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Chapitre 3 La didactique du FLE en Chine

3.3.5 Le contrat didactique

L’expression « contrat de didactique » a vu le jour pour la première fois dans la recherche de l’enseignement de mathémathique de G. Brousseau. Ce terme est employé aujourd’hui pour exprimer la relation entre l’enseignant et l’enseigné selon les règles qui fonctionnent comme

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les clauses du contrat. Cependant, le contrat de didactique est toujours un contrat implicite (Cuq, 2003 : 55). Ce contrat, comme tous les contrats sociaux, désigne l’ensemble des règles pour encadrer d’une façon implicite les comportements didactiques de l’enseignant et de l’apprenant. Ces activités sont interactives et supposent que les apprenants puissent acquérir progressivement ce que les enseignants enseignent par l’écoute, la préparation, la révision, la communication ou d’autres réactions éducatives et que les enseignants puissent faire agir les apprenants dans leurs études. Nous pouvons définir les rôles de deux partenaires et leurs responsabilités par le contrat. Cependant, le contrat didactique du cours est plus compliqué. Outre l’acquisition des connaissances (faire apprendre), l’enseignent du cours de didactique doit guider les apprenants à acquérir la compétence didactique et pratique de l’enseignant (enseigner à apprendre, enseigner à apprendre à apprendre, faciliter l’apprendre à apprendre

et laisser apprendre). Cela demande aux enseignants d’accomplir une stratégie en temps limité

et aux apprenants de faire preuve d’une bonne participation pour enrichir leur compétence didactique. Il en résulte une relation à la fois antagoniste et complémentaire (Puren, 2014) des enseignants et des apprenants. En plus de la confrontation entre le contrôle et l’autonomie, l’enseignant ne peut pas toujours répondre aux besoins des apprenants et vice-versa. Cependant, l’objectif des études, l’acquisition du savoir, leur permettent de coopérer ensemble. Dans le cadre du contrat didactique, l’enseignant doit transmettre un savoir et un savoir-faire, vérifier si l’apprenant sait dire ou sait faire, évaluer le degré de la compréhension et de la retransmission des apprenants, gérer les procédures pédagogiques et organiser différentes phases de la transmission. D’un autre côté, les apprenants doivent acquérir des connaissances, engranger, conserver et utiliser ce qui leur a été transmis, demander des explications claires et des informations, demander des évaluations ou des corrections et participer activement aux activités selon les consignes de l’enseignant.

Nous pouvons alors conclure les activités didactiques en trois types:

- Action individuelle. Cette action est réalisée par l’enseignant ou l’apprenant : le programme du cours, les devoirs du soir ou les consignes est l’action type.

- Action collective. Ce type d’action se présente comme une action commune ou concertée des membres d’un groupe afin d’atteindre un objectif didactique. Par exemple, au cours, l’enseignant pose une question orale ouverte à toute la classe, recueille des réponses variées et organise un débat pour discuter et retenir une leçon (vocabulaire ou reformulation grammaticale).

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- Action conjointe8. Cette interaction se montre comme un échange entre un enseignant

et un apprenant ou entre deux apprenants. Exemple dans le corpus du cours peut être une activité continue d’ajustement réciproque entre deux acteurs didactiques.

Ces trois types d’actions peuvent se présenter seuls ou se combiner. Nous pouvons observer chaque action dans le cadre du contrat didactique. La réaction peut être automatique ou réfléchie selon le projet didactique ou l’expérience personnelle. Bien que l’enseignant soit responsable de l’organisation du cours, la participation verbale ou non verbale des apprenants peuvent influencer l’exécution du contrat didactique et du projet. Dans le cours de didactique, l’enseignant et l’apprenant doivent se rendre compte de cette interaction. L’acquisition du savoir n’est plus la seule tâche du cours de l’apprenant, mais aussi la retransmission. Cette retransmission peut être une imitation de la méthode ou une recréation avec leur propre compréhension et réflexion.

Quelles sont les particularités des contrats didactiques en Chine?

D’abord, les rôles des enseignants et des apprenants sont différents. Cette différence peut se conclure en deux sens : le poste de l’enseignant et la relation parmi les apprenants. En Chine, l’enseignant est chargé non seulement de son poste d’enseignement, mais aussi d’un poste administratif comme maître de classe qui est différent du chef de classe. Le maître est chargé de suivre la situation d’apprentissage de la classe, d’aider les étudiants, de planifier les activités extrascolaires, de communiquer avec les apprenants et l’université etc. Pour cette raison, l’enseignant chinois est plus proche de sa classe. La relation parmi les apprenants est aussi différente. Actuellement, les apprenants chinois vivent en collectivité. Ils habitent ensemble dans le campus de l’université et possèdent une salle commune d’études à leur disposition pour faciliter leur communication et l’organisation des activités collectives ou conjointes en groupe. Ensuite, la transmission des informations doit suivre aussi le facteur langagier, social et culturel. Un rôle important du langage est de transmettre des informations d’une façon compréhensible aux auditeurs. Cette compréhension dépend de beaucoup de facteurs, tels que la langue, la culture etc. Ainsi certaines expressions françaises ne s’adaptent pas à la conceptualisation linguistique et culturelle des apprenants chinois, l’enseignant doit employer une nouvelle stratégie explicative ou reformuler l’expression. Cela provoque une nouvelle activité individuelle planifiée ou improvisée de l’enseignant. Par ailleurs le groupe d’enseignants se compose de Chinois et Étrangers. Ce mélange provoque probablement une différence du contrat

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didactique puisqu’il existe toujours une différence langagière et culturelle entre les enseignants de langue non-maternelle et maternelle. Cette remarque ne désigne pas la différence de compréhension des apprenants chinois, car leurs niveaux de langue étrangère ne sont pas identiques. En fait, il est difficile d’avoir une appréhension précise de toutes les réactions des apprenants, car nous ne pouvons pas prévoir concrètement ce qui se passe au cours et ce dont les apprenants ont besoin. La compétence communicative devient alors une variable dans le contrat didactique.