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2.19

contexte

La durée des séjours des usagers dans les lits de l’hôpital est un indicateur important de la performance d’un établissement. Bien sûr, cette durée est tributaire de l’état du patient, mais elle dépend aussi de la façon dont les différents services que cet état exige sont coordonnés, que ce soit dans le centre hospitalier, à domicile ou dans les centres d’hébergement. Les séjours inutilement longs ont un impact direct sur les coûts d’une période de traitement. D’autre part, le taux d’occupation des lits est un autre indicateur important puisque le maintien de lits ouverts sans qu’ils soient occupés occasionne également des coûts inutiles.

analyse et conclusions

Le CSSS a mis en place divers mécanismes afin que les lits soient utilisés de façon optimale. Il s’est notamment fixé l’objectif de réduire la durée moyenne des séjours des personnes ayant subi une chirurgie de la hanche ou du genou. Les gestionnaires sont informés quotidiennement du nombre de lits disponibles et procèdent à l’analyse de certaines données concernant le délai relatif à la libération des lits et à l’admission des nouveaux usagers. La haute direction suit aussi de façon hebdomadaire les dossiers des usagers dont la durée de séjour semble se prolonger indûment, compte tenu de l’état de santé de la personne. La direction s’appuie sur des politiques et des procédures d’admission et de départ des usagers et a nommé une personne responsable de la gestion des lits qui effectue une coordination à cet égard.

Toutefois, lorsque l’on compare la durée moyenne des séjours avec celle d’autres établissements, il y a place à l’amélioration. Ainsi, en ce qui concerne

les personnes admises pour une chirurgie ou pour un motif relatif à la psychiatrie, le CSSS Richelieu-Yamaska affiche une durée moyenne supérieure à celle des établissements du Québec qui réussissent le mieux à la limiter (tableau 14). Pour ce qui est d’un motif lié à la médecine en général, l’écart est encore plus marqué et, lorsque l’on met en parallèle les données du CSSS avec celles du groupe d’établissements comparables, l’écart diminue, mais reste tout de même substantiel. Quant à l’obstétrique, le CSSS affiche une très bonne performance.

tableau 14

Durée moyenne des séjours selon le motif de l’hospitalisation pour 2008-2009 (en jours)*

cSSS vérifié

Moyenne des établissements

comparables

premier tercile des établissements

du Québec

pourcentage de lits libérés si la durée était celle du premier tercile

Chirurgie 6,2 6,9 5,8 7

Médecine 7,3 6,6 5,7 22

Durée moyenne des séjours : il y a place à l’amélioration.

En ce qui a trait au taux d’occupation des lits8, il s’élève globalement à 94 p. cent, mais il est bas dans certaines unités de soins. Par exemple, près de la moitié des lits en pédiatrie et près du tiers des lits en natalité ont été inoccupés en 2008-2009 et en 2009-2010, alors que ceux des unités de médecine et de chirurgie ont été occupés à pleine capacité. Il est à signaler également qu’en 2009-2010, une part importante des lits de courte durée ont été occupés par des personnes en attente d’hébergement (10,2 p. cent), soit un taux plus élevé que celui des établissements comparables (9,2 p. cent9 ). Cette situation tend toutefois à s’améliorer si l’on tient compte des données préliminaires fournies par le CSSS pour le début de 2010-2011.

À notre avis, le CSSS aurait avantage à analyser les raisons pour lesquelles il affiche ces taux afin de s’assurer que le nombre de lits ouverts dans chacune des unités de soins répond réellement aux besoins.

recommandation

Nous avons recommandé à l’établissement de réaliser régulièrement des analyses détaillées des données relatives à la durée moyenne des séjours et au taux d’occu-pation afin de déterminer les causes des écarts et de mettre en œuvre les moyens d’améliorer la gestion concernant les lits de chaque unité de soins, notamment ceux utilisés pour la médecine (12).

tableau 15

constats détaillés relatifs à la gestion des lits et à la durée des séjours

performance

Établissement d’objectifs et de cibles et réalisation d’analyses de l’information disponible Durée moyenne des séjours

Amélioration possible pour certains motifs d’hospitalisation, notamment ceux ayant trait à la médecine et à la chirurgie

Amélioration possible pour les personnes ayant subi une chirurgie de la hanche ou du genou

taux d’occupation des lits*

Globalement, bon taux d’occupation (94 %), mais taux bas depuis au moins trois ans dans certaines unités de soins

(pour 2009-2010, pédiatrie : 50 % ; natalité : 68 %)

Proportion élevée de lits de courte durée utilisés pour l’hébergement (10,2 %) mais amélioration selon les données

préliminaires du début de 2010-2011

Réalisation de travaux portant sur la durée moyenne des séjours et le taux d’occupation des lits, mais absence

d’analyses détaillées qui préciseraient les causes des écarts et qui proposeraient des solutions

 Satisfaisant Partiellement satisfaisant  Insatisfaisant

* Le calcul du taux d’occupation est basé sur le nombre de lits ouverts au 31 mars de l’année financière concernée.

8. Le calcul du taux d’occupation est basé sur le nombre de lits ouverts (« dressés ») au 31 mars 2010.

9. Le calcul de ce taux ne comprend pas celui de 4 des 10 établissements comparables, l’information n’étant pas disponible.

Urgence

2.20

contexte

L’urgence est souvent considérée comme le baromètre d’un hôpital, sa performance étant tributaire de celle des services offerts en amont et en aval ; notamment, elle est directement liée à la capacité d’admettre rapidement dans une unité de soins les usagers dont l’état le nécessite. Pour 2009-2010, 34 775 personnes se sont présentées à l’urgence du CSSS Richelieu-Yamaska, dont 10 586 ont été mises « sur civière » (ce qui donne une moyenne de 29 civières occupées par jour ; notons que le nombre de civières indiqué dans le permis est 26). Les activités associées à l’urgence ont entraîné des dépenses de 5,8 millions de dollars pour la même année.

analyse et conclusions

La performance de l’urgence du CSSS Richelieu-Yamaska doit être améliorée, même si des progrès notables ont été enregistrés au début

de 2010-2011. Des lacunes persistent en ce qui a trait à la durée des séjours, laquelle ne satisfait pas aux exigences du MSSS, et à la proportion des séjours sur civière de plus de 24 heures, proportion qui est importante même si elle est inférieure aux résultats du groupe d’établissements comparables (tableau 16).

tableau 16

performance de l’urgence

indicateur

Norme du MSSS

(maximum) cSSS vérifié

Moyenne des établissements

comparables 2009-2010 2010-2011

(6 premiers mois) 2009-2010 2010-2011 (6 premiers mois) Durée moyenne des séjours (en heures)

Usagers mis sur civière,

hospitalisés par la suite 12,0 34,3 21,8 30,5 30,4

Usagers mis sur civière,

non hospitalisés par la suite 8,0 16,8 13,8 16,5 15,7

Ensemble des usagers mis sur civière s.o. 24,4* 17,3* 21,7 20,7

Séjours sur civière (en pourcentage)

Séjours supérieurs à 24 heures 15,0 44,0 28,9 33,0 32,3

Séjours supérieurs à 48 heures 13,7** 1,0** 11,0 10,0

* La durée moyenne des séjours des personnes de 75 ans ou plus mis sur civière est de 33,4 heures en 2009-2010 et de 20,3 heures pour les 6 premiers mois de 2010-2011.

** Le pourcentage des séjours sur civière supérieurs à 48 heures des personnes de 75 ans ou plus est de 21 p. cent en 2009-2010 et de 1 p. cent pour les 6 premiers mois de 2010-2011.

Source : MSSS.

La durée des séjours devra être réduite.

Notons que les gestionnaires sont au fait de la situation et ont de l’information de gestion pour la suivre. Ils sont d’ailleurs à mettre en œuvre des stratégies pour optimiser la performance de l’urgence, comme l’amélioration de ses processus, la mise en place d’un continuum de services pour les personnes âgées en perte d’autonomie et l’implantation, avec les cliniques médicales du territoire, d’un corridor de services. Toutefois, en ce qui concerne cette dernière stratégie, nous avons constaté qu’il n’est pas toujours possible de réorienter les usagers dont la situation est non urgente vers les services de première ligne (unités de médecine familiale, groupes de médecine familiale, cliniques privées, etc.), compte tenu de leur non-disponibilité. Notons que les CSSS ont la responsabilité de définir et de mettre en place des mécanismes d’orientation et de transfert vers les dispensateurs de services et de conclure des ententes avec eux.

Parmi les autres éléments à améliorer, le cadre de gestion de l’urgence devrait être mis à jour, le plan de gestion du débordement de l’urgence devrait être approuvé par le conseil des médecins, dentistes et pharmaciens et le CA, et le processus d’accueil et d’évaluation des usagers devrait être optimisé.

recommandations

Nous avons recommandé à l’établissement :

de poursuivre la mise en œuvre de stratégies visant à améliorer la performance

de l’urgence (13) ;

de s’assurer que l’offre de services de l’urgence est arrimée à celle des services de

première ligne du territoire afin d’accroître le potentiel quant à la réorientation des usagers dont la situation est non urgente (14) ;

de mettre à jour régulièrement le cadre de gestion de l’urgence et de faire approuver

le plan de gestion du débordement de l’urgence par le conseil des médecins, dentistes et pharmaciens et le conseil d’administration (15) ;

d’optimiser le processus d’accueil, de triage et de réévaluation des usagers de

l’urgence et de produire de l’information de gestion permettant de faire le suivi à cet égard (16).

tableau 17

constats détaillés relatifs à l’urgence

cadre de gestion de l’urgence

Définition d’un cadre de gestion concernant les aspects importants du fonctionnement de l’urgence (cadre en lien avec les normes du MSSS)

Adoption de l’

Échelle canadienne de triage et de gravité pour les départements d’urgence

Formulation et application de règles d’utilisation des ressources quant aux aspects importants de l’urgence,

mais pas de mise à jour depuis 2004 de plusieurs règles

Plan de gestion du débordement non approuvé par le conseil des médecins, dentistes et pharmaciens et le CA

Définition et exercice des rôles et des responsabilités des gestionnaires de l’urgence et des responsables de la coordination entre l’urgence et les autres unités de soins

Pas de mise à jour depuis 2002 du

Règlement du département de médecine d’urgence

Plusieurs comités en place afin de soutenir le fonctionnement de l’urgence, mais aucune réunion du comité

de triage en 2009-2010

Pas de coordonnateur médical affecté à l’urgence

accueil et évaluation

Mise en place d’une procédure de direction des usagers vers d’autres services de première ligne (pour des problèmes non urgents)

Pas toujours possible de réorienter les usagers vers les services de première ligne (unités de médecine familiale,

groupes de médecine familiale, cliniques privées, etc.), compte tenu de leur non-disponibilité

Guide d’accueil qui inclut de l’information sur les autres services de première ligne non remis de façon

systématique aux usagers

Établissement de stratégies de triage favorisant une gestion optimale de l’urgence

Pas d’assurance que le délai prévu pour la première évaluation de l’usager (10 minutes) a été respecté

(absence de calcul systématique du délai entre l’arrivée à l’urgence et l’évaluation faite lors du triage) Aucune assurance que l’échelle canadienne est appliquée de façon uniforme (pas de révision régulière

des priorités établies)

réalisation d’un monitorage de la condition des usagers qui sont dans la salle d’attente

Pas de processus clairement défini quant à la réévaluation systématique des usagers après l’évaluation initiale

Monitorage de la condition des usagers dans la salle d’attente difficile à réaliser à partir du bureau de triage

performance et information de gestion

performance au regard des indicateurs figurant dans l’entente de gestion et d’imputabilité Non-respect des cibles du MSSS pour la durée moyenne des séjours sur civière (voir tableau 16)

Mise en œuvre de stratégies pour améliorer la performance de l’urgence

Travaux en cours à l’égard des stratégies (continuum de services pour les personnes âgées en perte d’autonomie,

projet d’amélioration des processus de l’urgence)

Pour les six premiers mois de 2010-2011, amélioration de la durée moyenne des séjours sur civière

et du pourcentage des séjours supérieurs à 24 et à 48 heures (voir tableau 16)

Disponibilité de l’information de gestion et utilisation par les gestionnaires

 Satisfaisant Partiellement satisfaisant  Insatisfaisant