• Aucun résultat trouvé

Les entretiens semi-directifs 1. Les informatrices et les informateurs

Les quatorze entretiens semi-directifs se sont déroulés entre le 17/11/2016 et le 13/01/2017 et ont donc fait suite à la fois à la période de préparation du projet (et donc de la majorité des Groupes de réflexion) et à la phase de collecte des témoignages pour le projet de L’Encyclopédie. Les informatrices et les informateurs de cette recherche ont ainsi tous été « acteurs » (actifs) du projet avant les entretiens : soit par le biais de leur participation bénévole aux Groupes de réflexion, soit par leur participation en tant qu’auteur·e·s de lettres dans le projet, soit en tant que représentant institutionnel participant au projet et au Groupe

de réflexion. Par notre participation à l’ensemble des Groupes de réflexion, par notre rôle de

« personne contact » à Rennes et notre présence à de nombreux évènements liés au projet, nous avons ainsi rencontré plusieurs fois chaque informateur et informatrice de notre thèse avant l’entretien semi-directif, facilitant ainsi notre démarche scientifique.

En dehors de l’enquêteur, toutes les personnes intervenant lors des entretiens et

toutes les personnes citées bénéficient d’un nom d’emprunt72. Pour faciliter la lecture des

entretiens, un encodage a été choisi pour différencier les intervenants. L’enquêteur bénéficie de l’encodage <enqTV> (TV représentant les initiales de l’enquêteur), les informatrices et 72 Ces noms d’emprunt ont été générés aléatoirement à partir du site internet :

informateurs de l’encodage <itwXX> (représentant l’interviewé.e et ses initiales d’emprunt) et les personnes pouvant parfois interagir pendant l’entretien <tiersXX> (représentant les tiers-personnes et leurs initiales d’emprunt). Voici un bref aperçu du profil des personnes participantes à l’enquête, dans l’ordre des entretiens et avec leur nom d’emprunt :

Esmeraude Coudert (nom de transcription <itwEC>) : membre du Groupe de réflexion.

Laure Panetier (nom de transcription <itwLP>) : auteure de lettre dans L’Encyclopédie.

Roxanne Sauvé (nom de transcription <itwRS>) : membre du Groupe de réflexion.

Yonatan Marseau (nom de transcription <itwYM>) : membre du Groupe de réflexion.

➔ Matilde Alves (nom de transcription <itwMA>) : auteure de lettre dans

L’Encyclopédie.

André Rocha (nom de transcription <itwAR>) : auteur de lettre dans L’Encyclopédie.

Véronique Laforest (nom de transcription <itwVL>) : membre du Groupe de réflexion.

Ambra Pelland (nom de transcription <itwAP>) : membre du Groupe de réflexion.

➔ Diana Ornelas (nom de transcription <itwDO>) : auteure de lettre dans

L’Encyclopédie.

Christophe Riel (nom de transcription <itwCR>) : membre du Groupe de réflexion.Olivier Potvin (nom de transcription <itwOP>) : auteur de lettre dans L’Encyclopédie.

Nicole Bordeleau (nom de transcription <itwNB>) : membre du Groupe de réflexion.

Robert Varga (nom de transcription <itwRV>) : auteur de lettre dans L’Encyclopédie.Mira Hrvatin (nom de transcription <itwMH>) : auteure de lettre dans L’Encyclopédie.

Cécile Bonnet (nom de transcription <itwCB>) : membre du Groupe de réflexion et

représentante institutionnelle.

9.3.2. La trame d’entretien

Afin de mener à bien l’entretien semi-directif auprès de chaque informatrice et informateur, une trame d’entretien a été élaborée (Cf. « Annexes 2 » et « Annexe 3 ») avec pour perspective qu’il soit « ni entièrement ouvert, ni canalisé par un grand nombre de

questions précises » (QUIVY, CAMPENHOUDT, 1995 : 195). Ainsi, cette trame d’entretien

comporte trois parties qui sont chacune composée de plusieurs thèmes ayant des objectifs de recherche différents et proposant diverses questions utilisées ou non au cours de

l’entretien. Cette trame se veut donc adaptable aux différentes situations de communication lors des entretiens et souple en ce qui concerne l’interprétation, le développement des réponses de l’informateur et le déroulement effectif des entretiens (l’ordre des questions n’est pas immuable et certains sujets abordés lors de l’entretien pourront recouper plusieurs objectifs/questionnements). La première partie reste cependant fondamentale dans le sens où elle va être déterminante pour la suite de l’entretien : à la fois pour la mise en place du discours et, aussi, pour la mise en confiance de l’interlocuteur (VAN HOOLAND, 2005a). Elle permettra ici aux informatrices et informateurs de présenter leur parcours et de les placer en tant que possesseur du savoir que l’enquêteur cherche à connaitre.

✔ La première partie se consacre ainsi aux « récits de vie » à travers un l’évocation du

parcours (Cf. sous-chapitre 9.4 pour des informations complémentaires) ayant mené chaque informateur et informatrice jusqu’au projet de L’Encyclopédie des migrants. Ici, chacun.e construit au cours de l’entretien sa « biographie » via « une

improvisation sans notes […], se fondant sur la remémoration des principaux évènements tels qu’ils ont été vécus, mémorisés et totalisés, et s’efforçant d’en discerner les enchaînements » (BERTAUX, 1997 : 70). À travers l’évocation d’un avant

et d’un après, les informateurs et informatrices peuvent ainsi prendre leurs marques et se (re)situer dans la perspective d’entretien semi-directif.

La suite de l’entretien est donc divisée en deux parties :

✔ La deuxième partie est consacrée au bilan de la participation au projet de

L’Encyclopédie des migrants par les informatrices et les informateurs (En quoi a consisté concrètement l’implication de la personne dans le projet ? Qu’est-ce qu’elle retient de l’expérience autour de ce projet ? Qu’est-ce qu’il lui a plu / déplu ? Etc.).

Cette partie est, de fait, une trame co-construite avec la sociologue Anne Morillon en charge du groupe de travail « Bilan et Perspectives » (BIP) du projet auquel nous avons participé. Nous avons en effet profité de ces entretiens pour réaliser, à Rennes, ce bilan commun à toutes les villes du projet. Deux trames d’entretiens ont été élaborées dans cette partie dépendamment du statut des informatrices et des informateurs dans le projet : auteur·e·s de lettres ou membres du Groupe de

réflexion (Cf. « Annexe 2 » et « Annexe 3 »). Ces derniers étaient donc prévenus du

double emploi de cette partie d’entretien. Pour nous, il s’agissait encore une fois de produire des éléments de réflexion exploitables directement pour le projet, expérimentant encore ce travail en commun recherché. Six compte-rendus d’entretiens ont ainsi été partagés entre décembre 2016 et janvier 2017.

✔ La troisième partie, commune à toutes et à tous, a été développée afin de laisser

place à l’expression des enjeux politiques, sociétaux, sociaux, urbains, linguistiques…

(Qu’est-ce que peut apporter ce projet ? Quel discours est porté sur les « migrants+ » à Rennes ? Etc.) que donnent à voir L’Encyclopédie des migrants et la thématique de

la « migration » et des « migrants ». Ce travail s’est effectué par une plongée progressive de l’échelle nationale vers la situation locale, à Rennes, dans la perspective « glocale » que nous travaillons en sociolinguistique urbaine.

Ainsi, s’il a été privilégié l’interaction et les échanges pendant ces entretiens semi-directifs, nous avons toujours gardé en tête les objectifs de notre recherche, car « le pilotage

d’un entretien s’effectue [donc] à la fois au coup par coup, car l’écoute est diagnostique et entraine un travail d’interprétation et de problématisation en temps réel, et par anticipation, car le fonctionnement interlocutoire de l’entretien s’effectue dans un système interlocutoire à réponse différée » (BLANCHET, GOTMAN, 1992 : 90).

9.3.3. La transcription

La transcription permet ici, par un système de codage, de retranscrire les entretiens de la façon la plus claire et précise possible de façon à éviter le maximum d’interprétation subjective de la part du chercheur et, ainsi, « d’élaborer une interprétation qui ne prend pas

pour repères ses propres valeurs et représentations » (QUIVY, CAMPENHOUDT, 1995 : 230). Il

est bien entendu à souligner qu’aucune convention de transcription ne peut parvenir à une copie conforme d’un enregistrement audio, elles peuvent simplement tendre vers une objectivation et une fidélité de l’énonciation dans les limites de sa mise en œuvre (MAURER, 1999). La convention de transcription utilisée pour tous les entretiens (Cf. « Annexe 4 ») doit ainsi faciliter une analyse du discours en aval : elle repose sur une transcription

orthographique simple accompagnée de structures prosodiques telles que la ponctuation pour des modalités (point d’interrogation pour des questions clairement posées) ou des marques de pauses silencieuses (allant de pauses courtes à des pauses longues) (MARTIN, 2011). Afin d’éviter toute présélection inconsciente du chercheur et dans l’objectif d’une approche empirico-inductive, les entretiens ont été retranscrits intégralement et très attentivement, sauf dans le cas de sujets s’éloignant de façon trop importante de notre travail. Cela se traduit par une identification précise des intervenant·e·s, une prise en compte des nombreux chevauchements, des indications complémentaires fournies par le chercheur et l’indication de passages inaudibles, car réalisés trop loin du dictaphone, ou incompréhensibles. Ainsi, se trouvent en annexes et dans l’ordre de passage, les transcriptions des quatorze entretiens réalisés auprès des actrices et acteurs du projet de

L’Encyclopédie des migrants (Cf. « Annexe 5 » à « Annexe 18 »). Chaque transcription est

précédée d’un encadré précisant la date de l’entretien, sa durée, les personnes intervenantes, leur nom de transcription et leur statut dans le projet.