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3   M ÉTHODOLOGIE 49

3.3   Phase terrain 62

3.3.4   Outils de cueillette de données et échantillons 71

3.3.4.2   Groupes de discussion et ateliers participatifs 75

Deux types de rencontres participatives furent utilisés durant le processus de planification des aires protégées : les « groupes de discussion » et les « ateliers participatifs ». Un nombre total moyen de 58 personnes - dont le tiers étaient des femmes (19) et les deux tiers, des hommes (39) - ont participé aux rencontres de planification de la gestion des aires protégées - groupes de discussion et ateliers combinés (Tableau 3-1). La participation selon le genre était très différente d’une aire protégée à l’autre, c’est-à-dire :

- pratiquement autant de femmes que d’hommes pour le PN Volcan Turrialba ;

- environ trois fois plus d’hommes que de femmes pour le PN Barbilla ; et

- deux fois plus d’hommes que de femmes pour la ZP La Carpintera. Tableau 3-1 Nombre total et moyen de participants aux rencontres de

planification de la gestion des aires protégées, selon le genre

Aire

protégée Nombre total participants d’hommes Nombre

Nombre de femmes Nombre moyen de participantEs par rencontre PN Volcan Turrialba 57 30 27 25 PN Barbilla 64 49 15 30 ZP La Carpintera 53 39 14 31

Source : Linda Vaillancourt

Groupes de discussion : introduction et validation du processus

Les « groupes de discussion » réfèrent à une technique d’entrevue réunissant des participants, afin de présenter un sujet particulier et en discuter de manière structurée, pendant deux à trois heures. Il était prévu que deux

rencontres de groupe de discussion devaient avoir lieu dans la zone d’amortissement de chacune des aires protégées, réunissant les acteurs, les habitants et le groupe technique.

Le premier groupe de discussion fut réalisé afin d’introduire le fondement technique sur lequel doit reposer le plan de gestion de l’aire protégée. Les participants discutèrent de relations – passées et possibles - entre l’aire protégée, les différents groupes d’intérêt et les communautés avoisinantes, de même que de stratégies concernant la planification à venir.

D’ailleurs, lors de ce premier groupe de discussion pour le PN Barbilla, le directeur de l’ACLA-C expliqua que pour se voir octroyer un budget de développement, une aire protégée doit au préalable disposer d’un Plan de gestion. À la demande des propriétaires situés à l’intérieur de l’aire protégée de la ZP La Carpintera, il y a eu un plus grand nombre de groupes de discussion, afin que les propriétaires soient mieux informés sur leurs implications et obligations relatives au plan de zonage et aux stratégies de gestion.

Le dernier groupe de discussion eut lieu à la fin de chaque processus local. Cette rencontre avait pour but de présenter la proposition du Plan de gestion, de valider le processus de planification et de recevoir l’approbation quant aux stratégies énoncées.

- Pour le PN Volcan Turrialba, un groupe de discussion fut réalisé avec les personnes ayant participé aux ateliers d’élaboration du Plan de gestion.

- Dans le cas du PN Barbilla, les participants cabécars demandèrent à l’équipe de planification de tenir cette rencontre tout d’abord dans leurs communautés. Deux rencontres – une dans la Réserve Naïri Awari et l’autre dans celle de Bajo Chirripó - furent ainsi organisées pour répondre à cette demande. Une troisième rencontre fut effectuée avec les personnes non-autochtones ayant participé aux ateliers d’élaboration.

En ce qui concerne la ZP La Carpintera, le groupe de discussion sur la validation du Plan de gestion fut réalisé en l’absence de la chercheure, qui avait terminé la phase terrain de la recherche : pour cette validation, deux rencontres eurent tout de même lieu. La première rencontre se réalisa non seulement avec les personnes ayant participé aux ateliers, mais également avec toute autre personne intéressée, puisqu’une invitation ouverte fut publiée dans un journal de diffusion nationale (« La Nación »). Cette invitation visait à faire connaître le processus au plus grand nombre possible d’habitants de la ZP La Carpintera. Lors du second groupe de discussion, le Plan de gestion fut présenté à une réunion publique du conseil municipal du Canton de La Unión. Dans tous les cas, le fait que toutes les personnes présentes au groupe de discussion avaient participé à l’élaboration du plan de gestion de l’air protégée rendait possible la détection d’erreurs ou d’omissions, et renforçait la validation du processus et du travail accompli.

Ateliers participatifs : portrait, zonage et stratégies de gestion

Les « ateliers participatifs » sont des espaces ouverts de collaboration active de chacun des participants, organisés en groupes mixtes - techniciens et habitants des communautés locales - pour la mise en commun de réflexions et d’expériences individuelles. En moyenne, une trentaine de personnes participèrent à chacun des ateliers. D’une durée d’une journée, ces ateliers furent alimentés par les compétences et connaissances particulières - tant locales ou traditionnelles que techniques et scientifiques – pour structurer le Plan de gestion, inscrivant ainsi chacune de ses composantes dans une réelle faisabilité et viabilité.

Chaque atelier débutait par un rappel des étapes précédentes et de leurs résultats, après quoi, les participants aux ateliers étaient placés en petits groupes - dont l’hétérogénéité avait été assurée par la personne responsable de l’animation - et invités à commenter ou faire des suggestions réalistes et réalisables, en tenant compte des informations mentionnées plus tôt.

Trois types d’ateliers de planification participative de la gestion eurent lieu pour chacune des aires protégées, soit :

- Ateliers sur le portrait de la situation actuelle de l’aire protégée: o Chaque atelier débutait avec la présentation des résultats de la

collecte de données (recherche de littérature et entrevues réalisées), commentée et complémentée, par les participants; o Suite à cette présentation, une analyse participative des forces,

faiblesses, opportunités et menaces (analyse FFOM) de l’aire protégée était dégagée :

§ La Commission européenne (2006) définit l’analyse FFOM comme « …un outil d'analyse stratégique qui combine l'étude des forces et des faiblesses d'une organisation, d'un territoire, d'un secteur, etc. avec celle des opportunités et des menaces de son environnement, afin d'aider à la définition d'une stratégie de développement ». La logique

de cette analyse est illustrée dans la Figure 3-7 et le Tableau 3-2.

-

Figure 3-7 Logique de l’utilisation de l’analyse des forces, faiblesses, opportunités et menaces

Tableau 3-2 Logique de l’analyse des forces, faiblesses, opportunités et menaces

Positif Négatif

Interne Forces Faiblesses

Externe Opportunités Menaces

Source : Commission européenne, 2006

§ Pour la présente étude, les forces et les faiblesses reflètent le contexte interne de l’aire protégée alors que les opportunités et les menaces font référence à leur contexte externe, notamment aux facteurs ne pouvant être contrôlés, mais dont il est important de considérer dans la planification.

§ Le FFOM a pour but d’accroître la capacité d'analyse et d'évaluation en aidant à poser les bonnes questions et à savoir comment trouver des réponses pertinentes.

- Ateliers d’élaboration du Plan de zonage de l’aire protégée :

o Cet atelier se base sur la définition d’Artavia (2004) pour organiser le territoire de l'aire protégée en fonction de la valeur de ses ressources et de sa capacité pour différents usages. C’est à partir du Plan de zonage que se définissent les objectifs de même que la règlementation, en s’appuyant sur les zones de gestion suggérées par Artavia (2004), soit :

§ zone de protection absolue; § zone d’utilisation restreinte;

§ zone d’usage public (intensif ou étendu); § zone d’usage spécial;

§ zone d’établissement humain; § zone d’amortissement.

- Propositions de stratégies pour la gestion de l’aire protégée :

o Lors de cet atelier, les discussions portaient sur les stratégies de gestion, dont plusieurs avaient été proposées et notées au fur et à mesure de l’avancement du processus de planification de chacune des trois aires protégées.

o Pour chacune des trois aires protégées, la compilation de l’information et des propositions auparavant recueillies fut présentée de façon générale, puis amendée et détaillée de façon participative, à l’intérieur de différents programmes de gestion tels : programme d’opérations, de gestion des ressources naturelles; de gestion communautaire et éducation environnementale, de même que valorisation de la culture cabécare pour le PN Barbilla.

o Puisque le Plan de gestion s’étale sur une période de dix ans, les stratégies suggérées pendant les différentes étapes devaient être orientées vers la consolidation de l’aire protégée, avant son développement. À la fois différentes et semblables d’une aire protégée à l’autre, les stratégies proposées furent intégrées à l’intérieur de programmes de gestion, avec des sections spécifiques pour chacun d’entre eux, et se composaient d’actions à réaliser à court et moyen terme. Ces programmes sont :

§ Opérations, qui inclut lui-même trois sections : • Administration et financement :

o Ressources humaines;

o Infrastructure, équipement et entretien; o Gestion technique et financière;

o Bénévolat;

o Communications (externes); • Aménagement du territoire;

• Tourisme durable;

o Usage public à l’intérieur de l’aire protégée. § Gestion des ressources naturelles :

• Surveillance et contrôle; • Recherche scientifique;

• Suivi (monitoring) de la biodiversité et des risques naturels.

§ Gestion communautaire et éducation environnementale :

• Développement communautaire durable;

• Communications (locales, avec les communautés); • Alliances;

• Plan d’éducation environnementale.

§ Valorisation de la culture cabécare (PN Barbilla) : • Appui aux projets culturels cabécars.