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BIBLIOGRAPHIE : SOLIN 1996, 545 ; VINCENT 2011, CMC 162. SOURCES : CIL, VI, 10137 ; ILS, 5249 ; EDR, 107487.

Contexte de découverte : Inscription trouvée à Rome, contexte précis inconnu.

Description : Petite plaque de marbre. Hauteur : 10,00 cm ; Largeur : 29,00 cm ; Hauteur des lettres : 1,80-2,50 cm. Le champ épigraphique est délimité par une gravure linéaire à gauche et à droite. Le « L » de « l(iberta) » semble avoir été rajouté.

Lieu de conservation : Inscription conservée à Rome, Musei Vaticani, Galleria Lapidaria 5, 159, inv. 8897.

Datation : Ier siècle ap. J.-C. (Formules, paléographie, archéologie). Texte :

Ossa. / Iconium l(iberta), / psaltria.

COMMENTAIRE :

Cette inscription funéraire ne contient que très peu d’informations sur la défunte en dehors de sa profession de psaltria et de son statut d’affranchie, indiqué par le l. inséré après coup entre Iconium et psaltria. Alexandre Vincent a choisi de voir dans Ossa le nom de la défunte et dans Iconium le nom de son patron. Cette interprétation est hautement improbable pour deux raisons : d’abord parce que le nom Ossa est très largement attesté ailleurs dans l’épigraphie funéraire pour désigner les os des défunts189 ; ensuite parce que si Iconium est un génitif, il est nécessairement pluriel ce qui n’aurait pas grand sens. Iconium est donc vraisemblablement le nom de la défunte. On connaît en effet d’autres noms propres féminins

189 Quelques exemples explicites : CIL, VI, 26819 ; 3737a ; 40909 ; X, 3894 ; 3977 ; 4037 ; 4046 ; 4050 ; AE, 1930, 59 ; 1993, 322 ; 2001, 337.

d’origine grecque possédant un nominatif neutre en –ium, comme par exemple Eustochium190. Solin cite cette inscription à l’entrée du nom grec « Iconio ». Il y mentionne également une certaine Sarronia C. l. Iconium191. L’usage du féminin est donc attesté. Ce nom d’origine grec est soit une référence au nom de la capitale de Lycaonie, soit une latinisation du nom neutre εἰκόνιον qui signifie « petite image ». La présence du l. de liberta sans indication du nom du patron, s’explique probablement par le contexte funéraire inconnu : Iconium est vraisemblablement affranchie des propriétaires de la sépulture. Les psaltriae animaient par leurs chants et leur musique les banquets192.

190 CIL, VIII, 1181. 191 CIL, VI, 25867.

29) Lucceia, mima

BIBLIOGRAPHIE : SPRUIT 1966, n° 109 ; GARTON 1972, 103 ; GARTON 1982, 37 ; LEPPIN 1992, 257 ; FERTL 2005, 187-188.

SOURCES : PLIN., VII, 158-159.

Texte :

1) Pline, Histoire Naturelle, VII, 158-159 (deuxième moitié du Ier siècle av. J.-C.)

Et ex feminis Liuia Rutili LXXXXVII annos excessit, Statilia Claudio principe ex nobili domo LXXXVIIII, Terentia Ciceronis CIII, Clodia Ofili CXV, haec quidem etiam enixa quindeciens. Lucceia mima C annis in scaena pronuntiauit. Galeria Copiola emboliaria reducta est in scaenam C. Poppaeo Q. Sulpicio cos. ludis pro salute Diui Augusti uotiuis annum CIIII agens. […]

« Parmi les femmes, Livie, femme de Rutilius, dépassa l’âge de 97 ans ; Statilia, qui sortait d’une grande famille, 99 ans, sous le règne de Claude ; Terentia, femme de Cicéron, 103 ans ; Clodia, femme d’Ofilius, 115 ans : cette dernière avait même été quinze fois mère. Lucceia, une mime, déclama pendant 100 ans sur la scène. Galeria Copiola, une actrice d’intermèdes, a été ramenée sur la scène, à l’âge de 104 ans, sous le consulat de C. Poppaeus et de Q. Sulpicius, à l’occasion des jeux votifs donnés pour le salut du divin Auguste. […] »

COMMENTAIRE :

Lucceia est l’une des six mimae identifiées dans la littérature latine et l’une des quatre à être explicitement qualifiée par le terme mimae. En dehors la profession de Lucceia, Pline, qui est le seul à mentionner son existence, ne nous transmet qu’une seule information, la durée exceptionnelle de sa carrière ; Lucceia se serait produite pendant cent ans, ce qui est plus encore que Galeria Copiola193. Si Lucceia entama sa carrière vers dix ou onze ans, cela signifie qu’elle atteignit les cent-dix ans. Cet âge exceptionnel explique que Pline cite Lucceia dans sa liste des personnalités féminines à la longévité remarquable. Il est étonnant cependant qu’il préfère insister sur la carrière de Galeria Copiola plutôt que sur celle de Lucceia, celle-ci ayant passé beaucoup plus de temps sur la scène que celle-là puisque, contrairement à Galeria Copiola, Lucceia ne semble pas avoir pu ou voulu interrompre sa carrière et prendre une retraite.

30) Naïs

BIBLIOGRAPHIE : SABBATINI TUMOLESI 1970, 329 ; LEPPIN 1992, 264 ; CECCARELLI, 1998, 148 ; SupplIt Imagines – Roma, I, 786 ; FERTL 2005, 189 ; KOLB – FUGMANN 2008, 200-202.

SOURCES : CIL, VI, 10141 ; ILS, 5261 ; EDR, 107497.

Contexte de découverte : Inscription trouvée à Rome, via Appia, vigna S. Cesareo. Description : Stèle funéraire en marbre. Hauteur : 23,50 cm ; Largeur : 40,00 cm ; Hauteur des lettres : 0,90-1,20 cm.

Lieu de conservation : Inscription conservée au Vatican, aux Musei Capitolini, NCE 1492.

Datation : Deuxième moitié du Ier siècle ap. J.-C. (Formules et paléographie). Texte :

Dis Man(ibus) Naidi Caesaris vernae, / ex numero pyrriche v(ixit) a(nnis) XXV, m(ensibus) II, d(ie) uno. / Onesimus Caeseris n(ostri)〈:servus〉 coniugi b(ene) m(erenti) / fecit et sibi et suis posterisq(ue) eorum.

COMMENTAIRE :

Cette épitaphe a été dédiée par l’esclave impérial Onesimus à son épouse, Naïs, elle- même esclave impériale, morte à vingt-cinq ans et dont l’activité aurait consisté à danser la pyrrhique. On renvoie ici au commentaire de l’épigramme funéraire d’une autre danseuse de pyrrhique recensée plus haut dans cette prosopographie, Fortunata194, qui présente de nombreuses similitudes avec celle-ci. Comme Naïs, Fortunata est en effet également une esclave impériale. En outre, de la même façon que pour Naïs, l’activité de Fortunata est évoquée dans son épitaphe par une expression explicite plutôt que par un terme technique désignant une profession.

31) Iulia Nemesis, saltatrix

BIBLIOGRAPHIE : SPRUIT 1966, n° 101 ; BONARIA 1965, 332 ; PROSPERI VALENTI 1985, 75 ; SANTOLINI GIORDANI 1989, 172 ; LEPPIN 1992, 264 ; FERTL 2005, 189- 190 ; GREGORI 2011, 189 ; VINCENT 2011, 123, CMC 115.

SOURCES : CIL, VI, 10143 ; EDR, 107491.

Contexte de découverte : Inscription trouvée à Rome, contexte précis inconnu. Description : Inscription funéraire.

Lieu de conservation : Inscription perdue. Datation : Ier siècle ap. J.-C. (Formules et noms). Texte :

[I]ulia Nemesis, / [- - -] saltatrix, / [v(ixit)] ann(is) VIIII.

COMMENTAIRE :

Les seules informations dont nous disposons concernant Iulia Nemesis, en dehors de son nom, sont l’âge précoce de sa mort (9 ans) et sa profession de danseuse (saltatrix). A. Vincent, s’appuyant sur la lacune qui précède le texte, voit plutôt en Iulia Nemesis une psaltatrix, c’est-à-dire une « joueuse de cithare ». Il n’y a cependant aucune obligation de faire ce choix de lecture et la plupart des commentateurs s’en garde. Le terme psaltatrix ne se retrouve ni dans la littérature ni dans l’épigraphie, au contraire de saltatrix qui apparaît à plusieurs reprises dans les sources littéraires et au moins une fois dans une inscription intègre195. De toute façon, que Iulia Nemesis soit une danseuse ou une joueuse de cithare, il est très difficile d’estimer si elle se produisit sur la scène publique ou seulement en privé. Gregori souligne que le terme saltator peut aussi bien désigner le danseur que l’acteur et la présence des uns comme des autres est de toute façon attestée sur la scène romaine196. Néanmoins, la danse était vraisemblablement bien présente également en contexte privé et Iulia Nemesis paraît très jeune pour avoir entamé une carrière publique.

195 CIL, VIII, 12925 ; n° 58. Pour les sources littéraires, voir chapitre 1, lexique, article « Saltatrix ». 196 Voir chapitre 1, lexique, article « Saltatrix ».