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Comme nous l’avons précisé dans l’introduction, ce que nous entendons par désert dans cette étude est en réalité une addition de différents éléments appartenant à la thématique du désert. Cette précision est nécessaire puisque, si dans l’œuvre de Kôbô Abe parler de désert au sens propre du terme n’est pas une erreur du fait qu’il s’agisse littéralement d’un désert, dans l’œuvre d’Albert Camus il n’en est rien. Ce que nous entendons par désert, c’est le sentiment de désert, c’est l’addition des éléments et de leur ressenti. Ainsi, la plaine sèche, la plage, le sable, la roche, le soleil, la chaleur ou encore la soif et la sueur entrent dans cette définition et forme l’ombre d’un tout.

a) Les éléments du désert

Dans les deux romans, le désert va être présenté à travers les éléments qui le composent et le sentiment absurde va à travers lui se transmettre. De ce fait, pour comprendre le lien de transmission, il devient nécessaire de comprendre ce qu’est le paysage du désert dans la philosophie de l’absurde.

Commençons par définir ce qu’est le désert dans le texte où il se manifeste de la manière la plus évidente : La Femme des sables. Dans cette œuvre, il n’y a pas besoin de chercher très loin pour voir apparaître le désert en tant que tel. Le personnage arrive dès le début du roman dans ce dernier et n’en ressort jamais. Ce qui constitue le désert dans cette œuvre, c’est un mélange de sable, de chaleur, de soleil et de sueur et de soif. Dès le début de l’œuvre est mise en exergue la définition de l’élément principal, le sable et ce, afin de souligner son importance :

« SABLE. – Agrégat de fins fragments de roche. Contient parfois du minerai de fer magnétique et de l’oxyde naturel d’étain ; plus rarement des paillettes d’or. Diamètre : de 2 mm à 1/16e de mm »40. Cette définition est à la suite longuement commentée par Niki Jumpei et cette réflexion sur l’origine du sable constitue d’ailleurs le premier questionnement philosophique du personnage sur le sujet : « Toute la possible documentation, et de toute sorte, relative au sable, l’homme se mis à la parcourir ; et, à mesure qu’il poussait son enquête sur la nature profonde

40 ABE, Kôbô, Op. cit., p. 24

de l’élément dénommé Sable, le sujet avait fort piqué sa curiosité »41. Le sable à lui seul constitue dans l’œuvre l’ennemi désertique que se devra d’affronter le sujet et donc le véhicule premier de l’absurde. Ce sable, comme nous le verrons en détail par la suite, c’est celui de l’aliénation, de la mort mais aussi de la métamorphose et du renouveau. Le sable est montré dans le roman comme imbattable, comme le bras armé de la nature, comme une entité qui marche sans jamais s’arrêter.

Le vent souffle, les rivières coulent, la mer bat de ses vagues le rivage : et le sable est cet élément qui, en succession continue, prend naissance du profond de la terre, puis, de ce moment, semblable en toutes démarches à un être vivant, partout, sans épargner aucun lieu, va et va, tournant en rampant. Le sable jamais ne se repose. Tranquille et sûr de sa victoire, c’est toute la surface de la terre qu’il attaque et détruit.42

Dans sa simplicité réside sa toute puissance et rien ne peut sans être détruit se dresser face à lui. Le sable est dans l’œuvre une puissance quasi-divine qui équilibre le monde.

Un flux constant d’un huitième de millimètre : tout est là, tu ne le savais pas ? Un univers dont la condition est celle-là, et nulle autre.

Une existence en soi. Un monde, si tu préfères, où la beauté s’intègre à la mort. Une beauté de mort, c’est bien ça. Une harmonie qui s’établit entre l’énorme puissance de destruction que le sable porte en lui et la majestueuse grandeur des ruines dont il est cause par soi…43

Face aux créations de l’homme, telles que la maison au fond du trou, le sable est montré comme destructeur et rien, ni son ingéniosité, ni sa maîtrise des autres éléments tels que le bois ou l’acier, ne peut permettre au sujet de s’en protéger.

C’est bien une pièce, à coup sûr, mais sans lit. Et à la place du lit, c’est le sable qui s’étale en couche molle, le sable venu de derrière le mur quasi croulant. Malgré lui, l’homme frissonne, reste figé, frappé de stupeur. « Maison déjà à demi morte, se dit-il ; maison saisie par les

41 Idem, p. 23

42 Idem, p. 26

43 Idem, p. 235

tentacules du sable qui sans fin continue de couler ; maison aux viscères à demi déchirés par la morsure du sable… Du sable, de ce rien qui n’a, pour l’ordinaire, qu’un huitième de millimètre, et qui, hors son grain élémentaire, ne possède pas même de forme propre… De ce rien qui s’appelle sable, de ce sans-corps, et dont pourtant le pouvoir destructeur est tel que rien n’est capable de lui faire front, rien au monde… A moins que… qui sait ? … de ne pas avoir de forme ne soit précisément ici le privilège, l’expression la plus haute de la Force en soi ! …44

Si par nature le sable représente la mort et le néant puisque de lui rien spontanément ne naît, dans l’œuvre il est celui qui par son action permet la création d’un espace désertique dans lequel les différents protagonistes se développent, évoluent et se définissent, souvent qui plus est, par rapport à lui.

Le sable pourrait passer pour une définition concrète du stérile : c'est pourtant par lui, pour et contre lui que se définissent les principaux protagonistes, grâce à lui que se produit une apocalypse tout intérieure.

Cet élément naturel constitue en effet à lui seul un espace aussi éminemment métamorphique que le laissait entendre symboliquement l'omniprésence insectiforme.45

Dans le film La Femme des sables le sable est, comme dans le roman, mis en avant dès le début de l’œuvre. Dans ce qui pourrait s’apparenter à un plan séquence prenant la forme d’un dézoom (Voir Fig. 3 à Fig. 8), la caméra passe d’un grain de sable à l’entièreté d’une dune montrant symboliquement l’unité du désert malgré la multiplicité de ses composantes. Ce plan apparaît dans le film juste après une série d’images à caractère surréaliste et avant même le sujet, montrant par-là la domination du désert sur ce dernier.

44 Idem, p. 45

45 SIGANOS, André, « Abe Kôbô : L’écriture archaïque dans La femme des sables », in Littérature, n°36, 1997, p. 179

Cependant et comme nous l’avons dit plus tôt, d’autres éléments viennent compléter le portrait du désert. Dans l’œuvre, ces derniers sont avant tout subordonnés au sable et servent principalement à augmenter l’impact de ce dernier : « Le sable, cuit de soleil, lui roussissait les paumes. De son corps entier, la sueur jaillissait ; et comme, aussitôt, le sable s’y attachait, il ne pouvait plus même tenir les yeux ouverts »46.

Dans L’Etranger, ce que nous entendons par « désert » est bien plus multiple et est en réalité une totale addition d’éléments. Le premier d’entre eux et celui qui domine le roman est le soleil. Dans le roman, ce dernier est plusieurs et un à la fois, il est partout, et se présente presque sous la forme d’un dieu tutélaire. Du début à la fin de l’œuvre le soleil se dresse haut

dans le ciel et s’il change de visage en fonction du lieu dans lequel se trouve Meursault, il veille à tout instant sur le sujet et, si ce n’est guide, accompagne ce dernier du début à la fin du texte.

Chacune des rencontres de Meursault avec la mort, chaque pas vers l’absurde a lieu sous une lumière et une chaleur écrasantes. Le soleil est à la fois le décor, le protagoniste, le thème et le style de l’Etranger. Son rôle déborde évidement l’épisode central du meurtre. Le soleil les soleils ? Roland Barthes a distingué trois états, trois fonctions du soleil dans l’Etranger, selon qu’il s’agit de la scène de l’enterrement, du meurtre, du procès. Mais le récit insiste sur le fait que « le même soleil » pesait sur la campagne de Marengo et sur la plage de la banlieue d’Alger. La même sueur empoisse les fronts et brouille les regards dans la salle d’audience ; l’air y est aussi lourd et épais que sur la route et sur le sable. A la fin du réquisitoire du procureur, l’accusé, « étourdi de chaleur et d’étonnement », donne le soleil comme cause de son acte.47

Le soleil est dans l’œuvre présenté comme un élément supérieur, haut dans le ciel, dominant : « Le soleil était monté un peu plus dans le ciel : il commençait à chauffer mes pieds. »48, il est partout à tout instant et agresse Meursault continuellement : « Le ciel était déjà plein de soleil. Il commençait à peser sur la terre et la chaleur augmentait rapidement. Je ne sais pas pourquoi nous avons attendu assez longtemps avant de nous mettre en marche. J’avais chaud sous mes vêtements sombres »49. Ce dernier est dès le début de l’œuvre mis en avant et montré comme omniprésent, dès les premières pages Meursault ne peut lui échapper, soulignant bien entendu que le sujet a déjà perdu toute liberté, tout échappatoire. Dès les premières pages, plus rien ne peut protéger le personnage de L’Etranger de la force du soleil.

J’étais surpris de la rapidité avec laquelle le soleil montait dans le ciel. Je me suis aperçu qu’il y avait déjà longtemps que la campagne bourdonnait du chant des insectes et de crépitements d’herbes. La sueur coulait sur mes joues. Comme je n’avais pas de chapeau, je m’éventais avec mon mouchoir. L’employé des pompes funèbres m’a dit alors quelque chose que je n’ai pas entendu. En même temps, il s’essuyait le crâne avec un mouchoir qu’il tenait dans sa main gauche, la main droite soulevant le bord de sa casquette. Je lui ai dit : « Comment ? » Il a répété en montrant le ciel : « Ça tape. » J’ai dit : « Oui. »50

47 MAILHOT, Laurent, Op. cit., p. 183-184

48 CAMUS, Albert, L’Etranger, coll. « Folio plus classiques », Gallimard, Paris, 2013, [1942], p. 16

49 Idem, p. 18

50 Idem, p. 19-20

Le soleil est au début du roman un être négatif, de lui naît la chaleur, la soif, la désorientation, en bref, la destruction. Tout cela se retrouve rapidement dans l’œuvre et l’étourdissement du personnage de Meursault lors de l’enterrement de sa mère à cause de l’odeur de « la pulpe » du goudron éventré par la chaleur ou encore celle du cuir du chapeau du cocher frappé par les rayons de lumière n’est que la résultante de la capacité destructrice du soleil.

Autour de moi c’était toujours la même campagne lumineuse gorgée de soleil. L’éclat du ciel était insoutenable. A un moment donné, nous sommes passés sur une partie de la route qui avait été récemment refaite. Le soleil avait fait éclater le goudron. Les pieds y enfonçaient et laissaient ouverte sa pulpe brillante. Au-dessus de la voiture, le chapeau du cocher en cuir bouilli, semblait avoir été pétri dans cette boue noire. J’étais un peu perdu entre le ciel bleu et blanc et la monotonie de ces couleurs, noir gluant du goudron ouvert, noir terne des habits, noir laqué de la voiture. Tout cela, le soleil, l’odeur du cuir et de crottin de la voiture, celle du vernis et celle de l’encens, la fatigue d’une nuit d’insomnie, me troublait le regard et les idées.51

Ce soleil est comme le sable du roman japonais accompagné d’autres éléments du désert, qui lui sont subordonnés. Ces éléments ce sont la chaleur, « Il faisait très chaud. »52, « Il m’avait dit qu’il fallait l’enterrer très vite, parce que dans la plaine il faisait chaud, surtout dans ce pays. »53 , « Elle [l’infirmière] m’a dit : « Si on va doucement, on risque une insolation. Mais si on va trop vite, on est en transpiration et dans l’église on attrape un chaud et froid. » Elle avait raison. »54, « Nous sommes arrivés en nage chez céleste »55, « Le sable surchauffé me semblait rouge maintenant » 56 et la poussière : « J’étais noyé dans le bruit et la poussière. »57, « Nous étions hors de souffle, le camion sautait sur les pavés inégaux du quai, au milieu de la poussière et du soleil. »58. Tous ces éléments servent à faire planner sur le début du roman l’ombre d’un désert philosophique. Ils constituent son prolongement et sont la raison

de la chute de Meursault dans l’absurde, aveuglé par la soif et par la douleur de la morsure du soleil.

Il faut avoir éprouvé un soleil comme celui de l’Algérie à deux heures en été pour comprendre pourquoi Meursault ne renonce pas d’emblée à l’ombre du rocher et à la fraicheur de la source. Pressé, aveuglé, torturé par le soleil, tendu vers l’objet de son désir, il continue d’avancer.59

Dans le roman d’autres éléments viennent élargir la définition du désert, et il en est un particulièrement intéressant, celui de la pierre, de la roche : « Sans durée que millénaire, sans nuance vitale, sans l’ambivalence de la terre, la pierre est le cœur dur, le noyau du désert »60. Cet élément se retrouve dans l’œuvre à différents moments. Cet élément a un rôle ambivalent et est parfois source de désir comme lors de la scène de la source où le rocher offre une ombre salvatrice ou à l’inverse dans la deuxième moitié du roman ou sans être mentionné directement, il se retrouve dans les murs de la prison de Meursault.

59 VELAZQUEZ-BELLOT, Alice, Op. cit., p.23

60 MAILHOT, Laurent, Op. cit., p. 229 Pour plus d’information sur le sujet se référer au chapitre consacré dans l’œuvre ci-dessus.

b) Le paysage philosophique

Vient s’ajouter à toutes ces parties, certains symboles qui, au détour d’un moment, d’un instant, apportent avec eux le rappel de ce qui constitue l’absurde : la mort, la fin, et un potentiel renouveau : « Il était couvert de pierres jaunâtres et d’asphodèles tout blancs sur le bleu déjà dur du ciel »61. C’est cette addition, ce paysage meurtri par ce soleil tout puissant, cette sueur, cette soif et cette poussière qui dans le roman forme un « désert ». C’est cela qui, dans l’œuvre, sera le médiateur de l’absurde. Un paysage agréable, sitôt qu’il est frappé par le désert, devient un lieu de fin.

Je regardais la campagne autour de moi. A travers les lignes de cyprès qui menaient aux collines près du ciel, cette terre rousse et verte, ces maisons rares et bien dessinées, je comprenais maman. Le soir, dans ce pays, devait être comme un trêve mélancolique. Aujourd’hui, le soleil débordant qui faisait tressaillir le paysage le rendait inhumain et déprimant.62

Ce désert est donc dans les deux œuvres plus un paysage philosophique, métaphorique que réel, plus basé sur la symbolique que sur la texture, une forme d’agrégat composé dans le seul but de servir le propos philosophique : « Le désert comporte deux sens symboliques essentiels : c’est l’indifférenciation principielle, ou c’est l’étendu superficielle, stérile, sous laquelle doit être cherchée la Réalité »63. Dans La Femme des sables, il s’agit d’un lieu mystique.

Il est tout et son contraire, c’est un lieu complet et de ce fait le lieu parfait pour mettre en scène l’absurde sans que ce dernier soit pollué par la contingence du monde réel. C’est le lieu de l’aliénation, tant spatiale que temporelle. Par sa géographie floue, le désert rend sa lecture impossible et s’y déplacer devient un véritable calvaire. Une fois la piste perdue, le sujet égaré au cœur des dunes se rend compte qu’aucun de ses pas et ce, qu’importe la direction, ne le

61 CAMUS, Albert, L’Etranger, Op. cit., p. 54 L’asphodèle était considéré dans l’antiquité comme la plante de la mort. Porteuse parfois du symbole du renouveau elle reste avant tout affiliée à la corruption. Pour plus d’information sur la portée symbolique de cette plante voir la définition qui lui est associée dans CHEVALIER, Jean, GHEERBRANT, Alain, Dictionnaire des symboles : Mythes, rêves, coutumes, gestes, formes, figures, couleurs, nombres, coll. « Bouquin », Robert Laffont, Paris, 1997, [1969], p. 79-80

62 Idem, p. 19

63 CHEVALIER, Jean, GHEERBRANT, Alain, Op. cit., p. 349

ramènera vers une quelconque compréhension de son environnement et que tout déplacement se muera inévitablement en errance totale.

Le paysage dans lequel se passe l'action participe également d'une écriture archaïque, tant il associe les contraires, tant il ressemble non à un paysage fantastique, mais à ce que l'on pourrait appeler un

« paysage du tiers-inclus » : rapidement le héros s'aperçoit que la confusion étrange entre ce qui descend et ce qui monte (il gravit une forte pente en se dirigeant vers la mer), entre le temps des horloges et le temps perçu (le temps s'étire terriblement au point de bientôt s'arrêter lorsqu'il devra vivre dans un trou), préfigure d'autres confusions, entre le chaud et le froid, le sec et l'humide. A « l'échiquier des dunes » correspondra rapidement une réalité dans laquelle toute diagonale du fou se révélerait inane : déduire, trier, conclure, autant d'opérations de l'esprit que la seule présence du sable rendra vaine.64

Dans L’Etranger, ce désert est un lieu absurde dans lequel évolue Meursault du début de l’œuvre à la fin de celle-ci et ce, même s’il n’est pas activement présent partout. Dans ce roman « la prison, le cloître, la colonne, le rocher, la plage, l’arbre creux sont des avatars de l’île et du désert : tradition de jeûne et de pauvreté, de liberté spirituelle et de force, lieux conventionnels de l’exil et du royaume »65, ils apportent avec eux et à chacune de leurs apparitions une part de ce lieu métaphorique et philosophique qu’est le désert. Le soleil qui préside est le père, le supérieur, l’unique, il englobe le monde et est omniprésent, c’est un être vivant fantasmé, c’est le reflet de l’absurde du monde sur le ciel.

Au matin de sa course, dans le jardin originel, le soleil de Camus paraît plus animal que minéral, plus romanesque que mythique.

Il n’est pas encore vertical, perpendiculaire à l’homme et à la terre. […]

Le rival cosmique n’est pas encore en place, dans son isolement splendide.66

A travers les deux œuvres se déploie donc un désert mystique, lieu du passage du sujet, lieu de transition, un désert multiple et un, touché du doigt par la mort : « Il y avait bien, çà et là, de rares parcelles de vraie terre : mais, presque partout, toujours ce sol sablonneux,

64 SIGANOS, André, Art. cit., p. 175

65 MAILHOT, Laurent, Op. cit., p. 288

66 Idem, p. 28-29

blanchâtre, desséché »67. Ce désert est un désert nietzschéen vide de toute vie et le silence, l’âpreté et l’hostilité qui le composent font de lui le lieu parfait pour éprouver le corps et l’esprit du personnage, pour l’accueillir le temps de sa transformation. Le sujet se retrouve nu devant ses pensées et sans possibilités de fuir, le désert est à la fois une prison et un monde libre, une cage et son geôlier.

Mais à côté du désert chrétien suspect de refoulements impurs et

Mais à côté du désert chrétien suspect de refoulements impurs et