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a) La femme comme extension du désert

Commençons par le roman où la femme a le rôle le plus important, le roman de Kôbô Abe. Dans cette œuvre, nommée tout de même en l’honneur de ce personnage s’il est besoin de le rappeler, la « femme des sables » est une entité complètement janusienne, à la fois part intégrante du désert et lieu de l’oubli pour l’homme, elle est l’un des principaux moteurs de l’absurde dans l’œuvre et sa place de liant entre les deux autres éléments du triangle philosophique formé fait d’elle une réelle puissance dans le roman.

Dans l’œuvre, elle est donc intimement liée au désert, se comporte comme une complice voire comme une extension de ce dernier. Elle est femme des sables, de sable, du sable ; elle est celle qui par sa présence affirme la fusion entre l’environnement et l’humain.

Intimement associée à l'animalité est aussi la femme, on le verra, femme elle-même très étroitement liée à l'environnement naturel.

Femme des sables, femme de sable, femme du sable : à chaque

changement de la copule, correspond une vision différente de Suna no onna, on comprend que Ton passe d'un pluriel poétique doublé de l'évocation d'un pouvoir fantasmagorique, de l'évocation d'une femme-empuse, à un singulier qui statufie, donne le pouvoir au minéral (ce que l'interprétation du texte, comme parfois son sens littéral autorisent), à un autre singulier, enfin, plus proche peut-être d'une traduction fidèle, soulignant une sorte de symbiose entre un être humain et son milieu particulier (on serait même ici tenté de parler d'écosystème, si grande est l'animalisation de la femme).156

La femme est décrite dans le roman comme étant « nue » et couverte de sable, cette association la rendant même aux yeux de l’homme désirable, la bonifiant selon Niki Jumpei comme un maquillage le ferait : « Elle avait le visage entier marqué de taches. Un visage qui, par contraste avec le corps enveloppé de sable, apparaissait étrangement sinistre, tant, privé de fard, il était cru »157.

Tout ce que, de son corps, on a l’habitude de cacher, elle, simplement, elle l’exposait à découvert ; et le visage, que nul ne craint de montrer, le visage seulement, était chez elle recouvert d’une serviette.

C’était manière, sans doute, de protéger du sable ses yeux et ses poumons : mais le contraste hantait l’esprit, et sculptait en haut relief le symbole de sa nudité. Cependant, sur l’entière surface du corps, une couche de sable fine texture posait, on eût dit, une tunique aussi fine et souple qu’une membrane. Noyant les détails, le sable détachait, en les forçant et en les magnifiant, les courbes où se révèle et s’offre l’éternité de la femme. A s’y méprendre, sous son placage de sable, la Femme des sables était, au regard, devenue statue.158

Le film insiste particulièrement sur cette affiliation entre la femme et son environnement, les présentant en symbiose parfaite. En effet, il est par exemple possible de voir à la trente et unième minute un sein couvert de sable après que du sable se soit collé à sa peau durant la nuit.

Le fait de filmer cette partie du corps en gros plan avec une longue focale la fait se détacher de son environnement et fausse les perspectives, la faisant sensiblement ressembler à une dune

De plus, il est aussi possible de voir un zoom se plaçant en parfait parallèle inversé avec le dézoom fait sur le sable au début du film (Voir Fig. 3 à Fig. 8) aux vingt-neuvième et trentième minutes (Voir Fig. 14 à Fig. 17) du film. Le corps est ici présenté parfaitement nu, et les contrastes peu élevés couplés au fait qu’ici aussi une longue focale est utilisée, brouillent et effacent totalement le décor qui à peine révélé par l’ouverture du diaphragme, disparaît au profit du corps féminin, le plaçant aux yeux de l’homme que la caméra remplace au-dessus même de ce qui l’entoure.

Fig. 14, 30ème minute du film La

Femme des sables

Fig. 9, 47ème minute du film La Tortue rouge

Fig. 15, 30ème minute du film La Femme des sables

Fig. 9, 47ème minute du film La Tortue rouge

Fig. 16, 31ème minute du film La Femme des sables

Fig. 9, 47ème minute du film La Tortue rouge

Fig. 17, 31ème minute du film La Femme des sables

Fig. 9, 47ème minute du film La Tortue rouge

Fig. 13, 32ème minute du film La Femme des sables

Fig. 9, 47ème minute du film La Tortue rouge

La femme se montre aussi comme la main du destin, et est pour de multiples raisons la cause de la captivité de Niki Jumpei. En effet, elle sait dès la première fois qu’elle rencontre le personnage principal qu’il ne pourra jamais s’enfuir et ne lui dit rien, devenant de fait complice de son enlèvement.

- Je suis bien en faute… mais ne pourriez-vous pas attendre jusqu’à après demain ?

-Jusqu’à après demain ? Si vous croyez qu’après demain je serai encore ici !

Malgré lui, un rire bruyant le secouait…

- Ah vraiment ?

La femme détourna son visage, où s’ébauchait comme une contraction des traits…159

Ajoutons aussi le fait que Niki Jumpei pose une question directe à la femme des sables et lui demande clairement ce qu’elle entend par « tout premier jour » lorsqu’elle refuse son aide, puisque ce serait malvenu de lui imposer de travailler le premier soir, et cette dernière ne fait que répondre à demi-mot en laissant volontairement les certitudes du sujet intactes.

- Oh, pas la peine : Pour sûr, c’est gentil à vous mais, du tout premier jour, d’accepter ça de vous ! …

- Comment, du tout premier jour ? … Vous voilà encore à me rabâcher ça : Mais moi, enfin, c’est pour cette seule nuit que je suis ici, pour cette nuit seule !

- Vous croyez, vraiment ? …160

De plus, à la fin et alors que le personnage voit s’offrir à lui une possibilité de s’échapper, il reste pour deux raisons, l’une d’entre elles étant le fait que la femme porte son enfant. En devenant mère, elle participe à son conditionnement mental : « Prends une seule fois la femme

159 Idem, p. 37

160 Idem, p. 48

dans tes bras, et, de cette heure-là, à ton tour d’être manœuvré, à ton tour d’être la marionnette ! ... »161.

Le fait que la femme soit associée au désert peut cependant aussi être analysé de façon inversée et nous pouvons réfléchir sur le caractère féminin du sable lui-même. En effet, le roman est en de nombreux points construit autour d’opposés qui se retrouvent et fondent l’un en l’autre, tels les deux faces d’un ruban de Moebius et les notions de femme-désert et désert-femme ne font pas exception. Le caractère anti-diaïrétique général du désert fait que ces deux notions convergent et malgré leurs oppositions, se retrouvent.

Il s'agit des conversations imaginaires que Niki entretient avec un camarade surnommé ironiquement Ruban de Moebius. L'indication donnée par ce surnom, ficelle un peu grosse, n'en souligne pas moins combien le roman tout entier est subordonné à cette image anti-diaïrétique : quand passe-t-on de l'endroit à l'envers, du commencement à la fin, du dehors au dedans... etc. En ce sens, le sable est profondément

« moëbien », mais aussi « archaïque » en ce qu'il se prête tout à fait à une lecture du monde sur le mode du tiers-inclus : chaque chose est en même temps son contraire.162

En ce qui concerne le désert-femme, le trou dans le sable dans lequel se voit emprisonné Niki Jumpei est littéralement la représentation d’une matrice ayant pour but de confronter le sujet aux deux extrémités de sa vie en même temps, à sa naissance et à sa mort, à sa génération et à sa corruption. La femme des sables est la représentation incarnée de ce désert féminin, un double physique dans lequel se perd le héros de la même manière qu’il se perd dans le désert.

Le caractère tout à la fois digestif et utérin du sable se substantifie sous la forme d'un trou vaginal au fond duquel Niki accomplira peu à peu ce regressus ad uterum dont « la Vieille » deviendra un élément surdéterminant : « […] on en arrive à sentir le plus de soi se métamorphoser en sable... à voir toutes choses avec les yeux mêmes du sable... et [...] une fois qu'on en est venu à vivre cette mort, alors qu'importe que la mort surgisse ?163

161 Idem, p. 120

162 SIGANOS, André, Art. cit., p. 180

163 Ibid.

Dans l’œuvre, dès le chapitre 3, le sujet fera d’ailleurs une remarque à propos du trou corroborant cette analyse, le qualifiant « d’huître », figure symbolique associée par Le Clézio au regressus ad utérum : « Tiens ! Tout à fait une huître ! »164. En faisant cela le sujet verbalise cette féminité du désert et la confirme, le trou dans le sable devenant à l’instant où il y descend, sa future mère en ce qu’il va accueillir sa transformation et sa future femme à travers la personne de la veille. A propos de cette dualité nous dirons naturellement que le caractère œdipien qui relie le sujet à son environnement et à la femme souligne une fois de plus la notion de destin inévitable qui plane au-dessus du personnage.

Au chapitre 3, Niki découvre un trou dont la forme est celle d'une huître : très exactement, c'est l'image qu'emploie Le Clézio, à la fin du Procès-verbal, pour signifier une régression de même type.

L'huître vaginale, l'eau maternelle, signifiées par la présence récurrente de la mer tout à la fois berceau et cercueil sont utilisées symboliquement dans les deux oeuvres à la faveur d'une structure spiralaire […].165

Le traitement de la femme dans le roman d’Albert Camus est relativement différent. En effet, cette dernière a un rôle bien moins important, elle est, comme nous le verrons par la suite, une forme de distraction pour Meursault, presque un simple objet, un simple élément de décor :

« Marie fait partie intégrante, comme le soleil et l’eau, des éléments dont jouit le héros »166. Cependant, il est possible de dire qu’à travers elle, se crée un lien entre Meursault et son tortionnaire qu’est le soleil. En effet, Marie se place dans le roman comme l’avatar de ce dernier et sa liaison avec le sujet principal participe en partie à l’aliénation de ce dernier. Cette association entre Marie et l’entité suprême qu’est le soleil et qui gouverne L’Etranger transparaît dans la manière dont Meursault perçoit et parle de sa compagne et dans la façon dont elle se décrit elle-même.

Un détail malgré tout peut être déduit de la description non pas de Meursault lui-même, mais de Marie : après leur premier bain, elle lui dit en riant : « Je suis plus brune que vous. » Une reprise de la même formule un peu plus loin permet de comprendre qu’il ne s’agit pas de la couleur des cheveux, mais de la couleur de la peau : Meursault est donc

164 ABE, Kôbô, Op. cit., p. 29

165 SIGANOS, André, Art. cit., p. 180

166 LE MARINEL, Jacques, « Marie », in Dictionnaire Albert Camus, Jean Yves Guérin (dir.), Robert Laffont, Paris, 2009, p. 511

bronzé. Ce détail est important car on s’aperçoit que, du coup, le couple Marie/Meursault ainsi que les Arabes du roman s’opposent de manière systématique aux autres personnages qui sont présentés comme ayant la peau blanche et, le plus souvent, les yeux clairs […].167

Premièrement, elle est associée aux couleurs du soleil que sont le rouge et le blanc et le soleil la magnifie dans l’esprit du sujet : « Hier, c’était samedi, et Marie est venue, comme nous en étions convenus. J’ai eu très envie d’elle parce qu’elle avait une belle robe à raies rouges et blanches et des sandales de cuir. On devinait ses seins durs et le brun du soleil lui faisait un visage de fleur »168. Elle est aussi décrite comme plus foncée de peau, signifiant qu’elle bronze et ne craint pas le soleil à l’inverse de Meursault qui lui brûle lorsqu’il est exposé.

Le narrateur revêt en effet la jeune femme de plusieurs attributs solaires : dans son attitude, ses vêtements, sa peau. Plus brune que son compagnon, donc plus marquée par le soleil, épanouie, rieuse, elle a un teint éclatant, un « visage de fleur », des « yeux brillants » ; elle porte une « robe de toile blanche » ou une « belle robe à raies rouges et blanches » (Etranger, 1150-1151, 1160-1178) (autrement dit : à rayons solaires) ou encore le pyjama de son hôte, qu’on peut imaginer rayé lui aussi.169

Secondement, Marie possède certains attributs du soleil et Meursault la subit de la même manière qu’il endure ce dernier : « Elle s’est allongée près de moi flanc à flanc et les deux chaleurs de son corps et du soleil m’ont peu à peu endormi »170. Le roman ne donne pas à Marie une place aussi importante que celle accordée à la femme dans La Femme des sables, mais elle reste néanmoins l’un des facteurs de transmission de l’absurde de par son association au soleil.

La différence de traitement de la figure féminine est en partie due à la manière dont le personnage principal est construit. En effet, si dans L’Etranger Meursault paraît être parfois guidé par ses instincts, il n’est jamais bestial ou agressif. Sa relation avec Marie perd en intensité au fil de l’œuvre et Meursault lui porte de moins en moins d’intérêt pour à la fin se désintéresser complètement d’elle. A l’inverse, dans le roman de Kôbô Abe, la relation entre le sujet et la

167 GASPARI, Séverine, « Meursault », in Dictionnaire Albert Camus, Robert Laffont, Paris, 2009, p. 552

168 CAMUS, Albert, L’Etranger, Op. cit., p. 38

169 MAILHOT, Laurent, Op. cit., p. 187

170 CAMUS, Albert, L’Etranger, Op. cit., p. 56

femme ne fait que monter en puissance, Niki Jumpei étant parfois violent avec elle, se laissant dominer par ses pulsions primaires, mais se « perdant » à mesure qu’il se rapproche d’elle.

b) Habitante et prisonnière

Avant de chercher à étudier l’autre face de la femme dans les deux romans, son côté positif, il est important que nous nous penchions en détail sur l’ambivalence de sa relation au désert dans La Femme des sables, et que nous analysions sa position de victime, de soumise, du et au désert.

En effet, dans le roman de Kôbô Abe, si la femme peut, comme nous l’avons vu, être perçue comme une extension du désert, elle peut aussi être vue comme une prisonnière de ce dernier, au même titre que le sujet, à la simple différence que le début de son emprisonnement précèderait celui de l’emprisonnement de Niki Jumpei.

L’attitude de la femme, bête de proie nichée dans sa frappe à prendre les hommes, mais elle-même captive innocente et punie pour l’éternité, condamnée à être simultanément la victime et le bourreau, constitue la plus forte et la plus curieuse originalité de ce roman171.

Ce ne serait peut-être même pas suranalyser que de dire que sa fusion symbiotique avec le sable est en réalité la résultante de l’aboutissement de sa transformation au sein du trou et que donc, le désert se comporterait comme un parasite assimilant ses prisonniers ; les rôles d’hôtes et de pensionnaires étant chamboulés et ayant tous deux un caractère moebien.

Dans l’œuvre, la femme accepte volontairement son emprisonnement, elle est résignée, ce qui aux yeux du personnage principal, est complètement absurde. Cet abandon volontaire de ses libertés est pour lui inimaginable et s’oppose à la vision qu’il a d’un homme en tant qu’être libre doté d’une raison et de la capacité de choisir : « Attitude d’organique résignation, tu ne le vois donc pas ! Une criminelle acceptant d’avance le châtiment, quel qu’il soit ; ou, si tu veux, une victime déjà prête au sacrifice expiatoire… C’est ça, l’âme de cette femme, ça et rien d’autre ! »172, « Mais à cette femme, qui habite le village, on lui enlèverait… à elle ! … jusqu’à la liberté d’aller et de venir … ! Et elle supporterait ça… ! Allons donc ! Et pour quelle raison, vraiment ? »173. Du point de vue de Niki Jumpei, la femme est à peine un animal, elle a perdu

171 BRION, Marcel, Art. cit.

172 ABE, Kôbô, Op. cit., p. 67

173 Idem, p. 113

sa condition d’Homme et le désert lui a volé toute raison d’exister, toute raison de continuer à se battre, toute raison de se comporter comme un être « civilisé ».

Oui, une femme à l’image d’un animal… Une femme pour laquelle il n’y a pas d’hier, pas de demain… Un cœur réduit à un point… Oui, un monde à part, où l’on est foncièrement persuadé que les autres hommes n’ont pas d’existence… qu’ils ne sont que, sur un tableau noir, des traces de craie qu’on efface proprement, sans qu’il en reste rien… Oui, un monde comme ça… un monde tel que, fût-ce au fond le plus reculé de notre univers actuel, nul ne saurait, même en rêve, imaginer possible un pareil nid de sauvages ! ...174

Notons aussi le fait que Niki Jumpei considère la femme comme un insecte privé de liberté. En voyant la femme de cette manière, il la sort lui-même de la catégorie « humain » et ses jugements deviennent alors plus durs, plus froids.

Lorsque Niki découvrira pour la première fois la femme nue et couverte du sable qui ne cesse de pleuvoir dans le trou, il sera frappé de son immobilité cataleptique, identique à celle de ces insectes qui « font le mort », et plus tard encore, pourtant conscient peu à peu de la force têtue que cette femme représente, il n'hésitera pas, pour se rassurer, à la comparer à « un misérable bout d'insecte », la contemplant accroupie, prenant son modeste repas abrité du sable par un bout de plastique sur la tête.175

Plus le sujet se questionne à propos de la condition de la femme et plus il en vient à s’énerver, plus il la hait car il la tient responsable de son propre emprisonnement. Le fait de cibler sa colère sur elle a pour lui un effet cathartique, non pas dans le sens où il se sent mieux mais dans le sens où en faisant cela, il ne pense pas à sa propre condition et donc se complait dans son état.

Oui, un misérable bout d’insecte, voilà ce qu’elle est ! Et c’est cette existence-ci que… avant, maintenant, après… tout au long de sa vie, elle entend, sans répit, continuer de vivre ! … Vu de l’extérieur, qu’est-ce que ce trou ? Rien : un petit rond… disons, de la grandeur

174 Idem, p. 91

175 SIGANOS, André, Art. cit., p. 176-177

d’un front de chat. Mais, au fond de ce trou, si l’on s’y tient debout, alors viennent se refléter aux yeux le sable sans bornes et le ciel sans limites, rien que le sable, rien que le ciel…Oui, comme tout entière inscrite dans le cercle des yeux, oui, telle est, invariablement monotone, cette vie, cette existence ! ... Ce trou, ce là-dedans, où cette femme, à coup sûr, n’a pas même, en son âme, le souvenir, l’unique souvenir, d’un mot de compassion, d’un seul, vers elle jeté… et cela de toute la vie qu’elle a jusqu’ici traînée… de toute sa vie, peut-être ! … Oui,

d’un front de chat. Mais, au fond de ce trou, si l’on s’y tient debout, alors viennent se refléter aux yeux le sable sans bornes et le ciel sans limites, rien que le sable, rien que le ciel…Oui, comme tout entière inscrite dans le cercle des yeux, oui, telle est, invariablement monotone, cette vie, cette existence ! ... Ce trou, ce là-dedans, où cette femme, à coup sûr, n’a pas même, en son âme, le souvenir, l’unique souvenir, d’un mot de compassion, d’un seul, vers elle jeté… et cela de toute la vie qu’elle a jusqu’ici traînée… de toute sa vie, peut-être ! … Oui,