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Où ce qui a esté dit, tant du style, que de la faulse et damnable impiété des

Libertins, est quasi monstre au doigt en un certain cocq à l'asne de messire Antoine Pocque, Tun dès suppostz de

la secte. ')

Pource que les choses que i'ay cy dessus des-duictes tant des erreurs exécrables des Quintinistes que de l'astuce qu'ilz ont d'entortiller soubz parol-les desguisées le venin de leur meschante et per-nicieuse doctrine, se pourront beaucoup plus aisé-ment comprendre, quand on en verra quelque exem-ple: [page 189] ie me suis advisé, pour informer plus amplement les lecteurs, de insérer icy ie ne say quel brouillon2) de messire Antoine Pocque,

1) Dans la traduction ce chapitre potte la «uscription sui-vante: Quo omnia, quae tum de stilo tum de falsa ac dam-nanda impietate Libertinorum dicta sunt, quasi digito com-monstrantur ex libello Antonii Pocquii, huius seetae asseclae:

quo, ut aiunt, a gallo ad asinum subinde transsüit..

2) ambages.

Galvini opera. Vol. VII.

le petit prestrot dont i'ay parlé au commencement, adioustant quelques petites admonitions, pour ad-vertir les simples des choses dont possible ne se pour-royent adviser d'eux mesmes. l'appelle ce brouil-lon l) un cocq à, l'asne, pource que les propos qui y sont traictez, s'entretiennent2) aussi bien que crottes do chievres, comme chacun vorra. Or il est à noter que c'est comme une amorse, pour at-tirer les ignorans. Car il ne descouvre pas les grans mystères, qu'ilz n'ont accoustumé d'enta-mer s) sinon à ceux qui se sont ia rendus à eux, pour estre instruietz en leur eschole. C'est ce que i'ay diet du commencement, que comme les moines voulans appaster un povre simple novice, n'ont garde de luy reveler les secretz de l'ordre, mais luy mettent le plus beau de la ville *) audevant, ne luy proposant que choses belles et douces, ius-que à ce qu'ilz [page 190] Payent attrappé en leurs lacqs: aussi ces canailles du commencement se far-deront de quelque belle apparence pour donner quel-que goust de leur doctrine aux simples: et iamais ne descouvrent le pasté5) de leurs abominations, iusque à ce qu'ilz se tiennent asseurez d'un homme qui. est desia embabouiné pour consentir à leurs resveries. Ainsi, comme les povres novices, après s'estre liez en servitude perpétuelle par leur pro-fession, trouvent que les cloistres où ilz pensoyent avoir paradis terrestre,6) sont un vray enfer, et le succre7) leur est converty en fiel: les povres sim-ples gens pareillement ayans pensé de prime face, que ceste malheureuse secte fust comme la porte de paradis, sont précipitez en ruine, devant que s'estre apperceuz du mal. Pourtant, à fin que nul ne s'y abuse par faute d'advertissement,. escoutons un peu harenguer ce grand docteur messire An-toine Pocque, à leur façon accoustumée.8)

Dieu est louable, qu'en ces derniers iours il luy a pieu me donner à congnoistre [page 191] par son in-strument, la grande erreur oit, i'estoye, vous voulant reprendre et corriger:, là où il est escrit: Ils seront tous apprins de Dieu (Es. 54, 13; Iehan 6, 45).

1) tricas.

2) cohaereut.

3) aperire. . 4) quae pulcriorem kabent speciem.

5) sentinam.

6) coelestes delicias. • 7) mel.

8) Les éditions de 1547 et suiv. portent ici en marge ces mots: La belle harengue de messire Pocque. Celle de 1547 seule ajoute: et faut noter que ce qu'on trouvera, enclos de-dans ces marques [ ] est de sa doctrine. Les editions' françaises plus récentes impriment ces textes en italique. Gal-lasius met chaque fois en tête de la réfutation le mot: Cen-sura, qui fut ensuite conservé dans les éditions de Bèze, tant françaises que latines.

227 CONTRE LA SECTE 228 Notez que sa principalle sagesse est, de laisser

cheminer un chacun selon son sens, ne reprenant point les povres errans. Et par ainsi il faut que toute doctrine et admonition cesse entre les hom-mes. Qui est bien arrière de ce que diet S. Paul à tous fidèles: Yous enseignant et admonestant mutuellement l'un l'autre (Col. 3, 16). Item: Yous estes pleins de sagesse, pour vous admonester l'un l'autre (Rom. 15, 14). Item: Argue, admoneste, re-prens (2 Tim. 4, 2). Item ce que diet nostre Seig-neur: Si ton frère a failly, corrige le entre luy et toy (Matth. 18, 15).

Il s'ensuit:

Et cuiâoye entendre, et n'entens rien. Car Dieu est mon entendement, ma force et mon salut: mesme vous ') iuger et murmurer, voyant clair sur mon pro-chain, et rien sur moy, et tout ce est défendu. Car il a faict les nations du monde capables de salut.

Assavoirj2) si celuy [page 192] qui a Dieu pour son entendement n'entend rien? Car Dieu ne fe-xoit, par ce moyen, que nous aveugler: au lieu que

son office est de nous illuminer. Il est vray que l'homme fidèle ne pense rien entendre de soymesme.

Mais est-ce à dire qu'il doyve bouscher ses yeux pour ne rien voir, comme cest enragé le pretend?

Touchant de voir clair sur son prochain, en ne re-gardant point à soy, il est bien défendu. Mais nostre Seigneur ne nous interdit point, qu'en fai-sant l'un nous ne facions l'autre. Au reste, qu'on note diligemment la belle raison qu'il adiouste:

Toutes nations sont capables de salut. E n'est point donc licite de regarder sur son prochain. Mais ie conclus tout le- contraire. Car puis que nous som-mes ministres de Dieu, et ses cooperateurs pour édifier noz. prochains à salut, il nous convient tra-vailler apre& eux et non pas cesser.

Il s'ensuit:

Premier8) ie n'entendoye point, comment nous sommes créez de rien, et seront [page 193] remis nos corps comme, cendre • esteincte :4) mais l'esprit sera comme l'air clair,.et espars comme la nuée, non en-tendant aussi comme ie suis-de 'genre terrestre, c'est à dire, de celuy qui premier fut faict en ame.vivante:

1) L'édition de 1547 corrige: vous en vouloye; 1566:

mesme vouloye (atque adeo vos iudicabam).

2) Bans la première édition cette réponse de Calvin n'est pas distinguée du texte de Poque. .Dans la traduction de

Gal-lasius tlle ne commence qu'avec la phrase: Homo quidem fide-lis etc. Ce gui est conservé dans les éditions latines suivantes.

3) Primum.

4) esteincte, manque dans la traduction.

Dieu ne faict nulle chose sans cause, et comment nous sommes sortis du ventre de nostre mere la terre, où est toute douleur. Et pour ce disoit lob (5, 18): Qui faict la playe et la reguerit: et qui mené aux enfers, et en ramené : et qui délivre de six tribulations, et de la septiesme le mal ne touchera point.

le vous prie, quelle tenure y a il en ces pro-pos, non plus qu'aux resveries d'un homme, qui seroit en fièvre chaulde? Au reste il commence desia d'entrer en ceste belle philosophie que nous avons touchée: que l'esprit rentre en Dieu quand l'homme meurt: disant qu'il sera espars en la nuée.

Il s'ensuit:

Car c'a esté mon ame vivante qui cuidoit parler.

Mais graces à Dieu, par cest esprtf de renovation ie suis relevé de mort et revivifié avec [page 194] Christ, et les œuvres de la loy me sont passées, et suis ap-pelle avec les anges, et faict filz de Dieu, et héritier

d'immortalité, et membre de Christ, et noz corps tem-ples du sainct Esprit, et noz âmes les images et les

lieux secretz de la divinité. Et ceste horrible beste de serpent ') appelle le Diable, à laquelle estions obli-gez et serfz, et estoit impossible d'en estre délivrez de

nous mesmes. C'estoit donc orgueil ou avarice ou le monde, lequel fine desia par feu, comme ie diray plus à plain.

Maintenant il iecte les escrimes, dont parle S.

Iude (v. 16): c'est à dire les gros motz, qui ont apparence d'une spiritualité merveilleuse. Car qui ne diroit de prime face, que messire Antoine Poc-que fust un demy Ange, l'oyant parler d'un si haut style, comme s'il n'avoit plus nul sentiment que des choses celestes?2) Mais quand tout est diet,8) ce ne sont que vessies bien confies en apparence, et au reste pleines" de vent: sinon que soubz l'en-flure de ces escumes sont desia cachées [page 195]

beaucoup de leurs blasphemes. Car desia il-veut introduire ceste resurrection phantastique, dont i'ay parlé. Apres, combien qu'il nomme le Diable, tou-tesfois il denote que ce n'est que par imagination, exposant qu'il, n'entend sinon l'orgueil, ou l'ava-rice, ou le monde. Qui est leur cuider, dont i'ay traicté. Yoila donc que le Diable leur signifie.

Finablement tirant ce qui est diet de la consum-mation du monde par feu, à une sotte allégorie, il destruit tout cest article de nostre foy, lequel est tant bien exprimé en l'Escriture, et nous oste

l'es-1) de serpent, manque, dans la traduction.

2) Le traducteur a supprimé ce dernier membre de la ' phrase.

3) si bene perpendantur.

229 D E S L I B E R T I N S . 230 peranoe que nous avons de la renovation de

tou-tes oreatures.

Il s'ensuit:

Ainsi qu'il est escrit de la transfiguration là où estoit Moyse, Helie et Iesus Christ au millieu. Moyse estoit la loy ancienne, dure et importable. Iesus Christ la loy doulce, gratieuse et traictable. Helie es-toit le dernier, signifiant la fin du monde, comme il monstra à son partement en son chariot ardent, plein [page 196] de feu, appelle double esprit, et par lequel nous sommes consommez hors de ce monde terrestre.

Et pourtant, disoit Iesus Christ par sainct Iehan : le vois un nouveau ciel et une nouvelle terre. Cestoit h monde, lequel estoit desia fine: non pas en tous, comme il n'est à present. Le monde est fine pour ceux lesquels sont en Christ, et ne vivent plus selon la chair. Car la prudence de la chair est mort et pleine de mort.

Yoyez l'audaee de ce pendard, de n'avoir nulle honte de contrefaire le grand docteur, en racomp-tant dés fables du livre des quenouilles, ') pour expositions mystiques de l'Escriture. Yoila Iesus Christ qui se monstre en gloire au milieu de Moyse et d'Helie (Matth. 17, 3), c'est à dire de la loy et des prophètes, pour dénoter que Moyse et les pro-phètes luy ont rendu tesmoignage, et qu'il est le vray but, auquel toute leur doctrine se doit rap-porter: et est au milieu, comme au lieu le plus honorable, pour monstrer qu'il est le chef en la mai-son, 2) comme diet l'Apostre (Hebr. 3, 2. 5), [page 197]

et que les autres n'ont esté que serviteurs. Ce pour-ceau renversant de son groing ce beau mystère, à fin que Christ ne soit plus la fin de tout, colloque Helie au souverain degré et le fait la perfection de tout, n'attribuant autre chose à Iesus Christ, sinon qu'il nous meine iusque au milieu du chemin: qui est la doctrine de Mahomet. Apres en ce qu'il diet que le monde est desia fine, il desgorge encor plus apertement ce blaspheme, tant de leur per-fection qu'ilz imaginent, que de la resurrection telle qu'ilz la preschent. C'est qu'elle est ia faicte, en-tant que par phantasie ilz sont glorieux plus que les anges de paradis. E n ce qu'il fait le chariot de feu, auquel fut ravy Helie hors de ce monde, double esprit: premièrement c'est une falsification manifeste du texte, où il est seulement recité, que Helisée demanda a son maistre, d'avoir après luy l'Esprit de Dieu au double qu'il ne l'avoit eu, ad-ioustant que cela luy fut octroyé (2 Rois 2, 9). Se-condement, en ce mot [page 198] est cachée l'abomi-nation qu'ilz ont en leur secte, de se desguiser et

1) fabulas aniles ex libro ut aiunt coluum.

2) in domo Dei.

contrefaire, tant en parolles qu'en gestes et en œuvres, disant que c'est la perfection Chrestienne d'estre ainsi doubles, à fin qu'on ne les sache p a r où prendre, et qu'il n'y ait nulle teneure ne cer-titude en eux.

Il s'ensuit:

Car il est escrit: I'ay esté faict tout homme.

Puis qu'il a esté faict tout homme prendant nature humaine, et qu'il est mort: peut-ü encor mourir cybas?

Ce seroit grand erreur d'ainsi le croire. Car il est mort et ressuscité: et faut croire qu'il n'a laissé nuls de ses membres sans estre morts avec luy, et mesme ressuscites. Et par ce est il escrit, que nous sommes tous membres de Christ.

Où est-ce qu'est escrit ce qu'il allègue? C'est une faulseté manifeste. Car il ne se trouvera nulle telle sentence en l'escriture. Mais sur tout notons la consequence qu'il deduict de ceste faulse alle-gation. C'est que nous ne mourons ') [page 199]

plus: comme si nous ne différions en rien de I e -sus Christ. Il est vray, que si nous sommes mem-bres de Christ, quant à mener saincte vie, noua devons estre desia mortz et ressuscitez: renonceant, dis-ie, à nous mesmes, et vivant à Dieu. Mais est-ce dutout? Aucontraire toute l'escriture monstre que ce n'est qu'en partie. Est-ce aussi à dire que la mort naturelle soit abolie? Est-ce à dire qu'il n'y ait plus d'espérance de ressusciter? Mais au-contraire S. Paul diet que le dernier ennemy qui sera aboly au dernier iour2) sera la mort (1 Cor.

15, 26). H semble bien ad vis à ce venerable mes-sire Antoine,3) qu'il suffist pour approuver toutes ces sottises, de dire4) que nous sommes membres de Christ: mais il ne regarde point que Dieu es-pand de ses graces par mesure, nous distribuant à chacun sa portion en ce monde, selon la qualité d'un chacun membre, comme diet sainct Paul (1 Cor. 12, 7). Pourtant, comme Iesus Christ n'est pas encor du tout en nous: aussi il s'en faut beau-coup, que ses biens et dons y soyent [page 200] en-tièrement. Revenons donc à ce qui est escrit en un autre passage: Que chacun parviendra à la r e -surrection bienheureuse en son ordre (1 Cor. 15, 23).

Il s'ensuit:

Et mesme diet: supportes les infirmités l'un de Vautre. Car si nous sommes détracteurs, nous serons

1) mourrons 1611 (mori).

2) au dernier iour, est omis par le traducteur, d'après le texte.

3) venerabili sacrifico.

4) quod scriptum est.

15*

231 CONTRE L A S E C T E 232 encor avec le serpent appelle diable, accusant le fidèle,

pour cuider estre tousiours en leur orgueil. Mais Dieu eslevera les petis et humbles, et abaissera les grans et superbes. Parquoy ceux lesquels sont en Christ, ayans la sapience de foy, recongnoissent bien par tout les œuvres de Dieu, et ne s'esmerveillent de rien, faisans leur profit de tout, recongnoissant que tout est du vouloir et providence de Dieu.

Nostre Seigneur nous commande bien de sup-porter les infirmitez de noz frères (Rom. 15, 1):

mais non pas de les approuver : ains plustost veut que nous les corrigions comme vices. Or pour oster toutes reprehensions, ce meschànt diet: qu'il ne [page 201] nous faut estre semblables au diable, Enquoy? E n detratftant, diet-il. l e le confesse.

Mais n'y a il pas grand difference entre detracter de son prochain, et le reprendre de ses fautes, en intention de l'amender? Si nous calomnions donc faulsement nostre prochain, ou par cupidité de mesdire nous le blasmons: nous sommes imitateurs du diable. Quand nous reprenons les fautes que nous voyons, en simplicité de cueur, nous sommes imitateurs de Dieu. Or ce pendard se desborde encor plus: adioustant que c'est la sagesse de la foy, de iuger tout estre bon, comme oeuvre de Dieu. IL diet que nous ne devons nul blasmer.

H adiouste la raison, pource que rien ne peut estre mauvais. Yoila comment il absoult les meurtres, et larrecins, et paillardises: soubz ombre, qu'il ne faut point detracter. E t qui pis est, il faict cest outrage à Dieu, de luy imputer tous maléfices, pour les faire trouver bons.

Il s'ensuit:

Car il est escrit: Tout est net aux [page 202]

nets (Tite 1, 15). Et celuy qui est purifié par foy, est tout aggreable à Dieu. Mais qu'il se garde d'estre ruine à son frère infirme. Et pource est il escrit: Aymé ton prochain et te conioinct avec luy par foy, sans vouloir estre vengé. Car celuy qui voudra estre vengé, trouvera vengeance du Seigneur en gar-dant ses pèches. Pource est il diet: Pardonne à ton prochain lequel te nuit. Et quand tu prieras, tes pè-ches te seront pardonnes. Car l'home ne doit requérir en ire. Car comment demandera il guarison, s'il n'a point de miséricorde pour les hommes semblables, estant

encor en chair, n'ayant encor memoire des derniers iours, puis qu'il ne cesse d'estre ennemy, c'est à dire, diable, non ayant memoire du testament souverain, lequel monstre de s'abstenir de noise et contention, abo-lissant tout péché, et non regardant l'ignorance de son prochain? Car le Seigneur a diet: le frapperay et gueriray. le metteray à mort et vivifieray. Parquoy mettes tout vostre cueur en mes parolles, [page 203] et

soyes renouvelles en nouveauté de vostre sens, à fin de congnoistre la volunté de Dieu, ne rendant mal pour mal, mais vaincre le mal par bien. Car si tu aymes ton prochain, tu accompliras la loy. La dilec-tion de ton prochain ne faict point de mal. Car c'est la plenitude de la loy.

On voit icy de quelle impudence ilz confon-dent le bien avec le mal. S. Paul parlant des viandes diet qu'il n'y en a nulle immonde ny à re-ietter, d'autant qu'elles sont bonnes creatures de Dieu (1 Tim. 4, 4). Ce pouacre *) applique ceste sentence pour faire trouver les larrecins, paillar-dises et meurtres, choses nettes et sainctes. Ce qui s'ensuit est un amas confus de sentences imperti-nentes. 2) Mais tant y a qu'il y a de la malice cachée dessoubz, entant qu'en disant qu'il faut par-donner les fautes, il entend qu'on les doit flatter:

et confond le mot de vengeance avec reprehension, pour conclurre qu'il n'est point licite, de nul con-damner en son mal, pource que nous devons par-donner [page 204] à ceux qui nous ont offensez.

Voyre, mais le pardon que nous devons faire, se réfère à charité. Ce pendant nous ne usurpons point l'authorité de Dieu, pour dire que le mal soit bien. Nous voyons donc comment ces chiens font- servir la saincte parolle de nostre Seigneur à leurs blasphemes.

Il s'ensuit:

Voila pourquoy il estoit escript, qu'il viendroit un qui délivrer oit l'infirmité delacob, disant: ils au-ront de moy ce testament souverain, quand i'auray osté leurs pèches (1er. 31, 33). Car il est escrit, que Dieu a enclos tous hommes3) en infidélité, pour faire à tous miséricorde (Rom. 11, 32). Car ses iugementz sont incompréhensibles. Car de luy, et en luy, et par luy sont faictes toutes choses (Rom. 11, 36). Moyse*

diet (Exod. 33, 19), ie feray miséricorde là où ie feray miséricorde. Pourtant le Seigneur faict miséri-corde là où il luy plaist, et endurcit là où il luy plaist.

Puis Iesus diet: sans moy vous ne poves rien faire (Iehan 15, 5). Et nul ne peut venir si ne luy est donné de mon Père (Iehan 6, 44). N'est pas la vé-rité [page 205] infallible qui l'a ainsi diet? Vou-lons nous donc aller contredire à sa parotte? N'est il point escrit, que Dieu congnoissoit avant qu'il nous creast iamais, si nous serions mauvais ou bons? et

Puis Iesus diet: sans moy vous ne poves rien faire (Iehan 15, 5). Et nul ne peut venir si ne luy est donné de mon Père (Iehan 6, 44). N'est pas la vé-rité [page 205] infallible qui l'a ainsi diet? Vou-lons nous donc aller contredire à sa parotte? N'est il point escrit, que Dieu congnoissoit avant qu'il nous creast iamais, si nous serions mauvais ou bons? et