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Le déclencheur, les réactions, les raisons de l’embauche d’un consultant

Dans le document Église et management : quel témoignage ? (Page 125-136)

II. Descriptif du processus de restructuration de l’EERV

2. Église À Venir

2.2. Mise en route du projet Église À Venir (1995-1998)

2.2.1. Le déclencheur, les réactions, les raisons de l’embauche d’un consultant

En 1995, l’État de Vaud, en difficulté financière, demande à tous ses départements de réaliser des économies. Il engage un consultant extérieur, Bossard Consultants, pour mener à bien ce vaste plan de restriction financière. Il baptise ce dernier « Orchidée II », en référence à un premier programme d’économies budgétaires qui n’avait touché que les hôpitaux au début des années 1990, appelé tout simplement Orchidée292.

Dès les premiers jours du mois de février, le CS se renseigne auprès du Département de l’Instruction Publique et des Cultes (DIPC) pour savoir si les Églises seront soumises à ce processus. La réponse est positive293. Une série de rencontres avec le DIPC et l’Église

291 Ces informations sont reprises du mémoire de licence de Emmanuelle Rossier : Emmanuelle ROSSIER, Église À venir : un projet de réforme misant sur la décentralisation et collaboration [ci-après : Église À Venir], mémoire de licence en science politique, UNIGE, novembre 2000, pp. 8-9.

Nous n’avons pas retrouvé les chiffres 1995 dans les archives, mais un document de travail mentionne ceux pour 1996 qui sont à peu près les mêmes : le budget global est estimé à 53,45 mio, dont 38 mio pour l’État, ce qui représente 71,2% du budget global, 3,5 mio pour les communes (6,5%

du budget total), 11,5 mio pour les paroisses (21,5%) et 0,45 mio pour la caisse de l’EERV (0,8%). Le document précise encore que le montant de la caisse de l’EERV "correspond aux revenus de la fortune de l’EERV, soit des placements ainsi que les revenus d’immeubles." Le document de travail est une feuille libre qui se nomme "Financement global de l’EERV (estimation pour 1996)" du 10 mars 1997 inSB 103/171. Le document porte le numéro de page 26 et devait donc faire partie d’un document complet qui ne se trouve pas avec lui.

292 Le mot OrCHidée est un acronyme. Nous n’avons trouvé sa signification que sous forme de charade :

"mon premier vaut son pesant d’économies ; mon second évoque un centre hospitalier en Suisse ; mon troisième est plein d’imagination ; mon tout est une fleur noble et de qualité à l’image de l’objectif recherché." In Filippo BOLLA et Marianne BINST "Une démarche participative de réduction des coûts hospitaliers. Hospices cantonaux vaudois (Suisse) [ci-après : "Une démarche"]", in Économie de la santé, Groupe spécial de l’OMS sur l’économie de la santé, 1995. Document consultable en ligne http://whqlibdoc.who.int/hq/1995/WHO_TFHE_95.1_fre.pdf (accédé le 25.11.2014). Filippo Bolla fait partie du service des hospices cantonaux vaudois ; quant à Marianne Binst, elle était consultante chez Bossard Consultants, directrice du département Services et santé.

Bossard Consultants avait travaillé sur ce dossier d’économies dans le milieu hospitalier.

293 "PV de la séance du Conseil synodal du 6 février 1995", Lausanne, in SB 103/18, p. 95/62.

catholique294 permet de comprendre quelles seront les conditions auxquelles sera soumise l’EERV. Une procédure spécifique sera mise sur pied pour les Églises, en accord avec Bossard Consultants295, avec notamment une demande d’économie moins élevée que pour les autres services de l’État296.

Le DIPC, accompagné par une personne de Bossard Consultants, précise aux représentants de l’EERV et de la Fédération des paroisses catholiques la méthode appliquée aux Églises lors d’une rencontre le 28 avril 1995. Il s’agira de mettre en œuvre une démarche transversale. Les Églises devront créer des groupes de travail internes qui examineront les possibilités d’économie à moyen et long termes, sur des thèmes qu’elles auront elles-mêmes définis au préalable. Dans chaque thème, il s’agira de déterminer les incidences d’une réduction des ressources mises à disposition sur l’accomplissement de la mission confiée à l’Église. En final, ce seront les autorités politiques qui choisiront les propositions qui lui paraîtront les plus adaptées. Bossard Consultants est à prêt à aider les instances ecclésiastiques dans ce travail297.

La lettre officielle du DIPC concernant Orchidée II est envoyée le 9 mai 1995. Elle précise les points suivants :

- "le mandat donné aux Églises consiste à repenser en termes financiers (enveloppes ?) les relations Églises-État ;

- la réflexion est à engager selon deux axes de travail : 1. réflexion sur les postes

2. réflexion sur les dépenses de fonctionnement.

- l’objectif de la réflexion est de dégager un potentiel d’économies de 9% par rapport au budget des cultes 1995"298

294 L’Église catholique a obtenu, depuis la création du canton de Vaud en 1803, un soutien financier de plus en plus accru de la part du Gouvernement, en faisant prévaloir une meilleure intégration des catholiques à la communauté vaudoise et par souci d’équité avec les protestants. Ce soutien financier ne s’est accompagné d’une reconnaissance institutionnelle qu’après la nouvelle Constitution de 2003.

En 1995, l’État prenait à sa charge des postes de prêtres dans la même proportion, par rapport à la population catholique, qu’il en prenait de pasteurs par rapport à la population protestante. Il versait aussi à l’Église catholique un montant proportionnel à celui qu’il versait à l’EERV pour ses autres dépenses. L’Église catholique était donc elle aussi soumise aux économies d’Orchidée II. Ceci étant, ces économies eurent moins d’impact sur elle du fait de son statut et de son organisation. Pour de plus amples informations sur le statut de l’Église catholique dans le canton de Vaud, voir " EMPL 354", op. cit., pp. 11-12.

295 "PV de la séance du Conseil synodal du 6 février 1995", Lausanne, in SB 103/18, p. 95/63.

296 "PV de la rencontre du Conseil synodal et des autorités de l’Église catholique du 13 mars 1995", Lausanne, in SB 103/18, p. 4.

297 "PV de la séance du Conseil synodal du 1er mai 1995", Rolle, inSB 103/18,p. 95/213. Le lieu de la rencontre du 28 avril 1995 n’est pas précisé dans le PV.

298 Cela représente une somme d’environ 3,4 mio de francs suisses, soit 23 postes. Information trouvée dans le "Courrier mensuel de l’Église Evangélique Réformée du canton de Vaud", Lausanne, juin 1995 in SB 103/136.

- "les propositions d’économie […] doivent être élaborées d’ici au 1er octobre 1995 [...].

La question de la concrétisation et du délai de mise en œuvre des propositions fera l’objet d’un choix et d’une décision politiques"

– les garanties données par le Conseil d’État sont rappelées : "garantie de non-licenciement économique" (les économies concernant les postes de travail se feront au rythme des départs naturels) et "garantie du maintien du salaire"299.

Le message de cette lettre nous semble être double : le premier point évoque le cadre large des relations Églises-État et interroge le mode de financement de ces dernières. Le mot « enveloppes » entre parenthèses, qui se trouve tel quel dans la lettre, soulève la question de la séparation de l’Église et de l’État pour l’EERV et le passage à une enveloppe budgétaire accordée à l’Église plutôt qu’au financement direct de celle-ci par l’État. Le point numéro 2 concerne le processus Orchidée II en cours et le reste de la lettre se situe dans cette thématique.

On peut ainsi noter que la question de la séparation de l’Église et de l’État était déjà dans la tête de certaines personnes, tant du côté de l’État que de l’Église d’ailleurs, dès 1995. Ce processus aboutira avec la nouvelle Constitution de 2003 et la loi de 2007. Ce point ne concerne pas la thématique de notre recherche ; néanmoins, cette dernière prendra de plus en plus d’importance, notamment dès la mise en place des travaux préparatoires de la nouvelle Constitution, travaux auxquels sept pasteurs de l’EERV prendront part300.

Les réactions au lancement du plan Orchidée II pour l’EERV sont multiples. La première d’entre elles consiste à se demander, voire à espérer que les Églises ne soient

299 Département de l’Instruction Publique et des Cultes, "Lettre au Conseil synodal de l’Église évangélique réformée du canton de Vaud", Lausanne, en date du 9 mai 1995, in Orchidée 2 (puis EAV) 1ère étape III septembre 1994 à juillet 1996. Cela signifie, selon toute vraisemblance, que le système de rémunération et la grille des salaires n’ont pas été remis en cause.

300 Ces pasteurs sont : Pierre Farron, Joël Guy, Shafique Keshavje (jusqu’au 20 octobre 2001), Bernard Martin, Berthold Pellaton, Antoine Reymond, et Claude Schwab. La liste des constituants se trouve sur la page internet : http://www.archives.vd.ch/constituante/SiteVotations/Constituants/Constituants.

htm (accédé le 26.04.2014). Les élections pour la Constituante ont eu lieu le 7 février 1999. Chaque citoyen pouvait se présenter à cette élection. Les différents partis politiques avaient ouvert leurs listes pour tous ceux qui le souhaitaient. Le Conseil synodal avait vivement souhaité que des pasteurs se présentent dans chacun des partis étant donné que l’un des quatre points qui susciteraient de longues et difficiles discussions serait le statut de l’Église par rapport à l’État. Aucun des pasteurs ayant participé à la Constituante n’a participé à des groupes de travail pour EAV. Nous remercions Antoine Reymond de nous avoir expliqué le fonctionnement de la Constituante et des conditions pour y p a r t i c i p e r. L e s a r c h i v e s d e l a C o n s t i t u a n t e s o n t c o n s u l t a b l e s s u r i n t e r n e t : http://www.vd.ch/themes/etat-droit-finances/lois-constitution/constitution/archives-constituante/

(accédé le 26.04.2014).

pas concernées par ces économies, du fait de leur statut et de leur mission spécifiques.

Des petits mots dans les PV des séances de l’exécutif de l’Église vaudois301 montrent que ses membres n’étaient pas préparés à vivre cette nouvelle étape, surtout après avoir obtenu des postes supplémentaires en 1990. Cette annonce est reçue comme un choc.

Les membres de l’exécutif réalisent que "l’EERV a pu vivre de nombreuses années au-dessus de ses moyens [et que] certaines structures ont pu se développer sans aucune limite"302.

Ensuite, les réactions se focalisent sur la méthode de travail proposée par l’État et Bossard Consultants. Dans sa séance de réflexion du 20 mars 1995, donc avant le lancement d’Orchidée II, pour la préparation du programme de législature 1995-1998, le CS liste quelques pistes qui lui sont importantes pour cette législature. Il refuse d’imposer des solutions qui viendraient « d’en haut » et désir faciliter et soutenir la recherche de réponses sur le terrain. Il veut défendre et préserver le modèle synodal. Il souhaite également que tout le monde se sente concerné par les objectifs proposés et en tienne compte dans ses activités303. Ces quelques pistes ne portent pas encore sur le processus Orchidée II, mais sur la façon générale avec laquelle le gouvernement de l’Église vaudoise envisage sa manière de travailler. Il est évident que cela entre en conflit direct avec la méthode proposée par Bossard Consultants, qui imagine que c’est le CS, en tant qu’exécutif, qui va faire les suggestions sur les coupes budgétaires demandées, comme cela se fait dans les entreprises. Mais celui-ci n’a pas envie d’entrer dans une démarche de simples coupes budgétaires linéaires, ce procédé lui semblant injuste et peu porteur de sens. C’est ce qu’il dit dans un document préparatoire pour une rencontre avec Mme Girardet, responsable Orchidée II pour les Églises au DIPC :

"Supprimer 9% dans certains services peut porter grand préjudice à l’équilibre d’une société en générant du chômage parmi les jeunes en particulier. Ce sont là les effets

301 "JPP (c’est-à-dire Jean-Paul Perrin) a obtenu l’information officielle que les Églises seraient également soumises à Orchidée II", "PV de la séance du Conseil synodal du 6 février 1995", op. cit., p. 95/62 ; "Les Églises doivent participer à Orchidée II", dit Jean-Paul Perrin ("PV de la séance du Conseil synodal du 1er mai 1995",op. cit., p. 95/213), qui a participé à la rencontre du 28 avril 1995 avec le DIPC, l’Église catholique, un représentant de Bossard Consultants lors de son compte-rend de cette séance au CS, ce qui sous-entend que le CS avait espéré que ce ne serait pas le cas.

302 C’est ce que dit le CS aux membres du CS de l’EREV (Église réformée évangélique du Valais) lors d’une rencontre du 28 août 1995. "PV de la séance du CS du 28 août 1995", Bex, in SB 103/18, p. 95/378.

303 "PV de la séance de réflexion du 20 mars 1995", Ballaigue, inSB 103/18. Ce PV n’a pas reçu de numérotation de page.

pervers de décisions qui ne voient que les problèmes financiers à court terme. L’Église travaille à long terme."304

Parallèlement, l’exécutif souhaite garder les lignes essentielles de sa législature. Celles-ci s’organisent autour de quatre points :

– sortir des murs et aller à la rencontre de ceux qui sont hors de l’Église ;

– travailler l’identité et la visibilité de l’Église, incluant la question de la communication ;

– rééquilibrer les rôles entre ministres et laïcs en donnant plus d’importance aux deuxièmes, grâce à une formation adéquate ;

– enfin la solidarité avec les chômeurs, les exclus et un travail sur l’acceptation de la différence305.

De façon intéressante, ces quatre points se retrouveront tous dans le projet EAV.

Cependant, le CS ne se sent pas compétent pour mener à bien seul une telle diminution de postes correspondant à 9 % du budget306. Il avait déjà réduit ici ou là quelques postes à la demande de l’État, mais jamais il n’avait fallu faire face à une exigence d’économie307 de cette envergure. Il ne veut pas travailler avec Bossard Consultants, car il juge ses méthodes réductrices, fixées sur des économies financières à court terme.

Mais il ne sait pas vraiment comment faire d’une autre manière. La mode est aux consultants et les membres de l’exécutif en sont conscients. Ils maintiennent le principe de faire appel à un consultant qui, selon eux, a l’avantage "d’apporter le recul nécessaire aux prises de décision"308. Ils ont aussi bien entendu les outils et l’expérience pour mener à bien un programme d’économies financières.

Depuis le début des années 1990, l’administration de l’Église se complexifie peu à peu.

Le CS doit commencer à être plus présent dans le monde, par la presse et la radio notamment. C’est en 1990 qu’un poste d’attaché de presse a été créé dans l’EERV.

Parallèlement, le statut du pasteur change progressivement et celui-ci n’est plus reconnu de la même manière309. Le corps pastoral se modifie : c’est la période où certains

304 "PV de la séance du CS du 10 avril 1995", Lausanne, inSB 103/18, p. 95/174. Nous n’avons pas retrouvé ce document préparatoire dans les archives.

305 Ce sont les pistes que le CS a définies pour le programme de législature pour les années 1995-1998 dans sa séance du 20 mars 1995. "PV de la séance de réflexion du 20 mars 1995", op. cit.

306Interview de Jean-Paul Perrin du 29 août 2013.

307 En 1994, il a fallu réduire quelques postes à la demande de l’État.Interview de Xavier Paillarddu 30 octobre 2013.

308 "PV de la séance de réflexion du CS du 17 août 1995", Barboleusaz, inSB 103/18, sans numérotation de page.

309Interview de Jean-Paul Perrin du 29 août 2013.

ministres divorcent et acceptent moins facilement d’habiter les cures. Les femmes de pasteurs commencent à travailler et on ne peut plus déplacer un ministre sans se soucier de l’emploi qu’occupe son épouse310. L’exécutif de l’Église vaudoise se rend compte que son permanent311 n’a plus le temps de gérer les postes des pasteurs et un poste de responsable des ministères est créé en 1990. C’est à la même époque que le poste de chancelier a été mis en place, afin de libérer un des membres de l’exécutif du rôle de secrétaire312.

L’EERV n’était pas la seule Église à vivre ces changements. Des réunions ont été instituées entre les différents présidents et responsables des ministères des Églises protestantes en Suisse et des contacts ont été noués avec l’Église Réformée de France (ERF). Ces groupes de discussion avaient pour but d’échanger sur les problèmes rencontrés par les uns et les autres, de s’informer sur les solutions que chacun mettait en place dans son Église et de trouver ensemble des idées pour répondre aux nouveaux défis qui se présentaient313.

La création de ces différents postes dans l’Église a suscité des besoins de formation. Il n’existait aucun outil dans l’Église pour gérer les postes et le « personnel », pour accompagner les pasteurs dans leur travail. Il en allait de même au niveau de la chancellerie où les défis étaient nouveaux, ne serait-ce que parce que l’informatique faisait son apparition. Les uns et les autres se sont donc formés en autodidacte en allant chercher auprès des entreprises des outils et des formations pour répondre à la nouvelle situation314.

310Interview d’Olivier Favrod du 27 août 2013.

311 Jusque dans les années 1960, la Commission synodale puis le Conseil synodal étaient composés de bénévoles uniquement, pasteurs et laïcs. Le pasteur André Bovon, alors président du Conseil synodal, a fait remarquer qu’il ne lui était plus possible de tout gérer tout en ayant un travail pastoral à plein temps. Le Synode a accepté de créer un poste à plein temps pour une personne du Conseil synodal, payé par l’Église elle-même. L’État quant à lui payait le poste d’une secrétaire pour le CS. Il y a eu ainsi jusqu’en 2000 un membre du Conseil synodal à plein temps. C’était toujours un pasteur, mais pas forcément le président du CS. Interview d’Olivier Favrod du 27 août 2013.

312 Le poste de chancelier a été créé en 1992. Il est équivalent à celui d’un secrétaire général. Le chancelier est au service du CS pour préparer les séances, leur ordre du jour et s’occuper des suites à donner aux décisions qui sont prises et à la préparation des dossiers. Il vient aussi en appui au Synode pour les préparations et le suivi. Il avait également des responsabilités au niveau des finances, de l’informatique et de l’intendance à l’époque d’EAV. C’est un juriste de formation qui a été embauché à ce poste en 1993. Interview de Claude Cuendet du 27 août 2013.

313Interview d’Olivier Favrod du 27 août 2013.

314Ibid. Ces formations n’ont pas été demandées par le CS, c’est chacun qui a choisi de se former au mieux à bien plaire. Aussi n’y a-t-il pas eu de débats au CS ni ailleurs dans l’Église pour savoir si les outils de management qu’on allait chercher dans les entreprises pouvaient être utilisés en Église.

Chacun s’est fait sa propre idée et a choisi de lui-même lui outils qui lui semblaient être utiles tout en laissant de côté ceux qui ne lui paraissaient pas adaptés à la situation de l’Église.

Le groupe qui réunissait les présidents de Conseils synodaux et les responsables des ministères a commencé à faire de la supervision avec le premier pasteur qui avait un poste de formation continue des pasteurs en Suisse romande puis avec un deuxième pasteur, responsable de la formation continue des ministères dans l’Église de Berne315. C’est dans ce cadre que l’exécutif décide de prendre contact fin mai avec ce deuxième pasteur, Charles Buri. Celui-ci venait de terminer un mandat qui consistait à travailler sur la réorganisation de l’Église réformée de Bâle-Ville et pouvait donc utilement apporter son expérience.

La première rencontre permet aux membres de l’exécutif de prendre connaissance de la démarche utilisée pour l’Église de Bâle-Ville, qui se compose de trois phases principales :

1) analyse de l’existant ;

2) fixation d’un cadre de référence (la mission de l’Église) et des objectifs opérationnels ;

3) mise en application.

Le consultant rend le CS attentif à la difficulté de la notion de débat d’Église. Ce dernier souhaite associer l’entier des acteurs de l’EERV à la réflexion, mais pour Charles Buri, il ne s’agit pas d’ouvrir une discussion générale sur l’Église et sa mission, mais bien de trouver des solutions pour restructurer et économiser316.

Une deuxième rencontre permet d’affiner le projet. L’objectif poursuivi est de répondre à la question : "comment être en faisant autrement qu’actuellement une Église multitudiniste offrant à la population un service à la fois de qualité et gratuit, avec des moyens en diminution de 10%"317 ? L’analyse de l’existant doit porter sur l’identité de l’EERV aujourd’hui, sa mission, ses moyens de travail, sa vie communautaire, ses structures et son organisation, ses postes et ses finances318. Mais elle doit aussi permettre

Une deuxième rencontre permet d’affiner le projet. L’objectif poursuivi est de répondre à la question : "comment être en faisant autrement qu’actuellement une Église multitudiniste offrant à la population un service à la fois de qualité et gratuit, avec des moyens en diminution de 10%"317 ? L’analyse de l’existant doit porter sur l’identité de l’EERV aujourd’hui, sa mission, ses moyens de travail, sa vie communautaire, ses structures et son organisation, ses postes et ses finances318. Mais elle doit aussi permettre

Dans le document Église et management : quel témoignage ? (Page 125-136)