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Hétérogénéité de la colonisation des cultures maraîchères sous abri par les auxiliaires indigènes : rôle de la conduite des cultures et de leur environnement paysager

AVIRON Stéphanie

1

, PERRAUDIN Mathieu, REDONDO Simon, VARENNES Yann-David, LEFEVRE Amélie

2 1 INRA SAD-Paysage, 65, rue de St-Brieuc, CS 84215, 35042 Rennes cedex ; 2 INRA UE Alénya Roussillon, Mas Blanc, 66200 Alénya Contact : Stephanie.Aviron@rennes.inra.fr – 02 23 48 57 69

Résumé : La colonisation de cultures de tomate sous abri par les auxiliaires est un processus très variable, spécifiquement pour la famille des mirides, en abondance, délai d’entrée et répartition spatiale. Outre les types de stratégies de conduite des cultures, la présence de certains éléments paysagers dans l'environnement des abris (comme certains espaces non cultivés) explique cette hétérogénéité.

Mots-clés : régulation naturelle des ravageurs, maraîchage, diversité de pratiques, composition paysagère, Miridae

Projets dans lesquels s’intègrent les travaux : Projet REGABRI du programme INRA – AgriBio3 (2010-2012) "Colonisation des cultures maraîchères sous abri par des auxiliaires indigènes et contribution à la régulation biologique naturelle des ravageurs aériens" et projet RedBio du programme InterReg (2010-2011)

Partenaires impliqués : INRA, UE 411 Domaine expérimental Alénya Roussillon (A. Lefèvre, M. Goude, J.P. Mondon, B. Salvador, M. Perraudin stage 2010, Y.D. Varennes stage 2011, S. Redondo stage 2012) ; INRA SAD Paysage (S. Aviron) ; CEN Languedoc Roussillon (L. Pirsoul) ; Appui INRA : S. Ladet (UMR Dynafor), J.P. Sarthou (UMR Agir), C. Lavigne (UR PSH)

Contexte

Du fait de l'hétérogénéité du processus de colonisation des cultures maraîchères sous abri par les auxiliaires indigènes, le contrôle naturel des ravageurs est difficilement mobilisable par les producteurs. Identifier les facteurs contraignant ces processus de colonisation est nécessaire afin, à terme, de pouvoir identifier des leviers d'action potentiels pour améliorer le contrôle naturel des ravageurs de la tomate sous abri.

Objectifs et enjeux du travail de recherche

Les mirides (Heteroptera), punaises prédatrices polyphages, sont considérées comme des agents de lutte biologique clés en production maraîchère sous abri. De nombreuses lacunes subsistent concernant leur écologie, notamment sur les effets relatifs des stratégies de conduite des cultures et de leur contexte paysager à des échelles spatiales dépassant celle des abords immédiats des abris. Apporter des connaissances sur ce point est indispensable pour comprendre la variabilité du processus de colonisation des cultures par les mirides.

Démarche scientifique

Deux approches complémentaires ont été adoptées pour expliquer la variabilité de la colonisation : (i) l'une, corrélative, visant à évaluer les relations entre le processus de colonisation, les facteurs agronomiques et paysagers (50 à 200 m autour des abris) dans un gradient de situations paysagères et (ii) l'autre, fonctionnelle, visant à évaluer la capacité d'accueil effective d'éléments paysagers identifiés comme d'intérêt lors de la première approche.

Acquis scientifiques

L'approche corrélative nous a permis d'identifier et hiérarchiser des facteurs intervenant à l'échelle de la culture et de son environnement paysager, qui expliquent une variabilité importante de la colonisation des abris par les mirides. Les abondances de mirides dans les cultures sont ainsi affectées par les stratégies de conduite des cultures de tomate, de manière transversale au cahier des charges AB ou conventionnel, et par la présence et/ou proximité de certains éléments paysagers dans les 100 et 200 m environnant les abris. L'approche fonctionnelle a permis de préciser les effets de ces éléments paysagers. Les zones de végétation spontanée semblent être des habitats pour les mirides, du fait notamment de la présence de plantes hôtes ; ces éléments seraient ainsi favorables à la colonisation des abris par les mirides (effet source). Au contraire, d'autres éléments semblent défavorables à la colonisation des cultures par les mirides : les vergers enherbés, riches en plantes hôtes, pourraient être plus attractifs que les

cultures sous abri pour les mirides (effet dilution), tandis que les zones de végétation herbacée vivaces semblent être des milieux défavorables à ces insectes et à leur présence sur les sites de production.

-1.5 -0.5 0.0 0.5 1.0 1.5 0 .0 0 .4 0 .8 1 .2 AB AC

Intensification des pratiques de protection des cultures

A b o n d a n ce s d e M a c ro lo p h u s sp . (n b l o g -t ra n sf o rm é / s e m a in e ) -1 0 1 2 3 0 .0 0 .4 0 .8 1 .2

Fréquence croissante d’intervention (intrants et autres)

Peu / pas Nombreuses

10 20 30 40 50 0 .0 0 .2 0 .4 0 .6 0 .8 1 .0 1 .2 1 .4

% de zones de végétation spontanée dans un rayon de 200m autour des abris

a) Effets de la conduite des cultures b) Effets du contexte paysager

Figure : Effets (a) des modes de conduite des cultures et (b) de l'environnement paysager des abris (pourcentage de zones de végétation spontanée dans un rayon de 200 m) sur les abondances de mirides Macrolophus sp.

AB : agriculture biologique, AC : agriculture conventionnelle.

Impact des résultats / applications / résultats opérationnels

Cette étude a permis de comprendre et évaluer les contributions respectives des composantes techniques et paysagères au succès de colonisation des cultures de tomate sous abri par les mirides Macrolophus sp. et Dicyphus sp. Ces punaises prédatrices polyphages sont des auxiliaires reconnus pour le contrôle des aleurodes, pucerons, thrips, mineuses ou encore des acariens. Les résultats soulignent l'importance (i) des pratiques culturales mises en œuvre par les producteurs, l'application du cahier des charges AB ne suffisant pas à garantir l'installation des mirides, et (ii) de la présence de certains habitats non cultivés sur les sites de production, sources potentielles de mirides. Les résultats nous permettent de proposer une première typologie grossière des habitats potentiels des mirides, qui doit toutefois être affinée pour pouvoir être mobilisée pour un diagnostic du "potentiel auxiliaire" sur les sites de production, et pour à plus long terme, proposer des solutions techniques ou actions d'aménagement. L'approche employée dans cette étude peut être adaptée à d’autres paysages ou systèmes de culture, et d’autres groupes d’espèces d’auxiliaires.

Perspectives

L’une des limites de l'étude réside dans la taille restreinte de l’échantillon de sites et de parcelles. Il pourrait être envisagé de mobiliser la méthode d'évaluation sur d'autres sites et/ou d’autres régions pour éprouver la validité et la généricité des résultats obtenus. Par ailleurs, l'étude ne permet pas à ce stade d'apporter des éléments précis de diagnostic du potentiel auxiliaire.

Publications relatives au projet

Lefèvre A., Aviron S., 2012. Potential of tomato colonization by mirid bugs in Roussillon area (Southern France): effect of crop management and landscape features in crop surroundings In OILB-WPRS Bulletin 80, 267-273. Proceedings of Working group Integrated Control in Protected Crops, Mediterranean Climate.

Autres références sur le sujet

Gabarra R., Alomar O., Castañé C., Goula M., Albajes R., 2004: Movement of greenhouse whitefly and its predators between in- and outside of Mediterranean greenhouses. Agriculture, Ecosystems & Environment 102: 341-348.

Perdikis D., Fantinou A., Lykouressis D., 2011: Enhancing pest control in annual crops by conservation of predatory Heteroptera. Biological Control 59(1): 13-21.

Tscharntke T., Bommarco R., Clough Y., Crist T.O., Kleijn D., Rand T.A., Tylianakis S.M., van Nouhuys S., Vidal S., 2007. Conservation biological control and enemy diversity on a landscape scale. Biological Control 43 : 294-309.

Session "AB et biodiversité" Poster 26

Résultats

Mise en place d’une protection biologique contre Tuta absoluta, ravageur envahissant de la

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