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3   M ÉTHODOLOGIE 49

3.3   Phase terrain 62

3.3.3   Choix des sites d’étude 66

Le choix des sites d’étude était au départ établi par la FMR : Parc national Volcan Turrialba, Zone protectrice Cerros de la Carpintera (ZP La Carpintera), et le Parc national Tapantí-Macizo-de-la-Muerte (PN Tapantí). Ce dernier a été remplacé en court de route par le Parc national Barbilla (PN Barbilla) pour les raisons qui seront évoquées plus loin.

3.3.3.1 Parc national Volcan Turrialba

Dans son plan annuel 2007-2008, la Direction de l’Aire de conservation de la Cordillère Volcanique centrale (ACCVC) avait inscrit l’élaboration du Plan de gestion de tous les parcs nationaux sous sa juridiction, dont le PN Volcan Turrialba, sis dans le territoire de la FMR et pour lequel ce serait une première expérience, en plus de cinquante ans d’existence. Cette décision fut raffermie lorsqu’en mai 2007, une activité volcanique soutenue se déclencha après 140 ans d’inactivité : alors que le volcan Turrialba était peu connu auparavant, sa célébrité risquait de croître aussi rapidement que sa sismicité.

Le plus oriental des volcans actifs du Costa Rica, le volcan Turrialba est situé à une soixantaine de kilomètres au nord-est de la capitale San José, au cœur du Canton de Turrialba, dans la province de Cartago (Figure 3-3). Une douzaine de kilomètres séparent les volcans Turrialba et Irazú, qui partagent le même

socle, raison pour laquelle ces volcans sont parfois surnommés « jumeaux ». Le contexte social, économique et environnemental spécifique au PN Volcan Turrialba est déterminé par les communautés, majoritairement productrices de fromage, appartenant au District de Santa-Cruz de Turrialba.

Figure 3-3 Localisation du Parc national Volcan Turrialba au Costa Rica 3.3.3.2 Parc national Tapantí-Macizo-de-la-Muerte

Passant de Réserve forestière (catégorie VI) à la catégorie II de l’UICN, le PN Tapantí-Macizo-de-la-Muerte (PN Tapantí) fut créé en l’an 2000, avec une extension de sa superficie de 5 000 à plus de 58 000 hectares. Ce parc est sous la juridiction administrative de l’Aire de Conservation La-Amistad-Pacifico (ACLA-P). Le PN Tapantí ne fait pas partie du territoire où œuvre la FMR, contrairement à sa zone d'amortissement, où s’y déroulaient quelques initiatives de la FMR, raison pour laquelle celle-ci a jugé important de travailler à l’élaboration d’un plan de gestion.

contexte local démontra des circonstances défavorables pour l’implication des communautés dans la planification participative du plan de gestion du PN Tapantí. En effet, les populations humaines sises dans la zone d’amortissement étaient aux prises avec de sérieuses préoccupations d’urgence environnementales menaçant leur sécurité : des institutions telles la Commission nationale d’urgence avec d’autres institutions costaricaines tentaient d’établir un plan d’aménagement territorial répondant aux normes de sécurité, considérant l’expropriation et la relocalisation des habitants.

D’autre part, l’ACLA-P et The Nature Conservancy (TNC) avaient entamé depuis quelques années l’élaboration du « Plan de conservation du site » pour le PN Tapantí, selon la méthodologie élaborée par TNC. Cette méthodologie fut créée exclusivement pour planifier les stratégies et les actions dans les aires très importantes pour la conservation de la biodiversité (Granizo et al. 2006). Ce contexte local amena la chercheure à recommander au directoire de la FMR de modifier le projet initial pour travailler avec un autre parc national (le PN Barbilla) plutôt qu’avec le PN Tapantí, ce qui fut accepté.

3.3.3.3 Parc national Barbilla

Situé à une centaine de kilomètres à l’est de la capitale San José, le PN Barbilla fait partie de la Cordillère de Talamanca sur le versant Atlantique et est situé principalement dans la province de Cartago, bien qu’il chevauche les limites des provinces de Cartago et de Limon (Figure 3-4). Territoire des autochtones cabécars jusqu’à sa désignation comme aire protégée, le PN Barbilla demeure encerclé par leurs trois Réserves - Naïri Awari (5 038 hectares), Bajo Chirripó (19 710 hectares) et, plus éloignée, la Réserve Chirripó Duchii (74 687 hectares) : seule une section de la partie nord et une autre de la partie est sont habitées par une population non-autochtone (Blanco et Calleja, 2003). Les territoires autochtones possèdent un modèle de gouvernance autonome et différent des structures politico-administratives (districts, cantons, ou municipalités) des territoires non-autochtones.

Figure 3-4 Localisation du Parc national Barbilla au Costa Rica Trois projets indépendants les uns des autres et non concertés avaient le potentiel d’influer favorablement la planification participative d’un premier plan de gestion pour ce parc, c’est-à-dire :

- un projet de protection du jaguar, chapeauté par l’ONG Panthera; - la mise en place d’un nouveau secteur du Corridor biologique des

cordillères Volcanique centrale et Talamanca (CBVC-T);

- un projet d’échange ethnoculturel soutenu par les Forêts modèles Reventazón et Manitoba (au Canada) impliquant les autochtones cabécars de la communauté Jameikari de la Réserve Naïri Awari du Costa Rica et la Nation Ojibway Brokenhead du Canada.

Au début 2008, la chercheure fit les démarches auprès de l’administrateur du PN Barbilla et de l’Aire de conservation La Amistad – Caribe (ACLA-C) pour vérifier l’intérêt, la faisabilité et l’éventuelle collaboration dans cette nouvelle visée de la FMR, ce qui fut confirmé et ancré dans une entente entre la FMR et l’ACLA-C. L’entente incluait un plan de travail conjoint élaboré par la chercheure et la coordonnatrice des aires protégées de l’ACLA-C.

Il convient de mentionner ici que les Cabécars ont été invités et impliqués dans le processus de planification de la gestion du PN Barbilla en tant que communautés locales sises dans la zone d’amortissement du Parc. Cette invitation et leur particpation n’ont en aucun temps remis en cause leur statut d’autochtone, leur territoire, leur mode de gouvernance ou leur culture. Au contraire, les Cabécars ont saisit cette opportunité en vue d’établir des alliances stratégiques en vue de renforcer leurs droits.

3.3.3.4 Zone protectrice Cerros de La Carpintera

La ZP La Carpintera, également située dans le territoire où œuvre la FMR, est immergée dans la grande région métropolitaine du Costa Rica, où elle est considérée comme un point de repère géographique de la métropole de San José et de la ville de Cartago (Figure 3-5).

Figure 3-5 Localisation de la Zone protectrice

Jusqu’au présent projet, en 2007, pour diverses raisons, les catégories de gestion telles les Réserves forestières, les Refuges nationaux de la faune et les Zones protectrices (catégorie VI selon l’UICN) du Costa Rica n’avaient pas été soutenues par des plans de gestion ou autres documents techniques par ailleurs utilisés pour les aires protégées des catégories Parcs nationaux. La ZP la Carpintera n’y faisait pas exception : aucune présence institutionnelle, ni personnel, ni outil de planification pour orienter sa gestion et l'utilisation des terres n’y avaient été assignés.

Toutefois, différents acteurs – l’Association Mouvement civique du Canton de La Unión (ASMOCICU), l’Association des Guides et Scouts du Costa Rica et la municipalité du Canton de La Unión – avaient montré un intérêt et une préoccupation pour cette aire protégée, où près de 90 % des terres sont des propriétés privées dont les extensions varient. Ainsi, en août 2007, à la demande de ces acteurs, l’ACCVC accepta de soutenir le processus d'élaboration participative du Plan de gestion pour la ZP : cette expérience représentait donc un précédent au niveau national.