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2   C ADRE CONCEPTUEL DE LA RECHERCHE 7

2.1   Fondements théoriques 7

2.1.4   Appropriation des processus 30

2.1.4.2   Corridors biologiques 35

La province de Cartago au Costa Rica, où sont situées les trois aires protégées, compte également sur l’apport de deux Corridors biologiques. Ce concept naît, en même temps que celui des Forêts modèles, de l’intérêt d’accroître la protection des écosystèmes en vue de freiner la perte de biodiversité causée par la fragmentation des paysages. Les efforts conjoints de diverses organisations et institutions pour l’établissement de Corridors biologiques ont pour but de restaurer ou de maintenir une connectivité de l’habitat entre les aires protégées, de maximiser la qualité de cet habitat et de diminuer les impacts de l’usage de la terre. L’implantation de Corridors biologiques permet donc la dispersion des espèces de la flore et de la faune, et assure le maintien des processus écologiques (Bennett, 1999; Bennett, 2004; Induni, 2003; Putney et Vela, 2007). Selon les membres du Corridor biologique mésoaméricain (CBM), un Corridor biologique se définit comme suit :

… un espace géographique délimité qui permet la connectivité entre des paysages, écosystèmes et habitats – naturels ou modifiés - et assure le maintien de la diversité biologique et des processus écologiques et évolutifs (CBM, 2002).

Le concept de Corridor biologique comme structure organisationnelle émane de la conviction que les objectifs à long terme de conservation de la biodiversité exigent que des efforts soient déployés tant au plan de la réduction de la pauvreté et de la vulnérabilité rurale que du renforcement de la viabilité économique. Réponse directe aux effets de l’isolement des habitats, les projets des Corridors biologiques touchent autant des activités locales que des stratégies régionales ou nationales de conservation impliquant des personnes ou groupes communautaires, des planificateurs et gestionnaires des terres. L’aspect « échelle du paysage » dans la stratégie des Corridors biologiques est nécessaire pour que la planification tienne compte des processus écologiques et sociaux plus amples, qui moulent et modifient l’environnement naturel (Bennett, 2004). Donnant l’exemple de Corridors biologiques riverains, Bennett énumère quelques bénéfices, outre celui d’aider la faune, qu’apportent les Corridors biologiques, dont :

- l’approvisionnement d’habitat aux espèces et communautés de plantes;

- la diminution de l’érosion des sols et la réduction de la vélocité du vent, grâce à la fixation des sols par la végétation;

- le maintien stable des cycles hydriques.

Un exemple est le Corridor biologique mésoaméricain (CBM) établi dans les sept pays de l'Amérique centrale (Guatemala, Bélize, El Salvador, Honduras, Nicaragua, Costa Rica et Panama). Ce territoire couvre une superficie d'environ 533 000 km², s'étend entre deux masses continentales et deux vastes plans d'eau. L'altitude va de 0 à 4000 mètres au-dessus du niveau de la mer; les précipitations oscillent entre 350 et 7 500 millimètres par an, la côte du Pacifique étant la plus sèche et celle de la mer des Caraïbes la plus humide. La région contient trois biomes, 33 écorégions et plus de 300 types de paysages. Cette région possède une flore d’approximativement 20 000 espèces (le Costa Rica en ayant le plus grand nombre), dont plusieurs sont endémiques. En ce qui concerne la faune sauvage, l'Amérique centrale est riche en vertébrés et invertébrés dont plusieurs n'ont pas encore été identifiés. Cette région possède également une riche diversité culturelle, puisque près d’une cinquantaine de groupes ethniques vivent sur son territoire (CBM, 2005). Dans les années 1990, l'apparition de nouvelles institutions environnementales telles que la Commission centraméricaine de l'environnement et du développement (CCAD) fut à l’origine de l’Accord centraméricain sur les forêts et les zones protégées, signé en 1993. Un des principaux domaines d’action stratégique de cet accord concerne le renforcement et l’unification des systèmes nationaux de zones protégées centraméricaines, par le biais du Corridor biologique mésoaméricain (CBM), devenu officiel en 1997 (Braatz, 2001). Cette plateforme de développement durable (Figure 2-3) vise à conserver le patrimoine naturel et culturel régional par un programme d'action basé sur une vision du bien commun des sept pays centraméricains, en plus du Mexique (états du sud et du sud-est), qui adhéra ultérieurement (portant la superficie du CBM à environ 768 000 km²).

Notes : Les aires protégées sont représentées en vert foncé sur la carte Les corridors biologiques sont représentés en jaune sur la carte

Figure 2-3 Système centraméricain d’aires protégées

et de corridors biologiques

(CBM, 2005)

La première phase du CBM avait pour objectif de générer un ensemble de mécanismes politiques, institutionnels, économiques et financiers, sociaux et scientifico-techniques, afin que chacun des pays signataires soit en mesure d'établir, au sein de sa structure, un programme national de corridors biologiques pour la restauration de la connectivité entre les fragments de forêt des aires protégées (Canet-Desanti et al., 2011).

Selon le rapport de 2008 sur l’état de la Région (CCAD, 2009), des avancées significatives furent notées quant au renforcement des cadres légaux, institutionnels et politiques concernant la gestion des aires protégées. Ce rapport reconnaît également que le CBM a permis de grandes améliorations

pour la conservation d’écosystèmes dans des endroits stratégiques, « à partir de l’exploration de modalités différentes et innovatrices de participation sociale ». À cet égard, la base fondamentale du Plan environnemental pour l'Amérique centrale 2010–2014 (PARCA III) reposait sur les éléments transversaux adoptés depuis plus de vingt ans par le CCAD, soit :

- promotion de la durabilité du développement; - vision intégrale de la gestion environnementale; - participation sociale;

- équité sociale; - multiculturalisme; - perspective de genre;

- gestion environnementale décentralisée;

- efficacité et efficience de la gestion environnementale; - réduction de la vulnérabilité sociale et écologique.