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5.1 Situation des découvertes et positionnement stratigraphique

5.1.3 Positionnement stratigraphique

5.2.1.2 Un enclos de blocs calcaires ?

Une dizaine de blocs calcaires de grandes dimensions ont attiré notre attention lors de l’ouverture du terrain à la pelle mécanique (fig. 193). Il s’agit de blocs bruts, non taillés, de formes diverses, extraits du karst kimméridgien local sous-jacent (fig. 202). Le positionnement de ces pierres en plan montre qu’elles se situent toutes à proximité des tombes, sur leurs côtés nord-ouest, nord et nord-est. Aucune n’a été trouvée sur leur côté sud, ni au-delà d’ailleurs. Quelques blocs enfouis dans une fosse moderne (F1) faisaient certainement partie, à l’origine, de cet ensemble. Du point de vue stratigraphique, ces pierres sont situées, comme le sommet des sépultures et le chemin, à la base de la couche E2.2. Elles étaient donc bien visibles à côté des tombes depuis le chemin.

S’agit-il des restes d’un enclos démantelé ou est-ce seulement le résultat de l’éparpillement des pierres de couverture de certaines sépultures ? La disposition des blocs situés sur les côtés nord- ouest et nord-est montre une certaine constance dans leur dis- tance par rapport aux tombes. Il est possible d’y voir une courbe. La question se pose donc quant à une possible délimitation du cimetière sur son côté nord, tandis que le chemin formerait la limite sud. L’usage d’aligner des petits groupes de tombes le long de structures préexistantes de type fossé ou chemin est courant au Haut Moyen Age. Quant à la présence de clôtures dans les nécro- poles, elle est signalée dans la littérature (Windler et al. 2005, p. 150). Les quelques cas d’enclos évoqués concernent surtout des aménagements en bois de type palissade ou barrière, ou encore éventuellement des haies, qui ont laissé des traces au sol (Sézegnin : Privati 1983, p. 44-45 et 67 ; Espeluche-Saint Romain : Blaizot 2006, p. 328). Quelques fois, l’observation de zones vides ou de bords rectilignes dans les cimetières témoigne de l’existence d’un marquage en surface dont la réalité n’a pu être vérifiée sur le terrain. De façon générale, les informations concernant les systèmes de délimitation des cimetières font défaut. Les fouilles anciennes, souvent concentrées sur les sépultures et leur mobilier, ne fournissent que de rares indications concernant leurs abords immédiats. A cela s’ajoute le fait que le niveau de sol du Haut Moyen Age est rarement conservé. Un bornage de blocs calcaires épars n’est donc pas à exclure mais ne trouve pas pour l’heure de parallèles.

5.2.1.3 Le foyer 1

Un foyer en fosse a été trouvé 10 m à l’est des tombes 1 à 4 (fig. 193). De cette structure arasée, il ne subsiste que le fond au contact des couches E2.2/E3.1. De forme irrégulière, elle mesure 0,55 x 0,4 x 0,1 m (fig. 203). Un sédiment brun riche en petits nodules de terre cuite et en paillettes de charbons de bois, qui n’a livré aucun objet, constitue son unique remplissage. Une datation 14C,

le situe entre la deuxième moitié du 3e siècle et la première moitié

du 6e siècle ap. J.-C. (fig. 219).

Fig. 202 Bloc calcaire trouvé au nord-ouest des tombes (70 x 30 x 20 cm).

Fig. 203 Foyer 1. Plan et coupe.

5.2.2 Le bâtiment A

Seuls subsistent quelques trous de poteau de cet édifice, dont le plan est en L (fig. 204). Les dimensions rectangulaires du corps central (9 x 4,5 m) sont données par les poteaux d’angle 1, 2 et 3. Une petite construction de 4 x 2,5 m, appuyée sur les poteaux 4, 5, 6 et 7, est accolée sur son côté sud. L’absence de poteaux intermédiaires sur les façades suggère l’emploi de sablières basses. Au centre du bâtiment, deux fosses peu profondes sont observées (F2 et F3) ; une voie d’accès empierrée le relie au chemin principal traversant le nord de Combe En Vaillard (chemin N/S, fig. 190). L’horizon archéologique auquel appartenait le bâtiment A a disparu. Les structures ont été repérées soit dans la couche de graviers de fond de vallée (couche 5), soit dans une couche jaune ancienne qui comble une faille karstique sous-jacente (trou de poteau 2). L’étude stratigraphique montre que le bâtiment est installé dans une zone inondable très érodée, au point de contact des graviers fluviatiles (domaine D) avec le karst kimméridgien sous-jacent (domaine C). La couche C3.1 caillouteuse, attribuée au Haut Moyen Age, présente au sud du bâtiment, est ici arasée. La couche qui lui succède est un dépôt brun jaune uniforme et épais, qui résulte à cet endroit de l’imbrication des couches C2.2 (y compris la couche C2.2 charbonneuse) et D2.2.

La perception de cet édifice est donc limitée par la mauvaise préservation des vestiges et par la rareté du mobilier. Sa durée d’occupation semble avoir été brève. Lors de la phase d’abandon, les poteaux d’angle 1, 2, 3 et 7 ont été récupérés et les fosses de creusement rebouchées par des pierres (fig. 205). Il semble que les fosses 2 et 3, situées au centre du bâtiment, ont aussi été com- blées à ce moment (fig. 206). Les objets retrouvés sont rares. Un fragment de verre rouge et un tesson en pâte orange proviennent de trous de poteau. Une clé en fer, quelques tessons, un fragment de récipient en pierre ollaire et quelques clous de fer à cheval ont été ramassés dans le périmètre du bâtiment, soit directement au contact des graviers du fond de vallée, soit dans la couche jaune qui recouvre les structures (mélange des couches C2.2-D2.2).

457,68m E3.1 Fy1 20 cm 20 cm 20 cm N N

Les éléments de chronologie pour ce bâtiment sont peu nom- breux. Dans le trou de poteau 1, une datation 14C (130-540 ap.

J.-C., fig. 219) est contredite par le fragment de verre sodique rouge, qui ne peut précéder le 8e siècle. Quant aux autres pièces

de mobilier, prélevées au sommet des graviers ou dans la couche jaune C2.2-D2.2, elles sont en position secondaire.

5.2.3 La voirie

Deux chemins ont été repérés au nord de la combe. Le plus grand la traverse toute sa largeur, du nord-ouest au sud-est (fig. 190). A l’est, un second chemin orienté nord-sud, vient buter contre lui.

5.2.3.1 Le chemin NO/SE

Ce chemin a été suivi sur 112 m. A l’ouest, il disparaît sous un chemin moderne bordant le coteau occidental ; à l’est, il se perd au contact des graviers de la couche 5. Dans la combe, son tracé empierré se lit facilement dans les zones où il repose sur des couches sédimentaires. Mais dans les zones de sols durs formés par la remontée du karst ou des graviers de fond de vallée (couche 5), aucun empierrement n’a été retrouvé. A l’ouest, des ornières, dont une est en partie recouverte par l’empierrement du chemin, cor- respondent à une voie de passage antérieure (fig. 193 et 207). A l’est, il traverse le lit en partie comblé du paléochenal. Il se situe au sommet de la couche protohistorique D3.2 et est recouvert par l’épaisse couche d’inondation D3.1 (fig. 192) ; deux niveaux de recharge visibles le constituent. Le niveau r1, le plus ancien, large de 2 m, est un lit compact de cailloux dont la taille oscille entre 5 et 10 cm. Le niveau r2, plus récent et large de 1,4 m environ, est constitué de pierres éparses, plus grandes (20 à 30 cm, fig. 208).

A l’ouest, le chemin, dont la largeur oscille entre 1,5 et 1,6 m, se situe à la base de la couche E2.2 (fig. 209). Il est difficile d’y dis- tinguer des niveaux de recharge différents, mais la présence spora- dique de blocs calcaires d’assez grandes dimensions posés sur un lit de petits cailloux suggère une configuration identique à celle de la partie orientale. Deux amas de pierres situés en bordure nord du chemin (P1 et P2, fig. 190), interprétés comme stocks de pierres pour l’aménagement de la voie, rassemblent des calcaires dont les dimensions concordent avec celles du niveau r2. Des indices montrent que le niveau r1 n’a pas été enfoui rapide- ment sous le niveau r2. La couche b, déposée en aval du chemin dans le paléochenal (fig. 192) et sur laquelle a été posé le second amas de calcaires, résulte de l’érosion du premier empierrement. L’étude d’une carcasse de bovidé découverte entre les niveaux r1 et r2, confirme cette hypothèse. Tout indique qu’elle a reposé à ciel ouvert sur le premier niveau de recharge pendant quelque temps avant d’être ensevelie sous le second (chap. 5.4.1.1). La datation du chemin NO/SE repose sur le rare mobilier prélevé dans les niveaux r1 et r2, dans l’amas adjacent P2 et dans la couche b issue de l’érosion du chemin. Le premier niveau de recharge a livré des tessons de céramique en pâte orange et en pâte 5c, un morceau de gobelet en verre T.60, quelques artefacts en fer (un poinçon, un chaînon, un crampon et une multitude de clous), et quelques fragments de tuiles romaines. A cela s’ajoutent des tessons en pâte orange, un fragment de tôle en fer et deux clous trouvés dans la couche b. Le niveau r2 a livré un morceau de pot en pâte orange et des os. L’amas P2 contenait de la céra- mique en pâte orange, une dizaine d’objets métalliques dont un poinçon double, un fragment de tuile romaine et quelques os.

Fig. 204 Plan du bâtiment A. En gris foncé, les trous de poteau et en gris clair, les fosses.

Fig. 205 Trou de poteau 2. La fosse a été volontairement comblée à l’aide de calcaires.

Fig. 206 Niveau d’apparition des fosses 1 et 2.

F1 F2 TP7 TP6 TP5 TP4 TP3 TP2 TP1 2m N N 0

Le tracé de ce chemin n’est pas connu au-delà de Combe En Vaillard. Cependant, à l’est, qu’il se dirige sur l’estavelle du Creugenat ou qu’il bifurque et traverse la grande vallée de la Haute Ajoie, il ne peut éviter l’habitat du Haut Moyen Age de Courtedoux - Creugenat, situé 650 m à l’est, à l’étranglement de la vallée. A l’ouest, il bute contre le pied de la colline à l’endroit où se développe une terrasse d’origine naturelle 2 qui s’étire sur tout

le versant jusqu’à Combe Varu. Il est vraisemblable qu’il emprunte ce replat pour passer Combe Varu et relier Chevenez/Chaviniacus 3.

Malheureusement, aucune des structures empierrées découvertes à Combe Varu ne correspond à un chemin du Haut Moyen Age (chap. 4.2.2 et 4.2.3). Mais l’orientation légèrement déviante sud- ouest/nord-est adoptée par sept des tombes nous semble signifi- cative d’un alignement sur une structure proche, structure qu’il est tentant d’envisager comme la suite de notre chemin.

5.2.3.2 Le chemin N/S

Ce chemin est un embranchement du chemin NO/SE (fig. 190). Il s’agit de la voie d’accès au bâtiment A qu’elle relie à la chaussée principale NO/SE. Comme pour cette dernière, son tracé n’a été identifié que dans les zones sédimentaires, soit sur 7 m environ. Il se perd ensuite au contact de la remontée des graviers de fond de vallée (couche 5). Seul le niveau de recharge r1 a été observé, mais il n’a livré qu’un seul fragment de tuile romaine.

Au point de jonction des deux voies, des ornières laissées par le chemin N/S montrent que celui-ci est contemporain du premier niveau de la chaussée NO/SE.

5.2.4 Le foyer 2

Ce petit foyer circulaire (fig. 210) a été trouvé dans le sondage 973 et fouillé lors de la campagne de prospection de 1998, sur le flanc nord de la colline orientale (fig. 190 ; Paupe et al. 1999, p. 65-66). Son diamètre est de 65 cm ; très arasé, il n’est profond que de 9 cm. Son remplissage est constitué de silts argileux très charbonneux et de terre rubéfiée (r1). Une zone de terre rubéfiée et de concentration de charbon a été observée au nord de la struc- ture (r2). Il est aménagé au sommet d’une couche de silts argileux brun-gris appelée B3.2 et est recouvert par des dépôts de pente caillouteux. Aucun objet ne lui est associé.

Cette structure a été datée par 14C. Le résultat la situe au Bas

Moyen Age, entre 1280 et 1440 ap. J.-C. (fig. 219).

Fig. 208 Vue du tracé est du chemin NO/SE avec, à gauche de la ligne téléphonique, le stock de calcaires P2. Au fond de l’image, l’empierrement disparaît au contact de la re- montée des graviers de fond de vallée (c.5).

Fig. 207 Positionnement stratigraphique du chemin NO/SE. Coupes 1 et 2. a : chemin NO/SE. b : ornières. c : fossé laténien ou gallo-romain. d : perturbation moderne. Le chemin repose à la base de la couche E2.2, au contact de la couche E3.1 dans laquelle il s’est enfoncé par endroits.

A noter dans la coupe 1, les ornières d’une voie antérieure. Fig. 209 Vue du tracé ouest du chemin NO/SE.

Fig. 210 Foyer 2. Plan et coupe. B3.2 455,40m 20 cm 20 cm Fy2 r1 r2 N 0 1m 458,50m E4 E3.2 E3.1 E1 E2.1 E2.2 c E3.2 E3.2 E2.2 a Karst S100 S101 S102 S103 S104 458,50m E3.2 E4 E3.2 E3.1 E3.1 E1 E2.1 E2 E2.2 c d b b a S98 S99 S100 S101 S102

5.3 Le mobilier

5.3.1 La céramique

Ursule Babey

5.3.1.1 La céramique du Haut Moyen Age

Présentation du corpus

Les tessons de céramique du Haut Moyen Age conservés parmi le corpus céramique de Combe En Vaillard représentent 104 individus pour un poids cumulé de 1164,6 g. Malgré la relative étroitesse de cet ensemble, treize groupes et sous-groupes de pâtes sont représentés (fig. 211).

Pour la région, les groupes de pâtes ont été définis en premier lieu sur l’habitat mérovingien de Develier - Courtételle (Thierrin- Michael 2006), puis complétés par l’étude des céramiques de Courtedoux - Creugenat (Deslex et al., à paraître). Pour chaque sous-groupe une fourchette chronologique a pu être proposée grâce aux comparaisons régionales ; de plus, pour un certain nombre de sous-types, une région de provenance a été avancée, grâce aux analyses archéométriques. En résumé, les groupes les plus anciens (6e et première moitié du 7e siècle) sont repré-

sentés par les types 1 et 3, alors que les plus récents (4, 5 et 7) ne se développent qu’à partir de la fin du premier quart du 7e siècle. La production de ces derniers types de pâtes étant attestée

au-delà du 10e siècle, il n’est pas impossible que les importations

se soient poursuivies jusqu’à ces dates dans la région. Cet aspect chronologique reste toutefois mal connu sur les sites jurassiens. Le spectre de pâtes présentes à Combe En Vaillard suggère une continuité d’utilisation du site entre la fin du 5e et la fin du

7e siècle au moins. Au niveau des proportions, seul un peu plus

du quart des restes céramiques appartiennent au groupe récent, ce qui pourrait signifier une baisse significative de l’intensité d’utilisation du site dès la seconde moitié du 7e siècle. Au niveau

des provenances, aucune céramique indigène n’a encore été mise en évidence, malgré une forte présomption concernant le sous-groupe 3h qui est le plus attesté en poids (mais cette céra- mique étant très rustique et épaisse, il n’est pas étonnant qu’elle

soit également la plus lourde). Les importations incontestables proviennent, soit de Bourgogne aux 6e et 7e siècles (céramiques

orange du groupe 3, notamment 3c1 provenant précisément de la région de Chalon-sur-Saône), soit des ateliers connus dans la campagne bâloise à partir de 625 environ (céramique sableuse du groupe 4), ou encore de l’Alsace du nord et du Pays de Bade dans la seconde moitié du 7e siècle (groupe 5), et enfin de l’Alsace du

sud à partir du troisième quart du 7e siècle (groupe 7 : céramique

micacée à montage mixte).

Eléments de datation

Dans certains cas, la chronologie tirée de l’observation des pâtes peut être quelque peu affinée par la typochronologie (pl. 13.1-18). Par exemple, la cruche 6 doit dater de la seconde moitié du 6e ou

du début du 7e siècle, d’après quelques parallèles de récipients

verseurs décorés de cannelures ou possédant une panse à centre de gravité assez bas. Le petit fond annulaire creux 2 a certaine- ment appartenu à un gobelet. Les gobelets dotés d’un tel aména- gement de la base se trouvent entre le premier tiers du 6e siècle

et le deuxième tiers du 7e siècle (Marti et Paratte Rana 2006,

p. 46-49). Les bords des céramiques orange ont été soigneuse- ment répertoriés et classés sur le site de Develier - Courtételle, afin d’en tirer le maximum d’information, étant donné que la chrono- typologie de ces récipients n’est pas encore très bien établie : peu d’entre eux sont en effet retrouvés en nécropole, car il s’agit d’une vaisselle culinaire d’usage, alors que le milieu clos des tombes est le plus sûr moyen de dater les céramiques. R. Marti propose ainsi une fourchette chronologique pour chaque sous-type, en fonc- tion des éléments de comparaison régionaux qu’il a pu trouver. Le sous-type P1g (8, 9, 14) est présent entre le 5e et le début du

7e siècle (Marti et Paratte Rana 2006, p. 60). Pour la forme

P3f (12), les meilleurs parallèles proviennent de Lyon, 54 Rue P. Audry (Rhône, F), état 1, datant de la première moitié du 7e siècle, ainsi que de Develier - Courtételle au 6e siècle (Faure-

Boucharlat 2001, p. 384, fig. 18.2 et p. 380-381 ; Marti et Paratte Rana 2006, cat. 160, pâte 3c). Le seul bord identifiable en pâte sableuse est celui du pot 16 de type Ps2f attesté entre le milieu du 7e et le milieu 8e siècle (Marti et Paratte Rana 2006, p. 68-69).

Les décors en revanche sont plus difficiles à utiliser pour la data- tion, vu leur pérennité. Le petit fragment de panse orné 18 en céramique micacée mixte du sud de l’Alsace est le seul exemple utilisable du point de vue chronologique. Il est orné de trois can- nelures horizontales régulièrement espacées. D’une manière géné- rale, selon M. Châtelet, les décors sur céramique micacée mixte sont attestés plutôt au début de leur production. Un exemple de pot décoré de sept cannelures sur toute la panse est attesté à Riedisheim-Leibersheim (Haut-Rhin, F), dans la structure 11, ce qui fournit une fourchette chronologique entre 630/650 et 690/700 (Châtelet 2002, p. 54 et pl. 149.3).

Répartition spatiale

La répartition horizontale montre que les tessons se trouvent généralement proches des structures, surtout dans la partie nord du site, où le colluvionnement est moins important. Elle ne révèle pas de particularité entre les pâtes anciennes (1 et 3) et récentes (4, 5 et 7) (fig. 212). 0 10 20 30 40 50 60 5c 5a 3h 3g 3c2 3c1 3c 3a 1c 1a % 4 6 7 pâtes Fig. 211 Proportion des différents groupes et sous-groupes de pâtes en pour- centage du poids total (gris clair) et du nombre de restes total (NR, gris foncé).

Cependant, une analyse verticale de la stratigraphie montre que dans la plupart des cas, les céramiques du Haut Moyen Age signalées près des structures du Haut Moyen Age se trouvent en réalité dans des couches supérieures. Le plus souvent, c’est la pâte qui permet de proposer une fourchette chronologique, quand le matériel est trop fragmenté pour être typologique- ment identifiable. Parmi les cinq tessons du Haut Moyen Age trouvés dans la partie occidentale du chemin NO/SE, les plus récents constituent l’individu 29 en pâte 5c (pas avant la fin du 7e siècle), alors que la partie orientale de ce chemin n’a révélé

que deux tessons du Haut Moyen Age qui semblent légère- ment antérieurs (pâtes orange 3c1 et 3h, 6e-7e siècles sans plus

de précision). Le seul tesson trouvé dans l’amas de pierres P2, un tesson de panse 3c, est donc contemporain de ces derniers.

Le trou de poteau 4 du bâtiment A a révélé le fond 15 en pâte orange des 6e-7e siècles.

Au niveau des couches, le même constat s’impose : les fragments de poterie sont rares et seule l’identification des pâtes autorise une fourchette chronologique. Les couches C2.2 base et E2.2 base ne contiennent que des tessons de types de pâtes anciens, à l’exception de trois morceaux de panse en pâte sableuse 4, alors que les couches C2.2 et E2.2 charbonneuses n’en contiennent qu’un seul, mais en pâte récente micacée mixte 7. La couche C3.1 caillouteuse ne livre quant à elle que trois tessons, dont le plus récent est un morceau de panse en pâte micacée mixte. Les tessons de la couche D3.1 sont majoritairement en pâtes récentes 4 et 7. Bâtiment A Chemin NO/SE Chemin N/S ! ! ! ! ! ! ! ! ! ! ! !! ! ! ! !! ! ! ! ! ! ! ! ! ! ! ! ! ! ! ! ! ! ! ! ! ! ! ! ! ! ! ! ! ! ! ! ! ! ! ! ! ! ! ! ! ! ! ! ! ! ! ! ! ! ! ! ! !! ! ! ! # # # # # # # # # # # # # # # # # # # # # # # # # # # " " " " " " " " " " "

Céramique Bas Moyen Age Tombe Céramique Haut Moyen Age «récente»

Céramique Haut Moyen Age «ancienne» Paléochenal Sondage

Ancienne route cantonale

20 m N N 0

Fig. 212 Répartition spatiale des tessons de céramique en fonction des trois périodes représentées, Haut Moyen Age « ancienne » (groupes de pâtes 1 et 3) et « récente » (groupes de pâtes 4, 5 et 7) et du Bas Moyen Age.

Un seul collage (au sein du chemin NO/SE) et deux appariements sont avérés (dans le chemin NO/SE et dans le paléochenal au centre de la combe), témoignant également de la forte fragmenta- tion de ce mobilier, le plus souvent représenté par un seul tesson.

5.3.1.2 La céramique du Bas Moyen Age

Le corpus des céramiques du Bas Moyen Age est composé de dix individus, dont quatre sont suffisamment conservés pour permettre une identification de forme (pl. 13.19-22). Le bord 20 à lèvre épaissie en double bandeau est lié à des pots de la seconde moitié du 13e siècle à Bâle, voire du dernier tiers du