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À cette époque, deux types de zones d’habitat existent autour de la ville : ses faubourgs et des zones d’habitat indépendantes excentrées.

Les faubourgs

La majeure partie des anciens faubourgs antérieurs à 1200 ayant été englobée par l’extension de l’enceinte, il n’en reste que peu extra-muros. Le plus ancien est celui de Saint- Julien332. Il est en effet attesté en 720. Il sera fortifié à partir de 1324. Dans cette étude, les

lieux-dits de Rowes et de Bellecroix lui seront associés. Les deux autres faubourgs existant avant cette période sont ceux créés autour des abbayes de Saint-Clément et de Saint- Arnoul. Celui de Saint-Clément est en effet attesté dès le 10e siècle333 et celui de Saint-

Arnoul à partir de 944334.

En fait, bien d’autres faubourgs apparaissent au 13e siècle. Au sud de la ville se

développent le Bourg-aux-Arènes335, Saint-Symphorien336, Notre-Dame-des-Champs337 et Saint-Thiebault338. Ils sont tous liés à un édifice de culte préexistant, dont ils porteront le nom

et dont ils dépendent juridiquement. On peut signaler qu’aux Wassieux, à côté de Saint- Symphorien339, se trouve un des dépotoirs340 de la ville.

332 Localité attestée en 720.

Donnée en 1094 à Saint-Vincent. (bourg plus dépendances). La paroisse est attestée en 1190.

Lors de la « guerre des Seigneurs » (1324), les Messins élèvent à la hâte quelques défenses pour la protéger.

Elle brûle en 1326 ou 1327 d'après Vigneulles, jusqu'à la porte de Parnemaille. Bour 1932.

333 Il est dit ad basilicas dès le Haut-Moyen-Âge (du 10e au 12e siècles). À ce moment sa population

égalait celle de l’intérieur des remparts. Bour 1950.

334 Il est attesté dès 944.

Rasé en 1444 - 1445 et reconstruit. Rasé définitivement en 1552.

Fortifié (14e siècle : murs et tours). Bour 1907.

Le ban de Saint-Arnoul est donné à l’abbaye par Adalbéron, sauf la voie publique qu'on appelle royale. Gaillard 2006 p. 103.

335 Il est attesté à partir du 13e siècle. Bour 1907. 336 Il existe dès le 13e siècle.

Il est rasé en 1444 - 1445 avec sa tour de défense. Bour 1907.

337 Il est rasé en 1444, et aurait été formé de maisons, jardins, granges et peut-être d'un vivier.

Bruneau 1929.

338 Première mention 1245.

Il est rasé en 1444-1445 (avec l'église collégiale). Bour 1907.

339 Plus précisément entre les vignes de Saint-Symphorien et le mur de la cité sur le devers de la cote

surplombant la Moselle.

340 Le ban des Wassieux est, sur la rive messine devant Serpenoise, le lieu de déchargement du bois

et l'endroit où on se débarrassait des ordures et des bêtes mortes (Huguenin 1838). Bour 1907.

Les autres faubourgs se développent sur le côté est du rempart, entre Saint-Julien et l’entrée de la Seille intra-muros, avec dans l’ordre depuis le nord : Parnemaille341, Stoxey342,

Sintefontaine343, Chaponrue344, le Bourg-aux-Allemands345 et Mazelle346. Tous apparaissent

au 13e siècle à l’exception des deux derniers qui se développent au 14e siècle. Il faut aussi

noter qu’à l’exception du Bourg-aux-Allemands, aucun n’est lié à un édifice religieux.

Ainsi, on peut constater que les faubourgs tendent tout d’abord à s’installer le long d’axes plus ou moins importants (Saint-Arnoul, Saint-Clément, Saint-Julien et le Bourg-aux- Allemands) avant que d’autres viennent combler l’espace entre ces axes au contact avec l’enceinte. Ceci est particulièrement évident entre Saint-Julien et le Bourg-aux-Allemands, un chapelet de faubourgs s’établissant entre le rempart et les coteaux de Bellecroix.

341 Première mention en 1267.

Rasée en 1444 : les bourgs de Mazelle et des Allemands sont rasés ainsi que tous les murs, arbres et vignes des meix et gerdins en jusques à la fontaine de Parnemaille (Huguenin p. 225). Bour 1932.

342 Première mention en 1241.

Lors de la « guerre des Seigneurs » (1324), les Messins élèvent à la hâte quelques défenses (fossés) pour le protéger (« bourg de Saint-Jullien et d'Estoxey »), de part et d'autre, vers les vignes, vers la Seille et vers la Moselle. Cela est fait mais de manière imparfaite.

Il brûle en 1327 suite à une attaque, comme Saint-Julien. En 1380-90, il disparaît peu à peu des documents.

Mais reste lieu-dit (1519 : jardin situé au lieu qu'on dit en Stoxey, devant le pont Rengmont.). Bour 1932.

343 Première mention en 1212.

1390 : dernière mention, mais la localité a sûrement disparu avant (peut-être dès 1324) et il en serait resté juste un lieu-dit. Bour 1932.

344 1245 : Il s'agit de sa plus ancienne attestation, mais la localité doit remonter bien avant.

D'après une hypothèse, il s'agit d'une rue où on élevait des chapons (élevage qui n'existe plus au 13e

siècle) qui est antérieure à la construction de l'enceinte du 13e siècle.

1324 : les Sept de la Guerre sont chargés de fermer tout Chaponrue vers les vignes et jusqu'à la barre.

1380-90 : Il disparaît peu à peu des documents.

1555 : plus récente mention (d'un jardin en Chaponrue) : le nom de Chaponrue est utilisé comme un lieu-dit. Bour 1932.

345 Le bourg a dû se former peu de temps après la nouvelle enceinte de Metz (celle du 13e siècle).

Lors de la « guerre des Seigneurs » (1324), les Messins élèvent à la hâte quelques défenses pour le protéger : fermeture de part et d'autre du bourg, pour garantir la ville contre des attaques surprises de la part de ses ennemis.

Il est détruit et rebâti en 1444-1445. Bour 1932.

346 Lors de la « guerre des Seigneurs » (1324, première mention), les Messins élèvent à la hâte

quelques défenses pour le protéger. (« fossé, murs ou au moins de bonnes palissades »). Il est détruit en 1445. Bour 1932.

Zones d’habitat isolées

Au-delà de ces premières zones d’habitat, en lien direct avec l’enceinte, existent des zones d’habitat plus éloignées, isolées, qu’on pourrait qualifier de villages ou de hameaux. Certaines existent avant le début de cette étude. C’est le cas de Montigny347 mentionné dès

le 10e siècle et de Saint-Privat348 sur la terrasse alluviale ; du Ban-Saint-Martin349, qui doit se

développer dès l’implantation de l’abbaye, de Longeville350et de Woippy351 en rive gauche de

la Moselle, et de Borny352 et de Magny353 en rive droite de la Seille. Trois autres vont

apparaître durant cette période. Ladonchamps354 et La Maxe au nord, et Marly355 au sud qui sont toutes mentionnées à partir du 13e siècle. On constate que toutes s’installent le long

d’axes de circulation, qu’ils soient terrestres ou fluviaux.

Dans la présente étude, La Maxe regroupe en fait plusieurs lieux-dits où se situent à chaque fois quelques maisons. Cependant, ils se situent tous dans l’actuelle commune de La Maxe. Il s’agit de La Maxe et Burey, mentionnées en 1269 (Burey disparaît en 1390356), et

des zones de Saint-Eloy (1333) et de Sainte-Croix liées à l’abbaye Sainte-Croix-devant- Metz.

À cette époque, il n’existe aucun faubourg ou zone d’habitat isolée au Pontiffroy ou à Devant-les-Ponts.

347 La vouerie de Montigny date de 928-962, la seigneurie est antérieure : haute, moyenne et basse

justice dépendant de l'évêque : elle devrait son origine à une métairie du domaine royale. Reitel, Arz 1988.

348 Le patron en est l’abbé de Saint-Clément, depuis qu'il est uni à Saint-Clément en 1194.

Ce hameau s'allonge le long de la rue Franiatte actuelle et n'a jamais dépassé les 25 maisons. Haefeli 1980.

349 1388 : le village a 27 feux (familles), 28 vaches et 5 porcs. Jung 1998. 350 Première mention en 910.

En 930 : il appartient à Gorze.

Il a une chapelle annexe de celle du Saint-Quentin appelée elle aussi Saint-Quentin. Gatti 1986.

351 Le nom Guapeio (Woippy) apparaît pour la première fois en 1123 dans une bulle du pape Calixte

II. Il existe à cette époque une église de Woippy et ses dépendances : terre arable et non arable, prés, paquis, bois, vergers, fermes, vignes.

Le patron de cette église est le chapitre de la cathédrale.

On a ensuite un vide historique jusqu'en 1324, moment où le village est brûlé. Quépat 1878.

352 Ce village, connu au moins depuis le 10e siècle, dépend du chapitre de la cathédrale. Dorvaux

1902.

353 Attesté dans les textes dès le 12e siècle.

1225 : il est donné à Saint-Clément.

C'est un ancien village de la province des 3 évêchés, bailliage et coutume de Metz dépendant au Moyen Âge de l’abbaye Saint-Clément de cette ville, mais siège dès 1307 d'un archiprêtré de 17 paroisses.

En 1429, les troupes du duc de Lorraine brûlèrent le village après avoir fauché les blés et arraché les vignes. Dorvaux 1902.

354 Première mention en 1222. Quépat 1878.

355 1221 : on parle de l'église Saint-Brice, « eccl. de Marleyo ». Dorvaux 1902. 356 On parle de raser ce village de vignerons dès 1324.

En 1380-90, il disparaît peu à peu des documents. Bour 1932.

Densité relative des zones d’habitat

Grâce aux rôles de ban, il est possible d’avoir une idée du nombre (approximatif, puisque nous ne possédons pas la totalité des rôles de ban) de transactions effectuées au sein des zones d’habitat. On peut ainsi supposer que le rapport relatif des transactions d’une zone à l’autre est représentatif du rapport relatif de la densité bâtie entre ces zones. Il faut tout d’abord préciser que l’on parlera ici de « parcelles bâties » plutôt que de maisons, granges, dépendances ou autres, pour éviter une surinterprétation des sources.

On a ainsi 4 mentions de transactions à Borny et 18 à Magny sur la rive droite de la Seille ; 13 à Longeville, 13 au Ban-Saint-Martin, 1 à Sainte-Croix et 35 à Woippy sur la rive gauche de la Moselle ; dans les faubourgs sud 6 mentions sont attestées au Bourg-aux- Arènes, 3 à Montigny, 14 à Notre-Dame-des-Champs, 2 au Sablon (sans plus d’indications), 61 à Saint-Arnoul, 25 à Saint-Clément, 2 à Saint-Symphorien, 16 à Saint-Thiebault et dans les faubourgs est, on a 5 mentions à Burey, 113 à Chaponrue, 1 à Mazelle, 33 à Parnemaille, 18 à Rowes, 40 à Saint-Julien, 18 à Sintefontaine et 39 à Stoxey.

Ce qui nous fait 126 mentions pour les faubourgs sud de la ville et 262 mentions pour les faubourgs est (alors même que le Bourg-aux-Allemands n’est jamais mentionné). La présence d’édifices de culte et de vastes espaces sur la terrasse alluviale n’est donc pas un critère préférentiel d’installation.

e. Voirie