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L’idéal de la femme : la mère ?

Que nous dit Freud sur la femme ? Pour lui, la fille veut le pénis du père mais elle y renonce pour attendre d’avoir un enfant297. Il pousse sa logique jusqu'à affirmer que l’idéal de la femme, le désir de la femme, est d’être mère, fusse, à défaut d’enfants, de faire de son époux son petit :

Seul le rapport au fils apporte à la mère une satisfaction sans restriction ; c’est en fin de compte, de toutes les relations humaines, la plus parfaite, celle qui est la plus exemple d’ambivalence. Sur le fils, la mère peut transférer l’ambition qu’elle a dû réprimer chez elle, attendre de lui la satisfaction de tout ce qui lui reste de son complexe de masculinité. Le mariage lui-même n’est pas assuré tant que la femme n’a pas réussi à faire de son mari aussi son enfant, et agir à son égard le rôle d’une mère.

Cette hypothèse ressemblerait à s’y méprendre au désir œdipien de l’homme. Zafiropoulos souligne que « pour l’homme de 76 ans qu’il est devenu, le mariage idéal serait donc celui qui réunit un jeune homme suffisamment œdipien pour épouser une femme identifiée à sa mère298 »... et qui accepte cette destinée. En amenant cette remarque iconoclaste à la fin de son ouvrage, Zafiropoulos entend-il

295

Ernest JONES, La vie et l’oeuvre de Sigmund Freud, Paris, Presses universitaires de France, 2006. p 445

296 Sigmund FREUD, Nouvelles conférences sur la psychanalyse. (Conférences dispensées au

trimestre d’hiver 1915-16 et d’hiver 1916-17), Paris, Gallimard, 1971. p 80

297 Sigmund FREUD, Nouvelle suite des leçons d’introduction à la psychanalyse, 1re éd, Paris, Quadrige/PUF, 2010.

nous faire remarquer que Freud n’a pas évolué ? Certes, nous savons que Freud était un homme de son temps et que sa position idéologique vis-à-vis des femmes était conservatrice. Il écrit notamment à sa fiancée un texte dans lequel il semble s’assurer et mettre bien au point leur rôle dans le mariage :

Il est aussi tout à fait impensable de vouloir lancer les femmes dans la lutte pour la vie à la manière des hommes. Devrais-je considérer, par exemple, ma douce et délicate chérie comme une concurrente ? Dans ce cas je finirais par lui dire, comme je l’ai fait il y a dix sept mois, que je l’aime et que je mets tout en œuvre pour la soustraire à cette concurrence et que je lui attribue comme domaine exclusif la paisible activité de mon foyer.

Et il conclura cette lettre du 15 novembre 1883 par ces mots : « On pourra en dire davantage sur ce sujet mais je crois que nous sommes du même avis ». Certes il n’est pas encore le père de la psychanalyse, mais il n’a pas, par la suite, évolué sur la question du domaine réservé aux femmes. Freud est en phase avec son temps, mais il est un chercheur, ce qui fait toute la différence, car un chercheur réfléchit aussi sur l’influence de sa configuration psychique sur son travail. Il a un but : comprendre. C’est ce que saisit Assoun qui souligne « la

résistance de Freud à la femme que comme la mise à jour de la vérité de son irréductible [...] Tant il est vrai que la fécondité sans égale du freudisme nous

accrédite à jouer Freud contre lui-même »299. Continuons à suivre le raisonnement

de Zafiropoulos. Ne peut on dire que cette aspiration à enfermer la femme dans la famille est l’aspiration de l’homme névrosé qui souhaite retrouver sa mère dans sa femme, à bénéficier de ses soins de façon exclusif ? L’écartement des femmes de la société des hommes serait un comportement névrotique. Les explications freudiennes en seraient donc d’excellents indices. « [...] Le préjugé freudien qui n’est sûrement pas seulement un préjugé historiquement déterminé. C’est aussi le produit de l’organisation obsessionnelle des névrosés voulant, côté mâle, faire de leur femme une mère pour eux-mêmes. »300 Colette Soler301 souligne que Lacan

299 Paul-Laurent ASSOUN, Freud et la femme, op. cit. p 289

300 Markos ZAFIROPOULOS, La question féminine de Freud à Lacan, op. cit. p 14

301 Catherine SOLER, « Les commandements de la jouissance », Le pavé du Nord, vol. / 1, 2000.

dans Télévision avait bien vu « la mère reste contaminer la femme pour le petit de l'homme». En faisant d’une femme une mère, l’homme hésite, hésite à se priver de ses soins. La société de l’époque ne conçoit le couple marié que dans la reproduction. Donc on voit là une contradiction entre vouloir faire de sa femme une « mère de substitution » et le vouloir être père. Dans ce qu’avance Zafiropoulos, il n’introduit semble-t-il pas cette notion qui n’existait peut être pas à l’époque : ne pas vouloir être père était peut-être impossible à penser par rapport à la société, même si dans l’inconscient ce désir était présent.

Quand Freud s’oppose au travail des femmes, il s’appuie sur une affirmation intéressante : « Il est vrai que la femme ne gagne rien à étudier et que cela n’améliore pas, dans l’ensemble, la condition des femmes. En outre la femme ne peut égaler l’homme dans la sublimation de la sexualité. 302 » Il poursuit dans son intervention de 1908303 : « Une femme ne peut en même temps exercer une activité professionnelle et élever des enfants (..) . Les femmes en tant que groupe ne gagnent rien du tout au mouvement féministe moderne. »304. Se basant sur son environnement culturel, il affirme également que la répression sexuelle dont sont victimes les femmes est également la raison de leur infériorité intellectuelle. Les hommes ayant plus de capacité de sublimation « métabolisent » en quelque sorte leur répression. : « Je pense au contraire que l’infériorité intellectuelle de tant de femmes, qui est une réalité indiscutable, doit être attribuée à l’inhibition de la pensée, inhibition requise pour la répression sexuelle. » En pratique, Freud va admettre des femmes comme analystes et il s’opposa aux thèses antiféministes305 à l’intérieur de la société de Vienne. La première femme fut admise avant 1910.

302 Herman NUNBERG et (Prénom) WIENER PSYCHOANALYTISCHE VEREINIGUNG.,

Les Premiers psychanalystes., Paris, Gallimard, 1979. p Ibid.220

303 Herman NUNBERG et (Prénom) WIENER PSYCHOANALYTISCHE VEREINIGUNG.,

Les Premiers psychanalystes., op. cit. p 364

304 Ibid. p 364 305

Élisabeth ROUDINESCO, « Les premières femmes psychanalystes », Mil neuf cent, vol. 16 / 1, 1998, p. 27‑41.

Freud apparait donc là progressiste. Mais le schéma idéologique reste sous-jacent car ne dit-il pas, pour contrer les réactions des psychanalystes femmes : « « Mais voyons ! Cela ne vous concerne nullement. Vous savez bien qu'à ce point de vue vous êtes une exception, plus virile que féminine !306 »

N’oublions pas que Freud est un chercheur, que sa pensée est en mouvement, qu’il théorise certes sur la civilisation et que sa théorie sur le défaut de sublimation des femmes est en contradiction avec notre histoire. Mais il oscille entre sa pratique où il est confronté à la demande de ses patientes, et son désir d’avoir une théorie englobant son constat sur la civilisation ainsi que la difficulté de s’affranchir de ses propres troubles psychiques. Du point de vue de la culture, il ressort de ses citations que la femme n’a pas intérêt à sortir de la famille car elle ne dispose pas des mêmes facultés de sublimation que les hommes. C’est donc pour son bien qu’elle doit rester au foyer. Comme le dit Zafiropoulos, ce que veut la culture à la femme est quelle ne s’occupe pas de culture. Ce qui est intéressant nous semble t-il est cette affirmation, mainte fois répétée, sur le défaut de sublimation des femmes. Il permet à Freud d’expliquer l’absence des femmes dans la sphère publique. Mais Freud reste tout a fait critique, tout a fait lucide sur son hypothèse :

Gardons-nous cependant de sous-estimer l'influence de l'organisation sociale qui, elle aussi, tend à placer la femme dans des situations passives. Tout cela reste encore très obscur. Ne négligeons pas non plus le rapport particulièrement constant qui existe entre la féminité et la vie pulsionnelle. Les règles sociales et sa constitution propre contraignent la femme à refouler ses instincts agressifs, d'où formation de tendances fortement masochiques qui réussissent à érotiser les tendances destructrices dirigées vers le dedans.307

Les femmes apparaissent donc comme « porteuses des intérêts sexuels de l’humanité » (la « Morale sexuelle civilisée et la maladie nerveuse des temps modernes »308 de 1908). Dans Malaise dans la civilisation (1929), Freud oppose

306 Sigmund FREUD, Nouvelles conférences sur la psychanalyse. (Conférences dispensées au

trimestre d’hiver 1915-16 et d’hiver 1916-17), op. cit. p 80

307 Ibid. p 80

très clairement les intérêts de l’amour et de la civilisation, l’amour génital et l’amour inhibé qui s’exerce dans les relations civilisées :

Cependant, au cours de l'évolution, le rapport entre l'amour et la civilisation cesse d'être univoque : le premier, d'une part, combat les intérêts de la seconde, laquelle, d'autre part, le menace de douloureuses limitations.309

De plus, les femmes ne tardent pas à contrarier le courant civilisateur ; elles exercent une influence tendant à la ralentir et à l'endiguer. Et pourtant ce sont ces mêmes femmes qui, à l'origine, avaient établi la base de la civilisation grâce aux exigences de leur amour. Elles soutiendront les intérêts de la famille et de la vie sexuelle alors que l’œuvre civilisatrice, devenue de plus en plus l'affaire des hommes, imposera à ceux-ci des tâches toujours plus difficiles et les contraindra à sublimer leurs instincts, sublimation à laquelle les femmes sont peu aptes. Comme l'être humain ne dispose pas d'une quantité illimitée d'énergie psychique, il ne peut accomplir ses tâches qu'au moyen d'une répartition opportune de sa libido. La part qu'il en destine à des objectifs culturels, c'est surtout aux femmes et à la vie sexuelle qu'il la soustrait ; le contact constant avec d'autres hommes, la dépendance où le tiennent les rapports avec eux, le dérobent à ses devoirs d'époux et de père. La femme, se voyant ainsi reléguée au second plan par les exigences de la civilisation, adopte envers celle-ci une attitude hostile (…)

La crainte de l'insurrection des opprimés incite à de plus fortes mesures de précaution (...) »310.

Nous pouvons en déduire que la femme est présentée comme le soutien de la pulsion sexuelle. Eros a permis l’existence de la civilisation avec les femmes car cela répondaient à leur désirs mais une fois la civilisation érigée, la nécessité de la sublimation brime la pulsion sexuelle et, avec elle, les femmes. En effet, la femme retient l’homme dans l’amour génital pour protéger ses intérêts et notamment son enfant : « La vie en commun des humains avait donc pour fondement : premièrement la contrainte au travail créée par la nécessité extérieure, et secondement la puissance de l'amour, ce dernier exigeant que ne fussent privés ni l'homme de la femme, son objet sexuel, ni la femme de cette partie séparée d'elle-même qu'était l'enfant. »311 La pulsion est effrayante et antisociale. L’idée que l’institution familiale codifiée soit un moyen d’encadrer cette pulsion a déjà été abordée. Mais, chez Freud, la femme en est la dépositaire. La part de pulsionnel, d’élan, de désir qui existe en chacun de nous est projetée sur la femme. Cette

309 Sigmund FREUD, Malaise dans la civilisation, trad. Ch et J Odier, PUF, 1971, 108 p. p 35 310 Ibid. p 37

représentation est très souvent reprise dans la littérature, les mythes, la religion. Elle est Médée qui tue ses enfants car son amour est bafoué ; elle est Lilith qui refuse de se soumettre, à la sexualité débordante ; Eve la tentatrice ; les sorcières suppôts du malin qui se livrent à des orgies au sabbat. C’est l’amour à mort qu’elle représente. C’est la confusion entre la jouissance et le désir qui est faite. Pourquoi ? Nous avancerons l’idée que la femme, pouvant être mère, c’est sur elle que cette crainte archaïque est projetée. Il est possible de lire cette conclusion en écoutant Freud, analysant le rêve des trois coffrets : « On peut dire que ce sont les trois relations de l’homme à la femme qui sont ici présentés : voici la génératrice, la compagne et la destructrice. Ou bien les trois formes sous lesquelles se présente, au cours de la vie, l’image même de la mère : la mère elle-même, l’amante que l’homme choisit à l’image de celle-ci et finalement la Terre-mère qui le reprend à nouveau. » Nous voyons ici décrite une relation fusionnelle, incestueuse. La Mère est partout ; et quand l’homme névrosé a une compagne, il la choisit pour retrouver sa mère. Mais il s’agit d’une mère qu’il domine, qui lui appartient. Il n’est plus l’objet de sa mère dans cette situation. Il souhaite rejouer cette situation dans l’intimité de la famille. Il choisit une femme pour qu’elle s’occupe de lui comme son enfant et qu’il possède. N’est-ce pas ici rejouer l’interdit du fantasme incestueux. Cette image de la mère archaïque toute puissante est dangereuse – et ce aussi bien pour les garçons que pour les filles – car trop attirante, étouffante. Cette image a imprégné le psychisme et l’être humain lutte pour la séparation. C’est une nécessité impérieuse. On pourrait penser qu’en réaction de défense, les femmes qui représentent la mère sont écartées du politique et comme elles sont, dans une certaine mesure, dans les mêmes dispositions, elles participent à leur éviction en rejetant le féminin en elles quand elles croient rejeter la mère. Remarquons que les femmes qui réussissent en politique ne peuvent plus être mères ou sont souvent représentées comme masculines par leur comportement, leur volonté, telles Margaret Thatcher, Golda Meir312 et actuellement Angela Merkel. Mais quand il arrive que quelques unes soient plus jeunes, c’est leur pulsion sexuelle qui focalise les imaginations.

Enriquez à ce propos cite « Elisabeth la femme sans homme, Catherine II dévoratrice d’homme, Victoria la castratrice...313» Ajoutons également que nous avons vu que la fille ne s’identifie pas forcement à la mère si elle ne voit en elle que la mère. Car si sa mère a montré qu’elle était femme, elle a montré qu’elle était désirante, que l’enfant n’était pas son seul horizon,. Elle ne s’est pas montrée toute phallique. André Green dit clairement : « Le rôle de la culture (...) est de parachever la formation biologique de la naissance, de promouvoir la différenciation entre l’enfant et sa mère, de lutter contre les tendances régressives qui poussent toujours vers le retour au giron maternel, sorte de pente naturelle que les actions symboliques des hommes s’efforcent de contrarier en chargeant la fonction paternelle de ce travail capital. 314 » Nous voyons bien ici en quoi la prohibition de l’inceste signe le passage de la nature à la culture.

Reprenons notre point de départ : le refus de la scène originelle, des relations sexuelles entres les parents. C’est refuser de voir que les parents existent en dehors de nous. Qu’ils sont des hommes et des femmes. Ce refus est plus important pour la mère en raison du lien privilégié entretenu par la grossesse et les premiers instants. Nous avons vu, pour l’enfant, l’importance de cette mère omnipotente et également, dans la mère œdipienne, le refus qu’elle puisse avoir d’autre désir, d’autre préoccupation, que l’enfant. Le fait de ne voir dans une femme que la mère pourrait expliquer cette exclusion des femmes du lien social. Cette image de la mère nuit à la femme. Mais n’oublions pas que la femme est le pilier des pulsions sexuelles. La femme est la tentatrice. Mais maman n’est pas sexuée : « toutes des P…sauf maman ». Dans « L’organisation génitale infantile » (1923), Freud écrit : « Mais des femmes respectées, comme sa mère, gardent longtemps un pénis.315 » Ainsi le succès du culte marial n’aurait dans cette logique rien d’étonnant : une

313 Eugène ENRIQUEZ, De la horde à l’Etat : essai de psychanalyse du lien social, op. cit. p

316

314 André Green, « Culture(s) et civilisation(s), malaise ou maladie ? », Revue française de

psychanalyse (Paris) 57, no 4, Malaise dans la civilisation (1993): 1029-1056. p 1051 315 Sigmund FREUD, La vie sexuelle, op. cit. p 116

mère qui a conçu un enfant sans relations sexuelles répond au modèle de mère idéale.

Pour compléter les hypothèses sur la participation des femmes à leur exclusion, nous pourrions avancer l’hypothèse que la réaction de la femme face à la mère est de lui en imposer. Ainsi, il s’agit « d’en remontrer à la mère » selon l’expression de Chasseguet-Smirgel316. En se plaçant sur son propre terrain, il suffit à la femme d’être mère à son tour, et de se présenter ainsi comme au minimum son égale. L’envie de pénis peut être prise au niveau symbolique et, comme le dit l’auteur, est un mécanisme de défense phallique face à la « non intégration de l’imago maternelle mauvaise ». Elle précise : « Toute acquisition de puissance de valeur, de quelque nature que ce soit, est assimilée, de ce fait, par la fillette à la possession d’un pénis, même lorsqu’il s’agit de qualités ou de

fonctions spécifiquement féminines. » Nous sommes donc là dans le domaine de

l’avoir. L’être humain cherche donc une complétude pour se déprendre de la mère, mais c’est une autre servitude. Ce processus est bien détaillé par Lacan dans le

Séminaire V, Les formations de l’inconscient (1958)317 :

(La femme) se trouve prise dans un dilemme insoluble, autour de quoi il faut placer toutes les manifestations types de sa féminité, névrotique ou pas. Pour ce qui est de trouver sa satisfaction, il y a d’abord le pénis de l’homme ; ensuite par substitution, le désir de l’enfant. Je ne fais ici qu’indiquer ce qui est courant et classique dans la théorie analytique. Mais qu’est-ce que cela veut dire ? Qu’en fin de compte elle n’obtient une satisfaction aussi foncière, aussi fondamentale, aussi instinctuelle, que celle de la maternité, aussi exigeante d’ailleurs que par voie substitutive. C’est pour autant que le pénis est d’abord un substitut - j’irais jusqu’à dire un fétiche - que l’enfant lui aussi, par en certain côté, est ensuite un fétiche. Voila les lois par lesquelles la femme rejoins ce qui est, disons, son instinct et sa satisfaction naturelle.

Ici Lacan, comme Freud, signifie à la femme la voie la plus facile « faute de mieux », mais néanmoins suffisante.

316 Janine CHASSEGUET-SMIRGEL, « Réflexions sur l’envie de pénis », Revue française de

psychanalyse, vol. 2, 1968, p. 273‑278.

317 Jacques LACAN, Séminaire livre V, les formations de l’inconscient, Paris, Éd. du Seuil, 2006. p 350