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Chapitre III : Fragilisation grandissante des équilibres des patrimoines du paysage culturel du Saloum

III- 2 : La fragilisation du patrimoine culturel à travers la détérioration des valeurs culturelles locales anciennes

Au-delà des impacts de la forte dégradation des patrimoines naturels locaux, l’étude des caractéristiques démographiques importe beaucoup en ce sens qu’elle peut permettre de mieux comprendre l’évolution des valeurs culturelles dans ce delta en général, et le patrimoine culturel immatériel en particulier, dans le temps comme dans l’espace.

240 Ce ciment artisanal, à l’instar des autres types de ciment (notamment industriels et plus modernes), est fabriqué

généralement aussi à base de calcaire. Ainsi, au moment où les sols calcaires et marneux sont calcinés, voire cuisinés par des machines modernes dans des usines de production en grandes quantités, les coquillages mélangés à la mangrove, sont brûlés à la main de l’homme dans cette zone deltaïque du Saloum. Rappelons que les calcaires sont des roches sédimentaires, tout comme les grès ou les gypses, facilement solubles dans l'eau. Il se forme par accumulation, surtout au fond des lacs et des mers, à partir des coquillages et squelettes des micro-algues et animaux marins. Le calcaire, notamment les coquillages, est généralement reconnaissable par sa teinte blanche et la présence de fossiles. Il est la base de nombreux matériaux, dont le ciment pour la construction. Ce ciment artisanal local est assimilable à plusieurs catégories de ciments plus célèbres mondialement, comme : le ciment mixte (artificiel et composé de ciment naturel et de grappiers), le ciment brûlé (ou clinker) très dur, le ciment aux cendres, le ciment prompt (ou « ciment romain ») qui est le plus souvent un ciment naturel. Mais, il ressemble surtout aux ciments de grappiers. Les grappiers sont les éléments durs que l'action de l'eau ne peut faire tomber en poudre lors de l'extinction de la chaux, et que les bluteries rejetaient. C'étaient les incuits, surcuits.

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Rappelons encore que les habitants de la RBDS appartiennent à deux principaux groupes ethniques : Sérères et Mandingues. Les sérères (ou sérèrr) peuplent les îles du Gandoun, dans la partie septentrionale du delta, et les bordures de la RBDS, les socé au sud.

Des brassages ethniques et culturels importants se sont produits entre les sérères et les populations Mandingues qui constituent les habitants des îles Bétenti, au centre et au sud du delta du Saloum. La religion principale dans la zone est l’islam, mais teintée de certaines pratiques traditionnelles et animistes.

Cependant, avec l’installation des missions catholiques dans la commune de Sokone, quelques sérères se sont convertis à la religion chrétienne, surtout ceux installés au nord de la commune de Toubacouta. Toutefois, ces divers groupes ethniques ont conservé, pour certains, leurs croyances traditionnelles, « animistes voire païennes pour d’aucuns », et cela se manifeste à travers leurs cérémonies funéraires ainsi que leurs rites cultuels, etc. De tout cela découle un syncrétisme religieux parfois agité et contradictoire.

En outre, la « forte croissance démographique » (MEPN-DPN, 1999 ; Delvienne Quentin, 2003-04)241 dans le temps et les profonds bouleversements socio-culturels dans ce delta,

qui sont attestés par les différents écrits recueillis, contribuent à cette forte fragilisation. Un autre rapport aussi sur la « Situation démographique et ethnique » du delta du Saloum, selon les termes de Delvienne Quentin (2004)242, donne plus d’informations sur l’évolution démographique croissante du delta du Saloum, surtout dans les îles, ainsi que l’évolution de la composition éthno-linguistique de la population.

De ce fait, en dehors donc des mutations culturelles relativement profondes, une très rapide croissance, voir pression démographique locale, est remarquable au sein de la population du delta et pourra probablement avoir des méfaits sur l’écologie notamment.

241 « La population estimée à 509702 habitants en 1988 a atteint 610520 habitants en 1997.Concernant l’aire d’influence

de la réserve, la population polarisée était estimée à 1320763 habitants en 1988.La densité par arrondissement varie entre vingt-et-un (21) et soixante-et-un (61) habitants par kilomètre carré avec un taux d’accroissement de cette population de l’ordre de 2,8% contre 2,7% pour la moyenne nationale. Les régions administratives de Fatick et Kaolack qui abritent la RBDS enregistrent des taux d’accroissement de 1,6 et 2,5% respectivement. Cette population est caractérisée par son extrême jeunesse (55% de l’effectif total ont moins de 30 ans) » selon la République du Senegal. MEPN-DPN, 1999. Plan de gestion de la RBDS (avec l’appui de l’UICN), vol.1 : état des lieux, 117 pages, p.25 ; Delvienne Quentin, 2003-04. Mise en place d’une ostréiculture villageoise pour Crassostrea Gassar A., l’huître de palétuvier. CFB/FUSAG (dir. Doucet Jean-Louis), p.35.

242 Delvienne Quentin, 2003-04. Mise en place d’une ostréiculture villageoise pour Crassostrea Gassar A., l’huître de

palétuvier. CFB/FUSAG (dir. Doucet Jean-Louis), p.35. « Si la population de la zone était d’environ 600000 habitants en 1997, avec des densités comprises entre 21 et 61 habitants/Km2 selon les arrondissements, on estimait en 1988 que l’ensemble de la RBDS avait une aire globale d’influence s’étendant sur plus de 1,3 million de personnes (UICN, 2003). Mais pour le domaine insulaire, ces valeurs démographiques sont trompeuses car elles ne laissent pas transparaître la situation réelle. En effet, les villages se concentrent sur de faibles surfaces et correspondent donc à des zones de surdensité ».

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Cette relative forte croissance démographique qui caractérise l’évolution de la population du delta du Saloum en général, se confirme aussi au niveau local, plus restreint.

« La population de la commune de Toubacouta était estimée à 15374 habitants (au recensement de 1998). Les récentes études font état de 18840 habitants en 1999 et 20546 habitants en 2001, soit un taux d’accroissement de 9%, ce qui est relativement élevé » selon le PLD (plan local de développement) de Toubacouta (2001)243.

En dehors de cette évolution progressive de la démographie locale, cette partie du sud de la RBDS révèle une « diversité ethnique » (P. Fall, 2001)244 avec une prépondérance des populations Mandingues, autant que les Sérères sont majoritaires dans le nord du delta. Aujourd’hui cette population peut être estimée à plus de 30000 habitants dans cette relative petite commune, au sud du delta du Saloum. La densité de cette population varie selon les villages, insulaires ou continentaux.

En effet, les îles, du fait de leur étroitesse, connaissent de fortes densités qui sont souvent supérieures à 65 habitants par kilomètre carré (exemple de Bétenti, Bassoul). Au-delà de la commune, les données démographiques de l’ensemble de l’arrondissement de Toubacouta sont révélatrices d’une population croissante.

De ce fait, ces données nous montrent que la démographie du delta du Saloum en général, et celle de l’arrondissement de Toubacouta en particulier, a évolué de manière irrégulière, mais a connu dans l’ensemble une relative forte croissance avec le temps.

Toutefois, bien qu’étant encore importante, cette population a connu une régression vers les années 1980, et cette dernière a essentiellement concerné la population active. Celle-ci s’explique, entre autres facteurs, par la sécheresse qui avait sévi dans les années 1970-90 et qui avait contraint une relative bonne partie de la population deltaïque du Sine Saloum à migrer vers d’autres cieux.

Mais aujourd’hui, avec une relative stabilité socio-économique et les politiques d’adaptation aux déréglements écologiques, l’immigration est redevenue encore une réalité, renforçant ainsi davantage la démographie locale. De ce fait, notons dans l’ensemble que l’accroissement naturel est réel car la population totale est passée de

243 Pape Fall, 2001. Plan local de développement de la communauté rurale de Touba couta. Répub.du Sénégal, Région

de Fatick, p.20

244 « Les Socés (50% de la population) sont installés dans les îles, le long du littoral sur l’axe Toubacouta-Bétenti et le

long de l’axe routier. Les Sérères (35% de la population) se concentrent d’une part dans les villages insulaires où ils cohabitent avec les Socés et dans les villages du nord vers la commune de Sokone. Ils sont installés aussi dans les bas- fonds. Les Wolofs (5%) se concentrent à Keur Aliou Guéye pour la plupart. Les autres ethnies représentent dix (10%) de la population et sont disséminées presque partout » selon Pape Fall, 2001. Plan local de développement de la communauté rurale de Touba couta. Répub.du Sénégal, Région de Fatick, Sénégal, Région de Fatick, p.25

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15267 habitants en 1984 à 20546 habitants en 2001, impactant ainsi sur la gestion des patrimoines naturels, et par ricochet sur le paysage culturel en général.

Il importe d’ajouter également que cette population ne cesse encore, très probablement, de croître rapidement, étant donné que les ressources naturelles de cette exceptionnelle zone humide deltaïque attirent encore davantage de groupes humains en quête de bien-être. En outre, au-delà de son évolution dans le temps, la répartition de la population dans l’espace est particulièrement complexe, pire même elle est inéquitable dans l’ensemble du delta du Saloum, en particulier dans la région de Fatick.

D’ailleurs, ces réalités sont clairement attestées par les tableaux statistiques suivants que nous avons pu recuillir et analyser.

Tableau N° 6 : Données statistiques sur l’évolution de la population du delta à travers les différents départements de la région politico-administrative de Fatick de 1976 à 2010

Sources : ANSD (agence nationale des statistiques et de la démographie. République du Sénégal, Ministère de l’économie et des finances) et SRSDF (service régional des statistiques et de la démographie de Fatick). Taux d'accroissement moyen annuel de la population (TAMA).

Ces données chiffrées attestent l’évolution et la répartition de la population du delta à travers les différents départements politico-administratifs de la région de Fatick, qui abrite une bonne partie de cette aire, entre 1976 et 2010. En substance, cette évolution démographique relativement forte et rapide est symptomatique d’une situation d’ensemble

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dans le delta du Saloum. Toutefois, si nous ne disposons pas de données statistiques plus récentes (de 2010 à 2016) pour réactualiser, nous pouvons affirmer nénmoins que la population globale de la région administrative de Fatick (qui abrite l’essentiel du delta du Saloum) a sensiblement augmenté de 1976 à 2010, passant de 408657 à 724345 habitants.

Tableau N° 7 : Données statistiques sur l’évolution de la population humaine du delta à

travers les différents départements de la région politico-administrative de Fatick de 1976 à 2010

Sources : ANSD (agence nationale des statistiques et de la démographie. République du Sénégal, MEF) et SRSDF (service régional des statistiques et de la démographie de Fatick).

Par département aussi, l’augmentation est nettement sensible, surtout pour Fatick et Foundiougne. La croissance de la population de ce dernier est particulièrement intéressante étant donné que Foundiougne abrite les deux arrondissements (Niodior et Toubacouta) qui englobent l’essentiel des villages du delta du Saloum en général et la RBDS en particulier, surtout les villages enquêtés. Bref, cette augmentation sensible de la démographie ne sera pas probablement sans conséquences négatives sur la gestion des ressources naturelles locales, par ricochet sur l’ensemble du paysage culturel deltaïque.

Ce qui est valable pour le premier tableau l’est aussi pour le second qui est en bas, qui exposent la répartition par département de la population et les densités en 2010.

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Ce tableau atteste que dans le département administratif de Foundiougne comme dans celui de Fatick, la croissance démographique est nettement remarquable de 1976 à 2010. Ce qui ne manquerai pas d’affecter les patrimoines naturels du delta, y compris surtout ceux de la RBDS, vu leur rapprochement écogéographique avec cette aire. Seul le département de Gossas, assez éloigné géographiquement de la RBDS, a connu une croissance démographique négative.

Grosso modo, la croissance démographique est nettement positive dans les départements de Foundiougne et de Fatick. A cela s’ajoute le poids démographique des autres régions, comme celui des régions de Kaolack et Thies qui sont liées aussi à la RBDS du point de vue écogéographique. Cette croissance, relativement rapide durant ces dernières années ou décennies, est encore attestée par d’autres sources aussi diverses que pertinentes. « La population du delta du Saloum est passée de 610000 habitants en 1997 à 1320763 habitants en 2003 (UICN, 2003), une population qui a doublé en six (6) ans. Ce qui entraîne une forte pression sur les ressources naturelles en général, et les coquillages en particulier » expliquaient Fatou NDoye et Pascal M.-Maizi (2010)245.

Sans déterminisme aucun, cette croissance démographique peut affecter négativement les ressources naturelles de cette aire humide du delta du Saloum.

D’autant plus que l’économie de la zone repose sur des activités socio-humaines liées essentiellement aux « ressources naturelles » (J.-Pierre Paulat, 1992)246 de cet écosystème estuarien en général. En dehors donc du tourisme, la vie socio-économique est fondée sur le secteur primaire, dont l’agriculture majoritairement dominante en zone continentale notamment et la pêche dans les zones insulaires du delta du Saloum.

Cependant, si la prédominance de certaines activités socio-économiques était relativement fonction de l’appartenance ethnique et au sexe, tel n’est plus véritablement le cas de nos jours en raison des divers bouleversements démographiques et culturels locaux.

En effet, avec l’augmentation des besoins émanant de la croissance démographique combinée à la crise socio-écologique et économique, toutes les stratégies sont bonnes pour se procurer une relative garantie alimentaire, financière et matérielle dans le temps.

245 Fatou NDoye, Pascal Moity-Maizi, 27-30 Octobre 2010. Femmes et coquillages pour une gestion durable des ressources conchylicoles dans le delta du Saloum au Sénégal. Enda Graf. Uni- Parma (Italy), Montpellier SUPAGRO (Institut des régions chaudes), EAAE/SYAL, p.2

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Il importe toutefois de noter que la riche valeur patrimoniale de la composition éthno- linguistique locale, hétérogène, avec son compléxe « genre de mode vie » (MEPN-DPN, République du Sénégal)247 est également une véritable donnée essentielle dans cette aire écogéographique des ‘’paradoxes’’.

En somme, l’on remarque que dans la RBDS, aussi bien dans la zone insulaire que dans la zone continentale, malgré l’apparence de l’homogéneité culturelle ou une « culture de synthèse », vraisemblablement remarquable presque dans l’ensemble du delta, les différences linguistiques et la variété des profils historiques (origines) constituent de plus en plus une réalité.

La pêche et l’agriculture y sont, de façon différenciée, les deux principales activités de productions pour tous les groupes ethniques dans cette aire deltaïque du Saloum.

De ce fait, les différences culturelles, historiques et des réalités, voire intérêts socio- économiques qui marquent la démographie locale font que les enjeux de la gestion du patrimoine mixte du delta du Saloum ne sont pas forcément les mêmes toujours et partout. Toujours pour évoquer la question de la fragilisation des patrimoines, surtout culturel, notons qu’au Sénégal en général, le secteur du tourisme occupe relativement une place non négligeable dans le tissu socio-économique car étant le « deuxième pourvoyeur de devises » (D. Quentin, 2004)248.

Cette place prépondérante du tourisme dans la vie socio-économique, ainsi que sa responsabilité dans les profonds déréglements des valeurs culturelles et des déséquilibres écologiques, est remarquable aussi dans l’aire deltaïque du Saloum.

247 « Depuis l’embouchure du Saloum jusqu’à celle de la Gambie, la côte est bordée par une série d’îles cernées par de

larges bolons. Entre la presqu’ile de Sangomar et le continent d’une part, le cour inférieur du Saloum et le voisinage de la frontière de la Gambie, d’une part, c’est-à-dire sur une trentaine de kilomètres d’Est en Ouest et sur une cinquantaine du Nord au Sud, les îles abritent des populations dont les origines sont imprécises et dont le genre de vie est mixte, étant fondé à la fois sur l’exploitation de la mer et sur l’agriculture. Ceci leur confère une originalité non seulement vis-à-vis des populations de l’intérieur, mais aussi à l’égard des populations du Sine et du Saloum établis en bordure de la terre ferme. Et pourtant malgré sa relative homogénéité et son originalité, ce milieu insulaire n’a pas d’unité historique. Le Diombos sépare deux groupes de villages traditionnellement opposés entre lesquels subsistent des différences notables, en particulier linguistique : au nord le pays des Niominka, le Gandoun, dépendant du Saloum ; au sud les îles Socé (appelées aujourd’hui îles Bétenti) dépendant du Niombato. Le Niombato est le nom par lequel les populations de l’actuel arrondissement (et donc de la communauté rurale du même nom) de Touba couta désignent encore leur territoire. Il est situé sur la frontière entre le Sénégal et la Gambie, et est depuis longtemps une zone d’installation de migrants pêcheurs et cultivateurs » affirme République du Sénégal (MEPN-DPN) ,1998-99. Plan de gestion de la RBDS.Avec le soutien de l’UICN. Vol. 1 : état des lieux, 117, p.18

248 Delvienne Quentin, 2003-04. Mise en place d’une ostréiculture villageoise pour Crassostrea Gassar A.,

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En outre, de son importance socio-économique dérive sa complexité à tel point que Jean- Marie Breton (2009) parle de « difficulté quant à la définition du tourisme »249.

Cependant, l’activité touristique est davantage vue comme une pratique destabilisatrice des patrimoines en général, culturel en particulier, et non réellement un élément du patrimoine de la région estuarienne du Saloum.

D’autant plus que cette activité touristique se développe dans la RBDS grâce aux diverses potentialités liées au patrimoine climatique littoral et aux autres ressources naturelles, dont la biodiversité, mais aussi notamment aux ressources culturelles locales.

Bref, le patrimoine naturel de la RBDS combiné avec le mode de vie des populations locales (patrimoine culturel) constitue le principal pilier du tourisme, mais se trouve dans une fragilisation de plus en plus avancée.

D’ailleurs, il importe toutefois de noter que cette activité n’existe pas en tant que pratique courante dans l’ensemble des villages du delta du Saloum pour des raisons assez diverse (enclavement des zones insulaires, absence d’infrastructures et d’équipements hôteliers, etc.), mais surtout à cause de certaines cultures villageoises réfractaires, comme le confirment aussi nos enquêtes de terrains.

C’est dire donc qu’il peut y avoir le revers de la médaille, c’est-à-dire que l’activité touristique est certes une source de croissance socio-économique locale mais aussi de dommages pour le paysage culturel du delta du Saloum, s’il n’est pas bien géré bien-sûr. D’autant plus que le principal type de tourisme pratiqué est celui lié étroitement à « l’exploitation de la nature » (Delvienne Quentin, 2003-04)250 , comme le confirment aussi les données suivantes de nos différents travaux de recherches.

« Dans la région de Fatick, le nombre total d’arrivées est passé de 6568 en 1996 à plus de 8000 en 1997, soit un accroissement d’environ plus de 25,3%. Le tourisme de pêche est le principal type d’activité des établissements installés dans la zone de NDangane, DJifére,

249 Jean-Marie Breton (dir.), 2009. Patrimoine culturel et tourisme alternatif (Europe-Afrique-Caraïbes-

Amériques), Karthala-CREJETA, Paris/Pointe-à-Pitre, pp. 10, 289-290. Confère aussi Michaud J.L. 1983. Le tourisme face à l’environnement, PUF, Paris, p.18

250 « Le tourisme, dont les recettes sont passées de 40 milliards de Francs CFA en 1990 à 100 milliards en 1998, place

désormais ce secteur au rang de deuxième pourvoyeur de devises. Ce succès s’explique surtout par les belles plages des côtes sénégalaises, par le ciel ensoleillé du littoral et des températures atténuées par l’alizé, par la diversité culturelle des populations et leur artisanat et par la richesse de la faune marine et continentale. Il est facilité par la proximité de l’Europe et par les liens historiques qu’elle entretient avec le Sénégal (citant Diouf et al…, in Pirard, 2002) » selon Delvienne Quentin, 2003-04. Mise en place d’une ostréiculture villageoise pour Crassostrea Gassar A., l’huître de palétuvier. CFB/FUSAG (dir. Doucet Jean-Louis), p.45. Cependant, de telles données méritent d’être réactualisées car le tourisme n’a cessé de connaitre de profondes mutations ces derniéres années, voire décennies, pour des raisons structurelles et conjoncturelles.

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Sokone, Foundiougne, Toubacouta et Dionwar » selon la DPN et de l’UICN (1998-99)251, bien que ces données soient un peu pauvres et probablement peu représentatives.

Photos N° 31 à 32 : Images publicitaires attestant l’existence d’activités touristiques et

hôtelières dans le delta du Saloum.

Le tourisme est l’une des activités socio-économiques les plus pratiquées et les plus dynamiques dans certaines localités du delta du Saloum en général et la RBDS en particulier. Ce tourisme rime généralement avec l’existence d’équipements hôteliers relativement modernes et/ou d’installations plus modestes (campements), mais aussi d’antiquaires et de propriétaires de pirogues locaux pour le transport dans les zones insulaires enclavées. Les opérateurs touristiques locaux (syndicats, associations, groupements), en collaboration avec le ministère du tourisme et des entreprises voyagistes occidentales (européennes surtout), sont les piliers de ce secteur. Retenons en substance que même si le développement des activités touristiques est un signe de l’existence de patrimoines riches, naturel surtout, mieux d’un paysage culturel

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