• Aucun résultat trouvé

a - 1 - Conclusions générales sur l’étude

Notre première étude nous permet de vérifier si le modèle d’iontophorèse convient à une étude en tomographie par émission de positons et quels sont les points à améliorer.

Partie expérimentale – validation du modèle d’induction

123

Nous avons vu qu’il n’y avait pas d’effet sexe sur la dynamique de la sensation, sur la zone de stimulation ou le rang. Il n’y a pas d’effet de la zone de stimulation sur l’intensité de la sensation perçue mais il y a un effet de rang lorsque l’on rassemble hommes et femmes dans un même groupe. La sensation devient très faible à la fin des quinze minutes pour les hommes et les femmes. Elle apparaît dès la première minute et atteint un maximum aux environs de la troisième et de la quatrième minute. L’intensité moyenne maximum reste assez faible (inférieure à 1/10 sur l’EVA). Seulement 9% des sujets n’ont eu aucune réaction cutanée sur aucune des zones de stimulation et 46% ont eu une envie de gratter sur au moins une des quatre zones.

a - 2 - Modèle utilisable pour une étude en TEP ?

Notre modèle d’iontophorèse à l’histamine induit une sensation de démangeaison dont les caractéristiques temporelles font que ce modèle semble utilisable pour une étude en imagerie et notamment en tomographie par émission de positons. En effet nous voulons étudier les circuits neuronaux de la sensation de démangeaison. L’étude en TEP nécessite que la sensation perçue soit soutenue car l’acquisition d’une image dure deux minutes mais elle ne doit pas être trop longue car nous devons être capables de faire un maximum d’images sans que l’examen ne dure trop longtemps pour un meilleur confort du sujet. En comptant le temps d’attente entre deux injections plus le temps d’acquisition la durée d’une session est à peu près de dix minutes. Notre modèle permet d’obtenir une sensation qui reste élevée entre la 2ième et 4ième minute pour les hommes et la 3ième et 6ième minute pour les femmes. Les analyses intra-groupes sur la dynamique de la sensation nous ont montré qu’il y avait un effet du temps sur l’intensité de la sensation qui était significatif. Nous pouvons considérer qu’au bout de 15 min la sensation a quasi disparu.

Notre étude nous a aussi montré qu’il n’y avait pas de différence pour l’intensité de la sensation perçue entre hommes et femmes.

La zone d’application n’influence pas non plus l’intensité de la sensation prurigineuse. En TEP on effectuera plusieurs stimulations sur plusieurs zones différentes de l’avant bras droit. En effet au niveau du bras gauche se trouve le cathéter servant à l’injection de l’eau marquée à l’oxygène radioactif. Il était donc important que l’intensité de la sensation prurigineuse ne varie pas avec la zone de stimulation. Même si des études montrent que la sensation prurigineuse et les réactions cutanées associées peuvent être différentes suivant

Partie expérimentale – validation du modèle d’induction

124

les parties du corps (Magerl, Westerman et al. 1990) elle semble rester constante sur tout l’avant bras.

a - 3 - Points négatifs

La sensation que nous trouvons avec notre modèle est assez faible comparée à d’autres études :

- 1.3mC → 40 / 100 (Darsow, Ring et al. 1996), - I20mC→50 / 100 (Darsow, Ring et al. 1996), - 6mC → 1.4 /10 (Yosipovitch, Fast et al. 2005), - 6mC → 25 / 100 (Yosipovitch, Duque et al. 2007).

Dans notre étude l’intensité de la stimulation est de 0.24 mA pendant 16 s ce qui nous donne une charge de 3.84 mC. Avec ces paramètres l’intensité maximum de la sensation est de 0.9/10 sur l’EVA. La charge de courant utilisée est peut être un peu faible mais c’était un compromis pour avoir une durée de sensation qui restera dans les limites souhaitées. L’étude de Yosipovitch montre aussi que seulement 12 sujets sur 21 ont un score supérieur à 1cm sur l’EVA pour une charge de courant de 6 mC. Cela fait un peu moins de la moitié qui ont une intensité assez faible comme dans notre étude (Yosipovitch, Fast et al. 2005).

Cette intensité faible peut être expliquée par la variabilité inter individuelle qui est très forte. En effet si on regarde chaque sujet indépendamment, pour les mêmes paramètres de stimulation, certains auront une forte sensation de démangeaison accompagnée de grattage alors que d’autre n’auront aucune sensation. De nombreux paramètres physiologiques peuvent influencer la pénétration de la molécule hormis les paramètres de stimulation : l’épaisseur du stratum corneum (plus épais pour les hommes que pour les femmes), sa perméabilité et les effets des ultra violet A qui épaississent la peau expliquant que la sensation soit plus faible en été.

Une autre explication peut être que dans notre étude contrairement à d’autres il n’y a pas de seuil de grattage. Il est généralement placé à un tiers de l’EVA (Magerl, Westerman et al. 1990; Darsow, Ring et al. 1996). A partir de ce seuil l’envie de gratter accompagne la sensation prurigineuse, c’est donc une aide pour la cotation pour les sujets. Effectivement dans notre étude certains sujets ressentent une envie de gratter et pourtant note la sensation de façon faible (< 3cm si on considère le seuil de grattage au tiers de l’EVA).

Partie expérimentale – validation du modèle d’induction

125

La faible intensité retrouvée peut aussi venir du fait que ce genre de notation n’est pas habituelle donc le sujet ne sait pas trop où il doit placer la marque. Il n’a pas de repère hormis ses propres expériences.

Cependant malgré cette faible intensité l’analyse intra groupe sur l’évolution de la sensation dans le temps de mesures montre que l’effet du temps sur l’intensité de la sensation de démangeaison ressentie est significatif. Malgré une intensité qui reste faible, la différence d’intensité, entre la situation au repos et après stimulation avec de l’histamine, est perçue.

Nous avons vu qu’il y avait un effet du rang. Cet effet ne semble pas aller dans le sens d’une saturation ou d’un effet cumulatif qui ferait que la sensation s’atténuerait ou augmenterait au fur à mesure des stimulations.

a - 4 - Conclusions pour l’étude en TEP

Cette étude pilote nous a permis de prendre en considération certains problèmes qui devront être améliorés pour l’étude en neuro-imagerie.

En effet il serait bon lors de cette étude de faire une présélection des sujets afin de ne garder que ceux qui ressentent une sensation de prurit assez élevée (par exemple ≥ 1cm sur l’EVA). C’est ce qu’a fait Yosipovitch (Yosipovitch, Duque et al. 2007) dans son étude où seuls sont inclus les sujets avec une sensation ≥ 9/100.

L’effet du rang pourra être atténué lors de l’étude en TEP du fait de l’enchainement des stimuli. En effet deux stimulations avec de l’histamine seront, dans la mesure du possible, intercalées avec une stimulation par une solution non prurigineuse ce qui laissera un temps de repos plus grand.

Partie expérimentale – étude en TEP H215O

126

III - Modulation

de

la

sensation