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2.2 Les contraintes de la technologie et la convivialité de l’interface

La reconstitution mixte

II- 2.2 Les contraintes de la technologie et la convivialité de l’interface

À cause des lieux physiques, une maison historique ayant des murs de fondation épais, le système Internet sans fil (Wi-Fi) a été rejeté rapidement. L’étude du Musée McCord avait également signalé des problèmes de stabilité405. De plus, chaque pièce étant autonome, il y aurait eu un long temps de téléchargement, ce qui aurait ralenti la visite et possiblement fait décrocher le visiteur de son expérience muséale. Avec l’application dans l’appareil prêté pour la durée de la visite, l’utilisation est plus fluide. La tablette numérique PlayBook choisie a une puissance de huit gigaoctets. Cependant, nous n’avons jamais utilisé la pleine capacité de l’appareil. Sur huit gigaoctets, il y a un gigaoctet pour les logiciels faisant fonctionner l’appareil et un autre gigaoctet est laissé libre, afin que l’appareil puisse conserver une certaine vitesse d’exécution. Le nombre d’images et d’informations textuelles téléchargeables a toujours constitué, dans l’expérience du Musée McCord à tout le moins, une difficulté réelle pour le rendement de l’application406. À la fin, nous avions une limite de six gigaoctets pour conscrire toute l’information : textes, images, sons et la programmation en elle-même.

403 LAROUCHE, Marie-Claude et al., op. cit., p. 213. 404 Voir le journal de bord à l’annexe H.

405 LAROUCHE, Marie-Claude et al., op. cit., p. 205. 406 Idem.

On a dû également penser au temps de recharge de l’appareil. Il fallait avoir assez de tablettes pour toute une classe, mais le roulement scolaire n’étant pas à son maximum, on a pensé qu’une circulation d’une classe par jour était suffisamment ambitieux. La durée d’autonomie d’une tablette étant d’environ quatre heures, elle pouvait s’étendre sur deux visites dans le cas d’une exploitation maximale. Si un groupe venait le matin, le temps de recharge durant l’heure du dîner était suffisant pour passer l’après-midi. Nous avons estimé que c’est seulement quelques personnes chaque jour qui opteraient pour la tablette. Les vingt-deux appareils achetés étaient amplement suffisants pour combler les besoins de la Maison. Un endroit leur a été spécialement consacré dans la salle d’accueil : dans la bibliothèque, derrière des portes verrouillées, où chaque appareil est branché individuellement. Ainsi une fois remisée, la tablette se recharge elle-même.

Les appareils exigent un minimum d’entretien. Un linge désinfectant sert à nettoyer l’extérieur de l’appareil et les écouteurs retenus ont un amortisseur dans l’oreille fait de caoutchouc et non en tissu : il est donc assez facile de les nettoyer après chaque utilisation. La seule contrainte véritable est que toute mise à jour exige une intervention de la firme. Celle-ci a accepté, dans son contrat, d’assumer les corrections à la suite du lancement au cours de l’été 2013, mais toutes interventions ultérieures seront facturées. Ces mesures risquent plus ou moins de survenir, car la visite autonome demeure un univers fermé et autonome en lui-même qui peut perdurer, mais il peut aussi arriver qu’il y ait un changement majeur dans les faits ou dans les décors. Pour l’instant, la direction ne prévoit aucune intervention pendant les cinq prochaines années : une durée raisonnable face à l’obsolescence de la technologie.

Au niveau de l’interface, il faut penser à la convivialité. Il faut structurer et organiser l’espace virtuel d’après une logique facilement compréhensible. Dès le départ, nous voulions une liste des différentes pièces dans un menu à gauche407, telle qu’elles sont présentées dans les sites Web. Nous voulions également un fil d’Ariane permettant de situer le visiteur en tout temps. Avec le principe du sous-menu, nous pouvions voir les étages et les pièces visitables de chaque étage. De plus, le plan du plancher interactif renforce le

système de repérage dans la maison. Ainsi, le visiteur peut choisir la pièce où il est rendu, soit dans le menu à gauche ou en tapant sur la pièce du plan. Le nord magnétique étant aligné avec la boussole de l’appareil, la photo de la salle apparaît correctement.

Après avoir bien situé le visiteur en lui donnant plusieurs liens entre le physique et le virtuel, ce sont les questions d’interactivité qui se posent. Le visiteur devrait être capable d’interagir facilement afin d’atteindre les informations rapidement408. Les photographies ne

permettent pas d’isoler un objet pour l’illuminer lorsqu’il est sélectionné, comme on le voit souvent dans les jeux vidéos. Seul l’ajout d’un symbole ou d’un halo de couleur pouvait être installé pour le distinguer. Après quelques tests, nous avons choisi le symbole du point d’exclamation ( ! ). Celui-ci apparaît lentement au fur et à mesure qu’il se déplace vers le centre de l’écran. Ainsi, contrairement à la première proposition de la firme, les points d’intérêts ne sont pas immédiatement visibles. Le visiteur doit tourner sur lui-même pour les découvrir. Au bas de l’écran, un nombre indique le total d’objetsmémoire- à trouver. Une fois l’interactivité de base établie, d’autres fonctionnalités ont été incorporées ; elles sont actionnées par des boutons interactifs. Encore là, il existe des conventions. Un contour délimitant un bouton rectangulaire avec un verbe d’action comme « fermer » ou « écouter » indique à l’utilisateur la fonction qu’il active. De plus, des symboles pour jouer (triangle couché pointant vers la droite), arrêter (le carré), mettre sur pause (la double barre verticale) et fermer (le X) ont été ajoutés aux contrôles de l’audio. Ces ajouts ont été installés après les essais de novembre, puisque les visiteurs ne semblaient pas reconnaître la photo du personnage, comme celle du bouton déclenchant l’audio.

Il semblait naturel, à la majorité des visiteurs, qu’en double cliquant sur les photographies, ils pouvaient les agrandir. Les flèches à gauche et à droite indiquaient bien la méthode à suivre pour changer d’images. Ayant installé clairement cette fonctionnalité, nous n’avons pas vu de gens tenter de changer d’image en glissant leurs doigts sur l’écran, comme c’est souvent le cas sur les tablettes de nos jours.

Malgré la réflexion ergonomique sur l’interface, il ne faut pas oublier l’importance du tutoriel. Au-delà des conventions de fonctionnalités des technologies, nous ne pouvons tenir pour acquis que les connaissances sont maîtrisées par tous. C’est pourquoi il doit y avoir un tutoriel accessible en tout temps pour expliquer toutes les opérations disponibles. Nous avons donc placé en haut de la page-écran un bouton « aide », où des instructions détaillées sont disponibles. Le tutoriel est court, mais précis. Le texte est illustré afin que, même sans lecture, les visiteurs puissent comprendre le fonctionnement. En arrivant à « aide », on voit une utilisatrice tenant une tablette en main, signifiant au visiteur qu’il se trouve en dehors du contexte de sa visite409. À gauche, une série de boutons énumèrent

toutes les étapes à suivre. Ainsi le visiteur peut choisir de commencer par le début et dérouler les pages suivantes au moyen des flèches à gauche ou à droite (le même principe que pour le défilement des photographies). Un bouton invite l’utilisateur à revenir au menu « aide » s’il veut refaire certaines étapes. Un autre bouton, appelé « retour à la visite », se trouve en évidence pour la personne qui désire revenir dans l’application. Nous tenions à séparer les étapes individuellement ; si en cours de visite, l’utilisateur a besoin d’une information précise, il peut choisir directement l’étape qui lui convient. De plus, nous voulions que ce soient les guides-interprètes qui fassent le premier double clic, à la bibliothèque dans la salle d’accueil (1.1.1), pour bien démontrer l’utilisation de l’appareil, mais également pour donner les consignes de sécurité pour la visite. Le tutoriel joue ainsi le rôle d’aide-mémoire. Cependant, dans les faits, nous ne savons pas si la Maison a décidé d’utiliser cet accompagnement ou non.

Nous avons tenté d’utiliser au maximum les possibilités de l’appareil et de rendre la visite conviviale. Toutefois, nous avons constaté qu’après un certain temps, en prenant une main pour interagir avec l’interface et de l’autre l’appareil de 425 gr410, la tablette devient lourde.

Aucune pochette ou ganse n’a été prévue pour maintenir plus confortablement la tablette. Nous avons donc échoué par rapport à la relation entre l’appareil et le corps du visiteur en ce qui a trait au confort de la visite.

409 Se référer à l’annexe M.

410 Poids pour un Playbook 16Go, BRIDEN, Paul, « Samsung Galaxy 2 vs Blackberry Playbook », publié le

22 février 2012, consulté le 2 février 2016.