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2. LA DESCRIPTION DES ÉTAPES DE LA RECHERCHE

2.4 La conception et l’évaluation du produit

Présentée au quatrième chapitre, cette étape s’est faite en deux temps. En premier lieu, il nous a fallu concevoir le programme. Lors sa conception, les données du cadre théorique ont principalement été utilisées, de même que des idées inspirées de différents ouvrages d’auteurs et chercheurs. Finalement, les expériences de la chercheuse en tant que praticienne constituent la dernière source de contenu. En deuxième lieu, il nous importait de valider le programme de façon pratique puisque, rappelons-le, cette recherche poursuit un enjeu pragmatique. Comme elle vise la résolution de problèmes de fonctionnement provenant de la pratique par la recherche de solutions qui y sont ancrées (Van der Maren, 1999), il semble pertinent de s’assurer que le programme trouve sa place sur le terrain, c’est-à-dire dans le milieu scolaire. En effet, autant Van der Maren (1999) que Harvey et Loiselle (2009) proposent respectivement de mettre au point ou d’opérationnaliser l’objet développé dans le cadre d’une recherche développement en éducation. Aux fins de recherche, nous avons opté pour une évaluation du programme par des évaluatrices externes plutôt que pour une mise à l’essai.

L’entretien13 de recherche nous a semblé être un moyen efficace de recueillir

les commentaires des évaluatrices externes. Cannel (1974, dans Boutin, 1997) définit l’entretien comme étant « une conversation initiée par l’interviewer dans le but spécifique d’obtenir des informations de recherche pertinentes qui est centrée par le chercheur sur des contenus déterminés par les objectifs de la recherche» (p. 21). Boutin (1997) précise que cette définition concerne autant l’entretien individuel que l’entretien de groupe. Quant à lui, Grawitz (1986, dans Boutin, 1997) mentionne que, dans le domaine de l’éducation, « l’entretien de recherche est un procédé d’investigation scientifique, utilisant un processus de communication verbale, pour recueillir des informations, en relation avec le but fixé » (p. 22).

Nous avons donc approché six personnes de notre entourage susceptibles d’être intéressées à participer à l’évaluation du programme. Ces personnes ont démontré leur intérêt pour notre recherche en acceptant d’agir en tant qu’évaluatrices composant l’équipe d’expertes. Les membres qui composent cette dernière occupent des postes variés : chargées de cours à l’université de Sherbrooke, conseillère pédagogique, et enseignantes au préscolaire et au 1er cycle du primaire. Le profil de ces évaluatrices est présenté au tableau 8 (p. 102).

Pour le bien de cette recherche, quelques aspects éthiques ont été respectés. Tout d’abord, après avoir contacté chacune de ces personnes, afin d’officialiser le tout, nous avons fait parvenir une lettre de présentation du projet de recherche (annexe F) ainsi qu’un formulaire de consentement (annexe G) fournissant une explication quant aux objectifs poursuivis par la recherche, aux engagements de chacun des partis et à l’utilité de cette démarche d’évaluation. Par ce même formulaire, nous avons obtenu le consentement des évaluatrices pour filmer les

13Boutin (1997) précise qu’il existe chez les auteurs une hésitation sur le choix du terme à utiliser. Le mot « entretien » semble plus répandu dans la francophonie, alors que le mot « entrevue » est davantage employé au Québec. Le terme « entretien » sera donc préconisé, celui-ci étant plus juste, car « il s’agit de désigner une activité de collecte de données dans le cadre d’une recherche » (p. 21).

entretiens nous permettant de recueillir les commentaires, de pouvoir les réentendre au besoin et d’utiliser ceux-ci afin d’apporter des modifications au programme.

Par la suite, afin de nous assurer que les évaluatrices portent leur regard sur des points précis du programme et afin de les soutenir dans leur préparation pour l’entretien, nous leur avons fait parvenir un questionnaire. Celui-ci est présenté à l’annexe H. Les évaluatrices ont eu environ un mois et demi pour se préparer.

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TABLEAU 8

LE PROFIL DES ÉVALUATRICES

Évaluatrice Profil des évaluatrices

A  Enseignante depuis 13 ans;

 travaille actuellement au préscolaire;

 a complété un diplôme de 2e cycle en enseignement. B  Enseignante depuis 28 ans;

 travaille actuellement en 1re année;

 rédige actuellement un essai sur la relation d’attachement;  a complété un diplôme de 2e cycle en enseignement. C  Enseignante depuis 26 ans;

 travaille actuellement en 1re année. D  Enseignante depuis 12 ans;

 travaille actuellement en 1re année;

 a complété une maitrise en éducation sur l’intelligence émotionnelle;  est chargée de cours à l’Université de Sherbrooke.

E  Conseillère pédagogique depuis 6 ans en intelligence émotionnelle, en insertion professionnelle et en français;

 a enseigné pendant 6 ans au primaire auparavant;

 est chargée de cours à l’Université de Sherbrooke depuis 8 ans en intelligence émotionnelle;

a déposé un essai sur l'intelligence émotionnelle qui est en étroite

relation avec le lien d'attachement.

a assisté à une formation de Gordon Neufeld: Les facteurs de

l'enseignabilité;

a participé à plusieurs formations d'un jour données aux enseignants

de sa commission scolaire par Richard Robillard (à titre de participante ou de formatrice).

F  Enseignante depuis 12 ans;

 travaille actuellement au préscolaire;

 rédige actuellement un essai sur la relation d’attachement;  a complété un diplôme de 2e cycle en enseignement.

Tableau 8

Enfin, nous avons procédé aux entretiens de recherche. Pour des raisons de disponibilité et de situation géographique, quatre entretiens ont eu lieu. Un premier entretien de groupe a eu lieu avec la participation de trois évaluatrices. De plus, trois entretiens individuels ont été réalisés. Tout au long de ces entretiens, en plus des questions transmises au préalable, d’autres questions de clarification ont à l’occasion été posées pour assurer une meilleure compréhension des propos formulés. Les questions étaient pour la majorité ouvertes permettant ainsi de faciliter la prise de parole en donnant les premières indications sur la façon dont l’enquêté se représente le problème (Guittet, 2002).

Bref, les commentaires recueillis par l’entremise d’entretiens de recherche avec une équipe d’évaluatrices externes ont servi à valider la pertinence, la cohérence et la faisabilité du programme avec l’objectif de faire des modifications en conséquence dans le but de l’améliorer. De fait, une rétroaction ainsi que les modifications réalisées sont aussi présentées dans ce chapitre. Cela nous a permis de concevoir une version finale du programme sur laquelle s’établit le cinquième chapitre.