3.4. Milieu physique
3.4.3. Contexte hydrogéologique
3.4.3.1. Ressources aquifères
D’après les informations disponibles sur le SIGES Seine-Normandie, la masse d’eau recensée au droit de la zone d’étude concerne la nappe de la Craie du Senonais et Pays d’Othe (masse d’eau FRHG209).
Selon la fiche MESO, cette masse d’eau comprend deux formations de craie reconnue par la lithostratigraphie qui constituent deux réservoirs aquifères :
•
l’aquifère du Sénonien-Turonien,•
l’aquifère du Cénomanien.Bien que ces nappes soient individualisées, la formation semi-perméable du Turonien moyen ou inférieur (craie marneuse) qui les sépare ne constitue pas un écran. En particulier, à l'affleurement, le Turonien moyen est plus perméable que sous la couverture sénonienne. On considère donc généralement le réservoir de la craie comme un aquifère unique du Sénonien au Cénomanien. Le
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substratum de cette nappe est alors constitué des marnes de Brienne, imperméables et au toit desquelles s’écoulent une série de sources.
La perméabilité de cet aquifère est essentiellement lié à l’intense réseau de fractures et de diaclases qui l’affecte, et probablement, dans une certaine mesure par des phénomènes de karstification. Grâce à la porosité et à la perméabilité de la craie, les précipitations sont efficacement captées : l’infiltration l’emporte sur le ruissellement d’où une faible densité du réseau hydrographique de surface (paysage composé de plaines et de plateaux arides et secs). L'aquifère crayeux est ainsi vulnérable vis-à-vis des pollutions superficielles : apports de surface par des bétoires, marnières et puisards, circulation rapide dans les zones de fractures, dans les vallées sèches ou en eau. Les pratiques agricoles intensives entraînent dans la région une dégradation sensible de la qualité des eaux souterraines.
La nappe de la craie est en communication totale avec les nappes alluviales dont la nappe des alluvions de la Seine. Ainsi les niveaux et débits des cours d’eau sont tributaires du niveau de la nappe qui joue un rôle régulateur.
La carte disponible via le SIGES Seine-Normandie (voir Figure 6) indique que la nappe de la craie au niveau de la zone d’étude s’écoule globalement du sud-ouest vers le nord-est. Par ailleurs, au droit du site, la côte du toit de la nappe se situerait à 145 mNGF. Cependant cette information est à prendre avec précaution car la précision de la carte n’est pas connue (cartographie à échelle régionale). De plus l’aquifère étant fissuré, la piézométrie locale peut différer. La mesure du niveau d’eau sur le sondage n°03331X0037/D1 localisé à 500 m du site (niveau d’eau à 128 mNGF en 1996) également à prendre avec précaution du fait des caractéristiques des sols et de l’ancienneté de la mesure.
Figure 6 : Isopièzes de la surface de la nappe de la Craie – 2011 (source : SIGES Seine-Normandie)
3.4.3.2. Usages des eaux souterraines
Selon les informations disponibles, la zone d’étude n’est pas inscrite dans les périmètres de protection des captages pour l’alimentation en eau potable (AEP). Le captage AEP de la commune de Roncenay (BSS000YMZY) captant la nappe de la craie est implanté à 1,7 km en aval hydraulique du site.
À titre indicatif, les captages AEP (source : Agence Régionale de Santé du Grand-Est) et les puits référencés dans la BSS (source : base de données Infoterre du BRGM) présents à proximité du site sont présentés sur la Figure 7 en page suivante. Les caractéristiques des points d’eau BSS (hors sondages, piézomètres et ouvrages remblayés) situés en aval du site sont présentés dans le tableau suivant.
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Tableau 1 : Caractéristiques des points d’eau BSS (source : Infoterre)
Références Lieu-dit Nature de l’ouvrage Utilisation Distance
BSS000YMZY
(03331X0029/PAEP1) La Ronde De Bouilly Zc 12 Puits AEP 1,7 km
BSS000YMZE
(03331X0011/11) Champ Pourceau fontaine de la Ronde Fontaine - 1,9 km
BSS000YMZD
(03331X0010/10) La motte Toupon Source - 1,8 km
BSS000YNDA
(03332X0041/PU) Puits particulier Puits Eau individuelle 2,5 km
BSS000YNCJ
(03332X0025/PU) Gare Puits - 3 km
Figure 7 : Localisation des points d’eaux à proximité du site (source : ARS / Infoterre)
3.4.3.3. États et objectifs de qualité
La Directive cadre sur l’eau (DCE) fixe des objectifs et des méthodes pour atteindre le bon état des eaux. L’évaluation de l’état des masses d’eau prend en compte des paramètres différents (biologiques, chimiques ou quantitatifs) suivant qu’il s’agisse d’eaux de surface (douces, saumâtres ou salées) ou d’eaux souterraines.
Le bon état d’une eau souterraine est l’état atteint par une masse d’eau souterraine lorsque son état quantitatif et son état chimique sont au moins "bons".
Le bon état quantitatif d’une eau souterraine est atteint lorsque les prélèvements ne dépassent pas la capacité de renouvellement de la ressource disponible, compte tenu de la nécessaire alimentation des écosystèmes aquatiques. L’état chimique est bon lorsque les concentrations en polluants dues aux activités humaines ne dépassent pas les normes et valeurs seuils, lorsqu’elles n’entravent pas l’atteinte des objectifs fixés pour les masses d’eaux de surface alimentées par les eaux souterraines considérées et lorsqu’il n’est constaté aucune intrusion d’eau salée due aux activités humaines.
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Selon le SDAGE, la nappe de la Craie du Senonais et Pays d’Othe (masse d’eau FRHG209) présente actuellement un état chimique médiocre, et l’objectif est de parvenir à un bon état chimique en 2027 (report de délais du fait d’un temps de réaction long pour parvenir à un bon état pour cette nappe liée aux conditions naturelles ; les paramètres de risque de non atteinte du bon état étant les pesticides et les nitrates). Concernant l’état quantitatif, la masse d’eau présente un état médiocre et l’objectif est de parvenir à un bon état en 2021.
La totalité du département de l’Aube est considérée comme une zone vulnérable aux nitrates. À ce titre la Directive Nitrate s’applique sur l’ensemble du territoire. Certaines zones du département ont été classées en Zones à Actions Renforcées (ZAR). Selon la chambre d’agriculture de l’Aube, les terrains de la plateforme de compostage ne sont pas localisés au sein d’une ZAR.
3.4.3.4. Qualité des eaux souterraines au droit du site
Aucune investigation des eaux souterraines n’a été réalisée au droit du site ou préconisée dans le cadre de la réalisation du rapport de base.
3.4.3.5. Documents de gestion des eaux souterraines
L’emprise du site est concernée par le périmètre du SDAGE Seine-Normandie du bassin de la Seine et des cours d’eau côtiers normands. La compatibilité du projet avec les objectifs des documents de gestion des eaux est présentée au paragraphe 5.3.2.3.
Le schéma directeur d’aménagement et de gestion des eaux (SDAGE) réglementairement en vigueur est le SDAGE 2010-2015 suite à l’annulation de l’arrêté du 1er décembre 2015 adoptant le SDAGE du bassin de la Seine et des cours d’eau côtiers normands 2016-2021 et arrêtant le programme de mesures (PDM) 2016-2021.