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Les CQP dans la transition écologique

Dans le document de qualification professionnelle (Page 91-94)

la cohérence des certifications et des COP

DÉCLARATIONS/SCRUTIN ANNEXESAVIS– le textile insiste sur la reconnaissance des qualifications des salarié.e.s en poste

E. Eléments de prospective au regard des évolutions professionnelles et des transitions numérique

2. Les CQP dans la transition écologique

Un nouveau modèle de développement émerge, orienté vers les usages, vers l’optimisation de nos consommations, vers l’écoconception et les pratiques écoresponsables.

Digitalisation, énergies renouvelables, économies fonctionnelle, collaborative et circulaire participent à cette émergence qui entraîne ou qui passe par des évolutions du travail.

Pour anticiper et accompagner ces évolutions, les systèmes de formation vont s’adapter pour répondre à l’apparition de nouveaux métiers mais également à l’intégration, dans les activités existantes, de nouvelles compétences liées à l’écologie et à la lutte contre le dérèglement climatique, à la diminution de l’intensité d’utilisation des ressources pour une

69 Rapport du Conseil national du numérique, Travail emploi numérique Les nouvelles trajectoires, janvier 2016.

70 Michel Lallement, L’Age du faire. Hacking, travail, anarchie, Paris, Seuil, 2015.

DÉCLARATIONS/SCRUTINANNEXESAVIS production donnée. Il est donc nécessaire d’encourager l’acquisition et la certification de

savoirs, de savoirs faire et de comportements favorables à cette transition.

Des politiques publiques et de branche pour accompagner la transition écologique La stratégie pour une croissance intelligente, durable et inclusive intitulée Europe 2020, adoptée par l’Union européenne en 2010, vise à promouvoir et développer une économie avec un fort taux d’emploi favorisant la cohésion sociale et territoriale, basée sur la connaissance et l’innovation, une économie plus efficiente dans l’utilisation des ressources, plus compétitive et plus verte.

La stratégie nationale de transition écologique vers un développement durable 2015-2020 (SNTEDD) souligne la nécessité d’une adaptation des programmes de formation à la transition écologique et appelle à «  orienter davantage la formation professionnelle vers les métiers de l’économie verte », avec un engagement à modifier l’offre de formation continue en concertation avec les OPCA et les partenaires sociaux71.

Dans sa délibération, du 26  janvier 2015, portant avis sur le projet de SNTEDD, concernant son axe 5 « Accompagner la mutation écologique des activités économiques », le Conseil national de la transition écologique souligne « le rôle essentiel de la formation pour contribuer à la réussite de la transition écologique, notamment au niveau local, en tenant compte des besoins des tissus économiques. L’anticipation et l’accompagnement des mutations doit, avec l’ensemble des acteurs, aller au-delà des éco-activités afin de poursuivre la structuration des métiers de l’environnement, de transformer durablement l’ensemble des secteurs d’activités et de sécuriser les parcours et les transitions professionnels ».

En complémentarité avec les politiques publiques, les branches ont aussi leur rôle à jouer en matière d’anticipation et d’accompagnement des évolutions des métiers. L’avis du CESE adopté le 26 mai 2015 rappelait les recommandations du CNEFOP en faveur « d’une stratégie explicite des branches pour accompagner la transition écologique notamment en favorisant une montée en compétences »72. Les CQP comptent parmi les instruments dont disposent les branches pour déployer leur politique de qualification.

Activités professionnelles et métiers sont impactés par la nécessaire transition écologique 

La transition écologique impacte le contenu des activités professionnelles et les métiers.

Dans le recensement de la population et l’enquête emploi de l’INSEE, sont distingués les métiers verts et les métiers verdissants que le Commissariat général du développement durable définit ainsi :

– « les métiers verts sont les métiers dont la finalité et les compétences mises en œuvre contribuent à mesurer, prévenir, maîtriser, corriger les impacts négatifs et les dommages à l’environnement », soit 140 000 professionnels dans les métiers verts recensés ;

71 La stratégie nationale de transition écologique vers un développement durable 2014-2020. Priorité 16 : accompagner les transitions professionnelles, ministère de l’Écologie et du développement durable, mars 2014.

72 Avis adopté par le CESE le 26 mai 2015 sur L’emploi dans la transition écologique, rapport présenté par Bruno Genty et Marie-Béatrice Levaux au nom de la section du travail et de l’emploi.

Avis

– « les métiers verdissants sont ceux dont la finalité n’est pas environnementale mais qui intègre de nouvelles «briques de compétences» pour prendre en compte de façon significative et quantifiable la dimension environnementale dans le geste métier », soit 3 700 000 professionnels dans les métiers verdissants recensés.

Frédéric Melki, président-fondateur de l’entreprise Biotope (activités d’écologie terrestre, aquatique et marine), auditionné par le CESE en 2015, remarquait que des métiers nouveaux apparaissent et d’autres, très anciens dont la disparition était programmée, reprennent vie  : botanistes, entomologistes, chiroptérologues, ornithologues, batrachologues, hydrobiologistes, malacologues, ichtyologues, paysagistes, cartographes, etc.

Tous les secteurs seront impactés par les transitions énergétique et écologique, spécialement les énergies renouvelables, la construction et la rénovation énergétique des bâtiments, la mobilité et les transports durables, les secteurs qui sont dans leur sillage comme la production d’électricité, le transport de gaz, le chauffage urbain, les industries ferroviaires, automobiles, aéronautiques, des équipements mécaniques et électriques, les industries de matériaux (aciers, verres, matériaux d’isolation, etc.)73. Par exemple a été créé, parmi les premières certifications dans ce domaine, le CQP de technicien de maintenance en énergie éolienne, qui a précédé la création d’une option d’un BTS dans ce domaine. Pour d’autres secteurs, les impacts sur l’emploi seront négatifs, d’où l’importance d’anticiper et de préparer les reconversions.

L’avis du CESE de 2015 souligne que les projections chiffrées d’emplois liés à la transition écologique sont incertaines. Suite au Grenelle de l’environnement en 2009, le cabinet BCG avançait le chiffre de 600  000 créations d’emplois d’ici à 2020 mais les cabinets Syndex et Alpha sont plus mesurés car ils considèrent aussi que des activités seront impactées négativement. Un dialogue prospectif doit donc se développer, associant toutes les parties prenantes, pour considérer les évolutions des activités ou des métiers, afin de mesurer leur portée, anticiper les risques et les opportunités, pour permettre d’opérer un rapprochement entre l’offre et la demande de formation et de certifications, et de développer leur accès au plus grand nombre.

Dans les branches professionnelles, les observatoires prospectifs sont ou doivent être mobilisés, les négociations sont ou doivent s’engager sur la GPEC, liée à la transition écologique, pour fixer des priorités stratégiques aux OPCA, au système de formation et de certification, notamment dans le cadre de CQP. Un verdissement des certifications est d’ores et déjà amorcé mais avec des moyens très inégaux en fonction des branches et des régions qui, parallèlement, se saisissent aussi progressivement des enjeux de la transition écologique.

Le cas du recyclage 

Les filières du tri et de la valorisation des déchets sont en perpétuelle mutation : mécanisation, automatisation (tri des matériaux par reconnaissance optique ou infrarouge), écoconception, renforcement de la réglementation européenne donnant la priorité à la

73 Etude Syndex & Alpha, Gestion prévisionnelle de l’emploi et des compétences dans les secteurs de l’industrie et de l’énergie dans le contexte d’une économie verte, avril 2011.

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