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La défense contre les agressions marines

Gare ferroviaire

2.4. Les risques littoraux et la défense contre les agressions marines

2.4.2 La défense contre les agressions marines

-destruction des forêts denses de pins maritimes sur le site du pôle universitaire de Tassoust. -ouverture de vastes carrières à ciel ouvert entamant les sables dunaires au niveau de la piste de l’aéroport de Taher.

-formation de marécages au fond de ces carrières, dans la mesure où il n’y a pas eu de réhabilitation des sites qui ont été transformés en véritables dépotoirs à la périphérie des villages comme à El Kennar, et à Bazoul..

-développement de l’érosion s’est généralisé sur le cordon fossile avec effondrement de pans de dunes, incision profonde dans les sables et ravins de suffosion, à l’extrémité orientale du port de DjenDjen.

-érosion accélérée menace directement les jardins maraichers installés sur flanc de dunes localisés sur la rive gauche de l’oued Nil.

Ainsi, le paysage dunaire boisé est détruit et n’a jamais fait l’objet de programme de réhabilitation. Le cordon dunaire fossile est soumis à une érosion accélérée, qui n’existait pas auparavant. L’environnement littoral a été exploité profondément et a subi des dégradations importantes qui engendrent un déséquilibre et une instabilité localisés sur le littoral de Jijel, il reste abandonné et complètement défiguré.

Toute action de réhabilitation devient problématique aujourd’hui suite à la forte demande humaine en matière d’activité touristique, mais aussi économique, qui suscite une réelle pression sur le littoral.

2.4.2 La défense contre les agressions marines

.La protection du rivage Est du littoral de Jijel 122 (Plage du 3 éme km et du port de pêche de Boudis)

Le rivage Est, est sujet à des phénomènes d’érosion et de déstabilisation du profil de plage qui se traduisent par un net recul du trait de côte réduisant la largeur de la plage du 3éme km et soumettant par la même occasion le pied de la dune de sable à l’attaque de la houle. Plus à l’Ouest, le port de pêche de Boudis est soumis au phénomène d’ensablement.

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LEM (Laboratoire des études maritimes)( (2007) ; Travaux de protection rivage de Jijel plage (3éme km), et du port de pêche de Boudis.

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Comme solution proposée par LEM (en 2007) pour protéger la plage Est, et retenue par la DTP de Jijel, celle de la mise en place de brise lames isolé (Epis) et le confortement du talus, pour un montant de 93.078.000 DA (photo.49). L’ensemble des travaux de protection du rivage de la plage du 3ème Km et la protection du port de pêche de Jijel contre l’ensablement a été évalué à 488.500.000,00 DA (cf. Annexes).

Photo.49 : Protection du rivage Est du littoral de Jijel (Plage du 3 éme km et port de Boudis) (Google Earth ; 2016)

.La Protection de la falaise et de la passe d’entrée du port de pêche de Z. Mansouriah

Le site de la falaise est marqué par des ravines creusées par les eaux de ruissellement et par les rejets à ciel ouvert des eaux usées de la ville de Ziama Mansouriah.

En période hivernale, de véritables torrents dévalent du sommet de la falaise. Côté mer on assiste à l’attaque répétée des houles en provenance du secteur Nord et qui serait probablement à l’origine de l’érosion du pied de la falaise. La zone érodée sur 500 ml, représente ainsi une réelle menace pour les habitations situées aux alentours. Une protection frontale de la falaise a été proposée par LEM sur une longueur de 648 ml et pour un montant estimé à 756 972 216, 00 DA, mais au cours de l’exécution de ces travaux de protection qui ont débuté en 2008, les blocs

Port de Boudis

Travaux de protection de la plage du 3 éme Km et du nouveau port de Boudis (mise en place d’Epis).

Plage Kotama

Plage 3 éme km

de protection mis place ont été déplacés lors de la tempête de 2009. Ces blocs en question n’ont pas pu résister à l’énergie des houles (photo. 50).

Concernant la protection de la passe d’entrée du port de Ziama Mansouriah, un déroctage de la passe d’entrée du port a été effectué sur une surface estimée à 2250 m2 pour réduire l’agitation au niveau du port (cf. Annexes). Malgré les retards accumulés, nous assistons aujourd’hui (en 2017) au parachèvement des travaux.

Photo.50 : Les blocs cubiques de protection du port de Ziama Mansouriah déplacés et emportés par l’énergie de la houle (en 2009) avant même leur mise en place finale.

.Le projet de protection du rivage de la plage Boublaténe

Le trait de côte de la plage Boublaténe à l’Ouest de Jijel a connu un recul considérable pendant ces dernières années, le phénomène va s’amplifier et causer de sérieux dégâts aux constructions avoisinantes et à la RN 43, une étude relative à la protection de la plage a été initiée par la direction des travaux publics de Jijel et dont le montant total est estimé à 181 646 887,50 DA (TTC), les travaux seront bientôt lancés.

Une protection frontale de type digue en enrochement sur un linéaire de côte de 700 m pour le confortement du haut de la plage a été ainsi jugée nécessaire.

. Le projet de protection du port de DjenDjen

L’agitation du plan d’eau en période hivernale (de Novembre à Mars) sous l’effet du ressac contraint le port à des fermetures temporaires (consignations) de l’ordre de 37 jours/an en moyenne. Le phénomène du ressac, commun aux ports méditerranéens est fortement accentué

Blocs cubiques de protection emportés par les vagues

au port de DjenDjen, et diminue ainsi l’image de marque du port. Les temps morts générés par les mouvements de remise en rade occasionnent des surcoûts, contestés par les armateurs, constitue un facteur contraignant pour la compétitivité du port de DjenDjen. Ainsi pour résoudre ces problèmes, certaines actions ont été engagéesdepuis 2011 (DTP Jijel ; cf. Annexes) :

--réduction de la largueur de la passe d’entrée (de 500 m de large à 300 m). --dragage du port pour l’enlèvement du sable.

--extension de la digue Nord de 400 m pour protéger l’intérieur du port des houles venant du Nord (à l’origine des turbulences).

Le cout de ces travaux est évalué à onze milliards de DA et le taux d’avancement aurait atteint les 90% en 2016.

Conclusion

Parmi les atouts de la wilaya de Jijel, il existe des ressources en eau importantes, des potentialités agricoles et forestières riches, des sites touristiques très attractifs etc……

Mais la spécificité du milieu physique de Jijel reste assez contraignante, avec les 4/5 du territoire qui est montagneux, des plaines littorales réduites, des précipitations très abondantes, un réseau de drainage difficile et la marque de l’érosion très étendue, accentuée par la pression démographique sur le territoire de la wilaya.

L’analyse du milieu physique de la wilaya nous a permis de mettre en évidence l’existence d’espaces souvent étendus exposés aux risques naturels ; la configuration du relief offre de bonnes prédispositions pour l’occurrence de risques tels que les glissements de terrain, les inondations, en effet un certain zoning des risques semble se calquer sur le relief, à savoir les versants abrupts au Sud portent les marques de l’instabilité, alors que les plaines littorales au Nord sont le réceptacle des eaux qui descendent de la montagne en provoquant les inondations ; quant à la bande littorale, elle est soumise à l’érosion marine qui exprime une menace sérieuse sur les infrastructures portuaires et industrielles .

Comme nous l’avons démontré l’existence de séismes suivis de tsunami qui ont détruit une grande partie de la ville en 1856, alors que de vastes espaces sont impactés par les glissements de terrain et les inondations. Face à ces risques sur les terres, la menace de la mer reste un danger permanent sur les installations portuaires et les habitations si des mesures à même de limiter et de stabiliser le recul des terres ne sont pas entreprises sérieusement.