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Enquête

Dans le document Autoédition en ligne : stratégies (Page 45-49)

Mon enquête se veut infirmer ou confirmer les hypothèses avancées. Elle consiste en la recherche de données concernant à la fois les intentions et attentes d’un auteur s’auto-publiant sur les réseaux ou plateformes sociales et l’influence du retour des lecteurs sur l’auteur, le contenu et la qualité générale de son texte ainsi que de son avancement.

De ce fait, je me suis dit que la récolte de données brutes était nécessaire et qu’il me fallait donc contacter directement les auteurs autopubliés en général, ainsi que les auteurs Wattpadiens afin de leur soumettre un questionnaire élaboré par mes soins.

Cependant, avant d’envoyer lesdits questionnaires, plusieurs étapes ont dû être franchies.

Pour commencer, il m’a fallu déterminer mes cibles parmi les différents auteurs autopubliés. Pour ce qui est de ma première hypothèse (« Les auteurs sont moins intéressés par l’argent que par le retour du public et donc s’autoéditer rend les éditeurs centralisés moins importants pour assouvir cette recherche. »), ma problématique étant orientée sur les autopublications en ligne et, plus particulièrement, à travers les réseaux et plateformes sociales, j’ai fait des recherches en ce sens. Les auteurs que j’ai retenus sont les suivants ; Mathilde Aloha, Agnès Martin Lugand, Anna Todd, Rupi Kaur, Virginie Grimaldi, Thierry Crouzet, Catana Chetwynd, Beth Reekles, Amanda Hocking, Perrin Langda, Cynthia Havendean, Nine Gorman. Ces auteurs ont été choisis car chacun s’est autopublié que ce soit à travers Instagram comme Rupi Kaur ou Perrin Langda, sur Twitter comme Thierry Crouzet, via la plateforme Wattpad comme Mathilde Aloha et Anna Todd ou encore grâce à des sites comme Kindle Direct Publishing (Amazon). La plupart de ces écrivains ont publié leurs œuvres directement sur les médias sociaux qui m’intéressent (Instagram, Twitter et Wattpad) mais parmi les cibles citées, il y en a aussi qui se sont autoéditées à travers des blogues et des sites dédiés à ce processus. Néanmoins, j’ai pensé que ce n’était pas un obstacle à ma recherche de données parce que mon but est d’en savoir davantage sur la psychologie de ceux qui s’autoéditent en général. De plus, cela pouvait me donner un point de comparaison entre ceux qui publient leur texte intégralement et gratuitement en ligne et ceux qui le font payer.

En ce qui concerne ma seconde hypothèse (« Sur la plateforme Wattpad, les retours des lecteurs au fur et à mesure de la publication du texte, ont une influence sur le contenu, la qualité générale ainsi que la poursuite de ce dernier. »), je me focalisais uniquement sur les auteurs wattpadiens. Je n’ai pas décidé de cibles particulières dans cette communauté-là. J’aurais pu en désigner en me focalisant sur les écrivains en herbe d’un certain genre d’écrits (romance, thriller, fanfiction, poésie, …) ou encore sur ceux avec un certain nombre d’abonnés mais j’ai préféré interroger sans distinction. En effet, les questions que je souhaitais poser concernaient l’utilisation de la plateforme Wattpad de façon générale, concentrées sur le retour des lecteurs. Et n’importe quel auteur wattpadien, pour autant qu’il ait été lu par au moins une personne pouvait donc répondre au questionnaire. La seule préférence pour laquelle j’ai opté était que je me suis seulement adressé aux Wattpadiens francophones (simplement en réalisant un questionnaire uniquement en français) à la fois par confort mais aussi parce que, ayant fait des recherches sur la plateforme sociale, j’ai rapidement réalisé que ses utilisateurs étaient prompts à réagir. Je me suis donc dit que les Wattpadiens francophones répondraient facilement à mes questions et qu’il n’était pas nécessaire de viser les anglophones pour obtenir un panel de réponses conséquent (de plus, s’il est clair ici que j’étudie le Wattpad francophone, il faut garder à l’esprit que beaucoup d’utilisateurs de langue maternelle française lisent et parfois écrivent en anglais).

Ensuite, après avoir déterminé mes cibles, j’ai préparé des questionnaires (cf. annexe 1-2). Un sondage prévu pour les auteurs autopubliés et, un autre, pour les Wattpadiens exclusivement.

Le premier questionnaire est destiné aux écrivains autopubliés en général. Il sert la première hypothèse, à savoir, l’expectative d’un auteur lorsqu’il s’autopublie. Dans ce sondage, je commence par demander aux écrivains quand, où et pourquoi ils ont décidé de s’autopublier. Après, les questions portent sur le genre et la réception du texte en ligne. Enfin, je les questionne sur leur vision de l’autoédition, leurs attentes concernant ce processus, ainsi que leurs contacts avec les maisons d’édition traditionnelles. Tous ces points de vue serviront à relever, s’il y en a, les différences et les similarités entre le genre de texte, la rentabilité de l’œuvre et la potentielle collaboration entre l’écrivain et la maison d’édition.

Le deuxième questionnaire est destiné aux auteurs Wattpadiens francophones, il sert la deuxième hypothèse, les questions sont à la fois sur le fonctionnement général de la plateforme Wattpad et le ressenti des répondants concernant le retour de leurs lecteurs. Ce formulaire est sensiblement plus long que les autres, il est composé d’une trentaine de questions. De nouveau, je commence par demander l’âge, le genre de mes répondants et le genre de textes qu’ils publient afin de mieux cerner leur personnalité et de vérifier si la réalité de terrain correspond à la théorie. Puis, je demande le nombre d’abonnés qu’ils ont et la façon dont ils appréhendent cette plateforme d’écriture (pourquoi est-ce qu’ils ont choisi Wattpad, est-ce qu’ils ont créé un compte d’abord en tant que lecteur, s’ils pensent que c’est possible de booster leurs textes sur la plateforme, …). Tout cela afin de savoir s’ils perçoivent Wattpad d’une façon différente qu’un autre réseau social. Ensuite, viennent les questions plus spécifiques sur les retours qu’ils obtiennent sur leurs textes ; sur le nombre de vues, de commentaires, de votes reçus mais aussi sur leurs réactions en tant qu’auteur face à ces retours ; il leur est demandé s’ils répondent mais aussi, de façon déclinée, si ça influe sur leur écriture. Enfin, c’est sur l’aspect général des retours des lecteurs qu’ils sont questionnés.

Une fois les sondages élaborés sur Google forms, un pré-test a été réalisé afin de vérifier la pertinence et la bonne compréhension des questions et le fonctionnement technique. Ces questionnaires ont donc été envoyés à deux personnes différentes dont une ayant fait une formation en psychologie (donc, très habituée à la production d’enquêtes). Mes formulaires ont dû, après retours, subir quelques changements, notamment dans la formulation et les propositions de réponses. Ces réponses m’ont permis de créer des questions suceptibles de récolter des données précises et pertinentes pour mon enquête.

Puis, mes questionnaires étant prêts à l’envoi, j’ai dû trouver des moyens afin de faire parvenir ces premiers aux cibles déterminées.

Les façons d’atteindre les auteurs (autre que Wattpadiens), d’abord, ont été différentes souvent selon la célébrité de l’auteur en question. Les plus connus étant les plus difficiles à aborder (Anna Todd, Rupi Kaur, Amanda Hocking), je n’ai pas pu leur envoyer mon questionnaire directement, j’ai dû passer par leurs sites ou l’adresse mail

des leurs assistants Pour les autres, je suis, la plupart du temps, passée par les réseaux sociaux. Que ce soit sur Facebook ou Instagram, je leur ai envoyé mon sondage par message privé. Parfois, pour optimiser mes chances d’obtenir une réponse, j’ai fait parvenir mon message au travers des deux réseaux en même temps, je les ai aussi relancés.

Cependant, pour ce qui est de la catégorie des auteurs autopubliés, les réponses n’ont pas afflué et j’ai dû revoir ma stratégie. J’ai décidé de changer un peu de cible concernant les auteurs à succès. Je me suis tourné vers des auteurs moins célèbres et francophones seulement. Mon questionnaire en version anglaise ne m’a donc pas servi car s’il a souvent été envoyé, il ne m’a jamais été retourné rempli. De nouveau, j’ai privilégié leurs réseaux sociaux pour les contacter mais j’ai aussi fait un appel sur Twitter en taggant la Ligue des Auteurs Professionnels, ce qui a eu un bel effet sur les réponses à mes sondages. De cette manière, 16 écrivains autopubliés ont répondu à mon questionnaire et certains d’entre eux ont accepté de répondre à des questions plus poussées via leur email.

Les réponses à mon questionnaire destiné exclusivement aux auteurs wattpadiens ont afflué beaucoup plus rapidement. Effectivement, si au début j’ai tenté de cibler certains auteurs par rapport à la date du dernier texte publié ou encore en regardant leur réactivité sur leur mur de commentaires, j’ai vite réalisé que même si certains me répondaient, il me fallait trouver une autre méthode. Plus rapide et pouvant toucher le plus d’auteurs possibles. J’ai alors commencé à publier un message dans les différents groupes qui existent sur la plateforme (il y a beaucoup de groupes formés soit pour des concours, soit par genre de textes, ou par communauté nationale). Toutefois, les modérateurs de ces différentes pages m’ont gentiment expliqué que mon étude n’ayant pas de rapport direct avec les sujets de ces groupes, il valait mieux que je retire mon lien, ce que j’ai donc fait. J’ai alors décidé de me tourner vers Facebook et le plus grand de ses atouts ; ses groupes. Il y a des groupes sur à peu près tous les sujets sur le réseau Facebook, alors en trouver sur des Wattpadiens francophones n’a pas été compliqué. J’ai posté un message expliquant ma démarche et les personnes que je visais avec le lien de mon questionnaire sur deux groupes et très vite, le nombre de réponses a grimpé. Lorsque j’ai supprimé mon lien pour analyser les résultats récoltés, j’étais arrivée à 173 répondants.

Dans le document Autoédition en ligne : stratégies (Page 45-49)