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3.11 Le mobilier archéologique

3.11.1.2 La céramique du Haut Moyen Age

Le premier objectif de l’étude des céramiques médiévales vise à déterminer leur lieu de fabrication le plus exactement possible dans le but d’approfondir les connaissances sur les échanges commerciaux à l’échelle régionale. Grâce aux données acquises récemment sur d’autres sites proches – Develier-Courtételle (Marti et al. 2006) et Courtedoux - Creugenat (Deslex et al., à paraître) – il devient en effet possible de qualifier macroscopiquement les pâtes et d’en déterminer ainsi une région de provenance. Le premier critère de classement est donc le type de pâte.

Le deuxième objectif est d’ordre chronologique. Il s’agit de dater les pièces par comparaison avec des récipients provenant de sites archéologiques localisés si possible dans un périmètre allant de l’est, du nord ou du centre de la France au sud de l’Allemagne, sans oublier le nord de la Suisse et la chaîne jurassienne. Au-delà, en effet, la validité des comparaisons est limitée par le manque de connaissances sur le commerce à très longue distance de ce genre de biens à l’époque mérovingienne.

Types de pâtes : techniques de fabrication, provenances et fourchettes chronologiques

En préambule, il est important de dire que nous avons repris la nomenclature des pâtes définie pour Develier-Courtételle (Marti et al. 2006, p. 15-38), complétée par celle de Courtedoux- Creugenat (Deslex et al., à paraître). Comme nous le verrons par la suite, la composition du vaisselier diffère d’un site à l’autre, ce qui explique l’absence à Chevenez des pâtes 2, 3a, 3b, 3d, 3e et 8 de Develier-Courtételle ainsi que celle des pâtes 3f, 3g et 9 de Courtedoux.

Les pâtes fines (groupe 1) constituent un groupe de céramiques tournées comprenant plusieurs sous-groupes définis en fonction de la taille et de la quantité de leurs inclusions, mais indépendamment de la couleur de leur surface qui peut être fumigée ou non. A Lai Coiratte, trois sous-groupes sont représentés : 1a, 1b et 1c. Le sous-groupe 1a se caractérise par des inclusions tellement fines qu’elles restent imperceptibles à l’œil nu. Le sous-groupe 1b s’en distingue par un toucher de savon gras. Des inclusions visibles macroscopiquement sans peine constituent la particularité des pâtes réunies sous l’appellation 1c. Toutes les pâtes fines définies dans la région sont tournées, sans exception. Selon les analyses effectuées sur les céramiques de ce type (Thierrin-Michael 2006), chacun de ces sous-groupes étant subdivisé en ensembles de composition chimique différente, il est difficile de préciser leur provenance de manière simple. Une partie des individus en pâtes 1a pourraient avoir été fabriqués dans la région, alors que des importations sûres se trouvent parmi ceux en pâte 1c (Marti et al. 2006, p. 35-36). Le toucher savonneux du sous-groupe 1b indique une pâte calcaire pour la fabrication de laquelle la région dispose des ressources nécessaires : toutes ou une partie d’entre elles pourraient donc être de fabrication locale ou régionale. Les pâtes fines se placent dans la continuité des productions romaines de vaisselle de table et perdurent, d’une manière générale, jusqu’à la fin du 7e siècle.

Les céramiques rassemblées sous l’appellation de pâtes orange (groupe 3) forment également un groupe hétérogène constitué de plusieurs sous-groupes en fonction de la nature et des différences granulométriques de leurs inclusions. Leurs points communs sont la couleur, qui varie du jaune-beige à l’orange foncé, voire au rougeâtre, résultat d’une cuisson en mode A, et le montage par tournage. Leurs origines sont multiples, puisque certaines proviennent de façon assurée de la région de Sevrey (Saône-et- Loire, F) ou de la vallée de Delémont, et que d’autres n’ont pas encore de provenance déterminée (voir infra). Selon la répartition actuellement connue de ces céramiques, la plupart proviennent de la région Bourgogne - Franche-Comté, mais la récente décou- verte d’un atelier de potier avec four et poteries orange des 5e et

6e siècles à Pratteln (BL) indique que d’autres provenances sont

envisageables (Marti et Fischer 2011, p. 14-15).Malgré des condi- tions peu propices à la chronologie de ce groupe de céramiques essentiellement culinaires, il est possible d’affirmer qu’elles appa- raissent vers 400 ap. J.-C. et qu’elles disparaissent vers 700 (Marti et al. 2006, p. 54-55). La céramique culinaire est en effet rarement placée dans les tombes comme mobilier funéraire, alors que ce type d’ensemble clos reste la manière la plus précise de dater

Protohistoire 25% Epoque romaine 2,7% indét. 2,1% Epoque moderne 16,7%

Haut Moyen Age 53% Bas Moyen Age

0,5%

la céramique, grâce aux possibilités généralement plus exactes qu’offrent les autres catégories d’objets constituant le mobilier funéraire ; la seule alternative possible reste alors de se baser sur la comparaison entre sites de consommation, raison pour laquelle un certain flou persiste malgré la multiplication des études ces dernières années.

La pâte dite sableuse (groupe 4) se caractérise par un dégraissant sableux abondant et bien trié (Marti et al. 2006, p. 66-70), ainsi que par un façonnage au tour. Elle a été définie dans la région bâloise (sandige Drehscheibenware), où elle a été produite dans plusieurs ateliers situés à Reinach, Therwil et Oberwil 79. Cette

céramique remplace la céramique rugueuse, dont elle reprend dans un premier temps le répertoire formel, après 600 ap. J.-C. Elle se maintient durant les 7e et 8e siècles, puis est à son tour

remplacée après 800 (Marti et al. 2006, p. 66). Elle s’est répandue surtout autour de Bâle, jusqu’en Argovie et à Zurich, ou encore à Develier-Courtételle ; à ce jour, le site de Chevenez - Lai Coiratte constitue ainsi, avec celui de Courtedoux - Creugenat, l’attestation la plus occidentale de cette céramique.

Les céramiques tournées à pâte claire d’Alsace (groupe 5) présen- tent des couleurs allant du beige clair au jaune foncé (Châtelet 2002). Leur production semble concentrée sur deux sites : Soufflenheim, en Alsace du nord, et un endroit indéterminé dans le nord du Pays de Bade (Châtelet et al. 2005). Cette céramique ne se répand dans la région bâloise qu’à partir du milieu du 7e

siècle et plus tardivement encore, au dernier tiers du 7e siècle, dans

l’arrière-pays (Marti et al. 2006, p. 71). Sa répartition couvre la Suisse septentrionale, les sites de Develier-Courtételle, de Courtedoux-Creugenat et de Chevenez-Lai Coiratte étant les représentants les plus méridionaux actuellement connus.

Le groupe 6 (pâtes « exotiques ») ne présente pas de caractéris- tiques typiques ni constantes : il s’agit d’un conglomérat de pâtes représentées par de très petits corpus, insuffisants pour en tirer quelque conclusion que ce soit au niveau de la provenance ou du répertoire formel.

Enfin, la céramique micacée (groupe 7) se distingue facilement de toutes les autres par son dégraissant micacé et son montage mixte, résultant d’un assemblage aux colombins et d’une finition à la tournette (Châtelet 1993 ; Châtelet 2002, p. 51-56, 200). Il s’agit d’une production du sud de l’Alsace. Apparue vers 600 dans sa contrée d’origine, elle semble se répandre rapidement dans la région bâloise et dans la vallée de Delémont (Marti et al. 2006, p. 74-75).

De l’examen du corpus altomédiéval, en tenant compte uni- quement des proportions des différentes pâtes en fonction du nombre minimum d’individus, une première tendance chrono- logique se dégage (fig. 98). Les groupes de céramiques les plus anciens (pâtes orange du groupe 3, représentées par 60 % des individus, et celui des pâtes fines du groupe 1 représentées par 23 % des individus) 80 sont en effet largement majoritaires, alors

que l’ensemble des pâtes plus récentes (4, 5 et 7) n’est représenté que par 17 % des individus.

En comparaison avec Develier-Courtételle et Courtedoux- Creugenat pour le groupe de pâtes orange, il s’agit du plus fort taux enregistré jusqu’ici, révélant des échanges commerciaux suivis avec le flanc ouest du Jura (Bourgogne, notamment). En revanche, si le groupe des pâtes fines paraît en retrait, cela ne signifie pas forcément que le site n’a été occupé qu’en fin d’utilisation de ce type de céramiques, soit au 7e siècle 81. Pour ce type de pâte, 23 %

est un très fort taux de représentation, seulement atteint par la zone d’activité 4 de Develier-Courtételle 82. La forte représenta-

tion de la céramique fine dans les contextes du Haut Moyen Age semble donc une constante dans les sites jurassiens, démontrant, selon R. Marti, une forte influence romaine. En revanche, le taux de pâte sableuse 4 est le plus faible de la région avec 14 % (35 % à Develier-Courtételle, 19,2 % à Courtedoux-Creugenat). Il est diffi- cile d’interpréter ce faible taux de céramique sableuse importée de la région bâloise, car il y peut y avoir plusieurs causes à ce constat : soit une raison chronologique, ce qui voudrait dire que le site a été abandonné peu après l’adoption de cette nouveauté importée à partir de la première moitié du 7e siècle, soit une raison écono-

mico-politique dans laquelle interviendrait l’idée de l’éloignement du lieu de consommation par rapport au lieu de production. Ces deux facteurs peuvent également se combiner. Enfin, les récipients les plus récents importés d’Alsace en pâte claire 5 ou en céramique micacée 7 ne sont représentés qu’à titre anecdotique, à l’instar des deux autres sites utilisés pour la comparaison.

Identification précise des importations céramiques de Sevrey au Haut Moyen Age : analyses pétrographiques et chimiques Gisela Thierrin-Michael

Contexte, problématique et procédé

Le district de production potière mérovingienne du plateau de la Ferté, au nord de Chalon-sur-Saône (Saône-et-Loire, F), a fait l’objet de plusieurs campagnes de fouilles et d’études archéo- métriques depuis la première localisation d’ateliers de potiers à Sevrey lors de prospections en surface par S. Renimel dans les années 1970 (Renimel 1974 ; Mani 2005 ; Delor-Ahü et Simonin 2006). Grâce à ces travaux, la distribution de la vaisselle fabri- quée dans cette région 83 a pu être tracée non seulement par des

comparaisons typologiques (qui auraient tendance à en exagérer l’ampleur), mais aussi par des analyses de pâtes (compositions chimiques principalement) jusqu’à Lyon et Vienne au sud, jusqu’à Courtedoux - Creugenat et Develier-Courtételle au nord-est 84.

1a 9% 1b 2% 1c 12% 3a 2% 3c 14% 3c1 12% 3c2 10% 3h 22% 4 14% 5a 1,5% 7 1,5%

Fig. 98 Proportion des différents groupes de pâtes du Haut Moyen Age (% NMI).

Les analyses ont également montré que, bien qu’il s’agisse d’une production céramique importante, les potiers de la région de Sevrey n’ont pas été les seuls à fabriquer des céramiques de ce type. Il est cependant difficile, sans analyses, d’identifier les pièces de Sevrey et d’estimer correctement leur pourcentage dans le mobilier céramique des sites de consommation.

Dès le début de l’étude du mobilier céramique de Chevenez - Lai Coiratte, la ressemblance de l’éventail des pâtes avec celui de Courtedoux-Creugenat était évidente. Ce mobilier présente en effet grosso modo la même panoplie de céramiques, étudiée de manière approfondie par une série d’analyses à Courtedoux- Creugenat (Deslex et al., à paraître). Cette série s’inscrit dans la suite des recherches effectuées sur la céramique du Haut Moyen Age dans le Jura, initiées par celles de Develier-Courtételle (Marti et al. 2006). Celles-ci ont révélé les provenances parfois loin- taines d’une bonne part de la vaisselle de ces hameaux et ont permis d’établir une classification par l’examen macroscopique des pâtes. De cette manière, l’identification des céramiques de la région bâloise ou de l’Alsace est assurée ; la détermination de l’origine des céramiques orange et fines reste cependant plus pro- blématique. C’est dans ce contexte que le corpus de Lai Coiratte offre, par sa relative étroitesse, l’occasion de mieux appréhender la catégorie des céramiques orange et plus précisément la part attribuable aux productions de la région de Sevrey.

Les études précédentes ont montré que le groupe des céramiques orange est constitué de différents sous-groupes, qui ne se dis- tinguent pas toujours de manière évidente à l’œil nu. L’un de ces sous-groupes correspond à la production maintenant bien définie de la région de Sevrey (Renimel 1974 ; Mani 2005 ; Delor-Ahü et Simonin 2006), les autres proviennent d’ateliers encore inconnus. Vu les difficultés de différencier de manière certaine à l’œil nu les pièces de Sevrey de celles de productions inconnues, le pourcentage d’importations de Sevrey n’a jamais pu être vérifié exactement. En analysant toutes les pièces du corpus céramique ressemblant macroscopiquement à cette production, il sera pos- sible, d’une part, de connaître ce pourcentage pour Lai Coiratte, et, d’autre part, d’évaluer la précision de l’estimation faite pour les sites de Courtedoux - Creugenat et de Develier - Courtételle. Comme il s’agit d’un petit corpus, le nombre d’analyses néces- saires pour atteindre cet objectif est modeste : quinze tessons typologiquement significatifs répondent aux caractéristiques macroscopiques de la vaisselle produite à Sevrey (fig. 100) et constituent l’échantillonnage (fig. 99 et 101). Des analyses chimiques, pétrographiques et minéralogiques ont été effectuées. Le résultat de la comparaison de ces données avec le groupe de référence de la région de Sevrey 85 et avec les analyses des céra-

miques des deux autres sites jurassiens attribuées à Sevrey est discuté plus loin (Marti et al. 2006 ; Babey et Thierrin-Michael in Deslex et al., à paraître).

Fig. 99 Tessons de type Sevrey analysés.

JU537 JU550 JU543 JU540 JU539 JU546 JU544 JU548 JU542 JU541 JU545 JU547 JU551 JU549 JU538

1 mm 1 mm 5 mm 5 mm 1 mm 1 mm 1b 3a 3b 1a 2a 2b

1a : pâte typique (JU543), vue macroscopique.

1b : détail d’un tesson à pâte typique (JU543), vue microscopique. 2a : pâte moins typique (JU544), vue macroscopique.

2b : détail du tesson à pâte moins typique (JU544), vue microscopique.

3a : détail d’un autre tesson à pâte typique et à matrice anisotrope (JU546), vue microscopique. 3b : détail d’un échantillon de référence (SEV46), vue microscopique.

Fig. 100 Vues macroscopique et vues microscopique sous polariseurs croisés.

gr

nf

nf

fp

fp

fp

Description pétrographique et chimique

Des caractéristiques pétrographiques des quinze échantillons, il ressort qu’ils se ressemblent par le cortège de leurs inclusions où seuls varient les quantités de mica, jamais très fréquent dans les échantillons, ou de fragments de granite, ainsi que la pré- sence ou non de quelques minéraux lourds (fig. 101). Les grains granitiques, souvent légèrement métamorphisés ou à texture micrographique, sont relativement peu fréquents même dans les échantillons où ils sont présents, ce qui est le cas également des minéraux dans la rubrique « autres » (fig. 100). Dans tous les échantillons, le quartz constitue l’inclusion de loin la plus abondante et le feldspath potassique apparaît en grains grossiers, généralement perthitiques 86 et altérés. La quantité estimée d’in-

clusions se tient, avec une exception, dans une fourchette entre 30 et 35 % volume. Ce sont donc des céramiques riches en inclu- sions. Ceci ne se voit pas vraiment macroscopiquement, car la part des inclusions fines, imperceptibles à l’œil, est considérable. La grande quantité d’inclusions se ressent par contre au toucher rêche des tessons.

A une exception près, la distribution de la taille des grains est sériale, c’est-à-dire que nous ne voyons pas de césure entre les grains les plus fins et les plus grossiers. Selon M. Maggetti (1982), ce type de distribution granulométrique signale l’utilisation d’un sédiment naturel sans adjonction de dégraissant par les potiers. L’échantillon JU544, au taux d’inclusions le plus faible de l’échan- tillonnage, possède par contre une structure paraissant plutôt hiatale, avec une matrice aux inclusions fines et quelques grains plus grossiers (fig. 100). La matrice n’apparaît complètement iso- trope dans aucun échantillon ; la plupart d’entre eux montre au contraire une matrice très anisotrope (fig. 100).

En ce qui concerne les compositions chimiques, nous consta- tons d’abord que quatre échantillons (JU540, JU543, JU544 et JU548) possèdent des taux de P2O5 supérieurs à 1 % poids et

trois autres (JU547, JU550 et JU551) des taux entre 0,5 et 1 % poids (fig. 102) 87. Ces valeurs, supérieures aux teneurs naturelles

de P2O5 dans les sédiments (Koritnig 1978), signalent une cer-

taine altération des tessons, survenue pendant l’enfouissement (ou l’utilisation). L’interprétation de ces analyses sera de ce fait moins fiable. Sinon, les compositions des quinze échantillons se ressemblent beaucoup : il s’agit de céramiques pauvres en CaO, riches en SiO2 et en Zr, ainsi qu’en Al2O3, avec des teneurs basses à

moyennes en fer (exprimé en Fe2O3) et plutôt basses pour tous les

autres éléments majeurs, sauf K2O. Les fourchettes des valeurs de

Fe2O3 , de MnO et de V sont assez larges ; celles d’autres éléments

ferrophiles, comme Cr et Ni, restent plus serrées.

Comparaison au groupe de référence des ateliers autour de Sevrey

La production de Sevrey est définie chimiquement par un très grand nombre d’analyses, garantissant une représentation adé- quate. L’étude pétrographique, plus sommaire, n’a porté que sur une partie des échantillons examinés chimiquement. C’est pourquoi la comparaison se focalise sur l’aspect chimique. Le groupe de référence utilisé est celui présenté par C. Mani (2005), comportant des céramiques des ateliers de Sevrey, de Givry et de La Charmée, augmenté par des analyses effectuées après publi- cation, sur des échantillons de l’atelier dit des Tupiniers à Sevrey (Delor-Ahü et Simonin 2006). Un sous-groupe à haute teneur en P2O5, jugé altéré, a été éliminé. Du groupe des 87 échantillons res-

tants, sept analyses ont été écartées en raison de valeurs extrêmes en Fe2O3 (supérieures à 7% poids), en K2O (inférieures à 1,6 ou

supérieures à 5% poids) ou en Al2O3 (inférieures à 12% poids).

Analyse Catalogue

(planche) (% matrice - diam. max. en mm)Granulométrie

Inclusions

Sériale Hiatale Quartz Feldspath

potassique Mica Granite Autres, remarques

JU537 2.1 70 - 1,7 (fp) x x x x Nodules opaques noirs, fragments de roche indéterminée (volcanique ? et sédimentaire ?)

JU538 2.17 65 - 1,2

(fp) x x Peu x

Epidote, fragment quartzite, opaques, nodules argileux à grain très fin, fragments de roche indéterminée (volcanique ? et sédimentaire ?)

JU539 2.9 65 - 1,4 (quartz) x x Peu x Opaques, nodules ferrugineux, plagioclase, épidote ?

JU540 2.8 70 - 2,3 (granite) x Peu Peu x Plagioclase, nodules argileux à grain très fin ; le plus grand fragment granitique est légèrement métamorphisé

JU541 2.16 70 - 1,5 (granite) x x Peu x Plagioclase, opaques, divers fragments roches

JU542 2.13 70 - 0,7

(fp) x x x Peu Epidote ; matrice hétérogène (traînées à matrice plus claire - moins ferrugineuse)

JU543 2.7 65 - 1,4 (gr) x x x (gr)x Nodules ferrugineux et nodules argileux à grain très fin

JU544 2.11 80 - 1,6 (fp) x x x Nodules ferrugineux ; matrice ferrugineuse

JU545 2.18 70 - 2,3 (quartzite) x Peu x (gr)x Amphibole verte à légèrement roussie, plagioclase, peu d’opaques, peu de nodules ferrugineux, fragment de quartz métamorphisé (quartzite)

JU546 2.10 65 - 1,5

(fp) x x x Peu

Amphibole verte à légèrement roussie, plagioclase, peu d’opaques, peu de nodules ferrugineux, fragment de quartz métamorphisé (quartzite)

JU547 2.21 70 - 1,2 (granite) x x x x Chert (quartz microcristallin), nodules argileux à grain très fin, matrice hétérogène (trainées à matrice plus claire - moins ferrugineuse), biotite et grains rouges indéterminés (biotite altéré ?) JU548 2.15 65 - 1 (quartz polycristallin) x x x Peu Epidote, opaques, nodules argileux à grain très fin, biotite et grains rouges indéterminés (biotite altéré ?)

JU549 2.19 65 - 3 (quartzite) x x Peu x Plagioclase, amphibole fibreuse partiellement altérée, opaques et nodules ferrugineux

JU550 2.3 70 - 1

(fp) x x x Peu

Plagioclase, nodules argileux à grain très fin, grain indéterminé vert (glauconie ?), opaques et nodules ferrugineux

JU551 2.20 70 - 2,2 (gneiss) x x x x Plagioclase, fragment gneiss, épidote, opaques, nodules argileux ferrugineux à grain très fin

Diam. max. : diamètre de la plus grande inclusion (nature du grain à diamètre maximal) ; fp : feldspath potassique ; gr : granite à structure graphique.

Cette exclusion paraît justifiée, d’une part du fait de l’écart impor- tant (près de 1 % poids ou plus) qui sépare les valeurs des pièces en question des valeurs les plus proches de l’échantillonnage, d’autre part en raison du doute subsistant concernant l’apparte- nance à la production de Sevrey, suggérée uniquement par le lieu de découverte (atelier), ce qui n’est pas vérifiable par l’analyse pétrographique faute d’échantillons.

Pour une première approche, univariée, nous utilisons la moyenne et l’écart type, ainsi que les minima et maxima du groupe de référence (fig. 102). Les quinze analyses se trouvent à l’intérieur de la fourchette de variation pour presque tous les paramètres, le plus souvent dans l’intervalle donné par la moyenne et l’écart type. Ce sont les valeurs de CaO, de MgO, de MnO, de P2O5 et de Sr, susceptibles d’altérations durant l’en-

fouissement, qui dépassent de très peu la fourchette donnée par les références 88. Comme les écarts par rapport aux références

restent très petits même dans ces cas, nous concluons à une

bonne concordance de nos analyses avec le groupe de Sevrey. Les diagrammes bivariés avec les paramètres caractéristiques Fe2O3, K2O et Al2O389 montrent que les pièces de Lai Coiratte

tombent toutes dans les champs de variation de la production de Sevrey (fig. 103). La comparaison multivariée à l’aide d’une analyse de grappe par contre indique que seules sept céramiques de Chevenez se mêlent parfaitement aux références (premier sous-groupe, fig. 104), tandis que les huit autres forment une petite grappe qui s’insère de manière légèrement marginale dans le dendrogramme (deuxième sous-groupe, fig. 104). Ce deuxième sous-groupe est entièrement composé de pièces aux teneurs élevées en P2O5 ou/et en CaO. Pouvons-nous à nouveau

mettre ce petit décalage sur le compte de l’altération et attribuer tous les échantillons de Lai Coiratte à la production de Sevrey, étant donné que même ce sous-groupe altéré se trouve encore à l’intérieur de la grappe formée par les références ? C’est à ce niveau-là que la confrontation aux résultats de l’analyse pétro- graphique devient indispensable.

No analyse CaO Fe2O3 TiO2 K2O SiO2 Al2O3 MgO MnO Na2O P2O5 Zr Sr Rb Zn Cr Ni La Ba V Ce Y Th Pb Cu