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Tableau I : Profil des répondants

3.5 Déroulement des entretiens

La conduite proprement dite des entrevues s’est tenue d’abord au LSM puis au LAV. Il n’y a pas eu de motivation particulière à commencer le travail dans l’un ou l’autre des établissements. Notre banque de répondants était maintenant disponible, du moins sur papier. Dans chaque école, le surveillant général s’est chargé de passer dans les classes pour les identifier un à un ; il les

a conviés à une rencontre avec nous à l’heure de la grande pause qui dure de midi à 13h. Nous nous sommes tous retrouvés dans une salle de classe isolée à l’abri du contrôle de la direction de l’école. Tout le contenu de la recherche a été expliqué aux participants tout en insistant surtout sur deux aspects importants que sont :

La confidentialité et la libre participation : Il a été notifié aux élèves

que leurs propos seraient enregistrés sur support électronique (qui leur a été effectivement présenté) mais resteraient strictement confidentiels ; rien ne « filtrerait » ni au niveau de leurs parents ni du personnel (encadreurs et professeurs) de leur école. Mieux, leurs noms "authentiques" ne seront mentionnés à aucun endroit du rapport final. Nous avons ajouté qu’ils avaient le droit de porter plainte contre nous s’ils retrouvaient leurs noms dans une section du rapport sans nous en avoir expressément donné l’accord auparavant. Ils ont été également informés qu’ils pourraient se retirer de l’entrevue à tout moment sans aucune conséquence. Leur consentement à la recherche serait, donc, libre.

La nature, l’objet et les objectifs de l’étude : cette présentation s’est

révélée particulièrement importante car nous avons découvert plus tard que presqu’aucun d’entre eux ne s’était prêté à des questions d’enquête par le passé. Nous les avons informés de ce que nous comptons faire avec eux. Ils ont compris qu’il s’agissait d’un entretien (une « causerie ») et non d’un interrogatoire. Nous leur avons indiqué que chaque entrevue devrait durer entre 30 et 60 minutes, qu’ils ne seraient pas rémunérés mais que nous pourrions assurer leurs frais de transport s’il advenait qu’ils se déplaçaient -spécialement- pour venir passer l’entrevue. Évidemment, nous leur avons garanti que les règles élémentaires de sociabilité exigeaient au moins que des rafraîchissants avant, pendant ou après les entrevues leur soient pris en charge. Bref, nous estimons avoir respecté - dans les moindres détails- les exigences de l’éthique en recherche à travers des explications explicites livrées aux répondants.

La clarification des conditions de participation aux entrevues et du déroulement de celles-ci a porté juste. Réticents au départ lorsqu’ils ont été "convoqués" par le surveillant général, les élèves se sont sentis en confiance

après notre exposé et la série de réponses à leurs questions. Nous nous sommes entendus que c’était à eux d’indiquer l’heure et le lieu qui leur conviendraient pour la tenue des entretiens, attendu que nous étions prêt à respecter leurs choix. Toutefois, nous avons émis le souhait de ne pas réaliser lesdites entrevues aux domiciles des répondants afin d’éviter toute gêne ou influence éventuelle d’un parent, d’un tuteur ou d’un membre quelconque de la famille. Tous étant munis des téléphones portables, ils ont communiqué leurs numéros pour parer aux possibilités d’empêchement, d’imprévu ou de retrait de la personne. A tour de rôle, nous les avons enregistrés dans notre agenda pour une période de trente jours ouvrés compris entre le 1er mars et le 10 avril 2010. Il nous fallait nécessairement avoir clos les entrevues avant fin avril pour être sûr de ne pas entraver leurs plans de préparation du baccalauréat lequel devrait avoir lieu au mois de mai. Mais nos prévisions sont allées au-delà ; les entrevues se sont poursuivies jusqu’au 1er mai.

La collecte a commencé par un pré-test chez deux élèves de notre bassin de répondants. Nous avons transcrit les deux entrevues sitôt que nous les avons conduites puis les avons soumises à notre Directrice de recherche pour des critiques. Elle a réagi en indiquant que «les réponses étaient très brèves», nous a enjoint à «laisser des silences s'installer dans la conversation»; à ne pas "mitrailler" les interviewés de questions, à les laisser répondre, à les relancer et enfin à ne pas passer directement à la question suivante. Les deux premières entrevues ont alors été considérées comme des exercices pour la suite et n’ont pas été prises en compte dans l’analyse.

Les travaux ont repris le 10 mars. A une forte majorité, les élèves ont accepté que nous les interviewions soit dans l’enceinte même de l’école soit à ses abords. Le principe moteur étant de ne pas perturber leurs études, les entrevues devraient avoir lieu soit entre midi et treize heures, soit le soir après les cours. Afin d’amoindrir les risques de biais que pourrait engendrer la présence des autorités scolaires, nous avons eu l’accord de mener les entrevues dans une salle fermée que nous gérions personnellement au sein même de l’établissement. Cette démarche était essentielle pour maintenir un climat de confiance avec les répondants. Lorsque les bruits y étaient insupportables, nous

avons été obligés de nous retirer carrément de l’école. Nous venions à l’école à la date et à l’heure proposées et procédions aux entrevues une à une jusqu’à épuisement de la liste consignée dans l’agenda. Au cours du processus, 4 élèves nous ont signifié leur indisponibilité ; nous avons été contraint de les substituer par d’autres qui étaient sur la liste d’attente.

Toutes les entrevues réalisées au LSM l’ont été en français. Les élèves faisaient montre d’une aisance de compréhension du sens des questions et de réponse à ces questions. En revanche, au LAV, des difficultés réelles de communication constatées auprès de certains élèves nous ont obligé à conduire quelques entrevues en langues locales, soit en soussou, soit en malinké, parlées par les élèves concernés par cette situation. Ayant la chance de maîtriser lesdites langues, nous avons personnellement mené toutes les entrevues sans recourir à un service d’interprète. En retour, les élèves ont fait quelques commentaires.