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changé de position sociale : il est resté à la fois professeur de sociologie à l’Université de Genève et Conseiller national socialiste. De plus, il n’a pas fondamentalement réformé son discours. Il n’a cessé d’exprimer sa colère et de dénoncer le scandale moral des « biens des victimes de l’Holocauste » et de « l’or nazi ». Il a constamment estimé que les agissements des autorités politiques et bancaires helvétiques étaient à la source du problème. Selon lui, en collaborant avec le régime nazi, ces instances s’étaient rendues complices de vol et elles avaient contribué au financement de l’effort de guerre allemand. En conséquence, il a toujours estimé que la résolution du problème supposait une restitution intégrale et sans condition de l’or et des avoirs volés que les institutions publiques et privées suisses gardaient en leur possession27. Pourtant, son identité s’est radicalement transformée. Il a successivement été identifié comme un acteur marginal et un historien dilettante ; comme un essayiste politique ; comme un affabulateur, un falsificateur et un menteur privé de crédibilité ; comme une victime expiatoire de la droite conservatrice ; comme un personnage scientifiquement et politiquement discrédité ; comme un allié du Sénateur Alfonse D’Amato en tournée de promotion ; et comme un traître à la patrie.

Cette étude de la trajectoire de Jean Ziegler met en évidence le caractère fluctuant et interactionnellement construit des identités. Elle éclaire ainsi les limites des théories qui réfèrent les identités à des systèmes (sociaux ou structurels) relativement stables, s’empêchant du même coup de rendre compte de ces dynamiques. Symétriquement, elle indique les apports d’une conception constructiviste proposant de relier étroitement les identifications aux interactions dans lesquelles elles prennent forme28.

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L’analyse détaillée de la trajectoire de Jean Ziegler n’a mis en évidence qu’une seule inflexion dans son discours. Suite à la publication du rapport Eizenstat, Jean Ziegler s’est exprimé en faveur d’une renégociation immédiate de l’Accord de Washington (Blick, 9.5.97). En juillet 1998, il s’est au contraire clairement opposé à cette éventualité devant la commission bancaire du Sénat états-unien (cf. annexe 4). Ce bref revirement ne remet cependant pas en question l’articulation fondamentale du discours de Jean Ziegler. Dans les deux cas, il a explicitement justifié sa position comme un moyen de favoriser une restitution rapide des biens volés à leurs titulaires légitimes.

28

Partant de l’analyse de la trajectoire de Jean Ziegler, les paragraphes qui suivent indiquent les limites de plusieurs approches théoriques. Ils soulèvent quelques problèmes que doit surmonter toue analyse sociologique des identités. Cependant, ils ne prétendent épuiser les finesses des modèles discutés ni en formuler une critique générale.

Le fonctionnalisme, le changement socio-culturel et la crise identitaire

Les limites d’une approche fonctionnaliste sont ici évidentes. Cette démarche tend à rabattre l’analyse des identités sur celle de l’intégration d’un système social, articulant des « statuts » (i.e. les droits et de devoirs rattachés à une position) et des « rôles » (i.e. les modèles de comportements qui orientent les activités exercées dans un groupe social), culturellement définis, occupés par un individu. Dans cette perspective, l’identité d’un acteur social comme Jean Ziegler serait définie en fonction de sa capacité à occuper, à reconnaître et à exercer les statuts et les rôles sociaux dont il aurait intériorisé les principes au cours de sa socialisation (p.ex. Lucchini et Ridoré, 1979). Ce modèle extrêmement statique ne peut donc envisager les transformations identitaires qu’en tant qu’indicateurs d’un profond changement socio-culturel ou d’une sérieuse désorganisation personnelle. En revanche, il ne permet pas de rendre compte de la dynamique identitaire expérimentée par Jean Ziegler au fil du débat sur « les fonds juifs et l’or nazi ». En effet, cette trajectoire n’a débouché ni sur une réforme de l’ordre social helvétique, ni sur une crise identitaire individuelle. Autrement dit, l’analyse conduite jusqu’ici indique que la trajectoire identitaire de Jean Ziegler est étroitement corrélée, non avec l’intégration d’un système social, mais avec le développement des activités de revendication participant à la définition d’un problème particulier.

Le structuralisme et le système symbolique

Bien que nettement distinctes, les analyses structurales rencontreraient des difficultés similaires. Elles proposent en effet de considérer les transformations identitaires comme les expressions variables de structures relationnelles relativement stables. Autrement dit, une telle recherche étudierait la trajectoire de Jean Ziegler comme l’expression singulière d’un système de relations entre les individus et les groupes sociaux, qu’elle place au cœur de son attention.

Inscrit dans le prolongement direct de la linguistique saussurienne, leur mouvement analytique consiste à systématiquement référer les conduites individuelles à un système symbolique, collectif et largement inconscient (p.ex. Lévi-Strauss, 1993 [1950]). Ce dernier assure l’autonomie et l’intégration d’un système social, lequel est incarné dans des expériences individuelles. C’est-à-dire qu’il informe des histoires de vie particulières, dont les composantes physiques, psychologiques, physiologiques et sociologiques sont susceptibles d’être interprétées dans le cadre unifié d’une anthropologie structurale. En conséquence, cette dernière s’assigne pour tâche de fonder une pensée humaniste articulant l’analyse objective et l’expérience vécue, de manière à tisser les liens entre les composantes sociales et individuelles, physiques et psychiques de la vie humaine.

Pour y parvenir, cette analyse rompt avec l’empirisme naïf des analyses fonctionnalistes, lesquelles tentent de trouver une justification aux phénomènes observés – en se demandant à quoi ils servent – de manière à les articuler au système social. Au contraire, la démarche structurale étudie les rapports constants qui unissent les phénomènes qui composent les systèmes sociaux – c’est-à-dire qu’elle en élucide les « fonctions » au sens algébrique de ce terme – pour mettre au jour les structures qui organisent leurs relations.

En dépit de ses ambiguïtés (voire de ses confusions), le travail de Didier Demazière et Claude Dubar (1997) éclaire sous un jour particulier la dynamique des analyses structurales. D’un côté, ces auteurs prennent explicitement appui sur les approches qualitatives issues de l’interactionnisme symbolique, et plus particulièrement sur la « Grounded Theory » (Glaser & Strauss, 1967). Ils en retiennent l’idée de fonder la théorisation sur une démarche inductive, supposant de considérer la « parole des gens » comme source privilégiée de connaissance sociologique. En conséquence, ils se

concentrent sur l’élucidation des processus de « mise en mots » au cours desquels se définissent à la fois le sens des interactions et les identités des acteurs en présence29. De l’autre en revanche, ils estiment que la théorie du langage engagée par les approches interactionnistes est insatisfaisante, dans la mesure où elle ne permet pas de ramener systématiquement la variété de ces processus identitaires et discursifs aux structures qui les sous-tendent. Pour y parvenir, ils élaborent une analyse structurale qu’ils appliquent à différents « récits d’insertion », de manière à dégager le « schème du monde socioprofessionnel » – c’est-à-dire le système de disjonctions et de conjonctions entre unités significatives – qu’ils mettent communément en œuvre, par-delà leur indéniable variété30.

Cette présentation sommaire de l’analyse structurale indique à la fois son ambition et ses limites. Appliquée à la trajectoire identitaire de Jean Ziegler, cette démarche étudierait les relations unissant régulièrement chacune de ses interventions et les réactions qu’elles ont suscitées. Puis, elle les comparerait à d’autres processus analogues, de manière à élucider le système symbolique sous-jacent (i.e. des structures d’oppositions binaires) fondant les significations collectives et individuelles de ces interactions. Indépendamment des réserves épistémologiques et théoriques qui pourraient être opposées à une telle démarche, elle mettrait au jour des structures invariantes d’une société particulière, supposées être au fondement de transformations identitaires et de leurs expériences individuelles et collectives. Concentrée sur la découverte d’un système de différences commun à plusieurs phénomènes, elle ne permettrait en revanche pas de rendre compte de la spécificité de la trajectoire identitaire de Jean Ziegler, telle qu’elle s’est développée au cours des discussions consacrées au problème « des fonds juifs et de l’or nazi ».

L’analyse définitionnelle et la construction interactionnelle des identités

En rupture avec le positivisme et le réalisme impliqués par ces approches fonctionnelle et structurale, l’analyse définitionnelle des problèmes publics ouvre donc une voie à l’analyse des trajectoires identitaires. Elle permet de retracer un processus singulier, au cours duquel sont identifiés et définis simultanément un acteur social singulier et les

objets de son activité. Cette démarche a permis de montrer comment Jean Ziegler a été

identifié de diverses manières au fil de ses dénonciations successives du problème moral posé par les « biens des victimes de l’Holocauste » et des répliques qui lui ont été adressées.

L’analyse interactionnelle de la trajectoire de Jean Ziegler indique comment ce dernier a progressivement été discrédité scientifiquement, puis politiquement, avant d’être dénoncé pour haute trahison au cours de séquences précises. Elle a permis d’identifier les événements décisifs qui ont marqué les étapes de ce processus singulier : sa première intervention devant le Parlement ; les publications successives de son ouvrage, du rapport Eizenstat, de la réplique de Felix Auer, et du rapport intermédiaire de la CIE ; sa déposition devant la commission bancaire du Sénat états-unien ; et, enfin, la signature de l’accord global ouvrant la voie au dépôt d’une plainte pénale. Cette étude détaillée a donc permis d’indiquer que la trajectoire identitaire de Jean Ziegler ne dépendait pas d’un système

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Cette conception dynamique et constructiviste des identités a été explicitement défendue par Claude Dubar (1991).

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Une acception constructiviste confuse pourrait ranger sous sa bannière la méthode de Claude Dubar et Didier Demazière (1997), dans la mesure où ils empruntent à l’interactionnisme une conception dynamique de la signification et des identités. Cependant, leur analyse structurale est articulée dans un langage « réaliste », en ce sens qu’elle invite l’analyse à découvrir, derrière ces apparences (i.e. des ces significations et de ces identités interactionnellement construites), leur fondement réel (i.e. leur structure) qui forme l’objet de l’enquête sociologique (sur ce point, voir Lynch, 2001 : 242-243).

social ou symbolique abstrait, mais qu’elle était inextricablement liée au déroulement concret des interactions dans lesquelles il était engagé. Autrement dit, cette démarche a réhabilité une analyse détaillée des séquences d’actions et de réactions, de revendications et de réponses, au fil desquelles ont été établies l’identité de Jean Ziegler, la légitimité de ses dénonciations du scandale des « biens des victimes de l’Holocauste » et la définition « des fonds juifs et de l’or nazi » en tant que problème affectant sérieusement la réputation de la Suisse dans le monde.

La force de cette approche interactionniste réside notamment dans sa capacité à rendre compte de destins individuels sans gommer leur singularité. Elle suppose que la

réalité sociale et culturelle n’est pas tapie dans un système – social ou symbolique –

relativement stable, situé à l’arrière-plan des interactions. Au contraire, elle la décrit au cœur même de ces dernières, dans la succession de séquences d’actions et de réactions, ou de revendications et de réponses. Cependant, l’analyse de la trajectoire de Jean Ziegler suggère que cette force peut simultanément constituer la principale faiblesse de la démarche définitionnelle. D’un côté, en rattachant systématiquement les trajectoires identitaires à des interactions concrètes et observables, ce mode d’analyse permet de retracer précisément le développement temporel de leur construction et de leur organisation. De l’autre, à trop se concentrer sur le caractère fluctuant de ces interactions particulières, il risque de mettre en évidence la seule singularité de processus d’identifications irréductibles et de perdre de vue le monde intersubjectif relativement stable à la constitution duquel ils ont participé.

Concrètement, il ne suffit pas d’observer que Jean Ziegler a suivi une trajectoire de dégradation identitaire au cours du débat sur « les fonds juifs et l’or nazi ». Il convient encore de souligner que les manières dont il a été désigné n’étaient ni arbitraires, ni aléatoires. Au contraire, les identités qui lui ont été attribuées étaient constitutives de différents états de la controverse, c’est-à-dire de configurations qui articulaient indissociablement la définition d’un problème, la structuration de ses arènes, et

l’identification de ses protagonistes. Ainsi, observer que Jean Ziegler a été considéré

comme un traître à la patrie suite à la signature de l’accord global, c’est constater que la controverse sur « les fonds juifs et l’or nazi » était alors traitée comme un conflit

international, voire comme une guerre. C’est dire que les identités des protagonistes du

débat sur « les fonds juifs et l’or nazi » ne peuvent pas être exclusivement ramenées aux échanges auxquels ils ont directement participé.

Par-delà cette approche interactionniste, il convient encore d’observer et de décrire comment ces trajectoires identitaires ont été articulées avec le déroulement d’une

controverse publique, c’est-à-dire d’une dynamique discursive qu’il est difficile de saisir et

de localiser (cf. Terzi, 2003). En conséquence, l’analyse va maintenant s’efforcer de retracer la configuration de cette situation conflictuelle, c’est-à-dire de rendre compte simultanément de la définition du problème, de l’organisation de ses arènes et de

3.4 Sources du chapitre 3 i

La Liberté (19.3.97) : « Le nouveau tourment du député Ziegler ».

ii

Pour les présentations de cette thèse dans les médias suisses : Le Nouveau Quotidien (17.3.97) : « Or nazi : Jean Ziegler fait monter les enchères sur son dernier livre » ; Blick (18.3.97) : « Ziegler schockt ‘Die Schweiz hat den Krieg verlängert’ » ; Tribune de Genève (18.3.97) : « Jean Ziegler continue de crier sa colère contre la place financière » ; La Liberté (19.3.97) : « Le nouveau tourment du député Ziegler » ; Journal de Genève (19.3.97) : « Le livre de Jean Ziegler : un réquisitoire manichéen et hors contexte » ; Journal de Genève (20.3.97) : « La Suisse en 1939 et 1945 : une vue pamphlétaire » ; NZZ (26.3.97) : « Jean Ziegler und das Gold der Toten ».

iii

La Liberté (19.3.97) : « Le nouveau tourment du député Ziegler ».

iv

Tribune de Genève (18.3.97) : « Jean Ziegler continue de crier sa colère contre la place financière » et Journal de Genève (19.3.97) : « Le livre de Jean Ziegler : un réquisitoire manichéen et hors contexte ».

v

Journal de Genève (19.3.97) : « Le livre de Jean Ziegler : un réquisitoire manichéen et hors contexte ».

vi

Tribune de Genève (18.3.97) : « Jean Ziegler continue de crier sa colère contre la place financière ».

vii

Journal de Genève, 6.5.96 : « La firme Bally a profité de l’antisémitisme des nazis ».

viii

Pour des présentations contrastées de la visite de Flavio Cotti aux États-Unis, voir notamment : Le

Matin (14.3.97) : « Flavio Cotti s’explique à New York » ; L’Express et L’Impartial (14.3.97) : « Cotti :

Image à équilibrer » ; 24 Heures et Tribune de Genève (14.3.97) : « Suisses et Américains ne sont pas loin de la lune de miel » ; Nouvelliste (14.3.97) : « Cotti porte cilice » ; Regione (14.3.97) : « Contate su di noi » ; Corriere del Ticino (14.3.97) : « Flavio Cotti rinnova le scuse agli ebrei » ; NZZ (14.3.97) : « Erklärungstour von Bundesrat Flavio Cotti in den USA » ; Basler Zeitung (14.3.97) : « Schweizer Entschuldigung bekräftigt » ; Tages-Anzeiger (14.3.97) : « Cottis Jüdischer Freund » ; Sankt-Galler

Tagblatt (14.3.97) : « ‘Weder weiss noch schwartz’ » ; Neue Luzerner Zeitung (14.3.97) : « Aussenminister Cotti wiederholt Entschuldigung » ; Bund (14.3.97) : « Werben um Verständnis » ; 24

Heures et Tribune de Genève (14.3.97) : « Or nazi : Washington annonce la publication de son

rapport » ; Journal de Genève (15.3.97) : « Le rapport américain sur l’or nazi jette une ombre sur la visite de Flavio Cotti aux États-Unis » ; Corriere del Ticino (15.3.97) : « Terminata la visita di Flavio Cotti negli USA » ; Regione (15.3.97) : « L’incontro della riconciliazione » ; NZZ (15.3.97) : « Werbetour Cottis durch Washingtoner Ministerien » et « Konkretisierung zum US-Raubgold bericht » ; Tages-Anzeiger (15.3.97) : « Besorgter Flavio Cotti, US-Report am 27. März » ; Bund (15.3.97) : « Cotti wirbt für Ausgewogenheit » ; Basler Zeitung (15.3.97) : « ‘Wir wollen einen Dialog mit allen’ » ; Neue Luzerner Zeitung (15.3.97) : « Nazizeit : Bundesrat Flavio Cotti auf Goodwill- Mission in den USA ».

Au sujet du rapport Eizenstat : L’Express et L’Impartial (22.3.97) : « Or nazi : Publication du rapport Eizenstat retardée » ; Journal de Genève (22.3.97) : « Nouveau retard pour le rapport Eizenstat » ; Bund (22.3.97) : « Eizenstat-Report : Schweiz nie Konsultiert » ; Tages-Anzeiger (22.3.97) : « Eizenstat- Bericht : « Absolut undramatisch » ; Neue Luzerner Zeitung (22.3.97) : « Eizenstat-Bericht erneut verschoben ».

ix

La Liberté (19.3.97) : « Damned, même les Anglais s’en mêlent ».

x

Journal de Genève (19.3.97) : « Le livre de Jean Ziegler : un réquisitoire manichéen et hors contexte ».

xi

Journal de Genève (19.3.97) : « Le livre de Jean Ziegler : un réquisitoire manichéen et hors contexte ».

xii

Journal de Genève (20.3.97) « La Suisse en 1939-1945 : une vue pamphlétaire ».

xiii

Les éléments retenus par la presse suisse sont principalement tirés de l’avant-propos signé par Stuart Eizenstat (1997 [1997]).

Au sujet de la neutralité, il y note : « [V]u les circonstances uniques de la Seconde Guerre mondiale, neutralité et moralité se révélèrent difficilement compatibles : trop souvent, la neutralité fut un prétexte pour ignorer toute considération morale » (idem : VII).

Au sujet du rôle économique de la place bancaire suisse : « [La Suisse] figure au premier plan de toute l’histoire de l’or et autres avoirs nazis durant et après la Seconde Guerre mondiale ; en effet, les Suisses furent les principaux banquiers et intermédiaires financiers des nazis, ayant eu à gérer des sommes importantes en or et en devises » (idem : IV) ; « Des documents que nous avons découverts et passés en revue, il ressort également que de l’or a été confisqué à des civils, en particulier aux victimes des atrocités nazies et incorporé dans les réserves d’or de la Reichsbank. […] La Reichsbank organisa la vente ou le nantissement de ce butin provenant des camps de concentration, ainsi que la refonte d’une partie de cet or en lingots, dont l’apparence – vu que leur origine fut souvent cachée – était identique à celle des lingots volés aux banques centrales. Lorsque ses partenaire commerciaux commencèrent à