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La couverture du risque de liquidité

CHAPITRE 1 : GESTION DU RISQUE DE LIQUIDITE

1.3. Gestion normale du risque de liquidité

1.3.2. La couverture du risque de liquidité

Le profil des impasses de liquidité permet à la banque de définir ses politiques de financement en tenant compte des contraintes réglementaires et de sa capacité à se refinancer sur le marché. Cette politique encore appelée couverture permet à la banque d’éviter tout manque de liquidité.

La politique de couverture du risque de liquidité varie selon les auteurs. Pour SARDI (2002 : 302), on dispose de sept (07) étapes :

- la situation financière stable ; - la diversification des ressources ; - la limitation de la transformation ; - l’élaboration de scénarios de crise ; - la mise en place du plan de secours ; - les recommandations du comité de Bâle ; - le coefficient de liquidité règlementaire.

De son côté, DUBERNET (1997: 80), propose six (06) étapes : - le recours aux ressources du marché ;

- la politique d’adossement ;

- les garanties potentielles de liquidités ; - le recours aux assurances ;

- figer les conditions de collecte en phase de baisse de taux ; - le ratio prudentiel.

Dans notre cas, nous présenterons les méthodes de couvertures préconisées par DUBERNET car elles nous paraissent plus exhaustives et mettent en relief les activités normalement effectuées par les banques.

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1.3.2.1. Le recours aux ressources du marché

Le risque de liquidité peut être couvert par les établissements qui le souhaitent. Les déficits de liquidité qui apparaissent à l’examen des gaps de liquidité, déterminés sur la base d’une situation bilancielle à une date donnée, peuvent être compensés par des levés de ressources de marché (ou par le développement de la collecte de ressources clientèle, si celle-ci possède des caractéristiques de maturité souhaitées) dont le profil devra être déterminé de sorte à supprimer le gap.

Cette couverture à un coût, puisque le prix de la liquidité de marché croit avec la durée des opérations. C’est le prix de la sécurité (DUBERNET, 1997 : 80).

1.3.2.2. La politique d’adossement

L’adossement en liquidité permet, en finançant des emplois par des ressources de profil d’échéance comparable, de minimiser les besoins de liquidité présents et futurs.

Pour BESSIS (1995 :100), « L’adossement est réalisé lorsque les profils d’amortissement des emplois et des ressources sont similaires et lorsque les taux de référence sont les mêmes ». Il est de bonne gestion de pratiquer une politique d’adossement en liquidité des ressources aux emplois, qui protège, en hypothèse de cessation d’activité, les encours de crédit déjà constitués en liquidité. Cette pratique permet à la banque de se prémunir contre le risque de faillite pour cause d’illiquidité. Ainsi, si la situation de l’établissement se détériorait significativement, la politique d’adossement le mettrait à l’abri comme celle qu’a connue le Crédit Foncier en 1995 en France (DUBERNET, 1997 :81).

1.3.2.3. Les garanties potentielles de liquidité

Les établissements de crédit qui sont très dépendant des marchés financiers pour leur refinancement peuvent assurer la sécurité de leur approvisionnement destiné à couvrir les productions futures de crédit sur un horizon donné. Cet horizon sera choisi en fonction de la durée probable de la crise de liquidité, qu’elle soit générale ou spécifique à l’établissement et ne doit pas dépasser quelques mois.

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Les instruments utilisés peuvent être : standby, garanties de prise ferme de titres. Le montant pourra être déterminé par référence au volume d’activité à couvrir sur l’horizon précédemment déterminé.

À ce niveau, nous pouvons mettre l’accent sur le volume des refinancements périodiques exigé par la règlementation qui impose une autre règle de bon sens qui consiste à plafonner les refinancements nécessaires sur un ou plusieurs horizons fixés ; car au-delà de certains volumes, les refinancements et leurs coûts deviennent incertains. Le risque d’un surcoût lié à un appel au marché excessif, ou celui d’être excessivement tributaire des tensions de la liquidité sur les marchés se concrétise. Le plafond de refinancement impose une valeur minimale à un ratio du type (passif à 6 mois) / (actifs à 6 mois), qui est calculé en sens inverse (DUBERNET, 1997 : 81).

1.3.2.4. Le recours aux assureurs

Les assureurs peuvent dans une certaine mesure couvrir le risque de liquidité lié au risque de rachat par la clientèle de ses contrats, par des lignes de garantie de financement passées avec d’autres établissements, comme les banques.

Ils peuvent aussi diversifier leurs placements et privilégier les titres les plus facilement négociables, les valeurs cotées notamment (DUBERNET, 1997 : 81).

1.3.2.5. Figer les conditions de collecte en phase de baisse de taux

Les banques peuvent figer les conditions de collecte en phase de baisse de taux par l’utilisation de produits dérivés (swaps, contrats notionnels) et reporter à une date ultérieure, c’est-à-dire lorsque les marchés seront plus liquides pour l’achat des titres correspondants. Ils peuvent aussi veiller à conserver un volant de placement à court-termes (les liquidités) ou à taux variable suffisant pour parer à un mouvement de rachats. Elles peuvent enfin constituer un portefeuille de caps, qui a l’avantage de se valoriser quand les taux montent, et de disposer ainsi d’une réserve de plus-values potentielles qui viendraient compenser les pertes dues aux rachats (DUBERNET, 1997 : 81).

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1.3.2.6. Le ratio prudentiel

Ces ratios réglementaires rendent compte de la capacité de l’établissement à faire face à leurs échéances au cours des mois à venir. Le ratio minimal est de « un ». Le solde des actifs liquides sur les dettes exigibles doit être positif.

Les ratios prudentiels de suivi du risque de liquidité sont les suivants :

- coefficients de liquidité à 1 mois et coefficient d’observation à 3, 6, et 12 mois ; - coefficient de fonds propres et de ressources permanentes (à 5 ans).

La logique des ratios règlementaires de liquidité est de disposer d’un coussin de sécurité sous forme d’excédent des actifs sur les passifs à un mois (DUBERNET, 1997: 81).

Les mesures de couverture du risque de liquidité étant définies, nous allons mettre l’accent sur la gestion effective de ce risque.

1.3.2.7. La gestion actif-passif : anticipation et couverture

Cette méthode est la plus simple et la plus communément utilisée pour estimer les positions futures du passif et de l’actif et anticiper en conséquence les gaps de liquidité qui pourraient survenir. Cette méthode est mieux développée dans la deuxième partie de notre étude.