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Chapitre 7 : CONCLUSION

1. LES GESTES SPECIFIQUES DES TROIS RÔLES

Tout d’abord, l’accompagnement se distingue par des gestes d’accueil lors de la journée d’observation et au cours des premiers jours de stage. Puis, il y a aussi des gestes d’accompagnement qui se manifestent tout au long du stage. Ceux-ci permettent au formateur de terrain d’encadrer le processus de stage dans le but d’intégrer le stagiaire dans la classe et de favoriser un climat propice aux dialogues et aux échanges entre les deux partenaires. Nous avons pu constater également que l’accompagnement se manifeste par une relation entre le formateur et le stagiaire et que celle-ci requiert des compétences, des attitudes, des postures et des valeurs chez le formateur. De plus, l’accompagnement se manifeste par le fait que les formateurs de terrain s’adaptent et tiennent compte des besoins et des parcours des stagiaires. Ce qui devrait aussi effectivement permettre au stagiaire qui arrive, de construire son propre projet. Ces différents éléments devraient aussi créer un climat propice à l’apprentissage où chacun des partenaires peut s’exprimer librement et en confiance.

Ensuite, le stage est effectivement un lieu permettant aux stagiaires d’expérimenter, de créer du

les compétences aux tâches didactiques et pédagogiques. Apprendre à planifier des séquences d’enseignement et enseigner aux élèves tout en gérant les besoins et les comportements de ces derniers, semblent être les préoccupations principales des stagiaires et des formateurs de terrain.

En outre, la pratique réflexive est également investie dans les gestes de formation. Nous avons relevé une volonté de faire réfléchir le stagiaire sur sa pratique en le questionnant afin qu’il construise ses propres savoirs d’action et son identité professionnelle. Par ailleurs, former semble s’effectuer principalement lors des feedbacks qui sont un lieu d’échanges, de régulations, de réflexion ainsi que d’évaluation. En nous intéressant aux trois phases prévues lors du stage, nous relevons que celles-ci visent une progression du stagiaire par la prise en charge progressive de la classe. Néanmoins, la phase d’observation est moins perçue comme telle par les formateurs de terrain puisqu’ils encouragent davantage leur stagiaire à être actif et à participer à la vie de la classe (observation-participante). Par conséquent, nous supposons qu’observer sans participer ne semble pas être employé comme un moyen de formation pour les formateurs.

Par ailleurs, nos résultats nous permettent de dire que l’évaluation est bien plus perçue et interprétée comme un moyen de formation que de certification. En effet, c’est à travers les feedbacks que les formateurs de terrain évaluent et régulent les actions du stagiaire. Néanmoins, les feedbacks peuvent, parfois, être perçus comme un moyen de valider leur travail en vue de la réussite du stage. Notons que l’observation est un outil nécessaire pour les formateurs de terrain car ils s’appuient sur leurs observations pour effectuer des régulations.

Après avoir distingué ces trois rôles, nous mettons en évidence que ces derniers sont également inter-reliés et qu’ils s’actualisent parfois en même temps durant le stage. Par exemple, lorsque le stagiaire enseigne aux élèves, le formateur de terrain peut l’accompagner afin de le soutenir lorsque la gestion du groupe-classe se révèle difficile. Et en observant le stagiaire en action, le formateur prend en note des éléments à travailler avec le stagiaire lors des feedbacks, ce qui s’inscrit d’après nous dans une évaluation formative.

L'accompagnement est nécessaire et important dès le début de stage car cela rassure et met à l’aise le stagiaire. Il s’actualise également tout au long du stage car le formateur de terrain accompagne le stagiaire par des gestes, des postures, des attitudes qui pourraient impacter le processus de formation et d’évaluation.

De plus, nos résultats nous ont permis de mettre en avant que la confiance, la bienveillance ou encore le dialogue sont des éléments qui permettent de créer une relation d’accompagnement

propice aux apprentissages. En effet, il semble important que formateur et stagiaire puissent s’exprimer librement sur les différents aspects du stage dans une visée constructive (l’organisation et le déroulement du stage dans l’idée que les rôles de chacun soient clairs et respectés, les attentes de chacun explicités et que les partenaires puissent accepter l’influence réciproque de chacun) et formative (développement des compétences). C’est dans le contenu des feedbacks que nous relevons principalement des gestes de formation. La qualité de ces derniers est donc importante pour que le stagiaire puisse s’exprimer. A ce sujet, Vivegnis (2016) explique que le formateur de terrain devrait mobiliser des compétences relationnelles telles que « se comporter avec respect et de sorte à établir une relation de confiance de nature professionnelle dans un climat d’apprentissage. » (p.83). Ces compétences se manifestent au travers de la communication en soignant l’échange et le dialogue mais aussi en s’efforçant de comprendre l’autre et en étant empathique (Vivegnis, 2016). Le formateur de terrain doit donc disposer de certaines compétences telles qu'encourager, guider, escorter le stagiaire dans la réflexion, le questionnement afin d’amener le stagiaire à s’autoévaluer, à réfléchir sur son action ou encore à expliciter ses choix pédagogiques et didactiques. Toutefois, la responsabilité n’est pas uniquement à la charge du formateur de terrain, car la relation d’accompagnement ne peut être initiée que si les deux personnes s’autorisent à une mise en commun et à un échange d’idées susceptibles de modifier les représentations, les idées reçues. En d’autres termes c’est accepter que toute relation est un lien d’influence réciproque (Paul, 2016, p.51). Ainsi, le formateur de terrain devrait adopter différentes postures au cours du stage et en fonction du stagiaire. Il s’agira alors d’être dans une posture de non-savoir et de dialogue afin de s’ouvrir « aux savoirs et vérités construits par les échanges et les dialogues » (Paul, 2016, p. 93). Être ouvert à l’autre tout en s’interrogeant et en étant conscient de ses propres façons d’accompagner en présence de l’autre. Le formateur de terrain doit également adopter une posture d’écoute qui nécessite d’être attentif à l’autre, être silencieux parfois, mais aussi de pouvoir interagir, répondre, solliciter et questionner.

Finalement, notre recherche met en évidence que la fonction de formateur de terrain est fortement influencée par la fonction d’enseignant spécialisé. Certains gestes effectués par les formateurs de terrain sont souvent en lien avec leurs préoccupations d’enseignant notamment par rapport à leurs élèves. Il parait légitime chez tout enseignant d’avoir à l'esprit que les apprentissages des élèves se réalisent dans les meilleures conditions possibles, surtout lorsqu’un stagiaire est présent.