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Les débuts avec Global Voices : Traducteur et auteur

Chapitre X : Données de terrain

1. L’analyse de mon expérience

1.2 Les débuts avec Global Voices : Traducteur et auteur

J'ai commencé à collaborer avec Global Voices (à l'époque Global Voices Online) en tant que traductrice pour le projet « Lingua », qui à l'époque comprenait des équipes de traduction du contenu de Global Voices en chinois, arabe et espagnol. Un ami journaliste qui collaborait déjà en tant qu'auteur pour le contenu venant du Venezuela m'avait envoyé un e-mail pour me parler de la « communauté » et de leur projet de créer une communauté de traducteurs bénévoles. L'objectif était de rendre le contenu de Global Voices accessible à d'autres langues. L'équipe de traducteurs anglais-espagnol cherchait de nouveaux membres. Je me suis assez vite intéressée au contenu de Global Voices et j'ai contacté l'éditeur de « Lingua » en espagnol.

J'ai été acceptée et un bref processus d'immersion a commencé. Il n'y a pas eu d’épreuves ni de formations exigeantes, pourtant. L'éditeur m'a expliqué par e-mail les protocoles de base et m'a aidée à ouvrir un compte sur WordPress, la plateforme de publication de Global Voices et Global Voices en espagnol. Les échanges ont continué par tchat (Gtalk) ou à travers la liste d'e-mails de l'équipe de traducteurs faite sur Google Groups. L'éditeur m’a ajoutée à cette liste d'e-mails, où étaient partagés de nombreux messages qui faisaient des chaînes de discussion (qu'on appelle « threads », indépendamment de la langue de l'équipe). À travers cette liste, les bénévoles demandaient le droit de traduire des articles publiés sur le site en anglais ou posaient des questions liées à des cas spécifiques de traduction.

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Un tableau avec des liens dirigeant vers les « posts » que j’ai publié et traduits avec Global Voices se trouvent dans le volume 2, page 3.

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La dynamique permettait un travail assez autonome et adapté aux besoins de chacun. Il était possible de recourir à la liste pour demander de traduire un post ou d'écrire directement à l'éditeur. Dans cet échange, on s'engageait à finir la traduction sous quelques jours. L'éditeur essayait de ne pas être très exigeant avec le délai demandé pour la traduction mais il rappelait l'importance de ne pas prendre trop de temps pour des articles qui concernaient des événements d'actualité. À mes débuts, je me servais peu de WordPress. J’envoyais le texte par e-mail et les corrigeais ensuite avec l'éditeur pendant des discussions sur le tchat de Gtalk.

Le travail de traduction me semblait intéressant, surtout pour le contenu. À mes débuts, je choisissais des articles venant de pays qui m'avaient intriguée pendant très longtemps. Mes premières traductions concernaient des recueils d'opinions et témoignages sur les sujets sensibles du conflit israélo-palestinien ou des réflexions sur la guerre des Balkans. Quelques témoignages lus à cette époque au moment des traductions me sont restés en mémoire. Parmi eux, je pense aux récits sur les traumatismes des enfants de Sdérot, en Israël, une ville souvent atteinte par des roquettes venant des territoires palestiniens occupés. D'autres articles faisaient référence à un blog écrit en anglais qui partageait des réflexions sur la montée de la violence à Srebrenica qui a été le théâtre d’un des plus graves massacres de la guerre des Balkans dans les années 90. D'après la blogueuse, les événements quotidiens qui entouraient le massacre de Srebrenica n'avaient été repérés que trop tard.

Après ce travail de traduction, je me suis ensuite fortement intéressée aux expériences de personnes à Sdérot et à de jeunes blogueurs bosniaques Je consultais Google en permanence pour chercher les noms des villes et pour être sûre de certaines traductions.

Certaines fois, la traduction d'un article prenait plus de temps que prévu à cause de la façon de lire et de visiter les sites Web évoqués par le texte original. Les auteurs cherchaient à relier les références à des « bridgeblogs », des espaces en ligne qui écrivent pour un public international dans une langue plus répandue qui, dans ce cas, était l'anglais. La lecture de l'extrait d'un billet de blog amenait souvent à vouloir suivre le lien de la source. Si celui-ci menait à un site écrit dans une langue compréhensible, il était possible de demeurer là à lire le reste du billet, et parfois, les commentaires. Ceci a été le cas du témoignage sur Srebrenica, par exemple. Cela arrivait assez souvent pendant le travail. Des échanges avec d'autres traducteurs pendant la première rencontre de Global Voices à laquelle j'ai participé (le « summit » de 2007 en Hongrie) m'ont montré que je n'étais pas la seule à

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prendre trop de temps dans le travail de traduction à cause du temps de lecture des hyperliens et des citations référencées dans le texte.

Ainsi, les premiers mois de travail de traduction menaient à différentes lectures, que ce soit à travers Google et Wikipédia pour chercher des événements ou des villes, ou en suivant des liens. Parfois, un lien menait à un autre et en peu de temps, ce qui commençait par la lecture d'un élément pour la traduction finissait par la lecture de plusieurs billets sur un sujet en particulier ou sur des sujets plus ou moins liés les uns aux autres.

À ce stade du Web 2.0 et de Global Voices, les billets étaient composés de quelques lignes pour signaler des blogs axés sur un sujet ou l'histoire d'un blogueur en particulier. Ainsi, la plupart des lectures comprenaient des blogs avec des témoignages, histoires et récits personnels ou des opinions sur des sujets d'actualité. Quelques blogueurs avaient un vrai talent pour l'écriture, d'autres attiraient l'attention avec des photos. Certains blogs ajoutaient de la musique. Chaque espace semblait être une espèce de chambre personnalisée qui invitait les lecteurs à se plonger dans le monde privé de chaque auteur et à regarder le portrait qu'il faisait de lui-même. La participation à ces petits mondes était possible à travers les commentaires.

La participation aux commentaires des blogs semblait être beaucoup plus forte s'il s'agissait d'un sujet d'actualité, notamment d'actualité politique. Puisque ces sujets et ceux qui concernaient la liberté d'expression étaient au centre de l’attention de Global Voices, les lectures faites en ligne pendant ma période de traductrice ont commencé aussi à s’orienter vers ces sujets. Pourtant, les conflits de liberté d'expression en ligne et les implications des avancées technologiques pour lutter contre la censure m'échappaient encore. Ce qui m'engageait le plus dans la « communauté » était la volonté des équipes de production de contenu de rendre plus visibles et plus accessibles les réalités et la pluralité des expériences de pays et de groupes presque invisibles dans les médias internationaux.

La lecture du site que je faisais indépendamment du travail de traduction m'a amenée à chercher le contenu concernant le Venezuela. J'ai assez vite constaté que tous les billets écrits sur le Venezuela portaient sur le conflit politique de l'époque. Des billets sur les opinions de blogueurs concernant le président étaient presque les seuls sujets liés au Venezuela. Après l'expérience avec mon blog personnel, qui portait sur la langue et les cultures du pays, j'ai voulu non seulement faire une place au pays dans le contenu de Global

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Voices mais aussi à d'autres sujets qui montraient du pays une vision autre que l’obsession pour son conflit politique.

J'ai proposé d'écrire pour l'équipe d'Amérique latine à l'éditeur de « Lingua », qui m'a conseillé d’écrire à l'éditeur de contenu de la région. Mon premier billet a porté sur un personnage historique de la littérature vénézuélienne, connu pour écrire des anthologies d'auteurs qu'il inventait lui-même. J'ai trouvé son histoire sur le blog d'un professeur de langue et de littérature. Mon billet était une présentation du blog du professeur, une introduction au personnage et la traduction de quelques citations du billet.

Le fait de devoir écrire en anglais a fortement ralenti mon travail et m’a rendu moins sûre de moi même. Pourtant, le processus d'édition et finalement la publication sur le site central se sont montrés très satisfaisants. Je ne savais toujours pas me servir de WordPress. Son utilisation m'intimidait et je ne me résolvais pas à apprendre les codes de cette plate- forme (qui dépend du HTML, un code assez courant dans les blogs). Je bloguais sur Blogger, l’une des plates-formes les plus simples et les plus populaires de l'époque dont je me servais depuis longtemps. Même si j'étais très attirée par les outils du Web 2.0, je repoussais l'adaptation à un nouvel outil.

Jusqu'au premier « summit », en 2008, j'envoyais mes articles à l'éditeur par e-mail. Je copiais mon article, soit dans l'espace de texte, soit je faisais un fichier Word que j'attachais à l'e-mail. Les formations au sein de la « communauté » ont changé la dynamique de travail. La rencontre comportait des ateliers adaptés aux équipes et c'est à cette occasion que j'ai appris à utiliser plusieurs outils qui sont aujourd'hui d'un usage courant. Il est important ici de signaler que mon appartenance à Global Voices et mon implication dans la « communauté » ont été très fortement affectées par la rencontre de 2007 en Hongrie. C'est à ce moment-là que j'ai compris plus clairement la mission et le travail de Global Voices et que je me suis sentie impliquée dans les missions et identifiée aux membres.

Pendant ces premières années en tant qu'auteure, mes billets étaient tournés vers des sujets culturels. Je faisais des recherches de blogs sur Google, et j'ai commencé à utiliser un agrégateur RSS (un outil déjà dépassé aujourd'hui pour collecter et suivre des blogs à partir de la direction URL). J'ai commencé à suivre plus de blogueurs. Parfois, pour écrire un post, je commençais par chercher un sujet, puis des blogueurs qui avaient écrit dessus. Ceci pouvait être un travail difficile et même frustrant si le sujet en question n’était pas lié à la politique.

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- La blogosphère vénézuélienne

C'est à cette époque que les lectures des articles de Global Voices sur d'autres pays ont beaucoup diminué. J'étais très concentrée sur la blogosphère vénézuélienne et les opinions politiques, les activités culturelles et les histoires quotidiennes que l’on trouvait sur ces espaces en ligne. Une fenêtre à plusieurs visions de mon propre pays s'était ouverte, mais avec des limites.

Le dialogue politique dans la blogosphère vénézuélienne était, la plupart du temps, très intense. Si la situation politique était déjà compliquée, son reflet dans la blogosphère ne l'était pas moins. La plupart des personnes ayant accès aux blogs et disposant du temps et de la connexion Internet ainsi que les capacités pour écrire un journal politique appartenaient à l'époque à un groupe assez limité. Et ces groupes, en plus, étaient pour la plupart contre le gouvernement. En regardant la scène politique vénézuélienne à travers sa blogosphère, on pouvait tirer des conclusions sans lien avec la situation hors du monde du Web. À l'époque surtout (les années 2008 à 2010), on pouvait avoir l'impression que le pays tout entier était contre le président (à ce moment-là, Hugo Chávez), ce qui rendait très difficile la compréhension des grosses manifestations populaires de soutien et des résultats des élections en sa faveur.54

Vers la fin de l'année 2008, j'ai quitté le Venezuela pour venir faire des études en France. À ce moment-là, ma recherche était centrée sur le potentiel des nouvelles technologies dans le changement de statut des femmes des bidonvilles. Ma lecture de ce qui se passait dans mon pays est devenue presque dépendante des réseaux sociaux qui commençaient à devenir beaucoup plus actifs dans le pays et des blogs. Je continuais à consulter les blogosphères et les médias citoyens vénézuéliens ainsi qu’à chercher des sujets pour Global Voices. À ce moment-là, il était assez difficile de pouvoir écrire sur tous les processus et sujets qui étaient abordés.

La diversité de la blogosphère vénézuélienne s’est accrue, mais, à part pour les blogueurs qui se consacraient à l'analyse des actualités, il était assez difficile de trouver un contenu intéressant à citer dans un article. Si un sujet occupait une large place dans les discussions, la tendance était de copier des articles de presse et de les faire circuler. En même temps, le « micro-blogging » devenait de plus en plus populaire. Twitter est devenue la plate-

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Pour des analyses sur la crise politique du Venezuela voir le travail de Vazquez (2014) Le chavisme : un militarisme

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forme la plus populaire au Venezuela en même temps que les médias traditionnels étaient de plus en plus contrôlés par le gouvernement. Les médias sociaux sont devenus la première source d'information mais cela entraînait aussi la diffusion de rumeurs et de fausses informations. En outre, les commentaires dans les billets de blogs et les vidéos ainsi que l'apparition des trolls, qui sont des usagers dont le but est de créer des controverses, attaques et disputes, dans les forums et les discussions sur Twitter, reflétaient la profonde division politique du pays.

Avec l'évolution des médias citoyens au Venezuela et l'apparition de nouveaux outils, diverses prises de position politique se sont fait une place en ligne, souvent isolées les unes des autres. Pourtant, avec l'évolution des différentes façons de raconter ainsi que l'expansion de la diaspora vénézuélienne, les pratiques du blogging, du vidéo blogging et du micro-blogging ont permis l’émergence de nouvelles voix qui pouvaient être entendues partout sur Internet.

Il faut connaître les bloggeurs et les personnes qui participent sur le Web dignes de confiance (tout particulièrement avec les sujets politiques). Il faut comparer le discours. Il faut « casser » les « chambres d’écho » qui peuvent faire penser que l’opinion publique est plus inclinée d’un côté que de l’autre. Il faut aussi une familiarité du langage. Dans le cas du Venezuela (comme dans beaucoup d’autres pays), la langue d’Internet accumule des références très locales, et les mots, le ton et les discours peuvent révéler nombreux aspects, comme l’origine sociale et même l’inclination politique.

1.3 L’expérience au sein de l’équipe d’éditeurs

Une nouvelle façon de lire les médias citoyens est apparue avec l'opportunité de devenir éditrice de la région latino-américaine pour Global Voices durant l'année 2014. À ce stade de la recherche et du Web 2.0, le contenu du site ainsi que les informations émanant des nouveaux médias avaient beaucoup changé. Global Voices cherchait alors à devenir un média et une source d'information d'importance sur la scène internationale. Les années 2009 et 2010, marquées par des soulèvements au Moyen-Orient qui ont laissé de profondes traces en ligne, ont fait de Global Voices une référence importante concernant les mouvements sociaux, la défense de la liberté d'expression et la représentation de communautés souvent rendues invisibles par la presse internationale.

En outre, la pression des organisations en charge du financement rendaient nécessaire une professionnalisation du contenu pour avoir une présence plus forte. Cela a créé de très

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forts désaccords qui se sont traduits par le départ de nombreux membres. Les auteurs de la région latino-américaine faisaient partie des membres les plus mécontents. Pour eux, la dynamique de travail était devenue d'un coup plus exigeante et moins sensible aux différences culturelles et de style d'écriture.

C’était vers la fin 2014 alors que j'étais encore auteure, que les changements de Global Voices pour les équipes d’auteurs sont devenus plus perceptibles. Les articles prenaient beaucoup de temps et même quand ils étaient déjà publiés dans leur version originale en espagnol, la traduction en anglais prenait plus de temps. Je recevais des messages de la part de l’équipe de sub-édition, que je connaissais mal, mais qui demandait des précisions que je pensais avoir déjà faites. Certaines fois, ils demandaient de développer certains aspects du texte, parfois sur certains personnages populaires ou historiques, qui ne me semblaient pas nécessaires. C’est à ce moment que le style de Global Voices, notamment dans sa page centrale, semblait suivre un ton beaucoup moins formel et assez proche des discours populaires des médias des États Unis.

Les discussions sur la liste d’e-mails (sur Google Groupes) ont fini par prendre en compte cette thématique et les résultats de ces discussions ont convergé dans une discussion collective. La discussion a été appelée « l’évolution de Global Voices ». Celle-ci réunissait les différents aspects qui ont fait partir beaucoup de membres de la « communauté », les inconforts avec la sub-édition et le changement dans la dynamique de travail.

J’ai choisi de citer d’autres exemples de la même discussion pour illustrer, cette fois- ci, les changements dans les dynamiques de travail de l’équipe. Le témoignage qui suit est celui d’une ancienne collaboratrice qui dit être partie de Global Voices à cause des changements dans la rédaction des billets de la part de la sub-édition. Le message a été partagé dans la « GV Community List » :

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J’ai dû prendre récemment la décision difficile d’arrêter de traduire pour Global Voices à cause des changements dans le travail éditorial. C’était beaucoup plus que ce que je pouvais prendre. Le sensationnalisation des articles, le simplification exagérée (dumbing down) à travers l’explication de chaque petite référence culturelle, l’effort de faire que les auteurs passent pour des journalistes professionnels, alors qu’ils sont des bloggeurs. À la fin, c’est un changement profond dans la «personnalité» et le ton de Global Voices, à mon avis55.

« AG », auteur. Message partagé sur la discussion « L’évolution de Global Voices » dans la « GV Community List », 2014

J’ai participé à cette discussion avec un message dans lequel, je pensais, pouvait résumer beaucoup des impressions de l’équipe de bénévoles. Certains échanges avec d’autres auteurs, notamment la personne qui était en charge de l’équipe d’auteurs d’Amérique Latine et d’autres personnes appartenant à la « communauté », m’ont permis d’apporter les idées suivantes, ici et sur le Google Group ( La « GV Community List » ) :

J’ai l’impression, après avoir lu ces messages, que beaucoup de ces éléments ont été touchés. Je peux comprendre l’ambition de faire de Global Voices un site plus professionnel et plus proche des idéaux journalistiques. Mais il me semble qu’embarquer toute la communauté dans ces demandes a des risques. En tant qu’auteur, je sens un peu moins d’autonomie, et même si ça n’a pas été exactement mon cas, je ne pourrai pas reprocher un auteur qui dit se sentir moins apprécié quand il voit -comme on l’a déjà commenté ici- que les articles prennent beaucoup de temps à être publiés.

Ceci est particulièrement problématique avec les dernières informations ou les actualités, qui semblent être d’intérêt spéciale dernièrement. […]

Tout l’antérieur me fait penser à l’idée du respect pour le travail des gens. Je ne l’ai pas senti moi même, mais ça ne me surprendrait pas d’apprendre que d’autres auteurs sentent que les changements faits par l’équipe d’éditeurs est une manière de dire, quelque part, ce travail n’est pas assez bon pour nous.

La question qui se pose est : quel serait l’équilibre entre les espoirs que Global Voices a pour son avenir et le travail que ses bénévoles peuvent faire ? Ces changements sont-ils trop exigeants pour des personnes qui travaillent gratuitement et qui ne sont pas forcément de journalistes ? Est-ce que ça serait beaucoup demander et donner très peu en échange ? Dans une communauté aussi grande que celle-ci, que tout le monde soit content est un effort héroïque, mais des discussions comme celle-ci montrent qu’il y a une volonté d’essayer autant que possible…

Extrait de mon intervention sur la discussion « L’évolution de Global Voices » sur la