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Chapitre 6. Créativité et compétences adaptatives en orientation : quelles relations ?

6.4. Hypothèses opérationnelles

Premièrement, nous nous attendons à observer des corrélations significativement positives

entre les ressources telles que la créativité, le raisonnement logique, la personnalité et la

motivation.

Ensuite, nous nous attendons aussi à observer des corrélations significativement positives

entre ces ressources et les compétences adaptatives en orientation, le CA-AS d’une part et

l’I-AD, d’autre part. Ces deux échelles ont été déjà évoquées dans la partie théorique.

Les hypothèses spécifiques pour chacun des pôles de ressources peuvent être formulées

comme suit :

Créativité et le raisonnement logique, la personnalité et la motivation

Les deux indicateurs de la créativité (pensée divergente et pensée convergente)

corrèlent positivement entre eux et avec le raisonnement logique. Toutes sont d’une

intensité modérée (r se situe entre .10 à .20).

La créativité contribue de manière spécifique aux différentes dimensions du BB5 et de

l’Auto D : les deux indicateurs de la créativité (pensée divergente et pensée

convergente) sont associés positivement avec l’Ouverture aux expériences nouvelles et

aussi avec les trois autres dimensions de la personnalité (la Conscience,

l’Extraversion, la Stabilité émotionnelle). Nous attendons des relations positives mais

d’intensité plus faibles entre Créativité et l’Agréabilité.

Au regard de la motivation autodéterminée, nous nous attendons à trouver des

relations positives entre la créativité et les quatre dimensions de l’échelle Auto-D.

Elles sont plus fortes pour les dimensions l’Acd et l’Adf comparativement à celles

reliant créativité et l’Ais et l’Alt).

Créativité et le raisonnement logique, la personnalité et la motivation au regard

de l’adaptabilité de carrière (CAAS)

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ressources individuelles (créativité, raisonnement logique, personnalité et

motivation) et les quatre dimensions de l’adaptabilité de carrière.

En particulier, nous attendons une relation plus forte entre les deux indices de

Créativité et les deux dimensions de l’adaptabilité de carrière (la Curiosité, la

Confiance) comparativement aux deux autres dimensions de l’échelle CAAS

(Préoccupation, et Conscience). De même, pour les corrélations entre raisonnement

logique et ces quatre dimensions adaptatives, nous nous attendons à ce qu’elles

soient significativement positives.

Au regard de la personnalité, nous nous attendons à trouver les mêmes paternes de

corrélation mais d’une intensité beaucoup plus élevée. En particulier, entre

l’Ouverture et la Conscience avec les deux dimensions du CAAS, la Confiance et la

Curiosité comparativement aux deux autres dimensions (la Préoccupation et le

Contrôle).

Concernant la motivation autodéterminée, nous pensons que toutes les dimensions

de l’Auto-D corrèlent positivement avec celles du CAAS. En particulier, les

corrélations observées sont plus fortes pour les relations entre la dimension

« Expression de mes compétences et décisions » (l’Acd) et les quatre dimensions du

Caas, dans l’ordre décroissant : la Confiance, le Contrôle, la Préoccupation et la

Curiosité, comparativement aux trois autres dimensions de la même échelle. En

particulier, suivant la même logique, nous pensons que la dimension « Décision à

propos des loisirs » (l’Atl), est la dimension la plus faiblement liée aux quatre

dimensions de l’adaptabilité de carrière.

Créativité et raisonnement logique, personnalité et motivation au regard de

l’Adaptabilité individuelle (I-AD)

Nous attendons des corrélations significativement positives entre l’ensemble des

ressources individuelles (créativité, raisonnement logique, personnalité et

motivation) et les huit dimensions de l’adaptabilité de carrière.

En particulier, nous attendons une relation plus forte entre les deux indicateurs de la

créativité et les dimensions telles que la Créativité (définie par Ployhart et Bliese dans

leur théorie sur l’adaptabilité individuelle), l’Incertitude et l’Interpersonnelle,

comparativement aux autres dimensions de la même échelle. De même, le

raisonnement logique doit être associé de manière spécifique aux huit dimensions de

l’I-AD.

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Nous attendons que les dimensions de la personnalité et celles de l’auto-D soient

associée positivement aux huit dimensions de l’I-AD.

Cependant, compte tenu des liens conceptuels connus entre le CAAS et les éléments

du BB5, nous attendons des relations plus fortes entre cette dernière échelle (le BB5)

et l’adaptabilité de carrière par apport à celles observées entre la motivation

autodéterminée et l’adaptabilité mesurée par le CAAS.

En résumé, nous attendons que toutes ces corrélations entre les différentes dimensions

soient significativement positives mais que leur intensité varie d’une dimension à

l’autre.

Afin de ne pas surcharger cette section, nous n’étayerons pas ici les fondements théoriques de

nos hypothèses spécifiques. En revanche, dans la partie expérimentale qui suit, chaque pôle

des ressources sera traité dans un chapitre spécifique dans lequel ces hypothèses seront situées

dans leur contexte théorique approprié.

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Chapitre 7. Mise en relation entre ressources créatives

et certains registres de compétences clés à s'orienter

7.1. Introduction

Nous avons établi une cartographie représentant le concept de capacité à s’orienter tout au

long de la vie considérée comme un ensemble de ressources individuelles varié et organisé en

vue d’atteindre un but. En orientation, ces ressources sont mobilisables dans les différentes

étapes du processus de choix et/ou d’élaboration des stratégies d’adaptation pour résoudre un

problème rencontré. A titre d’exemple, selon le modèle développemental, la compétence à

s’orienter peut être considérée comme la capacité de l’individu à résoudre un certain nombre

de tâches développementales lui permettant de passer d’un stade à l’autre et d’accéder à la

maturité vocationnelle. Elle dépend de l’âge du sujet et des tâches (activité précises). Pour

d’autres approches, cette compétence à s’orienter revêt d’autres formes et peut correspondre

aux ressources dont la personne dispose (sa personnalité, ses valeurs, intérêts et motivations).

Nous avons vu qu’il s’agit finalement d’une notion très large qui désigne à la fois la capacité à

repérer ses ressources, à les mobiliser, et aussi à la manière d’utiliser ces ressources,

c’est-à-dire la manière de s’engager dans une action.

En effet, manière plus globale, les multiples facettes de la compétence à s’orienter l’associent

à la fois au « constructif » et au « productif ». Le « contructif » car il s’agit d’une capacité qui

permet de s’engager dans une action, et « productif » puisqu’on parle de la capacité à exercer

un contrôle ou à gérer une situation difficile (prendre de la distance, adopter une posture

réflexive etc.). Autrement dit, définie comme une métacompétence, les compétences à

s’orienter tlv renvoie à des notions différentes, qui cependant, peuvent être reliées entre elles

pour former un ensemble de concepts enchevêtrés à plusieurs facettes. On peut aussi dire qu’il

s’agit d’un concept qui renvoie à un tout résultant de la mise en œuvre, d’une négociation

entre les contraintes et les opportunités perçues par l’individu qui s’oriente, à un moment

donné et dans un contexte donné.

Notons que ces concepts associés à la notion de compétence à s’orienter ne sont pas encore

tous des concepts bien stabilisés. Il reste un débat quant à leur identification et à leur

évaluation. A titre d’exemple, on peut se poser une série de question sur l’évaluation de ces

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compétences : comment peut-on dire qu’une orientation est réussie ? Pour qui et pourquoi ?

Avec quels critères de réussite ou d’efficacité peut-on comparer deux parcours d’orientation ?

En gardant ce questionnement en tête, nous cherchons à mettre en évidence l’articulation

entre certains registres de compétences à s’orienter avec un focus particulier sur les ressources

liées à la créativité. En effet, nous postulons que ces ressources créatives existent en chacun

de nous et qu’elles se manifestent à des degrés divers en fonction des individus et des

contextes différents (Guilford, 1956 ; Sternberg & Lubart, 1995 ; Sternberg, 2005). Le

potentiel créatif se manifeste en combinant les deux sphères cognitives et conatives déjà

évoquées dans le chapitre consacré à la créativité. Ici, il s’agit de croiser différentes

composantes de la créativité avec les trois compétences clé à s’orienter formalisées à travers

les théories de la carrière nomade qui sont les « savoir comment », « connaitre qui » et

« savoir pourquoi ».

Notre objectif consiste à analyser l’organisation sous-jacente de ces concepts de compétences

à s’orienter du point de vue statistique. Auparavant, afin de vérifier la faisabilité d’une telle

recherche, nous procédons d’abord, de manière empirique en confrontant différentes

composantes de chacun des deux registres concernés dans un tableau à double entrée, cette

mise en correspondance, plutôt sémantique que statistique, se présente comme suit.