• Aucun résultat trouvé

FIGURE 53 P HOTOGRAPHIES PRISES PAR A MANDINE LORS DE SON PARCOURS , LE 08/10/2011*

*Sont indiqués ici la référence de la photographie (C1) le lieu de la prise (Pt Renault) et l’heure (15h23). Les photographies sont également disponibles en annexe II3, parcours C Amandine) a. Etape 1, 15h23, dans le Trapèze b. Etape 1, 15h28, dans le Trapèze c. Etape 2, 15h30, au début du pont

d. Etape 3, 13h35, sur le pont Renault

g. Etape 5, 15h53, devant le pont Seibert

e. Etape 3, sur le pont Renault, 15h38 f. Etape 4, à l’approche du Pt Seibert, 15h50

En fait, dans cette légende, tout se passe comme si Amandine ne se revendiquait pas tant comme auteur de la photographie, mais comme spectateur, se livrant à une classique étude de paysage, dont les élèves sont coutumiers en classe de géographie : le ton est neutre, à la description en trois lignes succèdent une analyse, riche en notions comme « reconversion », « aménagement », « architecture industrielle », et articulant différentes temporalités, passé, présent, futur, montrant que ce territoire est soumis à des dynamiques (« des projets de rénovation vaste et changeants »), mu par des acteurs (« des architectes et

des acteurs lancés dans ce projet ») qui ont à cœur la préservation du patrimoine industriel.

B. L

ES AUTRES PARTICIPANTS

Si on compare à présent la participation d’Amandine avec celle des autres participants125, on trouve de nombreuses convergences, même si, je ne dispose pas, comme pour Amandine de leur parcours photographique (mis à part pour deux autres élèves, Marie et Najmah). Néanmoins, leurs productions (photographie + légende) permettent à la fois une analyse de contenu, et, à l’aide du logiciel de gestion Picasa (voir note 119) l’analyse du contexte dans lequel les photographies ont été prises, et notamment le jour, l’heure et le matériel avec lequel les élèves ont pris leur photographie. C’est ainsi qu’on peut savoir que, comme Amandine, 5 élèves (sur 35) ont fait le choix de prendre leur photographie sur le temps du week-end, plus précisément le samedi, et 3 le même jour et au même moment qu’Amandine, ce qui permet de supposer qu’ils étaient ensemble ou qu’ils se sont rencontrés. 14 élèves ont choisi de prendre leur photo le jour de la sortie qui était organisée le 11 octobre 2011. C’est le cas de Najmah et Marie par exemple, qui ont pris respectivement 6 photographies chacune. 14 élèves sont retournés sur les anciens terrains Renault dans les jours qui ont suivi pour y prendre leur photo. Restent soit deux élèves, qui ont préféré un parcours virtuel, troquant à l’excursion une incursion sur internet, pour y chercher leur photographie à l’aide d’un moteur de recherche d’images… le même moteur de recherche qui les trahira quelques jours plus tard, à l’occasion d’une vérification par leurs professeurs.

En ce qui concerne l’analyse des photographies proprement dites, on observe un certain nombre de convergence, comme la récurrence de certains motifs, considérés par les élèves

125 L’analyse se limite ici aux productions réalisées par les élèves de ma classe (35 élèves) ainsi que sur les

comme particulièrement significatifs : comme Amandine, 4 autres élèves font le choix de photographier le pont Daydé, en plus ou moins gros plan. La tour Jean Nouvel quant à elle obtient un vif succès, apparaissant dans 40% des photographies, et dans 15% en gros plan. Autre constante également, dans aucune photographie, à l’exception de deux, dont celle de Maxime et Sarra, n’apparait de présence humaine, les paysages semblant alors comme désincarnés.

Quant aux légendes, on y retrouve là encore des textes qui s’apparentent à des études de paysage. Adoptant un registre dénotatif, les élèves semblent oublier qu’ils sont les auteurs de la photographie, et la commentent la photographie plan par plan, dégageant des unités paysagères auxquelles ils attribuent, parfois artificiellement, un concept du cours, comme par exemple Mohammed qui voit dans la tour Jean Nouvel, qu’il a photographié en gros plan, un bâtiment écologique car « au pied de ce bâtiment il y a de nombreux arbres ainsi qu’au

deuxième niveau ». Ou Ivann, qui fait de sa légende le contrepoint du cours, énumérant :

« .Mixite Social : Nous distinguons bien les batiments aises du trapeze au

premier plan et la cite du pont de sevres en arriere plan .

.Un Eco-Quartier : On peut voir le parc de billancourt au premier plan qui

consomme tres peu d'eau.

. Une Vitrine de Modernite : avec la tour Jean Novel ,architecte francais très

celebre nous remarquons la modernite du quartier qui a ete reconstruit par de grands architectes comme Jean Novel ou Norman Foster .

. Conservation de la memoire industrielle : le siege de renault est toujours a

Boulogne sur leur ancien empire . On le vous au centre de l'image avec son toit caracteristiques des anciens batiments renault en forme de vague. »126

Parfois aussi, on retrouve, au détour d’une phrase, un copier-coller d’une notice

wikipédia, semblable à celui-ci, à propos de la tour Jean Nouvel :

« Conçue par l'architecte Jean Nouvel, cette tour sort de terre en bordure du cours de l'île Seguin. Elle propose une nouvelle vision de la tour de bureaux en associant qualité des espaces de travail, dialogue avec le site et recherche d'un vocabulaire architectural multiple. La construction de cette tour s'est achevé en 2011 et accueille déjà le Siège social du Laboratoire Roche, qui occupe 15 500 mètre carré sur 38 600 mètres carré de l'ensemble de la tour » (Najmah).

Tous les élèves n’ont en effet pas le talent d’Amandine, bonne élève, pour rédiger.

Néanmoins, cette production type, qu’on peut caractériser par la photographie d’un monument emblématique, sans recherche esthétique particulière, davantage tournée vers le signifiant que vers le signifié, accompagnée d’une légende rédigée sur le modèle d’une analyse de paysage, connait d’importantes variantes. Nombreux en effet sont les élèves qui ont rendu des mixtes, leur photographie, plus personnelle faisant un écart par rapport à une légende au ton très neutre ou le contraire. La production d’Amandine elle-même pourrait être qualifiée de mixte, la photographie n’étant pas dénue de recherche esthétique : parmi les 8 photographies qu’elle a prise du pont Daydé (Figure 54), Amandine a en effet choisi la plus nette, la mieux cadrée (Figure 54g).

D’autres, comme Marie, dont la photographie fera d’ailleurs partie de celles présélectionnées, choisissent le noir et blanc. La légende par contre est lapidaire, Marie juxtaposant deux oppositions, entre deux époques, l’ancien et le nouveau d’une part, entre deux fonctions, logement et siège social d’autre part, sans parvenir à trouver un fil conducteur (Figure 55).

a. Etape 3, 15h35 b. Etape 3, 15h35 c. Etape 3, 15h36

e. Etape 6, 16h09 f. Etape 6, 16h10 g. Etape 6, 16h15

Outline

Documents relatifs