La croissance des populations humaines entraîne une augmentation des surfaces agricoles : la pro-duction des aliments devient un problème majeur. Le bien-être des populations actuelles et futures dépend et dépendra de la meilleure utilisation des zones de production terrestres et aquatiques, de leur capacité de production et de leur préservation sur le long terme.
En conséquence, la recherche dans les domaines liés aux écosystèmes répond à de grandes interrogations de notre société. L’apparition de nouveaux débouchés pour les matières premières agricoles vers l’énergie ou la chimie représente des enjeux économiques aussi bien qu’environ-nementaux. Ces opportunités contribuent à améliorer la vie de certaines populations. Mais elles annoncent une compétition à la fois pour les zones de production et sur les débouchés de produits traditionnellement dévolus à l’alimentation, et soulèvent des interrogations sur l’équilibre des zones utilisées par l’homme par rapport aux écosystèmes sauvages.
Les programmes du Département Ecosystèmes et développement durable s’intéressent à nombre des enjeux liés aux écosystèmes, qu’ils soient valorisés par l’homme ou non, en intégrant aussi bien les questionnements sur la biodiversité, sur l’alimentation, sur la génomique des plantes, animaux ou microbienne que sur l’agriculture.
2 - Bilan 2008
Les programmes du département initiés en 2005 ont été poursuivis jusqu’en 2007 date de leur terme. En revanche, ces programmes continuent de vivre par les projets de recherche financés dont les premiers résultats sont attendus pour 2009.
L’année 2008 représente une année charnière avec une refonte complète des programmes pré-cédents et la proposition de nouveaux objectifs, répondant aux questionnements scientifiques les plus récents tout en intégrant les évolutions des politiques et de la société : le Grenelle de l’environnement, la crise énergétique, la crise alimentaire,…
Ainsi, afin de mutualiser au mieux les compétences et les acquis des communautés scientifiques, et de renforcer les échanges scientifiques, les programmes de génomique (génomique animale, génomique végétale et génomique microbienne à grande échelle) préexistants ont été regroupés en un programme unique intégrant aussi la recherche sur les biotechnologies végétales.
Un nouveau Programme Systerra promouvant la recherche sur les écocultures et les services des écosystèmes a vu le jour. Ce programme interroge sur les pratiques agricoles actuelles, l’inten-sification de l'usage des processus écologiques, et la gestion durable de la fonctionnalité des écosystèmes en vue d’inventer et de promouvoir une nouvelle vague de connaissances, de technologies et de pratiques capables d'assurer un haut niveau de rendement physique tout en réduisant tant les impacts environnementaux que la dépendance des systèmes de production.
Le Programme ALIA (Alimentation et Industries Alimentaires) a repris les activités de recherche du domaine agroalimentaire en insufflant des nouveaux objectifs à la recherche. Organisé en 3 axes
thématiques traitant de questions de société, ce programme vise à renforcer les relations entre les acteurs : consommateurs, industriels et politiques.
Le Programme CES (Contaminants, écosystèmes et santé) est un programme transversal et fédéra-teur entre les domaines scientifiques couverts par trois départements de l’ANR. Ce programme doit permettre une meilleure connaissance fondamentale sur les contaminants, sur leurs cycles et leurs effets sur les écosystèmes et leurs transferts entre les différents compartiments de l’environnement.
En ligne avec les interrogations du département, l’ANR a lancé un Atelier de Réflexion Prospective sur le thème des végétaux pour la biomasse du futur qui a pour objectifs de produire un état de l’art directement utilisable par les acteurs publics et privés et de proposer des pistes de recherche.
Enfin, l’année 2008 a représenté une avancée majeure dans la promotion internationale des activités de la recherche française dans les domaines couverts par le département :
- l’ANR a fortement contribué au financement du premier appel à projet de l’Era-Net Biodiversa,
- le Programme ALIA a ouvert une possibilité de collaboration avec des équipes allemandes financées par la Deutsche Forschungsgemeinschaft (DFG) sur des thèmes de recherche en nutrition humaine,
- enfin, l’appel à projets trilatéral KBBE entre la France (ANR), l'Allemagne (BMBF) et l'Espagne (MEC) a été initié.
3 - Prospective
Le Département Ecosystèmes et développement durable a souhaité initier une réflexion de fond sur les domaines de recherche qu’il couvre. Après avoir financé un Atelier de Réflexion Prospective (ARP) sur les végétaux du futur en 2008, il a continué à favoriser ce type de réflexion en sélectionnant en 2009 un ARP sur l’adaptation de l’agriculture et des écosystèmes anthropisés au changement climatique. Ces deux ARPs devraient alimenter la future programmation du département.
Par ailleurs, en concertation avec le Comité scientifique sectoriel, l’ANR a lancé un groupe de travail chargé de l’élaboration de la stratégie pluriannuelle (2011-2015) du département EDD.
En 2010, les programmes en cours arrivent à leur dernière édition, et il devient en effet opportun d’anticiper leur renouvellement, tout en conservant le champ d’activité du département et en continuant à prendre en compte notamment les recommandations du Grenelle de l’environnement, de la stratégie nationale de développement durable, et de la nouvelle stratégie de recherche sur la biodiversité.
1 - Le champ thématique de l’appel à projets
Le Programme Génomique regroupe 3 axes thématiques :
Axe 1 : Génomique animale : l’objectif est de tirer le meilleur parti possible de la diversité géné-tique et de la régulation des gènes d’intérêt pour les animaux d’intérêt économique, Axe 2 : Génomique des plantes : l’objectif des recherches est de concourir à l’amélioration de
la productivité des espèces cultivées et à la qualité tant environnementale que sanitaire des végétaux consommés,
Axe 3 : Génomique microbienne à grande échelle : les recherches suscitées devraient par-ticiper à une meilleure connaissance de l’extrême biodiversité en matière de microbes et de microbiomes.
A l’axe Génomique des plantes était associé un appel à projets distinct intitulé KBBE (Knowledge Based Bio-Economy). Il s’agit d’un appel à projet mené en trilatéral avec l’Allemagne et l’Espagne sur les thèmes des biomatériaux, bioénergie, production en condition de durabilité et biologie des systèmes.
2 - Les résultats de l’appel à projets
La sélection des projets présentés à l’appel Génomique 2008 a été menée par deux comités d’é-valuation distincts, l’un pour la génomique animale et la génomique des plantes, l’autre pour la génomique microbienne à grande échelle. Pour chaque axe thématique, il y avait un comité de pi-lotage propre.
• Axe génomique animale
Douze projets ont été financés dans le cadre de cet axe thématique, parmi eux, 4 sont menés en partenariat public- privé :
- 4 concernent la thématique « connaissance de la structure et du fonctionnement des génomes »
- 1 projet traite de la « création ou développement d'outils et de ressources » - 7 projets concernent la thématique « valorisation des approches génomiques » Répartition des financements par nature des bénéficiaires
CNRS 9,3 % INRA 59,3 % CEA 1,8 % Universités 11,2 % Divers public 9,2 % Fondations 8,2 % Divers privé 0,9 %
Programme
Génomique
Projets présentés : 179 Projets financés : 53 Taux de succès : 29,6 %
Points de repère
Unité support : INRA
Montant total attribué : 4,4 M¤
Montant moyen attribué par projet : 0,4 M¤
Principales dates de l’appel à projets : Mise en ligne : 15 janvier 2008
Clôture de l’AAP : 21 avril 2008
Réunions du Comité d’évaluation : 25 avril ; 23-24 et 25 juin 2008 Réunion du Comité de pilotage : 4 juillet 2008
Nombre total de partenaires : 53
Nombre moyen de partenaires par projet : 4,4
Nombre de projets rattachés à des pôles de compétitivité : 2 Président du Comité de pilotage : Maurice Barbezant, UNCEIA Président du Comité d’évaluation : Dominique Job, CNRS
Coordinateur du programme pour l’unité support : Bernard Coudurier Responsable du programme pour l’ANR : Francis Quétier
• Axe génomique des plantes (national) Sur les 22 projets sélectionnés dans cet axe :
- 11 projets concernent la génomique fonctionnelle pour des caractères d’intérêt agronomique (essentiellement sur la tolérance aux stress biotiques, 9 projets, et le rendement, 2 projets), soit 50 % ;
- 6 projets concernent le développement de nouveaux outils ou de nouvelles ressources en génomique, soit 27,33 % ;
- 5 projets concernent le séquençage, soit 22,7 %.
13 projets sont menés entre partenaires académiques et 9 en partenariat public/ privé.
23 % des projets sélectionnés sont axés sur les céréales, en incluant le riz, 18 % sur l’espèce mo-dèle Arabidopsis et 41 % portent sur d’autres espèces : la vigne, le cacaoyer, le caféier, la canne à sucre, le clémentinier. 9 % des projets sont transversaux et 9 % concernent les bioagresseurs. Il faut regretter l’absence de projet sur les oléoprotéagineux.
Répartition des financements par nature des bénéficiaires CNRS 20,7 % INRA 25,4 % IRD 2,2 % CEA 9,7 % Universités 21,4 % Autres établissements d'enseignement supérieur 6,6 % Divers public 8,3 % TPE 0,2 % Entreprises autres que TPE/PME 5,4 %
Points de repère
Unité support : INRA
Montant total attribué : 10,9 M¤
Montant moyen attribué par projet : 500 k¤
Principales dates de l’appel à projets : Mise en ligne : 15 janvier 2008
Clôture de l’AAP : 21 avril 2008
Réunions du Comité d’évaluation : 25 avril ; 23, 24 et 25 juin 2008 Réunion du Comité de pilotage : 7 juillet 2008
Nombre total de partenaires : 77
Nombre moyen de partenaires par projet : 3,5
Nombre de projets rattachés à des pôles de compétitivité : 5 Président du Comité de pilotage : Georges Freyssinet, Limagrain Président du Comité d’évaluation : Dominique Job, CNRS
Coordinateur du programme pour l’unité support : Dominique Laborde Responsable du programme pour l’ANR : Francis Quétier
• Axe génomique microbienne à grande échelle
Sept projets sur 20 ont été retenus pour financement. Sur ces 7 projets, 1 projet sur la liste com-plémentaire a été financé pour un « start funding » d’une durée d’un an. 4 sont des projets académiques et 3 sont menés en partenariat public privé.
- Deux concernent les micro-organismes pathogènes ou symbiotes pour l’homme, pour l’élevage des animaux de rente, les bactéries pathogènes ou symbiotes pour les plantes soit 28,6 % ;
- L’unique projet de l’axe métagénomique du microbiome humain a été retenu soit 14,3 % ; - Deux projets concernent la métagénomique microbienne du sol, des milieux aquatiques
naturels, des stations d’épuration des eaux usées et, plus généralement, des installations techniques impliquant des bioconversions soit 28,6 % ;
- Deux portent sur la génomique microbienne à grande échelle pour l’identification de nouveaux gènes codants pour des enzymes capables de catalyser des réactions utiles en chimie industrielle 28,6 %. Il est à noter que l’un des projets est un start funding sur un an.
Répartition des financements par nature des bénéficiaires CNRS 8,6 % INSERM 1,6 % INRA 3,5 % IRD 1,2 % CEA 38,5 % Universités 29,4 % Autres établissements d'enseignement supérieur 8,3 % Fondations 3,2 % TPE 2 % PME 3,7 %
Unité support : INRA
Montant total attribué : 4,9 M¤
Montant moyen attribué par projet : 70 k¤
Principales dates de l’appel à projets : Mise en ligne : 15 janvier 2008
Clôture de l’AAP : 21 avril 2008
Réunions du Comité d’évaluation : 29 avril ; 3 juillet 2008 Réunion du Comité de pilotage : 10 juillet 2008 Nombre total de partenaires : 25
Nombre moyen de partenaires par projet : 3,6
Président du Comité de pilotage : Antoine Danchin, Institut Pasteur Président du Comité d’évaluation : Pascal Simonet, CNRS
Coordinateur du programme pour l’unité support :Isabelle Treton Responsable du programme pour l’ANR :Francis Quétier
• TRILATERAL KBBE
Trente-neuf projets éligibles, comprenant au moins un partenaire français, ont été déposés à l’ap-pel à projets, parmi eux, 12 projets ont été retenus pour financement.
- 2 projets traitent de la thématique 1 « bioénergie »
- 2 projets concernent la thématique 2 « biomatériaux et bioproduits »
- 6 projets relèvent de la thématique 3 « production, en conditions de durabilité, d'aliments végétaux plus sains et de meilleure qualité sécuritaire »
- 2 projets s’intéressent à la thématique 4 « biologie des systèmes »
Unité support : INRA Montant total attribué : 4,6 M¤
Montant moyen attribué par projet : 400 k¤
Principales dates de l’appel à projets : Clôture de l’AAP : 30 mai 2008
Réunions du SAB : 1er, 2 et 3 octobre 2008 Nombre total de partenaires : 31
Nombre moyen de partenaires par projet : 2,6
Président du Scientific Board :Peter Westhoff, Université de Düsseldorf, Allemagne Coordinateur du programme pour l’unité support : Dominique Laborde
Responsable du programme pour l’ANR :Francis Quétier
Points de repère
Points de repère
1 - Le champ thématique de l’appel à projets
Le programme s'articule autour de trois axes thématiques :
Axe 1 : Recherche en alimentation pour le bien-être et le mieux vieillir des populations (26 % des crédits) : axe thématique qui vise à améliorer l’alimentation des populations spécifiques et fragilisées ainsi qu’à développer des méthodes d’évaluation de propriétés nutrition-nelles des aliments.
Axe 2 : Recherche en alimentation pour une économie plus dynamique des productions ali-mentaires (58 % des crédits) : axe thématique qui vise à améliorer les aliments et leurs itinéraires technologiques à l’échelle des entreprises, en conciliant progrès et contraintes technologiques, ainsi qu’une conception raisonnée avec les exigences suivantes: sécu-rité sanitaire, qualité nutritionnelle, préservation de l’environnement, qualités organo-leptiques, praticité et coût. Axe prioritaire en 2008.
Axe 3 : Recherche en alimentation pour une société équilibrée et un développement durable des productions alimentaires (16 % des crédits): axe thématique qui vise à développer une vision globale et intégrée de la durabilité, selon les trois dimensions qui lui sont asso-ciées : la préservation de l’environnement, l’efficacité économique et l’équité sociale.
Répartition des financements par nature des bénéficiaires CNRS 8,5 % INSERM 5 % INRA 33 % Universités 16,5 % Autres établissements d'enseignement supérieur 9,6 % Hôpitaux 2,4 % Divers public 10 % Fondations 1,2 % Associations 2,3 % TPE 0,8 % PME 4,2 % Entreprises autres que TPE/PME 6,5 %