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Partie 5 : PRESENTATION DES RESULTATS

1. Les gestes associés à l’accompagnement du stagiaire

1.1. Gestes destinés à accueillir le stagiaire et permettant à ce dernier de se sentir accueilli

Avant que le stage ne débute, tous les formateurs déclarent avertir au préalable leurs élèves qu’un stagiaire arrivera dans la classe :

FT2 : « Je les ai déjà préparés : y’a une personne qui va venir en visite, pis après elle sera en stage. » (218).

FT3 : « ça se fait en amont ils sont prévenus à l’avance qu’il va y avoir une stagiaire » (44).

FT4 : « Alors, par rapport aux élèves, les élèves sont déjà avertis au préalable. C’est-à-dire qui y’a pas une nouvelle personne qui arrive ah c’est qui lui ? Ils sont préparés bien une semaine à l’avance où je leur répète plusieurs fois qu’il y a un stagiaire qui va arriver. » (106).

Ceux qui travaillent en collaboration avec d’autres professionnels dans la même structure comme FT3, FT4, FT5 et FT6, mettent également au courant leurs collègues. FT1 quant à lui informe les parents, en plus de ses collègues, qu’un stagiaire sera présent dans la classe.

A ce sujet, seuls deux stagiaires (ST3, ST4) déclarent que les élèves ont été avertis à l’avance de leur présence en classe. ST4 ajoute que les élèves connaissaient déjà son prénom « Le fait d’avoir prévenu les élèves, ils connaissaient déjà mon prénom quand je suis arrivée, donc ça c’est top » (42).

Préparer des documents

Certains formateurs (FT1, FT2, FT6) disent préparer à l’avance des documents destinés au stagiaire comme l’horaire de classe ou encore celui de toute l’institution. En effet, FT1 prépare des documents pour la première rencontre avec le stagiaire : « Je montre l'horaire, je fais un petit document où y’a les photos et le prénom des enfants. » (49). Ou encore FT6 qui explique

« je prépare aussi toutes les choses qui sont propres et à ma classe et à l’institution. Les grilles de synthèse, les horaires de tout le monde » (70).

Le reste des formateurs tels que FT3, FT4, FT5 ne disent pas préparer à l’avance des documents, toutefois ils mentionnent qu’ils donnent ce type de documents lorsque le stagiaire arrive pour son premier jour de stage. Par exemple, FT5 « je lui montrais vite l’horaire, comment fonctionner. » (137).

Soigner l’accueil

Quatre formateurs (FT2, FT3, FT4, FT5) mettent en avant l’importance de bien accueillir le stagiaire que ça soit lors du premier contact téléphonique ou lors de la première rencontre. En effet, FT2 et FT4 expliquent que bien accueillir permet au stagiaire de mieux se sentir intégré dans le milieu du stage. FT3 ajoute qu’il communique également à son équipe l’importance de l’accueil du stagiaire : « Je pense que l’accueil est une chose très importante, essayer de mettre à l’aise l’étudiant ça c’est un souci en tout cas que j’ai et que je demande à l’équipe (…) et j’ai eu beaucoup de chance parce que j’ai eu des équipes (…) qui les accueillaient de manière professionnelle. » (16). Pour sa part, FT5 déclare que le premier contact au téléphone est très important car pour lui « Le téléphone, je pense fait énormément : votre voix, la manière de l'accueillir déjà téléphoniquement. (…) Donc déjà là, de mettre à l'aise (…) je pense que ça joue un énorme rôle. S'il se sent déjà au téléphone, à l'air sympa, ou à ça a l'air intéressant ou ça a l'air bien. On est déjà parti » (40,42).

Présenter les élèves, l’équipe, les lieux

C’est au cours de la première rencontre (journée d’observation ou premiers jours de stage) que des formateurs (FT1, FT2, FT3, FT4, FT6) présentent formellement le stagiaire aux élèves et/ou à l’équipe. Par exemple, FT4 demande au stagiaire de venir plus tôt afin de le présenter à l’équipe car selon lui « Si le stagiaire se sent bien accueilli et bien c’est déjà une bonne part de stress en moins. » (118). Quant à FT2, celui-ci préfère laisser le stagiaire se présenter lui-même à la classe afin « qu’il puisse dire ce qu’il a envie de dire lui ». (234). De plus, certains formateurs (FT3, FT4 et FT6) déclarent faire visiter les lieux, ce qui selon FT4 permet au stagiaire de se repérer.

Du côté des stagiaires, tous mentionnent avoir été présentés aux autres professionnels de la structure ainsi qu’aux élèves :

 ST3 : « Alors ben déjà elle m’a présentée à tous ses collègues. Donc ça je pense que c’est important. Enfin qu’ils sachent qui on est. » (115).

Seul ST5 mentionne que son formateur de terrain lui a fait visiter les lieux. De plus, ce stagiaire déclare également avoir pu se présenter lui-même aux élèves.

Montrer le matériel

Les formateurs de terrain tels que FT1, FT3, FT5 disent ouvrir leurs armoires pour montrer où se trouve le matériel au stagiaire, comme par exemple FT1 qui raconte « J’ouvre les placards comme vous dites, avec le matériel, ça c’est au fur à mesure de la première semaine. » (517). Alors que FT4 ne montre pas le matériel mais il transmet oralement à son stagiaire qu’il peut y avoir accès s’il le souhaite. Le reste des formateurs n’indiquent pas avoir communiqué à leur stagiaire où ce dernier pouvait trouver le matériel.

A propos des stagiaires, trois d’entre eux (ST1, ST4, ST6) rapportent que les formateurs de terrain ont montré où se situait le matériel dans la classe. Ce qui selon ST1 l’a amené à se sentir accueilli

« elle m'a énormément accueillie. Dans le sens où elle m'a dit, tu vas fouiller dans toutes mes armoires, là y’a ci, là y’a ça, t'hésites pas, tu ouvres tout, tu cherches tout ce que tu veux, prends tout ce que tu veux, etc. » (118).

Aménager une place dans la classe

Le fait d’aménager une place dans la classe signifie de prévoir un emplacement afin que le stagiaire puisse observer durant la période d’observation qui se déroule au début du stage ou encore prévoir un endroit où le stagiaire puisse poser ses affaires.

Cinq formateurs (FT2, FT3, FT4, FT5, FT6) disent ne pas prévoir à l’avance une place particulière au stagiaire pour la période pendant laquelle ce dernier doit observer. Ils privilégient le fait de laisser la possibilité au stagiaire de choisir le lieu où il veut se mettre pour observer. Ils évoquent des raisons et des intentions différentes pour justifier le fait qu’ils ne prévoient pas de place spécifique à l’avance. Par exemple, FT3 montre plusieurs endroits au stagiaire car il n’a pas beaucoup de place dans sa classe. FT4 quant à lui mentionne que le stagiaire doit bouger et le suivre, et ce également pour le bien des élèves qui risquent de se sentir épiés si le stagiaire reste à

observer depuis une place précise. Seul FT1 déclare prévoir une place au stagiaire dans le but de montrer à ce dernier « qu’on a une place au milieu de tout le monde. » (190).

En ce qui concerne les stagiaires, deux d’entre eux (ST3, ST6) disent ne pas avoir eu de place attribuée et s’être installés là où il y avait de la place. Tandis que pour ST4, son formateur de terrain lui avait prévu une place et il l’a incité à la choisir de manière à être visible par les élèves.

Ce que ST4 trouve bien :

« C'est tellement plus facile. Déjà parce que, quand on est stagiaire c'est déjà pas évident, on est censé être polyvalente, s'adapter au lieu, s'habituer aux élèves, etc. et quand t'arrives dans un stage comme ça où tu sais que on t'a déjà donné une place, que c'est pas à toi de devoir faire du forcing pour être là, y'a toutes les appréhensions qui tombent plus facilement » (48).

A l’instar de ST2, qui avait une place à côté du pupitre de son formateur face aux élèves ce qu’il n’a néanmoins pas trouvé facile « Mais du coup j'étais directement en frontal avec les élèves. (...) Donc du coup c'était un peu difficile d'être pour moi dans un petit coin et de me, d'observer sans être pris à partie vu que j'étais en face d'eux. » (120-122). Par ailleurs, ST2, ST4 et ST5 expliquent que leur formateur respectif leur a montré où déposer leurs affaires à leur arrivée. ST4 ajoute même que son formateur avait préparé un espace avec son nom dans l’une des armoires.

Expliquer son fonctionnement de formateur de terrain et d’enseignant spécialisé Tout d’abord, que ce soit lors de la journée d’observation ou au cours des premiers jours de stage, les premières discussions entre le formateur et son stagiaire permettent au formateur de pouvoir expliquer à ce dernier la manière dont il fonctionne comme formateur. Cela peut se faire de manière explicite dans ce cas il le communique directement au stagiaire. Ou bien encore, de manière implicite où il ne le dit pas directement à son stagiaire.

Pour la majorité des formateurs de terrain (FT1, FT2, FT4, FT6), les premiers échanges avec le stagiaire permettent d’expliquer leur manière de fonctionner en tant que formateur. En effet, il s’agit de communiquer ses disponibilités que ce soit pour les feedbacks ou encore pour échanger à partir des questions du stagiaire. A ce sujet, FT1 raconte expliquer au début du stage à son stagiaire qu’il propose une évaluation en continu qui peut se faire sur les temps de récréations, aux pauses de midi ou en fin de journée. FT6 déclare se rendre accessible «je dis toujours quand est-ce qu’on peut me joindre (…) je donne mes coordonnées (…), les coordonnées professionnelles, après je donne toujours mon privé. » (70).

De plus, ces premières discussions permettent également au formateur d’expliciter au stagiaire ses attentes de formateur vis-à-vis de lui. Par exemple, FT4 explique avoir des attentes similaires envers les stagiaires : « C’est cette capacité d’analyse, de se laisser le côté intuitif naître. » (93) et qu’il s’approprie son rôle d’enseignant spécialisé. Quant à FT1, celui-ci explicite ses attentes en termes de travail supplémentaire à fournir. De son côté, FT5 déclare avoir également des attentes envers le stagiaire mais il ne dit pas le lui communiquer explicitement. A contrario, FT2 affirme ne pas avoir d’attente spécifique par rapport à son stagiaire, il prend « toujours la personne comme elle vient et se présente. » (148). En revanche, il dit prendre le temps de faire connaissance avec ce dernier tout en lui expliquant le fonctionnement de sa classe, de la structure dans laquelle sa classe s’insère et de manière plus générale, le fonctionnement de l’OMP.

Par ailleurs, deux formateurs de terrain (FT1, FT3) déclarent prendre en compte le parcours universitaire des stagiaires afin de fixer leurs exigences. C’est le cas de FT1 qui explique que si le stagiaire « c'est quelqu'un qui a fait la formation d'enseignant à la FEP alors j'ai, je pousse plus loin mes exigences. Parce que y’a un savoir-faire quand même. Et pis si c'est pas le cas ben y’a tout à redécouvrir. Donc à ce moment-là, ça se passe autrement. » (80,82). A son tour, FT3 rapporte avoir des attentes plus fortes en fonction du parcours de l’étudiant et des stages : « si c’est le premier stage en responsabilité, (…), je suis aussi plus indulgent, dans le sens où j’essaye d’accompagner davantage. » (100).

Au sujet des stagiaires, certains parmi eux (ST1, ST4) rapportent des discours de leurs formateurs quant à leurs attentes et exigences mais également quant à leurs disponibilités. En effet, ST1 explique que son formateur lui a dit dès le début du stage « je suis quelqu’un de très exigeante » (141) puisque qu’il lui a demandé notamment de lire le cahier des charges de l’enseignant spécialisé et des revues éducatives en lien avec le contexte de stage, ainsi que de rédiger un bilan d’élève. Ce que ST1 semble avoir apprécié puisqu’il dit « Mais après j'ai aussi beaucoup aimé parce que je me suis dit ça c'est une formatrice qui va m'apporter énormément. » (153). De plus, il ajoute que son formateur s’est montré disponible : « on a pris énormément de temps, tous les soirs on se voyait entre une heure et deux heures après les cours, à midi on se voyait aussi. » (154).

Quant à ST4, son formateur a pris le temps de lire et de discuter le contrat du stage avec le stagiaire car il a tenu à respecter les différents temps du stage. ST4 ajoute « on se voyait, on discutait beaucoup » (56) au sujet des tâches menées par le stagiaire ainsi qu’au niveau de la collaboration.

ST5 nous dit également que son formateur a été disponible pour discuter « qu’il pouvait rester et parler. Il était assez ouvert à la discussion en tout cas pendant les deux premiers jours en tout d’observation. » (156). A l’inverse, le formateur de terrain de ST2 lui a indiqué que « les midis il

aimait bien prendre des pauses pour lui » (79) ce qui a amené ST2 à sentir que son formateur de terrain n’était pas très disponible. Toutefois, il ajoute que lui-même ne l’était pas non plus. De même, ST3 raconte que « Le point négatif » (117) avec son formateur de terrain c’était qu’il n’était pas très disponible car celui-ci avait des enfants à récupérer après l’école ce qui faisait que les discussions se faisaient « entre deux portes ou entre les pauses. » (117) et que celles-ci étaient rapides.

Ensuite, les premières discussions permettent aussi au formateur de communiquer au stagiaire son fonctionnement en tant qu’enseignant titulaire de la classe. Deux formateurs (FT2, FT3) expriment qu’ils ont mis en place dans leur classe un fonctionnement qui leur est propre. Dans ce fonctionnement spécifique à chaque enseignant-formateur, nous pouvons trouver des éléments se rattachant à des valeurs, des rituels ou encore à des règles qu’ils souhaitent que le stagiaire prenne en compte au cours du stage. Par exemple FT2 exprime qu’en début de stage « cette phase de connaissance, de prise de contact » (52) avec le stagiaire lui permet d’expliquer à ce dernier l’importance qu’il accorde à certaines valeurs telles que la bienveillance, la confiance ou le respect.

Des valeurs qu’il instaure dans sa classe avec les élèves mais qu’il souhaite également avoir non seulement dans sa relation avec le stagiaire mais aussi que ce dernier véhicule à son tour lorsqu’il prendra en charge la classe. De son côté, FT3 déclare avoir mis en place des rituels

« des incontournables tout ce qui est rituel où là bah voilà elle regarde comment ça se passe et je vais lui demander de poursuivre » (46).

Concernant les stagiaires, trois d’entre eux (ST1, ST4, ST5) mentionnent avoir respecté le fonctionnement établi par leur formateur. Pour ST4, il s’agissait par exemple d’un rituel pour les élèves : noter l’organisation de la journée. Ce stagiaire dit en avoir discuté préalablement avec son formateur. Alors que ST1 et ST5 rapportent avoir également suivi les rituels et les règles établis par le formateur mais cela provenant de leur propre initiative car pour ces deux stagiaires :

ST1 « je trouvais que pour ces élèves aussi, la ritualisation c’était aussi plus simple pour eux. » (269).

ST5 « c'est sa classe, c'est lui qui a mis, qui a imposé ce cadre, ces règles-là donc je me voyais mal arriver et dire ok moi j'arrive avec mon système (rires) et pendant 2 mois on fait ça et pis que le jeudi et le vendredi. » (323).

ST1 ajoute que son formateur lui a « un peu imposé » (141) ses attentes vis-à-vis de lui en lui donnant dès le début du stage du travail supplémentaire (effectuer le bilan d’un élève) à faire.

Toutefois, ST1 rajoute qu’il avait la possibilité d’exprimer à son formateur si cela était trop lourd à gérer.

1.2. Les gestes destinés à encadrer le processus de stage et permettant au stagiaire de se sentir