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mais elle peut aussi être l'occasion de questionnement et de discussion fort intéressantes de points de controverses scientifiques et techniques en lien avec la société.

Imaginez-vous ! C’est la période de Noël et vous recherchez comme tant d’autres un cadeau. Pourquoi pas cette affiche non dénuée d’humour dans son style vintage ? Justement vous l’offrez à votre belle-sœur mais que vous ne connaissez pas encore très bien. Et là, c’est le drame. Votre conjoint·e aurait mieux fait de vous prévenir. Elle est « vegan » et franche partisane de la défense du droit des animaux ! Autrement dit, elle ne tolère aucunement leur exploitation. Elle considère les animaux comme des êtres aussi sensibles que nous et auxquels nous devons réserver les mêmes droits (c’est votre belle-sœur qui parle). Donc, pas question de les utiliser pour faire du lait ou de la laine, et encore moins pour les manger !

Votre cadeau – cette belle affiche – risque donc de jeter un froid… ou d’être au contraire l’occasion d’animer un vif débat. Pourquoi es-tu « vegan » ? Est-ce par respect pour les animaux ? Ce choix est-il motivé par les dérives des élevages intensifs récemment révélées, notamment concernant la façon de transporter et d’abattre les animaux (par exemple les poulets élevés en batteries) ?

Vous voilà donc engagé pendant tout un repas de réveillon dans un débat opposant les « mangeurs de viande » aux « défenseurs des droits des animaux ». Tout cela à cause d’une affiche murale. Vous essayez de comprendre le refus chez les « vegans » de cautionner la consommation de productions animales. Après tout, depuis toujours, l’être humain a domestiqué et élevé poules, cochons, moutons et vaches afin de se nourrir et de se vêtir. De plus, l’être humain est un animal (lui aussi) de régime omnivore. Il a besoin de manger de la viande, ne serait-ce que pour assimiler certaines protéines et vitamines (comme la B12) nécessaires à son organisme parce qu’il ne peut pas les produire lui-même.

Vous essayez ainsi d’argumenter face à votre belle-sœur qui veut bien vous entendre (sous réserve de ne pas être une militante de L214). Vous le lui accordez : il y a beaucoup d’améliorations nécessaires dans le secteur de l’élevage industriel. Ce n’est d’ailleurs pas pour rien qu’il traverse une crise

cultures populaires, cultures informelles

aujourd'hui ! De nombreuses choses lui sont reprochées. Votre belle-sœur évoque très probablement les problèmes sanitaires, notamment en lien avec les perturbateurs endocriniens : « Tu vois ce joli cochon sur ton affiche, je suis sûre que tu as envie de te faire une bonne tranche de jambon avec ? Eh bien, sois prudente, car bien souvent ils en sont pleins de ces perturbateurs endocriniens ! ». Elle n’a malheureusement pas tort… Mais qu’est-ce qu’un perturbateur endocrinien ? C’est une molécule qui imite, bloque ou modifie l’action d’une hormone et perturbe le fonctionnement normal d’un organisme. Notre tranche de jambon et ses potentielles traces de nitrite peuvent ainsi favoriser les risques de cancer colorectal (enfin si on mange plus de deux tranches par jour - c’est ce que vous répondrez à votre belle-sœur).

Le débat rebondit. Finalement n’importe quelle substance serait un poison ? Il faut surtout considérer l’effet de seuil ! D’accord, vous répond votre belle-sœur, mais que fait-on de la question du bien-être animal ? La vache et le mouton de mon affiche sont transportés dans un endroit qu’ils ne connaissent pas, avec des individus qu’ils ne connaissent pas non plus, et tout cela pour être abattus dans d’atroces souffrances !

Bon, là le discours devient quand même un peu caricatural. Bien sûr ces animaux sont élevés pour être mangés. C’est vrai qu’il existe des dérives dans certains élevages. Cependant cela reste minoritaire ! Dans la majorité des cas, les éleveurs sont des individus passionnés qui aiment leurs bêtes et prennent soin d’elles. Les conditions de transport, de contention et même d’abattage des animaux se sont nettement améliorées ces dernières années, notamment parce qu’il y a de plus en plus de contrôles vétérinaires que commandent tous ces questionnements et controverses. D’accord donc l’élevage a beaucoup de progrès à faire, mais faut-il pour autant en arriver au point de mettre au chômage tous les éleveurs et emmener nos enfants chez Alinéa pour voir une vache ?

la Lucarne documents

 

Hier en ouvrant le journal on pouvait lire ceci : avertissement à l’humanité, deuxième mise en garde.  Pour le 1er avertissement ils étaient 1700, aujourd’hui 25 ans plus tard ils sont 15000 scientifiques issus 

de 184 pays […] pour nous dire « Il sera bientôt trop tard ». […] Regarde comme c’est urgent : car en  25  ans,  1,2  Milliards  de  km2  de  forêts  ont  disparu  […]    80%  des  insectes  ont  disparu  aussi,  les  3  dernières  années  ont  été  les  plus  chaudes  jamais  enregistrées.  Et  ils  nous  disent :  « mais  humain  qu’est‐ce que tu fais ? » Tu es né dans une maison splendide avec un frigo plein et tu la saccages alors  que tu es le plus chanceux du monde. La science nous dit la vie est un miracle franchement. Gagner à  l’euromillion à côté de la probabilité de la vie est d’une banalité consternante, l’euromillion c’est les  doigts dans le nez alors que la vie c’est être sur cette planète qui :  - Si elle avait été 4% plus près du soleil aurait été une fournaise comme Vénus  - Si elle avait été 1% plus loin aurait été glacée comme Mars,  - Si elle avait été plus petite elle aurait perdu toute son atmosphère comme Mercure  - Si  elle  avait  été  un  peu  plus  grosse  comme  Jupiter,  elle  aurait  retenu  une  atmosphère 

d’ammoniac et de méthane irrespirable.  Ainsi la fenêtre était infime, […] la vie c’est très rare. Et si encore, elle avait été laide je dis pas…mais  la vie est d’une beauté : il n’y a aucune œuvre d’art qui égale la beauté d’un horizon, il y a plus de  vérité dans n’importe quel arbre que dans tous les textes qu’on pourra jamais coucher sur le papier  qui en est issu et même si on voulait parler de progrès et de sciences, la nature est un génie. Il y a  plus de technologie dans une mouche que dans un iphone, il n’y a pas de panneau photovoltaïque  plus efficace que la feuille d’un pauvre géranium capable de transformer directement l’énergie  solaire en sucre ». 

Et nous, avec  nos gros sabots d’égo au  motif que  « oui je suis  l’homo sapiens sapiens, je suis  l’homme qui sait qui sait », on est là. Et je m’étonne que les scientifiques […]ne nous aient pas dit :  mais imbécile, le déluge c’est nous, la 6ème extinction de masse, c’est nous, alors humain tu sais 

quoi, […] au lieu de te donner de l’appel, je vais te donner de la pelle. Une grande pelle avec un  long manche et un aplat métallique bien plat et BIM dans ta gueule. Et si avec des coups de pelle  dans la tête tu ne comprends toujours pas, et bien la pelle je la poserai là et tu continueras à faire  ce que tu fais déjà très bien, à savoir creuser plus vite ta propre tombe et l’abysse de ta bêtise.  Mais peut‐être que si les scientifiques ne font pas ça, c’est qu’ils savent que même si nous sommes  le déluge, nous pouvons aussi être la solution, car rectifier le tir, ça nous le savons. Rappelons‐ nous, dans ce ciel des années 80, cette plaie béante, le trou de la couche d’ozone qui laissait passer  UV et cancers de la peau. Mais parce que les humains ont su légiférer par le protocole de Montréal  signé  par  24  pays  pour  réduire  l’utilisation  des  CFC  chloro‐fluoro‐carbure  (elle  dit  chloro  fluo  carborure….) grignoteurs de couche d’ozone. Aujourd’hui à la place du trou il y a une cicatrice  comme trace de notre action. Donc on peut, et parce qu’on peut, on doit. […]        Nicole Ferroni       

Retranscription de l'essentiel de la chronique radio humoristique « Ta Mère la Terre », par Nicole Ferroni sur France Inter, le 15/11/2017 à 8h55 - pour écouter l'intégralité de la chronique :

http://science-infusee.com/nicole-ferroni-rions-un-peu-avec-notre-planete

Retranscription de l'essentiel de la chronique radio humoristique « Ta Mère la Terre », par Nicole Ferroni sur France Inter, le 15/11/2017 à 8h55 - pour écouter l'intégralité de la chronique :

E

n ce mercredi 15 novembre 2017, la comédienne Nicole Ferroni débite comme chaque semaine sa chronique au pas de course dans la matinale de France Inter. Plus qu’humoristique, on pourrait qualifier son billet d’humeuristique, tant ses coups de gueule font lien avec l’actualité. Ce matin-là, c’est l’Appel des 15000 qui retient son attention. 3’36 minutes de direct distillent constats et vérités scienti- fiques. Etonnant texte pour une heure de si grande écoute. Plus étonnant encore : cet appel est peu relayé dans les médias au point de se retrouver dans cette rubrique distrayante.

Partant du constat des 15000 scientifiques tout en citant quelques-uns de leurs plus alarmants résultats (par exemple la disparition de 80% des insectes en 25 ans), Nicole Ferroni nous entraîne sur le chemin de la vie sur Terre. Elle rappelle ainsi à quel point la vie est rare dans l’univers. Et belle aussi. Au catastrophisme du texte de l’Appel initial, Nicole Ferroni oppose la chance d’habiter sur cette Terre, rappelant que si notre planète « avait été

2017