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L’enseignement direct des mots à travers la lecture interactive d’un réseau littéraire thématique

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3.5.3. L’enseignement direct des mots à travers la lecture interactive d’un réseau littéraire thématique

Nous avons aussi, pour la lecture du réseau littéraire, effectué une mise à l’essai en avril, quelques semaines avant le début formel de l’expérimentation. Nous avions regroupé quatre albums autour du thème des aventures en forêt, qui avait été apprécié par les élèves. Ces derniers avaient aussi aimé que je prenne le temps de leur expliquer, en des mots adaptés à leur niveau, ce qu’est un réseau littéraire. Ils étaient donc déjà, lors de l’expérimentation formelle en classe, quelque peu familier avec ce genre de dispositif.

Pour cette deuxième approche, les huit mots cibles sont choisis à travers un réseau de quatre œuvres liées entre elles par un thème commun : la mer. Les huit mots n’avaient pas nécessairement à être présents textuellement dans chaque livre (Collins, 2005). L’important étaient que les mots sélectionnés soient présentés aux enfants lors des quatre lectures, donc être en lien avec les histoires, les contextes et les illustrations des quatre œuvres.

Comme lors de la première approche, nous interrompions la lecture interactive de chacune des œuvres à deux ou trois reprises pour interroger les enfants sur leur compréhension globale, pour les questionner sur des aspects précis liés comme leur expérience au bord de la mer ou sur des éléments d’informations contenus dans le documentaire, et leur demander d’anticiper la suite du récit à des moments charnières des albums.

La lecture du premier livre: Nous commencions par annoncer notre intention de lecture, qui

demeurait toujours en lien avec la compréhension globale de l’histoire et le thème du réseau littéraire. Nous ajoutions, comme lors de la première approche, que les livres de ce réseau leur permettraient d’apprendre huit nouveaux mots, qui seraient ensuite affichés au mur de mots. Nous avons présenté le premier livre, le documentaire La mer (Mes p’tits docs, chez Milan Jeunesse), en précisant l’auteur et les caractéristiques principales de ce type de livre (pour informer, apprendre de nouvelles choses) et avons demandé aux enfants de prédire, d’après la couverture, les informations qui allaient leur être fournies. Nous avons ensuite procédé à la

lecture interactive, combinée à l’enseignement direct des huit mots cibles. Toujours dans le but d’engager les élèves dans la découverte de ce premier livre, nos interactions portaient alors sur les illustrations : nous leur posions des questions comme Qu’est-ce qui se passe ici? Que remarquez-vous sur cette image? Pourquoi cet animal doit-il se réfugier sous le sable?, ce qui leur permettaient de lier leurs connaissances antérieures de la mer, de la vie à la plage, des animaux marins aux nouveaux mots cibles.

La lecture du deuxième livre : Nous nous sommes d’abord tournée vers le mur des mots

(figure 4) et avons demandé aux élèves s’ils se souvenaient des nouveaux mots expliqués la veille. Des enfants se rappelaient certains mots, mais surtout les contextes dans lesquels ils avaient été expliqués. Une élève, par exemple, a repris le livre pour nous montrer l’illustration qui permettait l’explication du verbe s’émerveiller. Ce réflexe nous a semblé être une bonne stratégie et un signe révélateur de ce qu’est un réseau littéraire : des œuvres rassemblées autour d’une même question et ces œuvres interagissent, se répondent entre elles. Nous avons expliqué à nouveau rapidement l’ensemble des mots, avant d’annoncer aux élèves qu’ils les rencontreraient à nouveau dans un deuxième livre qui touche le même thème.

Nous avons ensuite présenté l’album Stella, étoile de la mer, de Marie-Louise Guay (1999). Nous avons demandé ici aussi aux enfants de taper dans leurs mains s’ils entendaient un mot qui avait été enseigné la veille. Nous avons commencé ensuite la lecture en nous arrêtant sur les mots cibles. Nous répétions la phrase dans laquelle le mot s’inscrivait ou le contexte qui appuyait son introduction avant de poursuivre la lecture. Nous avons aussi, toujours selon les préceptes de la lecture interactive, posé des questions de compréhension et d’anticipation à trois reprises lors de la lecture de cette histoire afin d’en favoriser une compréhension et une appréciation globale.

À la fin de l’histoire, les enfants pouvaient commenter le récit et nous leur posions des questions qui leur permettaient d’utiliser les mots cibles.

La lecture du troisième et du quatrième album : Le déroulement des deux dernières

lectures était sensiblement le même que celui mis en place lors des troisième et quatrième lectures de la première approche. Nous avons privilégié des activités de lecture qui

fonctionnaient selon le même processus afin d’éviter tout biais méthodologique. Nous avons d’abord encouragé la production des mots cibles présentés au mur des mots avant de procéder à la lecture du troisième livre, l’album Frisson l’écureuil à la plage (Mélanie Watt, 2006) ainsi qu’avant d’amorcer le quatrième livre, l’album sans texte La piscine (JiHyeon Lee, 2016). Nous demandions aux élèves de prononcer les mots cibles lorsqu’ils apparaissaient dans le texte ou dans le contexte et nous gardions alors le silence. Tout au long de la semaine, les enfants étaient encouragés à faire des liens entre les albums lus, à comparer les contextes desquels les mots étaient extraits et à se référer à leur propre vécu pour mieux intégrer et réinvestir les nouveaux mots.

Bien entendu, la lecture de l’album sans texte est celui qui a généré le plus d’interactions, les élèves participant alors à la construction même du récit. Nous reformulions les phrases et nous assurions que les mots cibles soient présentés aux moments appropriés.

Figure 5: Le réseau littéraire de la mer Figure 4: Un exemple de dessin inspiré du monde marin fait par un élève pendant la période de jeux libres

Le thème de la mer a plu aux élèves, fascinés par l’univers marin, qui les a d’ailleurs inspirés lors des périodes de jeux : ils ont été plusieurs à demande de grands cartons noirs pour laisser libre cours à leur imagination (figure 5).

Pour comparer les effets des deux approches sur l’apprentissage des mots cibles, nous avons utilisé des prétests et deux posttests. Nous expliquons ces instruments de mesure dans la partie suivante.

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