• Aucun résultat trouvé

Chapitre II : L’eau comme élément déterminant du patrimoine naturel du delta du Saloum

II- 2-1 : Les facteurs généraux du patrimoine climatique et sa contribution dans le l’évolution biophysique du delta

Les facteurs généraux, facteurs cosmiques et facteurs locaux, permettent de mieux comprendre le système de fonctionnement du climat de la planète, les différents ensembles climatiques (tropical, tempéré, méditerranéen, polaire, océanique, continental), et les climats locaux (sous-régionaux, nationaux, régionaux).

En parlant de facteurs généraux du climat on fait allusion surtout aux mécanismes de fonctionnement du « patrimoine climatique », voire de « civilisations entières dans les contrées de froids extrêmes », selon Fabienne Lemarchand, Marie-Françoise André et Frédérique Rémy (2011)110 , Michel Laurent Vayr et Christian Charles (1996)111.

109 François Gemenne, 2009. Géopolitique du changement climatique. Collection ‘’Perspectives géopolitiques’’. Armand Colin, Paris, pp. 99-103

110 Fabienne Lemarchand, Marie-Françoise André et Frédérique Rémy (Dir.), 2011. Cap sur les pôles. 100 questions sur

les mondes polaires, Préface de Jean-Louis Etienne, Omniscience, Montreuil, pp. 164, 178

« Dans les contrées où les froids extrêmes sont une menace pour la survie de l’être humain, des civilisations entières ont pourtant vu le jour. Les peuples de l’arctique sont parvenus à surmonter cet obstacle majeur grâce à une alimentation, un habillement et un habitat appropriés. Chez les peuples de l’arctique, viande et graisse sont à la base de l’alimentation. Leur surconsommation de protides et surtout de lipides constitue un atout dans leur stratégie de lutte contre le froid. Une

72

Mieux, le climat est un « bien public global ou patrimoine commun de l’humanité » (François Gemenne, 2009)112 dont la sauvegarde est fondamentale, voire capitale pour la survie de l’humanité entiére, de la biodiversité en général, y compris notamment dans l’aire estuarienne du Saloum. Pour d’aucuns, la sauvegarde du patrimoine climatique est d’autant plus nécessaire qu’il fait partie des précieux « biens publics mondiaux (BPM) » (Jean-Michel Severino, Jean-Michel Debrat, 2010)113.

Ainsi nous évoquerons les caractéristiques générales du patrimoine climatique ouest africain en général, pour pouvoir mieux appréhender le climat du Sénégal et celui du delta du Saloum en particulier.

En effet, cette partie occidentale du continent africain est marquée par une grande variété des éléments du cadre biophysique dont l’explication dépend surtout du climat.

C’est pour cette raison que Seck Assane et A. Mondjannagni (1975) soutiennent que « La diversité du cadre physique dérive de la répartition des paysages morphologiques mais surtout de ses climats : s’étendant entre la zone équatoriale et le tropique, l’Afrique occidentale réalise tous les types climatiques intertropicaux »114.

En plus, du fait de la massivité du continent africain, chaque type climatique de cette partie ouest subit une dégradation continue vers l’intérieur des terres, se subdivisant ainsi en de multiples nuances qui se reflètent sur la végétation, la biodiversité et sur les sols.

préférence alimentaire qui est aussi un élément fondateur de leur identité culturelle, identité gastronomique. La mobilité est inhérente aux civilisations du Grand Nord, qu’il s’agisse des chasseurs de phoque du Groenland ou des éleveurs de rennes de Laponie et de Sibérie. Mais les modes de vie traditionnels résistent mal à l’attrait exercé par les centres urbains et aux impacts des changements (réchauffement) climatiques ainsi qu’à la pollution ».

111 Michel Laurent Vayr et Christian Charles ,1996. Les civilisations de la neige, Ecully, Horvath

112 « Le climat, quant à lui, est souvent décrit comme un bien public global, même si cette notion n’est pas aisée à

définir. Les biens publics, par opposition aux biens privés, sont définis comme des biens dont la consommation par un individu n’empiète nullement sur la consommation des mêmes biens par un autre individu (propriété de non-rivalité), et qu’il est impossible, ou difficile, d’empêcher un individu de consommer (propriété de non-exclusion, ou de non- exclusivité d’usage) » selon François Gemenne, 2009. Géopolitique du changement climatique. Coll. ‘’Perspectives géopolitiques’’. A. Colin, Paris, pp. 99-103

113 Jean-Michel Severino, Jean-Michel Debrat, 2010. L’aide au développement. Idées reçues, Editions Le Cavalier Bleu,

Paris, p.24 « Les biens publics sont caractérisés dans la théorie économique en premier lieu par leur ‘’non-rivalité’’, un agent peut les consommer sans en priver les autres (une route), et leur ‘’non-exclusion’’, il n’est pas possible d’empêcher un agent d’y avoir accés et donc de les consommer (l’air que nous respirons). A l’inverse, les biens communs, comme l’eau ou les poissons dans la mer, sont marqués, en dépit de leur non-exclusion, par une rivalité entre les utilisateurs du fait de leur caractére limité. Un bien public, parce qu’il est en accés libre, peut donc faire l’objet de gaspillage. Les biens publics sont entrés dans le champ de la coopération internationale à la fin des années 1990 à l’initiative du PNUD (programme des nations unies pour le développement) qui en a fait une des conditions de l’efficacité des politiques publiques ».

73

Ainsi, à l’image de l’Afrique occidentale dont fait partie notre pays en tant que composante géographique (spatiale, territoriale) et climatique, ces nuances sont relativement remarquables aussi à travers la description du climat sénégalais.

En effet, le caractère tropical du climat sénégalais est influencé par des facteurs relativement opposés : des facteurs maritimes (littoral atlantique) à l’ouest et des facteurs continentaux (terres fermes à l’intérieur émergé et à l’est du pays).

C’est pour cette raison que d’aucuns parlent d’un climat tropical côtier tout le long du littoral sénégalais et d’un climat tropical continental qui concerne tout le centre et l’est du pays, soit une très bonne partie du territoire national. A cela s’ajoutent les nuances climatiques résultant de la situation en latitude : climat tropical sahélien au nord, climat tropical soudano-sahélien au centre, climat tropical soudanien (ou sub-guinéen) au sud. Aux facteurs zonaux (et globaux) en raison de l’appartenance à la vaste zone tropicale, il faut distinguer les facteurs locaux, comme l’océan, les terres continentales, la topographie et le relief, la situation en latitude, la végétation.

Cependant, il importe surtout de préciser aussi que la partie septentrionale du Sénégal a les caractéristiques d’un « climat sahélien » (L. Giri, 1983)115 et soudano-sahélien (ou

soudanien) dans le centre du pays, y compris particulièrement dans l’aire écogéographique du delta du Saloum.

Ainsi, le climat de la RBDS est marqué par des températures relativement élevées (nuance entre le littoral et la partie continentale) et une dure sécheresse depuis les années 1970 qui influent sur le devenir de la biodiversité et des patrimoines en général. De ce fait, les isohyètes ont tendance à baisser et à descendre davantage vers le sud du pays.

Cette baisse pluviométrique, accompagnée d’une forte chaleur et d’une évaporation intense, constitue relativement la caractéristique principale du « climat sénégalais » en général et du microclimat de la RBDS en particulier.

En outre, deux saisons sont distinctes dans l’année et les précipitations varient du nord vers le sud, comme le confirment les écrits ci-dessous.

Pour le climat du Sénégal, Delvienne Quentin (2003-04) précise que « L’élément majeur du climat sénégalais est lié à la grande variabilité spatiale des précipitations »116.

115 Jacques Giri, 1983. Le Sahel demain. Catastrophe ou renaissance ? Karthala, Paris, 323, pp. 9-13,

pp.176-181 ; Jacques Giri, 1989. Le Sahel au XXIe siècle. Un essai de réflexion prospective sur les sociétés sahéliennes, Karthala, Paris, pp.102-107, pp.156-167

116 Delvienne Quentin, 2003-04. Mise en place d’une ostréiculture villageoise pour Crassostrea Gassar A.,

74

La grande variabilité spatiale des précipitations au Sénégal fait naturellement qu’on puisse distinguer differentes régions climatiques du sud au nord, selon les chercheurs, qui se caractérise chacune par la spécificité de leurs traits hydroclimatiques, biogéographiques et socio-culturelles.

Cette réalité est confirmée d’ailleurs par les résultats de nos recherches documentaires suivantes. Gaëlle Leruse (1999-2000) identifie plus de « deux grandes zones climatiques »117.

Bref, deux grandes zones climatiques ou plus, ce qui est sûr et certain c’est que le patrimoine climatique du Sénégal est caractérisé par la diversité de ses composantes, et ses nombreuses zones climatiques influent manifestement sur la varieté des aires écobiogéographiques du pays.

D’ailleurs cette relative diversité est confirmée par plusieurs travaux de recherches dont ceux de Véronique L’Hoir (1999-2000) qui nous permettent également de mieux comprendre ce « patrimoine climatique sénégalais »118 et ses conséquences.

En clair, la diversité des zones climatiques au Sénégal et leurs impacts écologiques, socio- économiques et culturelles, est toujours évoquée avec beaucoup d’intérêt.

Concrétement, le constat est net car tous ces écrits attestent que la pluviométrie diminue sensiblement du sud vers le nord sahélien, et que le climat de la RBDS, voire du delta du Saloum en général, de type « soudanien » est situé dans le centre-oust du pays, entre la zone séche du nord du pays et la zone humide du sud, comme le MEPN-DPN (2002)119.

117 Gaëlle Leruse, 1999-2000. Estimation de la consommation de bois de mangrove par les populations de la

RBDS (Sénégal) et propositions de méthodes de gestion, CFB/FUSA de Gembloux (dir.W.Delwingt), p.27 « Les grandes zones climatiques du Sénégal : la zone sahélo-saharienne, aux précipitations inférieures à 200 mm/an ; la zone sahélo-soudanienne, à pluviométrie annuelle comprise entre 200 et 500 mm ; la zone soudano-sahélienne, à pluviométrie annuelle comprise entre 500 et 1000 mm ; la zone soudano-guinéenne, à pluviométrie annuelle comprise entre 800 et 1300 mm ; la zone guinéenne, à pluviométrie annuelle comprise entre 1300 et 1600 mm (Belle, 1999) ».

118 L’Hoir Véronique, 2000. Etude de la filière des perches de palétuviers dans le delta du Saloum, Sénégal.

CFB, Université de Gembloux en Belgique (FUSAG, dir. W. Delwingt), p.47 « Deux facteurs géographiques importants influencent le climat sénégalais, il s’agit de la latitude (pluviométrie) et de la proximité par rapport à l’océan atlantique (température). Ceux-ci permettent de déterminer quatre (4) zones distinctes au sein desquelles le problème de sécheresse se marque avec une gravité décroissante du nord au sud », citant le Ministère de l’Agriculture du Sénégal (1994, par le biais de Werner, 1995).

119 Ahmet Diaw Diadhiou. CRODT-DPN du Sénégal (INCO), 2002. Gouvernance des pêcheries et des

systèmes d’activités côtières en Afrique de l’ouest. Bilan de l’état et de l’usage des ressources naturelles de la RBDS : cas des ressources marines (flore et faune marines) « Le climat du delta du Sine Saloum (RBDS) est de type soudanien. Il est caractérisé par deux saisons bien distinctes, une saison sèche qui dure sept (7) mois (de novembre à mai-juin) et une saison des pluies longues de cinq (5) mois (de juin à octobre) »

75

En substance, sécheresse au nord, sahélienne et relative humidité dans la partie australe du pays surtout, le tout accompagné d’une relative chaleur, rythment ce patrimoine climatique du Sénégal en général.

C’est dire, globalement que le Sénégal est un pays relativement sec, une sécheresse qui impacte sur la biogéographie, les patrimoines en général, bref sur les paysages culturels, dont celui du delta du Saloum. Le patrimoine climatique du delta du Saloum, en particulier, caractérisé lui aussi par ses deux saisons distinctes (une saison séche longue et hivernage) n’échappe pas à cette tendance hydroclimatique. Plus exactement, la dynamique générale durant ces derniéres décennies est la baisse remarquable de la pluviométrie et donc l’accentuation de la sécheresse, y compris dans cette zone estuarienne du Saloum. Au-delà de cette aire écobiogéographique, c’est l’ensemble de la partie centrale et surtout le nord du pays qui sont affectés par ce déficit hydrique.

En outre, pour évoquer précisément les caractéristiques physiques de l’« Hydroclimat » du Saloum, Samuel Diemé (2002) reportera que « Du point de vue climatique, le domaine Saloumien (Moral, 1965 et 1966) prolonge le domaine libéro-guinéen (Leroux, 1983). La région a un régime pluviométrique unimodal et l’évolution de la pluviométrie montre des irrégularités interannuelles »120.

Au-delà de la relative sécheresse qui caractérise principalement le patrimoine climatique du Saloum avec deux saisons distinctes, ce dernier se singularise aussi par une irrégularité pluviométrique dans le temps. Concrétement, en dehors des deux à trois mois de pluie notés chaque année durant ‘’l’hivernage’’, on remarque que certaines années sont de loin plus pluvieuses que d’autres.

En somme, ce climat de la RBDS et de l’estuaire du Saloum en général appartient à une variété climatique qui caractérise le Sénégal (de type tropical relativement sec) et qui s’intègre dans un ensemble climatique ouest-africain. Ce qui atteste ses impacts sur la répartition de l’eau et sur les patrimoines en général, notamment les ressources naturelles comme la biodiversité (faune et flore) et les ressources pédologiques.

Mais ce sont surtout les facteurs particuliers locaux, situation par rapport à la côte et aux vents humides, qui, ajoutant leurs effets à ceux des facteurs généraux (la latitude), déterminent les grandes nuances générales du climat sénégalais et celui du delta du Saloum en particulier. Ajoutons que, pour mieux comprendre les facteurs du climat en

120 Samuel Diémé, Juin 2002. Bilan de l’état et de l’usage des ressources naturelles renouvelables. La

76

général, y compris au Sénégal et dans le delta du Saloum, nous voulons évoquer l’importance des anticyclones à travers le mécanisme de la « divergence et convergence » (A. Godard et M. Tabeaud, 2006)121.

Ces derniers sont des zones formées de hautes pressions atmosphériques, c’est-à-dire un lent mouvement vertical descendant de l’air. La force et la direction des vents sont influencées par la force horizontale des pressions atmosphériques. Cette force horizontale de la pression est donc le principal moteur du vent dans l’atmosphère libre. L’importance de leur rôle dans le climat se mesure cependant par la complexité de leurs mécanismes de fonctionnement, comme l’attestent ces différents écrits ci-dessous.

Cependant, précisons une fois de plus, que par rapport au climat, les facteurs climatiques sont des facteurs écologiques (eau, lumière, température, vent) liés aux circonstances atmosphériques et météorologiques dans une région donnée. L’importance de ces anticyclones dans l’évolution des températures et des précipitations est capitale car ils donnent naissance à la plupart des vents, des masses d’air. Le régime des précipitations est réglé par l’interaction de plusieurs masses d’air, issus de divers anticyclones, dont les deux principales sont décrites ici.

D’abord il y a l’alizé continental (Harmattan) qui est issu de l’anticyclone maghrébin qui traverse le désert saharien pour atteindre le Sénégal. C’est un vent du Nord-est, sec et à température variable, soufflant particuliérement en saison sèche. L’alizé équatorial maritime, encore appelé mousson, provient de l’anticyclone de Sainte Hélène (Atlantique sud) et dévié par son passage de l’équateur. C’est un vent du sud-ouest, très humide, responsable des pluies dans toute la zone de l’Afrique occidentale.

Il perd progressivement son humidité durant sa remontée vers le Nord, ce qui explique le gradient décroissant observé et le caractère aléatoire des précipitations dans le sahél. La zone de rencontre de ces deux masses d’air est appelée, selon les écoles, ‘’Equateur météorologique’’ (EM) ou ‘’Front Inter-Tropical’’ (FIT)122 qui entre par le Sud du

121 Alain Godard et Martine Tabeaud, 2006. Les climats : Mécanismes, variabilité, répartition, 3e édition, Paris, A.

Colin/Cursus, p. 55 « Divergence et convergence. Au voisinage du sol, dans un anticyclone, l’air afflue sans cesse du haut vers le bas, à la fois parce que la forte densité favorise cette descente, mais aussi parce que le mouvement divergent des vents de surface, oblique aux isobares, crée les conditions propres à ce renouvellement par le haut. On est donc en droit d’affirmer que dans les anticyclones l’air est subsident avec vents divergents de surface. Mais il serait vain de vouloir distinguer la cause à l’effet. Pour les mêmes raisons, on ne peut pas séparer dans la dépression voisine l’ascendance et la convergence et l’on doit seulement constater que dans les dépressions l’air est ascendant avec vents convergents de surface ».

122 « L’équateur météorologique est une ligne séparant la circulation atmosphérique de chaque hémisphére. La zone de

77

Sénégal en mai ou juin. Le FIT arrive généralement au Nord en juillet et s’y maintient jusqu’en septembre-octobre avant de redescendre. Ces mois (mai à octobre) correspondent à la saison des pluies au Sénégal.

Il existe également deux autres masses d’air, vents issus toujours des anticyclones, d’une importance réelle dans le climat sénégalais. L’alizé boréal maritime qui est engendré par l’anticyclone des Açores, de secteur Nord, humide et frais. Il est localisé au niveau du littoral où il atténue les températures et améliore l’humidité relative de l’air, tempérant ainsi le caractère aride du climat. Il souffle en saison sèche.

Répétons que l’harmattan est un vent d’Est très chaud et très sec issu des hautes pressions continentales. Il arrive que les effets de cet alizé continental provoquent parfois des vents de sable. Leur action érosive relativement importante, s’est amplifiée avec la dégradation du couvert végétal, durant ces trois dernières décennies. Il est responsable des températures et des évaporations extrêmes.

En dehors des déplacements des masses d’air issus des divers anticyclones, il ya également l’importance qu’il faut accorder à l’énergie ou « feu céleste », selon L. Dorize (2005)123, issue du soleil.

L’énergie, en provenance du rayonnement solaire, en combinaison avec l’air, l’eau et la terre, est un élément fondamental dans l’évolution du mécanisme climatique en général. Ainsi, la distribution spatiale de cette énergie sur la surface du globe terrestre donne naissance, non pas à un climat, mais à une variété de climats, c’est-à-dire une géographie

l’hémisphére sud. La zone de convergence intertropicale (ZCIT) est appelée, selon les ‘’écoles’’, selon sa structure et selon les régions du globe, ‘’équateur météorologique’’ (EM), ‘’discontinuité intertropicale’’ (DI), ‘’zone intertropicale de convergence’’ (ZIC), ‘’front intertropical’’ (FIT) et, beaucoup plus récemment, ‘’auge équatoriale’’. Un front est une zone de discontinuité thermique, anémométrique, barométrique, hygrométrique, etc, à l’intérieur de l’atmosphére. Un front est donc une zone de transition souvent progressive, quelquefois tranchée, qui marque la limite entre deux masses d’aire contiguës, mais d’origine differentes. La ZCIT ou équateur météorologique (EM) n’est pas un véritable front, sauf dans certains cas, lorsqu’elle correspond à une discontinuité majeure du vent et à un changement rapide du point de rosée : il s’agit alors du front intertropical (FIT). L’équateur thérmique est une ligne reliant tous les points où la temùpérature moyenne annuelle est maximale sur chaque méridien » selon Gérard Beltrando, Laure Chémery, 1995. Dictionnaire du climat, Editions Larousse, Collections Références Larousses, Paris, pp. 127, 137, 327

123 Lucien Dorize, 2005. Le climat, objet de curiosité et de polémiques, Paris, Ellipses, L’esprit des sciences, pp. 4-6-7,

dans « Le climat, ou plus exactement le système climatique, peut être comparé à une énorme machine thermodynamique qui fonctionne grâce à l’énergie provenant du rayonnement solaire. Ce feu céleste échauffe l’atmosphère, le sol, et surtout, l’eau qui détient un poste clé au sein de ce système. L’air, l’eau, la terre, le feu : on retrouve là les éléments fondamentaux de toutes les cosmogonies qui se coalisent ici pour enfanter le climat. C’est aussi le carburant qui fait fonctionner la machine climatique. La distribution spatiale de l’énergie solaire sur le Globe terrestre et ses variations temporelles (à l’échelle saisonnière notamment) constituent la base même de la géographie des climats. Cette distribution est étroitement contrôlée par des facteurs astrophysiques qui déterminent les mouvements de rotation et de révolution de la Terre. Au total, deux intervenants jouent un rôle majeur dans la dynamique du climat : l’énergie du rayonnement solaire et l’eau. Ce système climatique comporte d’autres unités plus statiques mais qui collaborent néanmoins à la vie du climat : l’océan (97 % de l’hydrosphère), l’atmosphère, la lithosphère, la cryosphére (inlandsis, banquise, neige, etc.), la biosphère, et enfin l’anthroposphère (les êtres humains) ».

78

des climats. Dans l’ensemble, conformément à ces écrits détaillés, les mécanismes climatiques sont complexes et sont fortement conditionnés par les anticyclones dont découlent les vents, mais notamment par l’énergie provenant du rayonnement solaire. Globalement, résumons que le Sénégal est un pays relativement sec, une sécheresse qui impacte sur la biogéographie, voire les patrimoines en général, bref sur les paysages culturels, comme celui du delta du Saloum.

En effet, le patrimoine climatique joue un rôle important dans la répartition et le cycle de l’eau, élément fondamental de l’évolution de la biodiversité et des patrimoines en général, surtout dans une zone deltaïque humide comme celle du Saloum. Ce qui veut dire que nons seulement le climat est un bien public global, un patrimoine commun de l’humanité, mais qu’il existe une « influence mutuelle entre patrimoine climatique et biodiversité, tant dans le temp comme dans l’espace » (Pascal Acot, 2009)124.

Outline

Documents relatifs