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en quoi elles touchent au ministère de guérison

D E QUELLE SORTE DE FOI AVONS - NOUS BESOIN ?

4. La guérison survient toujours quand la foi est présente

Cette forme de croyance absolue se retrouve le plus souvent, me sem-ble-t-il, chez les personnes qui prennent la Bible à la lettre et qui

pro-posent une doctrine de guérison très simple. Un exemple typique de cet enseignement est donné, comme suit, par un évangéliste de bonne réputation qui a de nombreux adeptes :

Tout croyant devrait être capable d'apporter la Parole de Dieu aux malades, de leur faire découvrir cette Parole et de leur transmettre ce que dit l'Écriture sur ce sujet.

Si ces gens sont réceptifs à la Parole de Dieu, alors la foi viendra dans leur cœur. Quand vous ferez découvrir la Parole de Dieu, ils verront qu'il y est dit : "C'est par ses meurtrissures que nous sommes gué-ris…" Faites découvrir la Parole aux malades, et s'ils ont l'esprit ou-vert, cette Parole descendra, par leur esprit, dans leur âme. Quand ils méditeront dessus, chacun fera cette constatation : par ses meur-trissures, conformément à la Parole, je suis guéri.

En agissant conformément à la Parole de Dieu, ils ignoreront ce que leur corps physique leur dira. Le corps pourra leur dire que les symp-tômes sont toujours là, la douleur, même, la détresse, ou quoi que ce soit. Mais, plutôt que vivre dans la foi en l'homme ou en la nature, ils vivront dans la foi en la Bible. J'ai vu des gens dans un état que les médecins jugeaient définitivement incurable, et quand je leur ai fait découvrir la Parole, je les ai vus, ces gens, alors qu'ils présentaient toujours les mêmes symptômes, me dire : "Je suis guéri."

Je leur ai demandé : "Comment le savez-vous ?" Ils ont répondu :

"Parce que la Parole dit : "Il a pris mes infirmités et a porté mes ma-ladies.»" Ces gens sont vivants et bien portants. Et pas rien qu'un seul, mais beaucoup d'entre eux. Ils sont vivants et bien portants aujourd'hui, sans aucun symptôme de quelque maladie que ce soit.

Pourtant, quand ils ont fait acte de foi et se sont confessés, ils avaient encore tous les symptômes de leur maladie. Pour la science médicale, leur état restait incurable. Que s'était-il passé ? Au fond de leur cœur, ils croyaient.(2)

Voilà, sans nul doute, une puissante déclaration de foi, une véritable gageure. Quelques questions subsistent, cependant : pour ceux qui pré-sentent toujours les symptômes de la maladie, la seuleréponse est-elle qu'ils ont besoin de davantage de foi ? Un jeune couple, par exemple,

2) The Word of Faith, janvier 1972 (publié par la Kenneth Hagin Evangelistic Association, P. O. Box 50126, Tulsa, OK 74150).

essaie de vivre en accord avec cette croyance rigoureuse en la guérison, mais cela ne va pas sans leur poser problème :

Pat et moi avons quelques questions en suspens, auxquelles il nous a semblé que vous pourriez répondre.

Nous ne laissons pas la maladie entrer dans notre nouvelle maison car nous savons que les Écritures et la foi peuvent les tenir à l'écart, et que Jésus a porté nos maladies pour nous. Pourquoi donc des Chrétiens habités par l'Esprit tombent-ils parfois vraiment malades ? La chan-teuse qui accompagne X(3), aux dernières nouvelles, était hospitalisée et ne devait surtout pas bouger, dans l'espoir qu'un caillot de sang puisse se résorber sans la tuer. Elle ne croit pas en la maladie. Alors pourquoi, ou comment, cela peut-il se produire ? Nous ne pouvons pas enseigner la guérison avec conviction et en arriver à dire "si cette fois, le Seigneur le veut bien". Ce n'est pas de la foi. Je pensais que la Bible avait des lois auxquelles on obéissait dans la foi, qu'il n'y avait pas de "peut-être." Y aurait-il des zones d'ombre dans la Bible ? La vie est faite de problèmes quotidiens de ce genre, de questions théologiques de gens ordinaires ! Avec une théorie absolutiste, ces réelles difficultés peuvent mener à l'anxiété ou, dans certains cas, à un rejet de l'idée entière de guérison, considérée comme non crédible et contraire à la réalité de la souffrance humaine. Pour rendre crédible le resplendissant ministère de guérison aux gens qui osent poser des questions, il est nécessaire de faire d'importantes distinctions. Ce n'est d'ailleurs pas seulement sa crédibilité qui est en cause, mais la réalité elle-même : comment expliquons-nous la maladie dont souffrent des chrétiens fervents ?

Je me souviens d'un jour où, dans une université Chrétienne, nous priions pour les étudiants un par un, et où une ravissante jeune femme s'avança. Quand nous (mon épouse Judith et moi) lui demandâmes à quoi elle souhaitait que nous adressions nos prières, elle bégaya sans parvenir à nous répondre. Finalement, elle réussit à articuler "Ils disent que j'ai une tumeur au cerveau." "Qui ça, ils ?" "Les médecins." Des ministres du culte bien intentionnés, qui avaient prié pour elle, lui avaient ensuite dit que la tumeur était un "faux symptôme." Elle fondit en larmes, en nous exposant tout cela. Un mois plus tard, sa mère nous écrivit pour nous informer du décès de sa fille et nous remercier de

3) X représente un évangéliste connu prônant une foi qui ne voit dans les symptômes de la maladie que de "faux symptômes."

nos encouragements. Le groupe qui avait prié pour elle n'était même pas venu à l'hôpital : ils l'avaient laissée seule à l'heure où elle en avait le plus grand besoin, alors qu'elle luttait avec le sentiment que Dieu l'avait abandonnée.

Je ne prétends pas détenir toutes les réponses. Loin de là, et je m'in-cline, comme Job, devant le mystère de la guérison relié à la souffrance :

"Et maintenant, proclamons le mystère de notre foi." Mais il y a cer-taines distinctions que nous pouvons faire et qui nous aideront à com-prendre le genre de foi dont nous avons besoin, car la foi est souvent

— mais pas toujours — une condition préalable à la guérison.