• Aucun résultat trouvé

a) Déconstruction et diminution

Dans la philosophie de l’absurde, le sujet est nu face au monde et face à lui-même, et cette nudité vient de la déconstruction, de la diminution qui s’opère sur lui en continu. Dans les deux œuvres, se retrouve ce pattern qui vient, soit en sous texte, soit grossièrement, influer sur l’évolution du sujet. Suivant un schéma presque biblique, le sujet absurde tombe, tel un ange déchu ou tel Adam de son monde stable mais factice vers le désert, lieu du mouvement, de l’instant et du changement, lieu de la mort et de la fin.

C’est le geste qui a rompu l’état de grâce et précipité l’homme hors de son paradis. L’Adam innocent, libre et heureux qu’il était, cède sa place à un Adam dépossédé, déchu, accusé, déclaré coupable et promis à la mort. Son chemin reproduit celui du premier homme : de l’innocence à la chute, de l’Eden à l’exil, de la nature à la culture, de la vie à la mort. La parenté avec le mythe est évidente, la perte de l’innocence coïncide avec la perte du bonheur et la promesse de mort.

Et jusqu’à la fin le regret du paradis perdu.122

Il perd sur son chemin des morceaux de lui-même, il se déshumanise, se réduit. Chez Albert Camus par exemple, le meurtre est le réel moment du basculement, ce meurtre dicté par le soleil est celui qui plonge le sujet au cœur de la tourmente ; Meursault prend fin, commence l’Etranger. Le personnage perd à ce moment toute empathie, il est entièrement dirigé et de ce fait incapable de remettre en question ce qu’il vient de faire, racontant d’ailleurs ses actes comme s’ils étaient totalement anodins.

Le personnage, Meursault, y raconte les événements sans recul, dans la quasi contemporanéité de leur surgissement mais tout autant qu’il se maintient à distance d’eux. Puis il commet un meurtre et ce crime conduit le lecteur à s’interroger sur l’absence d’affects d’un personnage animé comme un pantin et, par le biais d’une interrogation

122 VELAZQUEZ-BELLOT, Alice, Op. cit., p.24

sur l’identité d’un personnage « désaffecté », à questionner la place de tout homme dans le monde.123

Le meurtre, c’est le moment charnière, c’est l’instant où le sujet se voit dépossédé de son nom, de son passé, de son statut d’être humain. De plus, Meursault n’obtient son nom qu’après sa rencontre avec le directeur, laissant donc le début de l’œuvre orphelin de cette information. Ajoutons aussi le fait que le personnage n’est jamais directement nommé dans la deuxième partie de l’œuvre, si ce n’est une fois de sa propre bouche et de façon non personnelle : « Qu’importait que Marie donnât aujourd’hui sa bouche à un nouveau Meursault ? »124, laissant le sujet sans dénominateur propre après la scène du meurtre, appuyant sa transformation.

Depuis l’incipit de L’Etranger, l’instance locutrice est « je ».

Ce « je », sujet parlant, n’est pas encore nommé. Il faut attendre la séparation entre le directeur de l’asile et le « je » locuteur pour entendre de la bouche de l’administrateur, « je vous laisse Monsieur Meursault », (T.R.N., p.1129). C’est la première fois que « je » locuteur et donc narrateur de ce récit a un nom. Et encore, cette désignation est incomplète. Il s’agit du nom sans prénom, même si Marie Cardona ou Raymond Sintès a les deux. Ce nom qui a fait l’objet de tant de spéculations de « mer-soleil » à « meurt-sot » est lui-même tout un programme.125

Cette absence d’identité, on la retrouve dans de nombreuses œuvres associées au nouveau roman, et dans ces dernières comme chez Albert Camus, elles participent à la scission entre le personnage et son monde, puisque le sujet perd avec son nom, son âge et sa vie toute capacité à réagir logiquement aux événements.

Lorsqu’on étudie L’Étranger en littérature, on l’aborde le plus souvent sous l’angle de la « déconstruction du personnage », notion théorisée par Alain Robbe-Grillet dans l’essai Pour un nouveau roman (1963). L’Étranger ne propose en effet ni type humain, ni étude de caractère. exit le personnage balzacien doté d’un nom et d’un prénom,

123 MEGHAIZEROU, Miriem, Op. cit., p. 99

124 CAMUS, Albert, L’Etranger, Op. cit., p. 118

125 COULIBALY, Amara, « Le personnage dans l’œuvre romanesque d’Albert Camus : personnage affranchi ou personnage à thèse ? », Thèse de doctorat en Littérature française, sous la direction de PICKERING Robert et ZIGUI Koléa Paulin, Clermont-Ferrand, Université Blaise Pascal, Bouaké, Université de Bouaké, 2005, p. 53-54

soit de caractéristiques physiques, morales et sociales qui le font réagir de manière déterminée aux événements.126

Enfin, après son arrestation et lors de son interrogatoire, son identité semble être mise à mal par les institutions qui à la fois ne veulent rien savoir de Meursault et cherchent par la suite à connaître toutes les informations qui pourraient leur être utiles.

Tout de suite après mon arrestation, j’ai été interrogé plusieurs fois. Mais il s’agissait d’interrogatoires d’identité qui n’ont pas duré longtemps. La première fois au commissariat, mon affaire semblait n’intéresser personne. Huit jours après, le juge d’instruction, au contraire, m’a regardé avec curiosité. Mais pour commencer, il m’a seulement demandé mon nom et mon adresse, ma profession, la date et le lieu de ma naissance.127

Ajoutons aussi que le procès de Meursault, qui a lieu à cause du meurtre et donc des éléments du désert, participe lui aussi à une certaine forme de néantisation de Meursault, l’avocat opposé rabaissant constamment le personnage et le reste des personnes présentes l’effaçant complètement et agissant comme s’il n’était pas là, voire pas du tout concerné : « Oui, s’est-il écrié avec force, j’accuse cet homme d’avoir enterré sa mère avec un cœur de criminel. »128, « En quelque sorte, on avait l’air de traiter cette affaire en dehors de moi. Tout se déroulait sans mon intervention. Mon sort se réglait sans qu’on prenne mon avis. »129, « Moi, j’ai pensé que c’était m’écarter encore de l’affaire, me réduire à zéro et, en un certain sens, se substituer à moi »130.

Dans La Femme des sables, il en est plus ou moins de-même. Le personnage de Niki Jumpei n’acquiert réellement son nom que lors de l’enquête concernant sa disparition dans un document qui s’avère être la note de l’administration policière à propos de cette même disparition131, ajoutant le fait que lorsqu’il est nommé, il ne l’est que par rapport à sa propre négation, le laissant le reste du temps simplement être désigné par un « il » ou par le simple

126 MEGHAIZEROU, Miriem, Op. cit., p. 199

127 CAMUS, Albert, L’Etranger, Op. cit., p. 65

128 Idem, p. 97

129 Idem, p. 98

130 Idem, p. 103

131 Pour le document en question, voir ABE Kôbô, La Femme des sables, Shinchosha Publishing Co, Ltd., Tokyo, traduction de BONNEAU Georges, coll. « Le Livre de Poche », Hachette Livre, Paris, 2018, [1962], p. 106

nom « homme » à la limite de l’impersonnel : « En plein mois d’août un beau jour, il advient qu’un homme s’évanouit sans laisser de traces »132. Ce nom qu’il lui manque est un nom de la ville, un nom qu’il a perdu lorsqu’il l’a quitté pour aller malgré lui se faire emprisonner dans le désert.

L’absurde s’exprime aussi dans les deux œuvres à travers la manière dont les personnages sont diminués, agressés. Dans L’Etranger, la présence continue du soleil est vécue par le personnage comme une souffrance et ce dernier subit une perpétuelle torture : « Dans la rue, à cause de ma fatigue et aussi parce que nous n’avions pas ouvert les persiennes, le jour, déjà tout plein de soleil, m’a frappé comme une gifle. »133, « Nous avons marché longtemps sur la plage. Le soleil était maintenant écrasant. Il se brisait en morceaux sur le sable et sur la mer.

»134, « Une fois de plus, j’ai revu la plage rouge et j’ai senti sur mon front la brûlure du soleil »135. Tous les éléments participent à cette agression continuelle et ne laissent aucun moment de répit à Meursault.

Mais le plus souvent, son image dansait devant mes yeux, dans l’air enflammé. Le bruit des vagues était encore plus paresseux, plus étale qu’à midi. C’était le même soleil, la même lumière sur le même sable qui se prolongeait ici. Il y avait deux heures que la journée n’avançait plus, deux heures qu’elle avait jeté l’ancre dans un océan de métal bouillant.136

Ce traitement continu souligne fortement la hiérarchie qui existe dans le texte entre Meursault et le désert et montre combien le premier est inférieur au second, rabaissant une fois de plus le sujet et le condamnant à n’être qu’un homme.

Dans le roman de Kôbô Abe, Niki Jumpei est lui aussi diminué. Premièrement, il se trouve physiquement au fond d’un trou dans le désert, le plaçant donc littéralement plus bas que ce dernier : « Adroitement, se servant d’une pelle, elle emplissait de sable ce qui avait été un bidon à pétrole. Lui faisant face, la masse noire du mur de sable, qui, paraissant se pencher sur

132 Idem, p. 13

133 CAMUS, Albert, L’Etranger, Op. cit., p. 52

134 Idem, p. 60

135 Idem, p. 69

136 Idem, p. 62-63

eux, les dominait tous deux de sa hauteur immense. »137, « On lui passa une corde sous les aisselles, et comme on eût fait d’un colis on le redescendit au fond du trou. Nul ne disait mot, on eût juré que les gens se trouvaient là à une cérémonie de mise en terre »138. Sa position participe clairement à sa perception même de son environnement et c’est parce qu’il est plus bas que le désert qu’il le regarde d’en dessous, qu’il le voit obligatoirement comme plus grand, comme plus imposant.

Le soleil arrivait à la verticale du trou. Du sein du sable brûlant, l’homme voyait, semblables à une pellicule humide, des vagues d’air chaud naître, se dresser, s’élever. Et le mur de sable s’en grandissait encore, se métamorphosait à ses yeux, prenait visage de maître de sagesse, lui donnait cet avertissement que, pour ses faibles muscles et articulations, résister et lutter ne serait que non-sens… Le mur de sable, souverainement dressé ! ...139

Secondement, il voit, ou croit voir, du fond de son trou, les hommes du désert l’épier, ce qui participe chez lui au développement d’une crainte et d’une paranoïa : « « Mais alors…

ce voile, ce trouble que j’ai, de mes yeux, vu dans l’atmosphère ? Phénomène propre au champ visuel du trou ? Oui, peut-être… A moins que ce que j’ai pris pour de la brume n’ait été que le simple courant du sable emporté par le vent ? » »140. Enfin, il est comme Meursault persécuté par le soleil et par le sable qui, en continu le torturent et brisent au fur et à mesure de l’œuvre sa perception de sa propre condition d’être humain : « De voir, en un pareil trou, se couper en son beau milieu l’existence qui jusqu’à ce jour a été la tienne, peux-tu croire, en vérité, que tu puisses supporter ça ?... »141, « De ma propre main, et depuis longtemps, n’ai-je pas coupé en moi la source de mon propre souffle, la racine même de ma propre vie ?... »142. Dans le roman il s’insulte lui-même, s’en veut d’être si faible, d’être incapable de se libérer, se comparant à un animal enchaîné et de ce fait se diminuant sans même que le désert ait directement à le faire.

« Une bête enfermée, voilà ce que tu es ! Une bête qui, pensant

s’apercevoir, à la fin, que ce n’était là que l’entrée de la cage !... Ou bien, tiens ! un poisson rouge qui s’est tapé et tapé le nez au verre du bocal, et qui, pour la première fois, se rend compte que c’est là un mur infranchissable ! C’est ça, mon vieux, Et te voici à nouveau désarmé, à nouveau jeté à terre : vois-tu, ce sont les autres qui les ont en mains !... »143

Terminons en soulignant le fait que, la société que Niki Jumpei a malgré lui quitté, finit en définitive et du fait de la durée de sa disparition, par le déclarer mort, terminant de nier son existence et laissant pour seul sujet de l’œuvre, un homme au fond d’un trou dans un désert où rien n’a de sens : « Et c’est ainsi que, nul n’ayant saisi la véritable chaîne, les choses restant en l’état sept années ayant passé, - par application de l’article trente du Code civil, le décès fut, en fin de compte, enregistré »144.

143 Idem, p. 164-165

144 Idem, p. 16

b) Déshumanisation et métamorphose

Du fait que l’action du roman de Kôbô Abe se passe entièrement dans un désert, ce dernier resserre parfois plus son emprise sur le sujet qu’il ne le fait dans le roman d’Albert Camus. Ainsi, dans La Femme des sables, en plus de la déconstruction et de la diminution du sujet, il est possible de voir une déshumanisation couplée à une métamorphose insectiforme. Si l’auteur japonais a déjà été comparé à Franz Kafka, lui aussi maître incontesté de l’absurde, ce n’est en effet pas sans raison. Dans La Femme des sables, Niki Jumpei est un entomologiste, et sa déconstruction au fil de l’œuvre est accompagnée par une certaine métamorphose et un parallèle se tisse entre sa condition de chasseur au début du roman et celle de proie durant et à la fin de ce dernier. Comme la cicindèle qu’il recherche, Niki Jumpei finit par être absorbé par le sable et ce dernier lui fait perdre toute caractéristique humaine, il devient moins qu’un homme.

Au fond de ce trou, sans interruption envahi par le sable et qu’il faut vider sans cesse, sous peine d’être enseveli, on retrouve une des plus antiques inquiétudes de l’âme humaine, le mythe de Sisyphe. Cette chute dans le sable qui menace l’inoffensif et inattentif chasseur d’insectes, est la contrepartie du supplice que lui-même inflige aux innocentes bestioles qu’il capture.145

Le but du personnage et la raison qui le pousse à s’aventurer dans le désert est, grâce à la découverte d’un nouvel insecte, d’immortaliser son nom en étant associé à jamais à l’entrée encyclopédique officielle dudit insecte.

Que le hasard accorde seulement à l’entomologiste de rencontrer ne fût-ce qu’un seul insecte jusque-là inconnu : alors, à la suite d’un interminable nom scientifique latin, écrit en italiques, son nom à lui prend place dans le Grand Répertoire illustré de l’Univers des Insectes ; et, pour une semi-éternité, l’un et l’autre noms demeurerons là unis, là conservés.146

145 BRION, Marcel, Art. cit.

146 ABE, Kôbô, Op. cit., p. 20-21

Ce que cela signifie, c’est que la métamorphose trouve racine dès le début de l’œuvre puisque le personnage a personnellement l’intention de se lier pour l’éternité à un insecte, acceptant même humblement le fait que son nom suive simplement celui de sa découverte.

Ajoutons aussi le fait que sa transformation due au désert appartient au registre de l’absurde en ce qu’elle influe sur ses relations aux autres et au monde : « Niki Jumpei les collectionne, sa propre perception de ses rapports avec les autres en est conditionnée, sa vision du monde même, qui le prédispose à tomber dans un piège à insectes autant qu'à réagir peu à peu comme ces derniers »147. Le héros est en perdition et le sable avale un peu plus à chaque seconde toute forme d’identité humaine que le sujet possède.

[…] Abe prend toujours comme modèles des anti-héros qui vivent dans l’aliénation et l’isolement torturé. Ils ont tous des problèmes d’identité. Dans La Femme des sables, Jumpei, le jeune homme, est déclaré manquant par l’Office d’Etat-civil, après avoir été lié par les forces invisibles et terrifiantes de l’anonymat du sable.148

La dérive du personnage est inéluctable puisque tout ce qui le rattache à son identité comme ses liens sociaux, sa vision du monde et même sa perception de lui-même est lentement détruite et modifiée par le désert.

Aucun ordre moral, aucune foi dans l’homme ne peuvent arrêter la dérivation de ces héros dont le déchirement est triple : sentiment toujours croissant de leur propre aliénation, rapports verticaux brisés avec tout absolu d’ordre moral, relations horizontales interrompues entre le héros et la société dans laquelle il vit, entre l’homme et la femme qui s’aiment et forment un couple, entre le personnage central et la communauté locale. Ces relations font, à tous les niveaux, l’objet de failles qui semblent irréparables.149

De plus, cette condition appuie elle aussi sur l’impuissance du personnage et le fait se questionner à propos de sa réalité, qui dans le cas présent, est une fiction conçue spécialement pour représenter les vices et imperfections de ce même monde : « When this human form

147 SIGANOS, André, Art. cit., p. 176

148 ROSSET, Suzanne, Art. cit., p. 30

149 Idem, p. 30-31

gradually dissolves into something else, the victim helplessly confronts an overwhelming power before which everything is vulnerable. As a result assumptions about humanity itself are brought into question and a different kind of reality emerges »150. Cette transformation est dans l’œuvre de Kôbô Abe la représentation du changement de perception et de réaction du sujet face à sa propre personne. Le fait qu’elle entraine à son tour des changements comportementaux souligne assurément le lien qui existe entre le sentiment personnel et l’environnement, qu’il soit social ou physique : « In general, Abe's metamorphoses of man are the concretizations of the processes whereby man's inner self literally changes his outer form into a figure which is regarded as sub-human or a-human »151.

La transformation peut aussi être perçue comme « salvatrice » puisqu’elle permet au personnage de s’adapter au désert et si ce n’est d’y vivre, d’y survivre.

Pas aberrante, mon hypothèse, s’était-il dit. Et si, précisément, c’était cette faculté d’adaptation, si forte chez la mouche, qui faisait que, dans tel milieu défavorable où d’autres insectes ne peuvent vivre, là même, la mouche, quant à elle, pût subsister sans la moindre gêne ? Et pourquoi pas jusque dans un milieu où la mort éteint toute autre vie, jusque dans un désert, par exemple ?152

Il est d’ailleurs mentionné dans l’œuvre le fait que pour les « humains », le désert est un lieu de souffrance, de mort. Ce qui sous-entend le fait que, grâce à sa transformation et à sa déshumanisation, le sujet a pu s’adapter : « Sur les dunes, le village se présentait en couches superposées ; ou, si l’on veut, c’étaient les dunes qui, au-dessus du village, se présentaient superposées. A coup sûr, en tout cas, paysage irritant d’où nul calme n’émanait, nulle paix possible pour l’être humain »153.

150 YAMAMOTO, Fumiko, Art. cit., p.170 Nous traduisons : « Quand cette forme humaine se dissout dans quelque chose d’autre, la victime affronte impuissante un pouvoir dominant devant lequel tout est vulnérable. Comme résultats, les suppositions à propos de l’humanité elle-même sont remises en question et différentes formes de réalités émergent ».

151 Idem, p. 173 Nous traduisons : « En général, les métamorphoses de l’homme chez Abe sont la concrétisation du processus par lequel l’intérieur de l’homme change sa forme extérieure en une représentation qui est présentée comme sous-humaine ou non-humaine ».

152 Idem, p. 21

153 ABE, Kôbô, Op. cit., p. 20

A chacune de ses foulées, le sable, en tournant, se soulevait et coulait sur le dessus de ses chaussures. De place en place, des herbes de

A chacune de ses foulées, le sable, en tournant, se soulevait et coulait sur le dessus de ses chaussures. De place en place, des herbes de