel non seulement à la technique, mais aussi au à un imaginaire collectif. Le mode d’existence des objets techniques tel que Simondon l’a décrit, coupant les liens avec les autres modes d’existence pour en proclamer l’indépendance et la singularité, ne peut pas décrire la genèse technophanique telle que nous l’avons interprétée. La fascination qu’il a pour des ouvrages d’architecture tels que le Centre Pompidou, le Couvent des Tourettes, le Viaduc de Garabit ou La Tour Eiffel soulèvent exactement le même problème : ils sont bien des ouvrages techniques, et pourtant ils ne peuvent être décrits par le seul processus organo-génétique du mode d’existence technique. En leurs seins, les architectes mêlent les considérations techniques avec des considérations esthétiques, sociales, symboliques, politiques de leurs temps. La technophanie est du même ressort. Elle présente bien des objets qui semblent purement techniques, et qui pourtant ne correspondent pas à la seule concrétisation indépendante des autres régimes, leur genèse est hybride.

10.3. RESITUER LA PROPOSITION AU SEIN DES MODES D’EXISTENCE

Cette hybridité peut, selon moi, être replacée dans le complexe généalogie des modes d’existence simondonienne. Pour ce faire, il nous faut revenir à ses différents déphasages. Les quelques pages introductives à la troisième partie du Mode d’Existence

des Objets Techniques résument ce système complexe :

La technicité apparaît comme structure résolvant une incompatibilité : elle spécialise les fonctions figurales, pendant que les religions spécialisent de leur côté les fonctions de fond ; l’univers magique originel, riche en potentiel, se structure en se dédoublant. La technicité apparaît comme l’un des deux aspects d’une solution donnée au problème de la relation de l’homme au monde, l’autre aspect simultané et corrélatif étant l’institution de religions définies. [...] Or le devenir ne s’arrête pas à la technicité : de solution, la technicité devient à nouveau problème

1 Gilbert Simondon, “La Résolution des problèmes” (1974), dans Gilbert Simondon, L’invention dans les

techniques, cours et conférences, Paris, Seuil, 2005, p. 321.

2 “Une de ses thèses fortes sur l’invention technique consiste à dépersonnaliser ce concept”, voir Timo-thée Deldicque et Victor Petit, “La recherche en design avant la « recherche en design »”, Cahiers COSTECH (en ligne), Compiègne, Université de Technologie de Compiègne, n° 1, 2017. Accessible sur <http://www. costech.utc.fr/CahiersCOSTECH/spip.php?article25> (consulté le 15 juin 2018).

232 233

quand elle reconstitue un système par l’évolution qui mène des objets techniques aux ensembles techniques : l’univers technique se sature puis se sursature à son tour, en même temps que l’univers religieux, comme l’avait fait l’univers magique. [...] Cette hypothèse entraînerait deux conséquences : d’abord, la technicité des objets ou de la pensée ne saurait être considérée comme une réalité complète ou comme un mode de pensée possédant sa vérité propre à titre indépendant ; toute forme de pensée ou tout mode d’existence engendré par la technicité exigerait d’être complété et équilibré par un autre mode de pensée ou d’existence sortant du mode religieux. [...] Il existerait ainsi non seulement une genèse de la technicité, mais aussi une genèse à partir de la technicité [...]. La réalité de fond

Dans le document Manufactures Technophaniques (Page 143-147)