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135 BRIEVE INSTRUCTION 136 pas que les hommes ne penseront rien apres leur

DE LA SECTE COMMUNE

135 BRIEVE INSTRUCTION 136 pas que les hommes ne penseront rien apres leur

mort: mais il entend que toutes leurs deliberations viendront à néant. Ilz amènent un autre passage quasi semblable. Il s'est souvenu qu'ilz sont chair, esprit qui va et ne retourne point (Ps. 78, 39). Or ie confesse qu'icy le nom d'esprit signifie vent ou souffle: mais ie nie que cela leur serve de rien pour confirmation de leur erreur. Car par ceste façon de parler, le Prophète a voulu exprimer la fragilité de nostre condition, et la brièveté de la vie humaine. Il est diet en l'histoire de l o b , que l'homme est comme une fleur sortant de terre qui fletrist incontinent, et comme l'ombre qui s'eva-nouyt (lob 14, 2.) Esaie commande à tous pre-scheurs de crier que toute chair n'est que foin (Es.

40, 6). Si les Anabaptistes concluent de cela que l'ame se fletrist, ilz verront plus clair que sainct Pierre, qui prouve que les âmes des fidèles sont immortelles (1 Pierre 1, 23): d'autant que le P r o -phète adiouste consequemment que la parolle de Dieu demeure à iamais. Il y a une semblable

rai-son en ce qui est diet en un autre Pseaume:

•Comme un père a pitié de ses enfans, aussi le Seigneur a eu pitié de ses serviteurs: car il cong-noist de quoy nous sommes faietz. H s'est sou-venu que nous sommes [page 178] pouldre: que noz iours sont comme herbe, dont la fleur desseiche in-continent, que l'esprit passe en nous et n'y arreste point, et ne congnoist plus son lieu (Ps. 103, 13 s.).

E n toutes ces sentences, notons que l'homme est ad-monnesté de sa fragilité,, principallement quand Dieu retire sa main et sa vertu de luy: afin qu'il cong-noisse qu'il n'est rien, et moins que rien : sinon en-tant que Dieu le soubstient et le conserve par sa grace. - E t de faict, quand nous disons que les âmes sont immortelles, nous ne prétendons par cela de rien deroguer au tiltre de Dieu, lequel sainct Paul diet estre.seul immortel (1 Tim. 6, 16). Plustost nous estimons, que c'est un blaspheme que d'attri-buer immortalité à l'ame, comme si elle subsistoit de sa propre vertu. Mais cependant il- nous con-vient do considérer quelle propriété et nature Dieu a donnée aux âmes: c'est de subsister, par sa main pour estre en beatitude immortelle, ou en male-diction.

Mais ilz pensent avoir un bien fort baston en ce qui est diet en un autre Pseaume : Feras-tu mi-racle, pour faire ressusciter les mortz afin qu'ilz te louent? Quelcun racomptera-il ta miséricorde au sepulchre? ou ta iustice en la terre d'oubliance (Ps. 88, 11 ss.)? Item: Les mortz ne te loueront point, Seigneur, [page 179] ny tous ceux qui de-scendent au sepulchre. Mais nous qui vivons, bé-nirons Dieu (Ps. 115, 17). Item: Quel profit y aura-il en mon sang, quand ie seray descendu en pourriture? la pouldre te louera-elle, ou si elle

an-noncera ta vérité (Ps. 30, 10)? Item, ce que diet Ezechias en son cantique : Le sepulchre ne te louera point, et la mort ne te donnera point gloire.

Ceux qui descendent en bas n'attendront point ta vérité. L e vivant, le vivant sera celuy qui te con-fessera. Le pero racomptera au filz ta vérité (Es.

38, 18 ss.). Pour solution il y a deux choses à noter: l'une est que par la mort il ne faut point entendre simplement la mort commune, par la-quelle il nous faut tous passer, mais une mort qui soit punition expresse, et signe do l'ire de Dieu: et qui emporte une reiection des hommes, pour lès perdre dutout. L a seconde, quand il est diet: les mortz ne te loueront point: il est parlé de la louange de Dieu qui se racompte entre les hom-mes qui ont senty sa grace. Quant au premier, il est vray que le mot d'enfer signifie souvent se-pulchre, comme aussi nous l'avons translaté. Mais ceux qui sont exercez en l'escriture, ne sont pas ignorans que, par les vocables de mort et de se-pulchre, ce que i'ay diet est signifié, et principal-lement aux Pseaumes. Ceux donc que Dieu [page 180] a reiectez, et qu'il poursuit de son ire, non seulement quant au corps, mais plustost quant à l'ame, sont appeliez mortz: et la destresse qu'ilz sentent, est appellee sepulchre. Comme quand il est diet: Que la mort vienne sur eux, et qu'ilz de-scendent tous vifz au sepulchre (Ps. 55, 16). Item:

Seigneur Dieu, si tu cesses de me secourir, ie se-ray semblable à ceux qu'on devalle au tombeau (Ps. 28, 1 ). Item : Seigneur, tu as -retiré mon ame du sepulchre et m'as délivré de ceux qu'on devalle au tombeau (Ps. 30, 4). Item: Que les pécheurs soyent iectez au sepulchre, tous peuples qui ou-blient Dieu (Ps. 9, 18). Item: Si Dieu ne m'eust aidé, mon ame eust habité au sepulchre (Ps. 94, 17).

Item: Noz oz ont esté dissipez près du sepulchre (Ps. 141, 7). Item: Il m'a colloque en lieu obscur, comme les mortz (Ps. 143, 3). Comme au contraire il est diet, que ceux que Dieu traicte en sa mercy, vivent. L e Seigneur, diet David, en un autre lieu, a ordonné en son peuple benediction et vie éter-nellement (Ps. 133, 3). Item: délivrant leurs âmes de mort et les nourrissant en famine (Ps. 33, 19).

Item: Dieu t'arrachera de ton tabernacle, et ta ra-cine de la terre des vivans (Ps. 52, 7). Item: le

" plairay au Seigneur en la terre des vivans (Ps.

116, 0). Mais il y a un passage entre les autres,' qui exprime si bien tous les deux, qu'il nous suf-fira pour tous. L'homme payera-il la rançon [page 181] de son ame, pour vivre sans fin? Ne verra-il point la mort, veu que les sages meurent? Folz et sages, dy-ie, meurent ensemble: on les arrenge au sepulchre, comme moutons, et la mort les dé-vore. Mais les iustes domineront sur eux au ma-tin: leur force périra au sepulchre, et leur gloire

137 CONTRE L E S . faudra, et le Seigneur retirera mon ame de la puis-sance du sepulchre (Ps. 49, 9 ss.). L a somme de ce pseaume est, que ceux qui se confient en leur richesses ou vertu, mourront tous, tant le povre que le riche, tant le fol que le sage: mais celuy qui espère en Dieu sera délivré du sepulchre. Ces choses observées, nous avons une solution à tous les passages qu'allèguent les Anabaptistes. Il est là monstre, que les sainctz estans estonnez de l'ap-préhension de la mort, prient à Dieu qu'il les en retire. Pourquoy est-ce qu'ilz ont une telle hor-reur? Regardons tous les exemples des fidèles:

nous ne lisons point qu'ilz ayent faict de grandes complainctes, ne lamentations, quand est venu l) à mourir: mais se sont submis à là bonne volunté de Dieu en patience, ie dy mesme David et Eze-chias. Pourquoy est-ce donc qu'ilz ont usé de tel-les querimonies en ces passages prealleguez, sinon qu'en la mort, ilz ont conceu l'ire et la sévérité de Dieu, laquelle les a estonnez, [page 182] et non sans cause? Or, il n'y a nulle difficulté, que l'homme qui sent la rigueur de Dieu et est persécuté de sa vengeance, ne le peut pas louer, d'autant que nous ne luy pouvons point rendre action de graces, si-non en sentant sa bonté. Secondement quand il est diet en ces passages, que les mortz ne loueront point Dieu, ce n'est pas à dire qu'ilz ne le loue-ront point en leur cueur, mais qu'ilz ne racompte-ront point aux autres ses louanges. Ce qu'empor-tent aussi les motz qui sont là mis. Car narrer et annoncer, et racompter à ses enfans, signifie de célébrer de bouche les benefices de Dieu, afin que le monde les entende.

Ilz produisent encore deux autres versets des Pseaumes. L'un est: l e loueray le Seigneur en ma vie. l e chanteray à mon Dieu pendant que ie suis (Ps. 104, 33). Item: Retire toy de moy, que ie reprenne courage, iusques à tant que ie m'en aille, et que ie ne soye plus (Ps. 39, 14). Au lieu du premier passage, ie leur en rendray. cinq, pour leur prouver le contraire de ce qu'ilz prétendent:

Seigneur Dieu, ie te confesseray éternellement (Ps.

30, 13). Item: l e beniray le Seigneur en tout temps: sa louange sera tousiours en ma bouche (Ps. 34, 2). Item: Derechef ie te loueray éternel-lement, de ce que tu as faict (Ps. 52, 11). Item:

le loueray ton nom à iamais et au siècle [page 183]

des siècles (Ps. 145, 1). Item: le chanteray Pseau-mes à ton nom éternellement, et au siècle des sie-, clés (Ps. 61, 9). David ne diet pas qu'il louera le Seigneur seulement durant la vie présente : mais il promet de faire cela sans fin. Que veut-il donc dire en l'autre passage, replicquera quelcun,

pro-1) ilz sont venus 1611.

• 138 mettant louer le Seigneur pendant qu'il vivra (Ps.

104, 33)? le respons que cela n'exclud point les louanges que rendent les sainctz après leur mort, d'autant que la façon qu'ilz ont de louer Dieu, est diverse de la nostre. Quant au second passage (Ps. 39, 14), ce sont les parolles d'un homme pressé d'angoisse de conscience, lequel demande à Dieu, que s'il a mérité d'estre abismé, qu'il le soit pour une foys, comme nous avons un semblable exemple en lob, quand il diet à Dieu: Laisse moy, que ie pleure un petit ma douleur, et puis que ie m'en aille en la region de ténèbres, où il n'y a que con-fusion et horreur éternel (lob 10, 20). Cela ne faict rien à propos, pour dire que les âmes pren-nent fin.

Il y a encore quelques autres passages en l'his-toire de lob, qu'ilz destournent à leurs propoz, les-quelz ie toucheray en brief, selon qu'ilz me vien-dront en memoire. Le premier est: Pourquoy ne suis-ie mort en la matrice, ou pourquoy ne suis-ie pery en [page 184] sortant du ventre de ma mere?

Car maintenant ie dormirois en silence et repose-rois en mon somne, ou ie seroys comme un enfant avorté, et comme ceux qui estans conceuz ne sont point venuz à perfection de vie. l e seroys au lieu où les grans et petis se reposent (lob 3, 11 ss.).

Mais si ie leur amené au contraire le quatorziesme chapitre d'Esaie, où il descrit les mortz venans au devant du Roy de Babylonne, pour se mocquer de luy (Es. 14, 9 ss.), qu'est-ce qu'ilz me respondront?

Mais ie laisse cela, me contentant de la simple ex-position de la sentence de lob, qui est telle. C'est que luy estant pressé iusques au bout, et quasi dé-faillant dessoubz le faix, ne regarde que sa misère présente. Pour ceste cause il la faict plus grande que toutes les autres, mais quasi seule: il n'a donc point en horreur la mort, mais plustost l'appete, comme si elle estoit fin de tout malheur, ne regar-dant point ce qui s'ensuivra après. C'est la façon de ceux qui sont préoccupez de grand' angoisse ou douleur. Car si aux grandes chaleurs d'esté nous desirons une bonne gelée, et derechef en y ver, ayant oublié combien la chaleur est fâcheuse, desi-rons qu'il face chaut: ce n'est point merveille si une passion vehemente nous poulse à un tel désir.

Regardons maintenant, que [page 185] peut faire l'homme qui est persécuté de la main de Dieu, as-savoir, s'il ne doit point estre bien transporté, en sorte qu'il oublie tout le reste, à cause de sa dou-leur. Il y a une mesme raison en plusieurs autres sentences qu'il diet apres, comme sont celles qui s'ensuyvent. Qu'il te souvienne, Seigneur, que ma vie n'est que vent et que mon œil ne retournera point pour voir son bien (lob 7, 7). Item: Il ne me reste plus que le sepulchre (lob 17, 1). Item: Tout ce qui m'appartient descendra au profond de la

139 B R I E T E INSTRUCTION 140 fosse (ibid. v. 16): et d'autres semblables. Car nous

voyons là que lob estant préoccupé de. la destresse qu'il sent de ce que Dieu le poursuit en son ire, n'a devant les yeux que confusion, et ne prend la mort que comme un abolissement de . toute sa vie, ne regardant point à ce qui s'ensuit après, comme diet a esté. De vouloir par cela conclurre, que l'ame de l'homme périt avec le corps, non seule-ment c'est une bestise trop lourde, mais aussi une impudence. Pourtant en cecy, et en tout le reste, ie pense avoir si évidemment reprouvé tout ce que les Anabaptistes prétendent, pour donner couleur à leur mescliante opinion, que ie puis bien mettre fin à ce propos.

I'ay ') protesté du commencement, et non sans cause,2) que mon intention n'estoit pas [page 186]

de déduire de poinct en poinct toutes les opinions que tiennent les Anabaptistes. Car ce seroit entrer en une forest,3) laquelle n'auroit nulle issue. E t aussi il n'est ia besoing et mesme ce seroit une entreprinse plus curieuse qu'utile, de ramasser tou-tes les phantasies absurdes que chacune folle tou-teste d'entre eux a imaginé. Il m'a donc suffit de traic-ter en brief le plus fidèlement que i'ay peu, les ar-ticles que- tiennent communément ceux qui sont de sens le plus rassis, ou bien moins ecervelez en toute la secte. 4) Car touchant de ceux qui se nomment Libertins, lesquelz sont dutout forcenez et hors du sens, ie les reserve à un autre traicté.5) Mainte-nant pour conclusion, ie prie tous lecteurs Chres-tiens, d'examiner le tout à l'escriture, comme c'est la vraye touche pour esprouver toute doctrine. l e ne doute pas, que quiconque se laissera mener par

"la vérité de Dieu, et se voudra soubmettre à rai-son, ne trouve amplement dequoy se contenter, quant aux articles que i'ay icy deduict. Davantage, ie me suis efforcé le plus que i'ay peu, de m'accom-moder à la rudesse des petis, pour lesquelz prin-cipallement ie travailloye. Ainsi les Anabaptistes ne pourront pas caviller, comme ilz out de cous-tumo, que ie les aye voulu gaigner 6) par [page 187]

subtilité, ou les opprimer par artifice d'éloquence humaine: veu que i'ay tenu une façon autant po-pulaire et simple qu'on la sauroit souhaiter. Mais il est bon que i'advertisse tous bons fidèles de leur malice. Pource qu'ilz ne peuvent faire trouver leur cause bonne, sinon en- tout brouillant, tellement que toute leur doctrine soit un meslinge confus,

1) C'est ici que reprend la traduction de Gallasius. . 2) et non sans cause, mangue dans la traduction.

3) sylvam immensam.

4) qui minus temulenti sunt cerebri aut saltern non omnino

vertiginosi. . 5) sequenti libro tractare institui.

6) vincere.

comme un corps où il n'y auroit ne teste, ne bras, ne piedz, ilz usent souvent de manières de parler lourdes et sauvaiges, ') et de propos délibéré saul-tant à chacune foys du cocq à l'asne,2) entrela-ceant divers propoz, amertent passages de l'escri-ture couppez ou rompus: et se plaisent en cela, se faisant à croire qu'il y a beaucoup plus de maiesté à parler ainsi brutivement,s) que de bien digérer son cas par ordre. Or pour les rendre bien con-fus, il n'y a meilleur moyen, que d'exposer et dé-duire les matières distinctement et par certain ordre démener un poinct après l'autre: bien poiser.et re-garder de près les sentences de l'escriture, pour en tirer le vray sens et naturel, user d'une simplicité et rondeur do parolle, qui ne soit point eslongnée du language commun. Quand on faict cela, ilz cryent qu'on les veut décevoir et circonvenir par astuce humaine, et par sophisterie. Comme [page 188]

si c'estoit la coustume ou intention des sophistes, que d'esclaircir les choses enveloppées. Quant à moy, ie confesse, qu'en tant qu'en moy est, ie m'es-tudie à disposer par ordre ce que ie dy, afin d'en donner plus claire et facile intelligence. Si les Anabaptistes ne peuvent porter cela, ie ne saurois que dire, si non que celuy qui faict mal, hayt la clarté (Iehan 3, 20).

Or pour 'donner quelque couleur davantage à leur doctrine, ilz ont faict imprimer, avec leur re-solution , l'histoire de la mort de ie ne say quel Michel, leur complice, et adherent à leur secte.

E t de faict, ils ont accoustumé de faire un grand bouclier, de ce que plusieurs sont mortz pour avoir maintenu leurs opinions, sans s'en vouloir retracter:

encor que par ce moyen ilz peussent eschapper la mort, et racheter leur vie. E t de faict, c'est un -tesmoignage de belle apparence, pour authoriser

une doctrine, quand un homme constamment et sans aucune difficulté abandonne sa vie pour la confirmation d'icelle. Comme quand on nous pro-pose ce qu'ont enduré les Prophètes et Apostres et autres Martyrs, pour maintenir la vérité de Dieu:

nous sommes d'autant plus fortifiez, pour adherer à la foy que nous tenons, laquelle ilz ont sceellée [page 189] par leur sang. "le confesse donc que nous ne devons pas villipender la mort dos servi-teurs de Dieu, veu qu'elle est précieuse devant sa face (Ps. 116, 15): et que leur constance et fermeté n'est pas une petite aide, pour subvenir à nostre

•infirmité. Mais pource que nous pourrions estre tous les coups deceuz en cela si nous ne passions outre: il est question de revenir au fondement,

1) absurdis et peregrinis.

2) dedita opera a legione, quod aiunt, ad culinam subinde transsiliunt.

3) si balbutiant et confuse loquantur.

141 CONTRE L E S ANABAPTISTES. • 112 sans lequel nous ne saurions assoir iugement seur,

ny certain en eest endroit. Il est certain que la mort d'un homme, quel qu'il soit, n'est iamais si précieuse, qu'elle puisse ne doyve en rien preiu-dicier à la vérité do Dieu: ou quelle soit vaillable pour approuver doctrine erronée et perverse. Te-nons nous donc à cela, que comme une bonne doc-trine et saine, estant fondée en raison, prend sa confirmation puis après de la mort de ses tes-moings et confesseurs, par laquelle elle est main-tenue: ainsi tous les nommes de la terre en mou-rant ne pourront pas approuver le mensonge. E t mesme c'est ce qui discerne les Martyrs de Dieu, de ceux du Diable, que de mourir pour iuste cause.

Pourtant tout ainsi que c'est une constance louable,

que de souffrir la mort, si mestier est, pour le tes-moignage de la vérité: aussi c'est obstination en-ragée que de souffrir pour mauvaise [page 190] que-relle. Tellement que celuy qui en souffre le plus, est d'autant plus à vitupérer. Tant s'en faut que soubz ombre de cela nous devions nous laisser transporter, nous privant de tout iugement et con-sideration. S'il est question d'avoir certitude de la vérité de Dieu, que nous preschons, nous l'avons plus que suffisante en la mort de nostre Seigneur Iesus, de tous les Prophètes, Apostres et Martyrs, tant de l'Eglise primitive que du temps present.

Touchant de ce qui est repugnant à icelle, il a beau estre seellé de son sang, ou de cire: iamais ne laissera d'estre mensonge.

F I N.

C O N T R E

LA SECTE PHANTASTIQUE ET FURIEUSE