Conclusion

La pesée des intérêts en matière énergétique se modifie au cours du temps. Si les préoccupations économiques pèsent aujourd’hui toujours de leur poids, les buts écologiques liés au développement durable sont de plus en plus présents.

Or l’équilibre reste des plus instables dans la balance, notamment parce que les buts environnementaux ne sont pas homogènes. Le développement des éoliennes ou des panneaux solaires cristallise précisément ce conflit, entre les buts de protection du paysage et le développement des énergies renouve-lables. Le potentiel de telles énergies pour assurer la transition énergétique est pourtant substantiel.

La répartition fédéraliste des compétences dans le droit de l’énergie confère quant à elle une impression de complexité en raison de son caractère très di-versifié. On y observe une forte tendance à l’harmonisation et à la centralisa-tion des compétences. Si les moyens classiques pour centraliser une tâche con-sistent à réviser la Constitution fédérale pour attribuer une compétence nou-velle à la Confédération et à adopter une réglementation fédérale exhaustive, d’autres méthodes restent âprement discutées. Tel est le cas des procédés in-terprétatifs à l’exemple de l’interprétation étendue de la compétence limitée aux principes, de l’interprétation restrictive des réserves cantonales propre-ment dites ou du fondepropre-ment parallèle sur une compétence plus généreuse. Par ailleurs, les actes non obligatoires et les normes privées - dont la légitimité démocratique reste problématique malgré leur efficacité potentielle - ont de-puis plusieurs décennies progressivement et durablement contribué à harmo-niser la politique énergétique helvétique, tout en intégrant peu à peu le droit positif.

Dès lors, réviser la Constitution fédérale pour conférer une compétence globale à la Confédération en matière politique énergétique ne devrait au-jourd’hui plus être un tabou. Le puzzle incertain de la répartition actuelle des compétences doit être réorganisé pour mettre en œuvre de manière efficace la

165 VUILLE/FAVRAT/ERKMAN (2015), p. 84 qui citent l’exemple californien : « En 2007, la Californie a été le premier Etat à formuler un objectif « zéro énergie » (Zero Net Energy Buildings) pour tous les nou-veaux bâtiments résidentiels dès 2020 – des 2030 pour les bâtiments commerciaux ». Ils rappellent en passant que la Suisse a été pionnière, avec l’Allemagne, des bâtiments à haute performance énergétique.

transition énergétique dans une optique de développement durable comme la stratégie énergétique 2050 le demande.

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Le traitement de l’énergie en droit de la construction

Une belle illustration des problèmes du renvoi aux normes techniques

JEAN-BAPTISTE ZUFFEREY¹ Professeur à l’Université de Fribourg Président de l’Institut du droit de la construction