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1. Définition des termes de la question : le capital investissement 2. Définition des termes de la question : les pays émergents 3. Réalités du capital investissement dans les pays émergents

Partie II. Question de recherche, littérature et méthodologie

1. La question de recherche : quel modèle de capital investissement pour les pays émergents? 2. Revue de la littérature du capital investissement dans les pays émergents

3. Méthodologie

Partie III. Cas clinique : application du modèle de Timmons au fonds Beltone MidCap Egypt et proposition d’un modèle de capital investissement destiné aux pays émergents

1. Présentation du cas clinique, du modèle théorique et de l’hypothèse reformulée

2. Les 3 pôles d’ancrage : tentative de généralisation du cas égyptien aux pays émergents 3. La dynamique des pôles: tentative de généralisation du cas égyptien aux pays émergents

III. Lien avec la pratique professionnelle

1. Une triple fonction d’acteur, de capteur et de passeur

En tant que professionnel du capital investissement, j’ai développé trois fonctions complémentaires qui encouragent ma présente démarche : acteur, capteur et passeur.

Ma première fonction est celle d’« acteur » : je suis associé-fondateur du holding de participations Casa Invest, où j’anime la pratique « Capital investissement » en support d’opérations menées par des entrepreneurs ou par des fonds d’investissement. Je suis également membre du jury-fondateur de l’incubateur de Paris Dauphine, structure qui héberge dans les locaux de l’établissement des start-ups (d’activités technologiques et traditionnelles) en demande de mentorat et de mises en relation. Cet engagement entrepreneurial, mené depuis 2011, est fondé sur une expérience de 10 ans d’investissement en private equity chez Siparex (1,1Md€ sous gestion), qui m’a placé au contact de toutes les émergences : celle des entreprises (start-ups), celle des technologies (capital risque) et celle des nations (capital investissement dans les pays émergents). Ainsi, dans mes fonctions d’Investment Manager de l'activité capital risque de Siparex, j’ai accompagné comme actionnaire et administrateur actif près de 20 PME à forte croissance dans les domaines technologiques du logiciel, de l’Internet et de la biotechnologie. J’ai cédé 14 de ces lignes, dont 2 ont été introduites en bourse sur NYSE Euronext : BioAlliance (oncologie) et Novagali (émulsions cationiques pour l’œil sec). Au total, ces 14 sorties ont généré une plus-value, au cours d’une décade 2000-2010 marquée par l’éclatement de la bulle Internet et particulièrement destructrice de valeur pour le capital risque mondial. En complément de ces responsabilités dans le capital risque, ma seconde fonction de Directeur de l'activité Pays Emergents de Siparex m'a positionné à la fois comme investisseur et membre à temps partiel de nouvelles équipes de gestion de fonds dans les pays émergents. Les

souscripteurs appellent ces projets les « Emerging markets - first time team - first time

funds » et les qualifient – souvent à raison – d’investissements les plus risqués de leur

univers d’intervention. Parmi mes réalisations, la création du fonds de capital investissement Beltone MidCap Egypt s’est révélée la plus structurante et la plus riche d'enseignements, se concluant par une levée de fonds de 40 millions de dollars US en 2010 - année précédant la Révolution des Printemps Arabes en Egypte - et par la cogestion du fonds aux côtés de l’équipe opérationnelle du Caire. Cette expérience, que nous considérons représentative de la problématique du capital investissement dans les pays émergents, constituera notre cas clinique longitudinal (traité en Partie III).

Ma deuxième fonction, de « capteur », s’est développée dans les fonctions de

Manager du think tank et réseau d’affaires Euromed Capital Forum de 2007 à 2011,

qui a pour objet social de promouvoir le capital investissement en Méditerranée. J’ai été amené à organiser à ce titre deux forums à Tunis (2008) puis à Tanger (2009). Les 200 orateurs qui y ont participé ont révélé deux photographies de la situation régionale du private equity, espacées d’un an et demi, qui éclairent nos travaux. J’ai aussi régulièrement contribué - et contribue encore - aux travaux d’autres think tanks sur le financement des PME en Méditerranée, parmi lesquels Anima (plate-forme multi-pays de développement réunissant 80 agences gouvernementales) et Amadeus (institut géopolitique basé au Maroc).

Enfin, ma troisième fonction, de « passeur », concerne la transmission de savoirs et de savoir-faire, par la formation d’étudiants et d'équipes de gestion en capital investissement. Les thèmes enseignés sont la finance d’entreprise (capital investissement, ingénierie financière, fusions et acquisition) et l’entrepreneuriat (stratégie de l’entrepreneur, business models et croissance rapide). J’interviens à HEC Entrepreneurs (dirigé par le Pr. Alain Bloch), en Master 2 Stratégie et Expertise Financière du CNAM (dirigé par le Pr. Denis Dubois) et en Master 225 Finance d’entreprise de Dauphine (dirigé par le Pr. Maurice Nussenbaum). Pour cette dernière formation, j’ai créé en 2011 l’enseignement de « Capital investissement dans les pays

émergents23 », qui traite des spécificités opérationnelles de cette pratique. Je forme

aussi les praticiens du capital investissement actifs dans les pays émergents en Tunisie, en Egypte et en Algérie, souvent en support d'organismes nationaux ou internationaux parmi lesquels la Banque Européenne d'Investissement, la Banque Mondiale, l'Agence Française de Développement ou l’ATIC24. Enfin, j’interviens régulièrement dans des conférences en France et à l’étranger sur les thèmes du capital investissement. En 2011, mes principales interventions se sont tenues aux conférences annuelles du CNAM et de Dauphine, aux rencontres d’IpeMed (Paris), au Forum de Javea (Alicante, Espagne), au symposium d’Amadeus Medays (Tanger, Maroc) et à la journée annuelle du capital investissement marocain (Casablanca, Maroc).

2. Une démarche de recherche issue de la pratique professionnelle

Ces trois fonctions d’« acteur », de « capteur » et de « passeur » ont stimulé mes réflexions sur l'universalité du capital investissement et sur un modèle qui serait adapté aux pays émergents et notamment aux PME qui s’y développent. Cette question est née de difficultés concrètes auxquelles j'ai été confronté sur le terrain, et s’est nourrie de ma pratique du capital risque en France. Conscient de la distance qui sépare ces deux mondes, j’ai cheminé à travers des lectures et des échanges vers une mise en parallèle que j’ai longtemps considérée comme iconoclaste. La vision superficielle de métiers positionnés aux antipodes s’est cependant lézardée avec le temps, à mesure que des correspondances apparaissaient : les usines de conserverie d'Alexandrie et les sociétés de biotechnologie parisiennes commençaient à se faire écho. La pertinence de la question de recherche m’est apparue clairement au moment où IFC-World Bank a

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Syllabus en annexe

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confirmé sa décision d’investir dans la société Beltone MidCap Egypt, a fortiori en revendiquant le statut d’Anchor Sponsor25 du projet.

La décision de m'investir dans la rédaction d'une thèse a été prise à l’occasion d’interventions académiques : le Professeur Alain Bloch m'a très tôt encouragé dans cette voie. Suivant ses conseils, j’ai collationné à partir de 2008 le matériau qui pourrait servir de substrat à un tel travail. Nos échanges sur les dimensions de l’entrepreneuriat et du développement économique régional se sont enrichis de réflexions partagées avec le Professeur Denis Dubois sur le fait financier. La codirection par mes deux professeurs du CNAM, qui m’ont l’un et l’autre accueilli comme intervenant dans leur Master il y a plusieurs années, a été pour moi une formidable opportunité ; et aussi une posture révélatrice de l’ambivalence du sujet, à mi-chemin entre l’entrepreneuriat et la finance. Je les remercie ici chaleureusement pour leur confiance, leur énergie positive et leur soutien, grâce auxquels j’ai pu mener la présente recherche à son terme.

Ainsi, ma propre pratique professionnelle s’est enrichie des réflexions académiques et des recherches des trois dernières années, m’offrant un recul nouveau sur le métier d’investisseur dans le non-coté. Ce dernier est en effet constamment menacé par le formatage des approches, censé permettre aux équipes de gestion de se conformer aux grilles d’analyse des grands bailleurs de fonds. Sclérose et rétrécissement se développent à l’ombre de cette hyperspécialisation, qui ne saurait protéger des contreperformances par temps de crise. Notre posture est ici inverse : une approche pragmatique, décloisonnée et transversale du capital investissement, qui cherche à catapulter les extrêmes pour en permettre la fertilisation croisée.

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Anchor Sponsor ou « Sponsor d’Ancrage » est un statut de souscripteur de référence, qui permet en pratique à un fonds d’investissement nouvellement créé de consolider sa viabilité : à la fois par les montants investis (généralement 15% à 20% du total du fonds par souscripteur) et par l’autorité des souscripteurs de ce premier cercle. Beltone MidCap Egypt a rassemblé un groupe de 3 Anchor Sponsors autour du projet : IFC-World Bank, la BEI (Banque Européenne d’Investissement) et EDBE (Egyptian Development Bank of Export).

PARTIE I – Définition et réalités du capital

investissement dans les pays émergents

Section I.1 - Définition des termes de la question : le