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Indicateurs structurels basés sur les effets : pouvoir

Chapitre VI -Modélisation du cas Bolet

5.1 Analyse statique du cas Bolet selon la théorie X de Mac Greggor

5.1.2 Indicateurs structurels basés sur les effets : pouvoir

Nous allons maintenant procéder à une analyse un peu plus fine du pouvoir potentiel des différents acteurs en mobilisant les indicateurs de pouvoir (voir chapitre IV) qui tiennent non seulement compte des enjeux et des solidarités, mais surtout des effets potentiels des différentes relations. Nous nous poserons assez simplement les questions suivantes :

Quel est le pouvoir potentiel de chaque acteur ?

–Sur quels acteurs et dans quelles mesure chaque autre peut en être affecter ? –Par quelles relations chacun peut-il l'exercer ?

solidarités est important, deux indicateurs peuvent être mobilisés : le pouvoir cumulé et le pouvoir maximal d'un acteur. Ce qui est intéressant avec l'emploi de chacun de ces indicateurs sur le présent cas est de constater que l'ordre et le poids relatif entre les différents acteur est inchangé (Figure VI.4). Ainsi le CA est l'acteur qui dispose de plus de pouvoir (pouvoir cumulé : 149, pouvoir maximal : 63). Le père et André disposent d'environ la moitié du pouvoir du CA (pour le père : 83 et 38, pour André : 79 et 37). Enfin le BE est l'acteur qui dispose du plus faible pouvoir potentiel à hauteur de la moitié de celui du père et d'André (pouvoir cumulé : 43, pouvoir maximal : 22). Par ailleurs ces résultats confirment point par point les précédents résultats issus des indicateurs à base d'enjeu et de solidarité.

Figure VI.4 - Pouvoir structurel des acteurs. Les nœuds sont pondérés par le pouvoir structurel cumulé (à gauche et à droite), par le pouvoir structurel maximal (au centre). Les arcs de la figure de gauche sont

pondérés par le pouvoir structurel d'un acteur sur un autre.

Le troisième réseau de la figure Figure VI.4 rend compte du pouvoir structurel des acteurs les uns sur les autres. Les relations entre le BE et le Père ainsi qu'entre le Père et André sont équilibrées, c'est à dire que le pouvoir que l'un exerce sur l'autre peut être contrebalancé par ce dernier. André a un peu plus de pouvoir (34) sur le BE que celui-ci peut en exercer en retour (22). Le CA domine le jeu sans commune mesure que ce soit avec le père (68 contre 25), André (62 contre 8), ou avec le BE (24 contre 1). Nous notons quand même deux points importants afin de relativiser la conclusion qui s'impose quant à la domination du jeu par le CA. Nous constatons en premier lieu que le BE est plus dominé par André que par le CA. En second lieu, ces mesures ne tiennent pas compte de la capacité d'André à réguler le jeu. Il peut notamment court-circuiter la marge de manœuvre du CA sur l'application de la prescription et ainsi lui court-circuiter le pouvoir qu'il retire de cette relation.

L'exploration de la force des relations permet de rendre compte avec plus de finesse du rôle de chacune dans le pouvoir qu'en retire chaque acteur. Sur la figure Figure VI.5 nous avons représenté la force cumulée et la force maximale de chaque relation. Comme pour les pouvoirs maximaux et cumulés, les forces maximales et cumulées préservent à peu près les ordres et grandeurs relatifs. Seule la nature de la prescription et de sa relation de contrôle ont leur ordre inversé. Nous retrouvons plus ou moins les mêmes résultats que ceux donnés par la pertinence de chaque relation. Une différence apparaît toutefois. La pertinence des relations nous montrait que les enjeux des acteurs étaient répartis de manière équivalente sur les relations de régulation de l'organisation (établissement de la règle, contrôle de son établissement, application et contrôle sur l'application de la règle). Relativement aux relations contrôlées, la force révèle que les relations de contrôle permettent plus (en potentiel) à celui qui les contrôle qu'elles ne suscitent d'intérêt. Ces relations de contrôle sont ainsi une source de pouvoir en plus d'être par nature une

source de contre-pouvoir sur les relations qu'elles régulent. Et c'est parce qu'André dispose de ce pouvoir que nous pouvons faire l'hypothèse qu'il sera à même d'assurer son rôle de régulateur du système afin que l'organisation fonctionne. Toutefois si la relation de contrôle peut contrebalancer l'application de la prescription, André n'a aucun pouvoir direct sur l'investissement dans la production qui est la relation ayant la plus grande force (150). Enfin la décision d'achat de la machine est, presque au même niveau, la seconde relation la plus forte (133).

Figure VI.5 - Force des relations. Les nœuds-acteurs (cercles) sont pondérés par le pouvoir structurel (cumulé sur le réseau de gauche, maximal sur celui de droite). Les nœuds-relations sont pondérés par la

force (cumulée à gauche, maximale à droite).

Le détail de la force des relations sur les acteurs (Figure VI.6) met en évidence les relations qui peuvent le plus affecter la capacité d'action des acteurs qui en dépendent. Le schéma confirme ce qui a été postulé jusqu'à présent si ce n'est que la force du contrôle sur le CA est légèrement inférieure (16) à celle de l'application de la prescription sur André (20). La régulation de cette relation est loin d'être assurée d'autant plus qu'André est fortement sensible à la force de l'investissement dans la production.

Figure VI.6 - Force des relations sur les acteurs. Les nœuds-acteurs sont pondérés par le pouvoir cumulé. Les nœuds-relations sont pondérés par la force cumulée.

Comme nous l'avions précisé au chapitre IV, ces indicateurs ne sont pas complets. Ils ne tiennent pas forcément compte de l'impossibilité potentielle d'influencer plusieurs acteurs en même temps, ni ne précisent l'orientation coopérative ou antagoniste de l'exercice du pouvoir. Afin de mieux comprendre ce qui est au final possible il est nécessaire de comprendre ce qu'implique les différents états du système.

Nous allons premièrement nous intéresser aux états de satisfactions remarquables du système. Ceux-ci permettent d'une part de souligner des antagonismes ou des covariances d'intérêts, et d'autre part d'établir des repères interprétatifs pour l'analyse des résultats de simulations. Nous rendrons ensuite compte des différents états sur le pouvoir de chaque acteur, sur ce que chacun donne et sur ce que chacun concède dans ses transactions.