• Aucun résultat trouvé

Au cours de cette période, la vie des zones d’habitat extérieures à l’enceinte est soumise au rythme des incursions lorraines. Les disparitions définitives de Notre-Dame-des-Champs, Saint-Symphorien et Saint-Thiebault ont déjà été évoquées, mais d’autres zones d’habitat ont également souffert du siège de 1444-1445. Ainsi, Mazelle, le Bourg-aux-Allemands, Parnemaille, Saint-Julien, Saint-Clément, Saint-Arnoul, Saint-Privat, le Bourg-aux-Arènes et le Ban-Saint-Martin ont été détruits puis relevés (Saint-Privat ayant été brûlé par les Lorrains et non abattu sur ordre des Sept de la Guerre). La ville fait le choix, consciemment, de ne pas reconstruire certains faubourgs. Par ailleurs, les lorrains occupent Magny416 en 1475 et brûlent

Montigny417 en 1490. Enfin, les soldats de Franz de Sickingen brûlent le Bourg-aux-Allemands

en 1518. Ceci souligne encore la fragilité des zones d’habitat restées hors des murs et, liée aux

415 Farel, après avoir prêché dans Metz en 1542, a dû fuir au château de Montigny, avant d'aller à Gorze.

Vincler 2007 p. 11.

416 En 1475, le duc René II et des troupes françaises vinrent s'installer à Magny avec une grosse artillerie

dirigée contre Metz. « Il y restèrent huit jours et renonçant à leur entreprise, repartirent en emmenant tout le bétail du village ». Bruneau 1927 / Bruneau 1929.

417 On parle de la ville de Montigny en 1490 quand celle-ci est brûlée par les Lorrains (sans qu'ils puissent

avoir la maison forte de Montigny). Reitel, Arz 1988.

aléas historiques, explique la volonté de la ville de regrouper ses habitants à l’abri de l’enceinte en cas d’attaque.

e. Voirie

Fondamentalement, le système de la voirie reste le même, toujours organisé autour des mêmes voies principales. Les différentes études réalisées à ce sujet pour la période précédant 1552418 vont permettre de le préciser, notamment au Sablon419 et dans la partie orientale de la

ville. Malgré les réserves émises à ce sujet dans l’introduction de ce chapitre, les propositions de tracés définies lors de ces études seront conservées, tout en précisant qu’elles ne représentent qu’un état de la recherche et sont sujettes aux progrès qui pourront être réalisés dans ce domaine.

À cette « matrice » va se superposer au début de la période un autre repère d’organisation des abords de la ville. En effet, en 1445-1449, le maître échevin Nicole Louve fait placer cinq croix au ban de la ville de Metz420 (d’après la chronique de Rimée de la fin du 15e

siècle) : la croix du Haut Chemin,

418 Bour 1907, Bour 1932, Jolin 1978.

419 Neuf nouvelles voies sont alors mentionnées au Sablon.

420 En 1445-49, le maître-échevin Nicole Louve fait placer cinq croix au ban de la ville de Metz (d’après la

chronique de Rimée de la fin du 15e siècle).

La croix du Haut Chemin (entre Grimont et Villers-de-l’Orme, sur la route de Bouzonville) reste en place jusqu’à la seconde guerre mondiale où elle est renversée par un camion et rebâtie quelques centaines de mètres plus loin que son emplacement d’origine.

La croix du Pont aux Loups (sur l'avenue Henri II et la route de Plappeville).

La croix de Pouilly (près du village de Pouilly, au-delà de la ferme Saint-Thielbaut, sur l’actuelle D913). La croix de Peltre (peut-être à l'intersection de l'avenue de Strasbourg et de la route d'Ars-Laquenexy). La croix du chemin de Montigny (A la fourche de la rue des Loges et de la rue de Pont-à-Mousson). Wagner 2000.

D'après R.-S Bour une croix de Montigny datant de 1380, existait auparavant. Bour 1907.

Figure 27 : la croix du Haut-Chemin en 1896 (Guy, Wagner 1974).

la croix du Pont-aux-Loups (ou croix Quincoreille),

Figure 28 : croix et pont Quincoreille, état avant 1728 (Guy, Wagner 1974).

la croix de Pouilly, la croix de Peltre et la croix du chemin de Montigny. Ces croix jalonnent les routes et ont également une fonction bien définie puisque, un peu comme le fait le gibet, elles marquent l’entrée sur le territoire propre à la ville de Metz et bornent son ban.

Mile quatre cents quarante septe it

le le

Quicoreille cest au pont dez mors r

ont maintes costumes estraingiés

lier

s et puis ist faire la croix et le puix

ts

Croix et prux en compassion Du Puple et recréacion

arbe arbe

Par le millaire on le sce Que la croix au Pont Quicoreil Fut faitte de forme et de Tail

Mais pardue en est la memo Par maintes années rechangié S

Le signeur fist appareil Nicolle louve chevalliez, Des estoffes, des ouvrier F

Et puis fist faire autour de Me En beaux lieux, une lieue près

L’une on chemin de Saincte B En Plat chemin sans boix ne Laultre à Petre, laultre à Poully Et laultre on chemin de Joey421

421 Retranscription de Pierre-Edouard Wagner, in Wagner 2000 p. 133, d’après Metz, Bibliothèque, ms

848 f°87 ; Praillon Chronique, ff. 259 r° et 288 r° ; Ms 852 copie d’après François Marichal (mai 1747) provient de la bibliothèque Emery n° 2637 Dom Calmet, Histoire de Lorraine, nouvelle édition 1748, T. III Preuves, col. CCCXI.

Ainsi, s’ajoutant au découpage spatial en « quartiers » des abords de la ville par les voies, apparaît un découpage administratif, marquant la différence entre les abords dépendant juridiquement de la ville, et ceux avec lesquels elle a des rapports d’usage mais non formels. Une au

ident de l’accueillir non à une porte de l’enceinte mais, en fonction du chemin d’arrivée possible choisi par l’empereur, à des lieux extra-muros symbolisant l’entrée dans le territoire de la ville.

tre croix, dite croix du Pèlerin422, est mentionnée à partir du 16e siècle à l’intersection des

actuels boulevards Demange et de Trèves.

Enfin, même s’il ne s’agit pas à proprement parer d’un élément de voirie, on sait qu’en 1540, lors de la venue de Charles Quint, les magistrats de la ville déc

422 « C'est une grande croix posée sur un large socle-autel de forme ordinaire et entouré de marches,

probablement dans la direction de l'ancien Saint-Julien, elle a dû se situer à la bifurcation du chemin qui conduisait probablement à la Belle-Croix et de la route qui allait vers les Bordes. Il en est souvent question depuis le 16e siècle ». Bour 1932.

2. Vue d’ensemble

Fondamentalement, l’organisation en deux cercles distincts (une analyse incluant les critères mixtes étant toujours problématique) perdure à cette période. Les changements qui apparaissent alors touchent surtout la première entité, la deuxième restant remarquablement stable.

Figure 29 : Caractérisation des zones d’habitat, urbaines, rurales et mixtes entre 1445 et 1552 (DAO CX).

Figure 30 : : Caractérisation des zones d’habitat, uniquement entre urbaines et rurales, entre 1445 et 1552 (DAO CX).