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4.5. Relation entre l’AVJPN et l’institution provinciale

4.5.1. De la difficulté de mobiliser les jeunes

Lors de mon séjour sur le terrain, cela faisait trois ans que l’AVJPN œuvrait à mettre en place des Organisations jeunesse locales (OJL). Seule la commune de Bélep avait vu naître son OJL et les jeunes de Koné travaillaient toujours dans cette voie. Il ne restait cependant que trois membres administrateurs au sein de l’AVJPN et peu de membres actifs. Au départ, j’ai cru qu’il s’agissait d’une sorte de « creux » associatif et que je n’étais simplement pas arrivée au bon moment. Toutefois, j’ai finalement compris qu’il y avait une réelle démobilisation au sein de l’AVJPN qui s’est généralisée pendant mon séjour.

Pourtant, à ses débuts, l’AVJPN réunissait près d’une trentaine de jeunes lors des rassemblements (34 membres en 2013) et entre 10 et 15 lors des formations. Ce nombre avait grandement diminué lors de mon séjour. Nous n’étions qu’entre 3 et 5 lors des formations auxquelles j’ai assisté, moi incluse. Quelles pouvaient donc être les raisons de cette démobilisation? Il semblerait qu’une des causes de ce désengagement soit liée à la bureaucratisation de l’association due au fait qu’elle est redevable aux autorités publiques. Dans le cas de l’AVJPN, l’administration avec laquelle elle doit traiter est la Direction des sports et des activités socio-éducatives (DSASE). Comme l’AVJPN est une association subventionnée à l’aide de fonds publics — 1 000 000 CFP (12 360 dollars canadiens) pour l’année 2014 —, elle doit tenir une comptabilité et faire des états financiers46. Ainsi, ses activités

46 En théorie, la loi de 1901 n’oblige pas les associations à tenir une comptabilité et à fournir des

états financiers. Toutefois, un arrêté du 8 avril 1999, les rend obligatoires pour certaines associations. Dans le cas de l’AVJPN, des états financiers sont exigés étant donné l’origine de ses subventions.

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sont étroitement suivies, évaluées et jugées par l’administration provinciale. De plus, les projets que porte l’AVJPN l’amènent à établir des partenariats avec différentes administrations, provinciale et communale, qui exigent que les jeunes se conforment aux procédures bureaucratiques. Pour utiliser les terrains de la ville, par exemple, il faut d’abord envoyer une demande formelle qui détaille l’activité qui devra y avoir lieu. Cette tâche peut être perçue comme exigeante et ainsi devenir un frein à la mobilisation, surtout pour les jeunes moins scolarisés, comme le souligne Choé :

Bref, ils sont dans un cadre, il faut que tu donnes des documents qui entrent dans leur cadre à eux, tu vois. Du coup, quand ça n’entre pas dedans, ils te renvoient pour que tu refasses. Ce travail, ça épuise…

Avant de porter un regard critique sur cette relation toutefois, il importe d’éclairer le type de relation qui existait entre les agents provinciaux et les membres de l’AVJPN. Plusieurs membres de l’association connaissaient très bien certains agents et élus de l’assemblée de la province Nord. Choé avait fait un stage à la Direction de l’environnement économique (DDE), une jeune avait un membre de sa famille y travaillant alors que d’autres ont côtoyé sur une base régulière des personnes y œuvrant en dehors du contexte de travail. De ce fait, « l’institution » envers laquelle ils sont redevables n’est pas ce corps étranger dirigé par « le colonisateur ». Elle revêt plutôt un certain caractère familier. Par exemple, j’ai accompagné la trésorière lors d’une rencontre avec la chef de la DSASE afin de régulariser la situation de l’AVJPN. J’ai alors appris que la chef en question était la belle-mère de la jeune trésorière. L’AVJPN avait un retard de plusieurs mois dans la remise de son rapport financier. En réaction à ce retard, la chef de la DSASE sermonna la jeune, mais se fit tout de même très compréhensive et tenta d’accompagner les membres de l’AVJPN dans l’apprentissage des fonctions administratives. Ainsi, les jeunes de l’association ne sont pas pris dans une relation froide avec « l’institution » où le dialogue et l’intercompréhension sont absents. Cette familiarité est rendue possible par la grande place des Kanak dans les administrations locales (provinciale et communale), rendue possible par la provincialisation discutée au chapitre 2 et la collégialité du gouvernement (Salaün et Vernaudon 2009 : 69). Cette familiarité permet, entre autres, que les employés et élus soient plus attentifs aux problèmes et difficultés vécus par les jeunes. C’est du moins ce que laissent croire les préoccupations de Jacky et Graziella envers le phénomène de démobilisation au sein des associations. Jacky m’a confié être en réflexion par rapport à un modèle associatif qui serait plus adapté aux réalités locales :

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Ce qu’on est en train de constater dans notre direction, c’est que les jeunes, s’ils sont dans des groupes, ils vont bouger. On appelle ça des associations de fait, ce n’est pas des associations spécialisées. Mais c’est des groupes avec un leader. Et donc, si on commence à venir leur dire « mettez-vous en association », on va casser la dynamique. Donc des fois, vaut mieux les laisser en groupe, les laisser faire ce qu’ils ont envie de faire. Mais bon, discuter avec eux pour voir s’ils pensent évoluer. Si on les amène trop vite à l’association, des fois, ça casse la dynamique.

Les associations « de fait » que Jacky mentionne sont essentiellement la même chose qu’une association loi 1901, excepté qu’elles n’ont pas de statut déclaré et donc, elles ne jouissent pas d’une reconnaissance officielle. N’étant pas reconnues comme personne morale, elles ne peuvent donc pas percevoir de subventions publiques. Or, les ambitions de l’AVJPN, comme pour d’autres associations, font qu’elle doit nécessairement établir un partenariat avec les autorités publiques puisque ce sont elles qui sont légitimes ou qui « détiennent les compétences » (Choé). De plus, comme les membres veulent que l’association soit admissible aux subventions, elle doit nécessairement être inscrite au registre officiel des associations loi 1901.

Comme mentionné plus tôt, respecter les procédures représente une certaine difficulté et peut être plutôt lourd pour les jeunes qui occupent les postes d’administration de l’association ou pour les jeunes d’OJK lorsqu’ils tentent d’organiser des activités qui demandent des ressources extérieures. Le simple fait de devoir se déplacer et de ne pas avoir de voiture peut rendre la tâche encore plus exigeante pour les jeunes. Comme j’avais une voiture lors de mon séjour, j’ai souvent accompagné les membres de l’AVJPN dans leurs déplacements entre Poindimié, où se trouve le bureau de l’association, et Koné, où résident deux des membres du bureau, ou encore pour aller aux bureaux de la province Nord pour déposer des documents. Débordés par ces tâches, les administrateurs de l’association ont le sentiment de se distancer des autres membres de l’association comme en témoigne Choé :

Après, c’est vrai que c’est complexe de travailler pour les jeunes. Enfin, nous on est jeunes avant tout, mais après, à force, on a l’impression de vieillir, de passer pour des vieux avec d’autres jeunes alors qu’on a à peu près le même âge et tout, tu vois. C’est parce que voilà, à force qu’on avance, nous notre réflexion, si on se pose la question, il aura quoi ce statut, ce conseil de jeunes, comment faire pour qu’il soit légitimé au sein de la commune, au sein de la province… Qu’est-ce qu’il faut mettre en place pour qu’il soit reconnu, pour que les jeunes, leur voix, elle soit entendue. Tu vois, c’est plus ça que… Nous tous, ça, on n’a pas vu ça, tout ça, quand on est entré dedans. C’était plus entrer dedans parce que l’idée elle était géniale et tout. Mais on n’a pas pensé que pour arriver là, il y a tout un travail en fait …. Du coup, c’est

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peut-être ça aussi qui fait que les jeunes, ils ne vont pas trop entrer avec nous, sauf si vraiment ils ont envie. Mais après… on fait parce qu’on veut le faire, mais arrivé un moment, ça épuise. Surtout quand on n’est pas beaucoup.

La formalisation des activités et de la structure de l’AVJPN, qui exige de certains de ses membres une maîtrise des procédures et une certaine soumission aux exigences de l’administration, entraine une perte de l’essence même de l’association et de ce qu’elle représentait pour les jeunes. Pour Tally, l’AVJPN n’est plus ce qu’elle était au moment où les jeunes se sont mobilisés pour sa création :

Avant, AVJPN c’était, dans un sens, où on arrivait… on était dans une grosse dynamique… C’était trop bien, c’était convivial. Tu étais tout le temps en train de rire. C’est ça la valorisation de la jeunesse. C’est la façon que tu es, toi, face à l’autre. Tu es dans le rire, tu travailles, mais dans la bonne humeur. Tu es content de soit partir avec ta famille — parce que moi j’étais tout le temps en train de trimbaler ma famille quand il y avait des réunions — ou soit tu es content de laisser ta famille. C’est un plaisir, quand tu dis réunion AVJPN, c’est un plaisir, on y va, paf, on se barre. Aujourd’hui, non.

Ainsi, en devenant plus formelle, l’association correspond de moins en moins aux besoins et désirs des jeunes qui s’y sont engagés en premier lieu. À l’origine, les jeunes associaient les activités de l’association avec le plaisir, la rigolade, et parfois, avec certains comportements réprimés par les institutions, tels que la consommation d’alcool. Il s’agissait d’une façon « plus jeune » de fonctionner, dans laquelle les jeunes se sentaient bien et qui leur donnait envie de se mobiliser. Toutefois, plus les associations se formalisent, moins les jeunes sont motivés à s’y impliquer.

Certains jeunes semblent cependant être plus à l’aise avec la dynamique impulsée par la formalisation de l’association. Selon mes observations, les jeunes ayant plus d’expérience sur le marché du travail et une scolarité plus importante sont favorisés à long terme puisqu’il leur semble plus facile de s’adapter aux règles et procédures. Pour Choé, son adaptation a été facilitée par son expérience de stage au sein de la DDE dans le cadre de ses études de licence en droit, économie et gestion :

Choé : Au début, moi, j’ai eu de la chance parce que j’ai travaillé dans l’institution provinciale. Du coup, j’ai quand même une vision de comment ça fonctionne. Mais… quelqu’un qui n’a jamais travaillé dedans, ça va être compliqué.

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Choé : Ça décourage… Il y a beaucoup d’associations qui… voilà... parce qu’ils sont découragés.

Benoît Coquelet (2013) soulignait ce problème lors de son allocution au colloque « Citoyenneté et destin commun en Nouvelle-Calédonie ». Pour lui, un des problèmes majeurs de certains dispositifs est qu’ils n’arrivent pas réellement à rejoindre son public cible, c’est-à-dire les jeunes qui sont exclus des sphères décisionnelles parce qu’ils sont déscolarisés et sans emploi, en raison de leur manque de « compétences de base pour être dans la course » (Mercier 2009, cité dans Coquelet 2013 : 107)

Le principal effet pervers qui peut affecter ces dispositifs [conseils municipaux et provinciaux juniors, maisons de quartier, conseils de quartier] est que ceux-ci ne touchent pas une frange de leur public cible, c’est-à-dire cette partie de la population qui demeure exclue du débat, de la prise de décision et ne se sent pas concernée par les politiques mises en œuvre par les collectivités à l’échelle du pays, de la ville, du quartier. (Coquelet 2013 : 98)

À ses débuts, l’AVJPN réussissait à rejoindre cette jeunesse exclue en organisant des événements moins officiels, plus axés sur les discussions et le plaisir. Toutefois, parallèlement à la formalisation de l’association, l’intérêt des jeunes envers cette dernière décroit. Ce faisant, elle risque de passer à côté d’un de ses publics cibles.

En plus, cette transformation entraine des tensions entre certains membres du conseil d’administration qui ont des visions divergentes sur une gestion plus ou moins formelle de l’association. J’ai été témoin de ces tensions au moment où la secrétaire, Tyla, demandait à ce que l’AVJPN finance en partie la journée sportive du 26 juillet organisée par l’OJK. Elle fit simplement sa demande quelques jours avant l’événement par le biais d’une conversation téléphonique avec Choé et Kassy, respectivement présidente et trésorière. Ces dernières furent exaspérées puisque, selon elles, Tyla ne comprenait pas la procédure. Pour financer l’OJK, elle devait d’abord préparer un budget prévisionnel qui devait ensuite être approuvé par le conseil d’administration. Pourtant, quelque temps auparavant, l’AVJPN n’utilisait pas une telle procédure. Cette situation généra donc un conflit entre un membre qui souhaitait que l’AVJPN garde une gestion officieuse de sa trésorerie et d’autres qui voulaient qu’elle se plie aux normes.

Par ailleurs, comme le montre le cas de l’AVJPN, ce n’est pourtant pas nécessairement l’« institution » qui est en cause. Comme nous l’avons vu plus tôt, les agents travaillant avec les

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associations de jeunes remettent eux-mêmes en question le modèle associatif à la suite de plusieurs constats d’échec. Toutefois, il s’agit, pour le moment, du seul modèle pour obtenir une reconnaissance officielle, et donc, du financement public. Pour Kassy, c’est principalement la possibilité d’être financés qui pousse les jeunes à officialiser l’association :

Kassy : Ah mais AVJPN, quand tu regardes, AVJPN est dans un cercle vicieux. Demain, après-demain, je pourrais péter ma gueule que c’est moi qui ai mis en place tout ça. Mais concrètement, ce n’est pas moi qui ai mis en place, c’est la province qui a mis en place. Parce c’est elle qui a mis les moyens en place pour que j’y arrive […] Et les jeunes, ils ne s’en rendent pas compte. […]

Eve : Parce que les fonds viennent de la province…

Kassy : C’est la province qui décide si elle nous subventionne. Tu pourras dire « J’ai envie d’être autonome, j’ai envie d’être autonome… ». Bah non! Tu ne peux pas. Si tu as envie d’être autonome, tu rends la subvention à la province et là, tu es autonome. C’est ça qu’on est en train de faire comprendre à OJK. Que la subvention, c’est bien, qu’on a envie d’avoir une maison de quartier, que la mairie elle veut bien nous donner un bâtiment, c’est bien. Mais si la mairie nous donne le bâtiment, la mairie aura un droit de regard et elle aura un droit de décision. La mairie pourra… La mairie va tout orienter. […] Pis ça, personne ne l’a capté. Tout le monde, c’est les sous. Tant qu’ils donnent les sous, ils donnent les sous […] Mais arrivé un moment donné, il faut comprendre tous les gens qu’il y a autour de toi, tous les gens que tu rencontres, les institutions que tu rencontres, n’importe quelle boîte que tu rencontres, faut bien regarder, il faut bien comprendre comment ils fonctionnent. Moi, c’est comme ça que j’ai compris qu’en fait, AVJPN est dans un truc où il n’a pas de prise de décision. Il n’a rien en fait. Il n’est rien. Le seul truc qui fait qu’on est quelqu’un, c’est les jeunes qui sont à l’intérieur qui se battent pour quelque chose.

Il est difficile pour les jeunes de réaliser les risques que comportent l’officialisation de l’association et la perception de subventions publiques. Pour Kassy, c’est au fil des années, des expériences et des réflexions qu’elle en est venue à ces réalisations. La reconnaissance institutionnelle risque de dénaturer le projet associatif de base, que ce soit en imposant ses propres balises ou en imposant une gestion administrative plus stricte, en particulier au niveau des finances. De rencontres plaisantes où les jeunes pouvaient discuter et refaire le monde, constituant ainsi de véritables espaces de discussion et de réflexion commune, l’AVJPN est devenue trop « encadrante », faisant progressivement disparaître les espaces de discussion qu’elle avait d’abord suscitée. C’est, en quelque sorte, un effet de distorsion que créent l’association et le partenariat qu’elle entretient avec les pouvoirs publics. Les jeunes s’y étaient d’abord mobilisés en tant que « jeunes » exclus des sphères de décision mais se démobilisent en quelque sorte pour les mêmes raisons puisque certains

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ont de la difficulté ou sont moins enclins à se plier aux normes qu’exigent leur reconnaissance officielle. À l’inverse, ceux qui persistent dans l’association et y poursuivent leur réflexion ont l’impression de « devenir des vieux ». Dans un extrait cité plus haut, Choé racontait qu’elle avait l’impression de « devenir vieille » au fur et à mesure que sa réflexion sur l’association progressait. Ainsi, la capacité « des vieux » à faire preuve de discernement s’oppose à l’incapacité « des jeunes » à faire preuve de jugement et de maturité (Salaün 2009 : 81).

À la suite de ce constat, les agents de la province Nord rencontrés se demandent quel modèle associatif pourrait réellement favoriser la participation citoyenne des jeunes sans manquer sa cible? Lors de ma rencontre avec Graziella Nedia, elle était d’ailleurs très intéressée à discuter du modèle associatif au Québec. Toutefois, en mettant uniquement en cause la bureaucratisation, on risque de masquer le problème causant la difficulté des jeunes à s’y adapter, soit leur marginalisation au sein de la société calédonienne. La plupart des jeunes qui ont des difficultés à s’adapter à la formalisation de l’association sont ceux qui sont le moins scolarisés. Ils leur manquent certaines compétences de base, ou capital scolaire, pour parvenir à rester dans la course. Or, comme nous l’avons déjà souligné au chapitre 3, les jeunes Kanak sont deux fois plus nombreux que les non-Kanak à ne pas avoir de diplôme (Cottereau-Reiss 2010 : 63). Ces inégalités découlent, entre autres, de l’héritage du système scolaire ségrégué de la période coloniale avec « l’école indigène » et l’impossibilité pour les Kanak d’avoir accès aux études postsecondaires (Trépied 2011 : 166). Ainsi, en mettant en cause le modèle associatif, soit la loi du 1er juillet 1901, le risque n’est-il pas de passer à côté du véritable

enjeu, soit la remise en cause des inégalités sociales entre les divers groupes sociaux qui coexistent en Nouvelle-Calédonie?

4.6. Conclusion

L’analyse fait ressortir que les perspectives de sortie de l’accord de Nouméa ont fait émerger un contexte particulier où « la jeunesse » est devenue une préoccupation majeure des pouvoirs publics. Incarnant les espoirs et les angoisses d’une société, la jeunesse devient le public cible de politiques publiques visant son insertion civique. En posant la question de la citoyenneté et du civisme, les jeunes sont enjoints de participer au bien-être de la société kanak, mais aussi, calédonienne. C’est dans ce cadre particulier que les jeunes de l’AVJPN se mobilisent. Au fil de leur participation à des

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événements organisés par les autorités publiques, ils en sont venus à devenir eux-mêmes les promoteurs d’une citoyenneté active qui serait non pas réservée aux seuls Kanak, mais ouverte aux membres des autres communautés de la Grande-Terre.

Nous avons également vu que l’accord de Nouméa a permis une reformulation de certains enjeux en Nouvelle-Calédonie entrainant des prises de position jusqu’alors inédites. Au cœur de ces transformations, se trouve la reconnaissance du « peuple d’origine » qui ne permet certes pas une réévaluation radicale du passé colonial, mais qui permet à certains individus, ou groupes d’individus, de prendre la parole et de « revendiquer » en son nom. Dans ce contexte, il ne fait aucun doute pour