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Une conception internationale du vieillissement et de la dépendance

Introduction du premier livre

CHAPITRE 2 La prise en charge de la dépendance au-delà des frontières nationales

2.4 Une conception internationale du vieillissement et de la dépendance

Le 20ème siècle est marqué par un accroissement important de la longévité. Cette longévité, accompagnée d’une croissance démographique aux 20ème et 21ème siècles, entraîne inévitablement une augmentation de la population âgée et un vieillissement démographique dans l’ensemble des pays. Ce phénomène peut conduire à des situations compliquées, particulièrement pour les pays en voie de développement. En effet, ces derniers doivent non seulement faire face au vieillissement de leur population mais ils doivent également être vigilants à la poursuite de leur développement (économique, sanitaire…). Les pays développés, quant à eux, doivent être attentifs à leur vieillissement démographique ainsi qu’au chômage et au maintien de leurs systèmes de pensions. Ainsi, le vieillissement représente un thème commun à la plupart des pays et le fait de vieillir correctement et dignement constitue une thématique d’envergure internationale, dont les objectifs sont d’aboutir à des échanges et à des accords internationaux178. On peut d’ores et déjà s’interroger sur les fondements de cette démarche internationale ? Depuis quand et de quelle manière cette vision globale s’est-elle mise en place ? De plus, cette dimension internationale est directement liée à notre époque, c’est-à-dire à l’évolution des infrastructures, à la facilité de se déplacer et à la vulgarisation des nouvelles technologies (en particulier au sein des pays développés). Quelle est donc l’influence de ces éléments sur le comportement des personnes âgées. Engendrent-ils des migrations particulières ? Et ces mouvements modifient-ils l’économie locale ?

Echelle internationale : quelle démarche pour quels objectifs ?

La prise de conscience du vieillissement de la population débute au milieu du 20ème siècle suite aux initiatives de l’Argentine en 1948 et de Malte en 1969179 dans le cadre de l’Organisation des Nations-Unies (ONU). Dans le même temps, l’Assemblée générale des Nations-Unies adopte progressivement des « résolutions » relatives à la protection des droits et du bien-être des personnes âgées. En 1974, la Conférence mondiale sur la population invite les gouvernements à tenir compte de l’évolution de la population âgée dans leurs politiques. On assiste alors à une prise de conscience de la croissance de cette tranche de population. Dès lors, l’Assemblée générale des Nations-Unies organise un débat et convoque « une assemblé

178 Rapport de l’Assemblée mondiale sur le vieillissement (1982), Vienne, du 26 juillet au 6 août 1982, Nation-Unies, New-York, 119p.

179 Rapport de l’Assemblée mondiale sur le vieillissement (1982), Vienne, du 26 juillet au 6 août 1982, Nation-Unies, New-York, 119p.

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mondiale sur le vieillissement ». En 1982, la première rencontre internationale est organisée à Vienne et est intitulée « la révolution silencieuse » (en lien avec l’image de l’évolution démographique). En 1990, l’Assemblée générale crée la « journée internationale des personnes âgées » afin de mettre en avant le vieillissement de la population. Elle représente un phénomène annuel destiné à promouvoir la contribution des personnes âgées au sein de la société. Tous les ans, elle est coordonnée par la ville de Genève sur une thématique particulière. Le 1er octobre 2013, la thématique était : « L’avenir que nous voulons : ce que disent les personnes âgées ». Cet évènement a pour objectif de rendre visible les séniors, de valoriser leur image et d’impliquer l’ensemble de la population sur la question du vieillissement. En 2010, l’Assemblée générale des Nations-Unies forme un groupe de travail sur le thème du vieillissement, dont l’objectif est de protéger les droits fondamentaux des personnes âgées. Ce groupe de travail a pour mission d’examiner le cadre international en place, d’identifier les lacunes et d’élaborer de nouveaux instruments. Parallèlement, l’Assemblée générale lance une campagne mondiale d’informations et instaure des objectifs mondiaux en lien avec le vieillissement démographique.

Parmi les évènements importants, « l’assemblée nationale sur le vieillissement » représente l’un des fondements politiques à l’échelle internationale pour l’ensemble des pays. La deuxième manifestation a eu lieu à Madrid en 2002 et avait pour objectif « de faire face aux possibilités et aux défis du vieillissement de la population au 21ème siècle et de promouvoir le développement d’une société pour tous les âges »180. Elle permet d’établir un « plan international d’actions sur le vieillissement », qui lui-même, représente un outil d’aide pour les décideurs. Il doit permettre aux différents pays de guider les projets en lien avec la vieillesse et de pouvoir élaborer des recommandations (selon le profil et le stade de développement des pays). Il revêt une multitude de domaines comme la place des personnes âgées au sein de la société, l’emploi des séniors, l’amélioration de l’état de santé et de la prise en charge des personnes âgées ainsi que la place des aidants. Tous ces thèmes concourent à l’intégration des personnes âgées dans la société, au recul de la dépendance et à une meilleure prise en charge. Car précisons qu’en matière d’emploi, les activités des personnes âgées (soins aux proches, gardes des petits-enfants, travaux ménagers, bénévolat…) sont encore trop souvent mises à l’écart (emplois, urbanisation, modifications du modèle familial, accès insuffisant aux technologies modernes…). Cette tendance s’accompagne également d’un réel manque d’insertion des tranches d’âge supérieures à 55 ans. En 2010, 40 % des personnes âgées de 55

180 Rapport de la deuxième assemblée mondiale sur le vieillissement (2002), Madrid, du 8 au 12 avril 2002, Nations-Unies, 2002, 84p.

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à 64 ans sont en emploi en France, contre 46 % pour la Zone Euro et 48 % pour l’Union Européenne des quinze181. Cette tendance est le résultat du faible taux d’emplois des plus de 60 ans. En 2010, ces derniers ne sont que 18 % en France à exercer une activité professionnelle alors qu’ils sont 29 % au sein de la Zone Euro et près de 31 % sur l’ensemble de l’Union Européenne182.

En matière de santé, la croissance économique d’un pays est plus favorable si sa population est en bonne santé. Malheureusement, tous les pays ne prétendent pas allier longévité et bonne santé. Même si la santé dépend largement des déterminants environnementaux, économiques et sociaux (milieu géographique, éducation, profession, revenu…), les états doivent autant que possible encourager la promotion de la santé pour favoriser un vieillissement sain. Cet objectif s’avère particulièrement vrai lorsque l’on connaît l’évolution du nombre de personnes atteintes de démences. Pour cela, le « plan international d’actions sur le vieillissement » attache une importance particulière à l’environnement des personnes âgées. Le maintien à domicile et le rôle de l’aide informelle représentent ainsi des thèmes centraux importants.

Tous les pays s’accordent à dire que la recherche dans le domaine de la vieillesse et de la dépendance doit être mise en avant. La collecte et l’analyse de données, la mise en place d’indicateurs et l’utilisation d’outils communs sont indispensables pour obtenir des résultats standardisés. Ces résultats peuvent ensuite appuyer les actions gouvernementales et l’application des mesures sur le vieillissement. A ce titre, depuis 2011, l’OMS a lancé le programme « Villes amies des aînés » dont la première manifestation a eu lieu à Dublin183. L’objectif de ce programme est d’aider les villes à se tenir informées des actions innovantes qui se réalisent partout dans le monde concernant la bonne santé et la vie des personnes âgées. Ainsi, une centaine de villes se sont associées à ce programme. Ce dernier a fait émerger de nombreuses idées et a entraîné la création d’un portail d’information pour mettre en contact les individus et les communautés du monde entier. Toutefois, toutes ces démarches et tous ces objectifs demandent des investissements et des ressources humaines et financières que peu de

181 CLAISSE C., DANIEL C., Et Al (2011) Emploi des séniors : Synthèse des principales données sur l’emploi

des séniors, Document d’études DARES, n° 164, 101p.

182 CLAISSE C., DANIEL C., Et Al (2011) ouvrage cité

183 BEARD J. (2012) Programme « Villes amies des aînés » de l’OMS par John BEARD, directeur du département Vieillissement et cycle de fin de vie de l’OMS, Les défis territoriaux face au vieillissement, La documentation française, 183p.

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pays possèdent pour mener à bien ces actions. Chacun est alors vigilant à la distribution des ressources aux différentes échelles.

Dans le cadre de cette démarche standardisée, Eurostat prépare un règlement européen qui conduira les états membres à réaliser des enquêtes de santé et à tenir compte d’un questionnaire commun184. Néanmoins, il ne faut pas omettre l’idée que la question du vieillissement est relativement récente pour certains pays, ce qui fait que les perspectives du « Plan international du vieillissement » sont parfois confrontées à des problèmes d’organisation et de financement. Le rôle du Plan est alors de donner des préconisations, comme par exemple, la sensibilisation des professionnels et des non professionnels, le développement de la médecine gériatrique, la construction de structures adaptées, l’adaptabilité du parc de logements existants, l’adaptation des infrastructures… et c’est ensuite aux pays de prendre le relai et d’intégrer progressivement ces problématiques au sein de leurs programmes. L’application du Plan ne peut fonctionner que si les pouvoirs publics, la société civile et le secteur privé collaborent. En France, ces thèmes sont connus du grand public et l’on retrouve ces objectifs au sein des politiques du pays.

Les interactions entre les pays, combinées à la croissance des richesses et au développement des technologies, entraînent de nouveaux comportements, en particulier pour les pays développés. En effet, aujourd’hui, les frontières deviennent de plus en plus perméables. Dès lors, au moment du passage à la retraite, certains foyers n’hésitent pas à changer de lieu de résidence et de mode de vie, aussi bien à une échelle locale qu’à une échelle internationale.

Une mobilité résidentielle croissante des retraités

Depuis quelques années, les retraités n’hésitent plus à quitter leur région d’origine ou à changer de pays. Bien entendu, le choix de la destination dépend des revenus de chacun et des règles d’acquisition des droits, du coût de la vie, aussi bien pour le logement et la nourriture que pour les soins. En Grèce et en Espagne, ces besoins de base représentent 80 % du budget des retraités et, en Grande-Bretagne, 67 % des retraités voient leur budget uniquement absorbé par la nourriture et le logement185. Parmi ces besoins de base, le logement représente la principale source de dépenses des retraités. En effet, il est l’élément central du bien-être et de l’autonomie des personnes âgées. C’est la raison pour laquelle certains retraités n’hésitent pas à changer de

184 BOUVIER G. (2011) Le volet Ménages de l’enquête Handicap-Santé : Présentation, calcul des poids, INSEE, 61p.

185 CRIBIER F., DIELEMAN F. (1993) La mobilité résidentielle des retraités en Europe occidentale, Les

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ville ou de pays pour pouvoir bénéficier de conditions de vie meilleures. Bien entendu, les migrations doivent être considérées en fonction du contexte de chaque pays.

2.4.2.1 Les grandes tendances migratoires des retraités selon les pays

A l’échelle internationale, les migrations des retraités diffèrent d’un pays à l’autre. Certains pays comme la France et la Grande-Bretagne ont davantage recours à la migration que d’autres nations telles que l’Espagne ou le Portugal. En 1988, les taux de migrations sont de 1 % à 2 % pour la Hongrie, l’Italie, la Belgique, les Pays-Bas et la Pologne186. Cette proportion est plus importante (3 % à 4 %) pour l’Allemagne, la Grande-Bretagne et la France. Aux Etats-Unis, le recensement de 2000 indique que 20 % des personnes âgées de plus de 65 ans quittent leur lieu de résidence dans les cinq années qui précèdent ce recensement187. Lorsqu’il s’agit de changer de pays, les couples sont plus mobiles que les personnes seules. Les situations de migrations pour rejoindre un pays d’origine ou pour retrouver sa famille existent mais elles ne représentent pas les principaux motifs de mobilité188. Au contraire, le coût de la vie et l’environnement sont deux éléments importants qui motivent un changement de lieu de résidence.

Les évolutions démographiques et les migrations induites créent des « espaces-vieillissement »189. En effet, dans la plupart des pays, les migrations entraînent une rupture entre les régions centrales, urbanisées, voire métropolitaines (Île-de-France, Californie…) au sein desquelles les aînés sont peu présents et les périphéries où, au contraire, les plus âgés sont plus nombreux. Ces périphéries se décomposent elles-mêmes en deux ensembles distincts, d’une part, les régions touristiques et littorales (Méditerranée, Floride…) qui vieillissent actuellement et qui vont continuer de vieillir en raison des migrations interrégionales, et les régions rurales et de moyennes montagnes qui sont peu attractives et qui vont vieillir en raison des populations sur place et du faible taux de renouvellement démographique des classes d’âges plus jeunes (Massif Central, Appalaches…). Ainsi, les régions les plus attractives pour les retraités sont les littoraux (Angleterre, Belgique et France) et les abords des lacs (Allemagne, Suisse, Italie). Aux

186 CRIBIER F., DIELEMAN F. (1993) La mobilité résidentielle des retraités en Europe occidentale, Les

migrations de personnes âgées en Europe, Espace, populations, sociétés p.445-449.

187 PIHET C. (2010) Bien vieillir aux Etats-Unis : mobilités résidentielles et territoire en mouvement, sous la direction de BURGEL G. et MACE J-M., Les territoires de la santé, Ville en parallèle n° 44, p. 75-94

188 CRIBIER F., DIELEMAN F. (1993) ouvrage cité

189 PIHET C. (2012) Vieillissement des populations et recherche de bien-être : exemple français et américains, p. 121-131, PIHET C., VIRIOT-DURANDAL J-P., PIHET C., CHAPON M-P. (2012) Les défis territoriaux face au

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Etats-Unis, les mouvements migratoires des retraités s’organisent du Nord vers le Sud ou vers les littoraux. Les retraités américains quittent les états les plus urbanisés et les plus froids (du Nord) pour s’installer dans les états du Sud où le climat est plus agréable. Ainsi, les états de New-York et de l’Ohio perdent des habitants âgés alors que les états du Sud Atlantique, les états centraux et ceux du Sud-Ouest des Etats-Unis ont un solde positif pour ces tranches d’âge190.

Les personnes âgées changent plus facilement de département ou de région que de pays. Dans le premier cas, il s’agit souvent d’un mouvement du centre urbain vers sa périphérie. Au passage à la retraite, ces foyers qui résidaient en centre-ville s’installent souvent en banlieue pour être plus au calme et bénéficier d’une résidence indépendante avec jardin. En périphérie des villes, les transports influencent largement le lieu de résidence. Plus ils sont développés, plus le rayon de résidence s’étend. L’âge influence également les migrations. Ce sont les personnes âgées de plus de 70 ans qui sont les plus mobiles et c’est leur niveau de revenu qui influence principalement ces migrations. Après 75 ans, cette mobilité devient plus importante mais pour entrer en institution. Dès lors, à cet âge, les femmes non mariées sont plus mobiles que les couples. Si autrefois, les migrations ne concernaient qu’une partie restreinte des classes sociales, ce n’est plus autant le cas aujourd’hui. Il y a 20 ans, ces changements de lieu de vie concernaient principalement les couches sociales aisées alors que depuis quelques années, ces migrations concernent de plus en plus les couches populaires. C’est particulièrement le cas aux Etats-Unis191.

2.4.2.2 Le comportement des retraités français

En 2010, plus de 1,5 millions de français vivent à l’étranger et leur proportion ne cesse d’augmenter192. Ce chiffre ne représente qu’une partie de la réalité car les français seraient environ deux fois plus nombreux à s’expatrier. En effet, beaucoup ne s’inscrivent pas sur les listes du consulat au moment de leur départ. Parmi ces expatriés, un tiers sont des retraités et leur proportion croît également. Beaucoup d’entre eux sont des salariés étrangers qui ont été naturalisés. Pour les autres, on constate qu’ils ne partent pas uniquement pour retrouver leur

190PIHET C. (2010) Bien vieillir aux Etats-Unis : mobilités résidentielles et territoire en mouvement, sous la direction de BURGEL G. et MACE J-M., Les territoires de la santé, Ville en parallèle n° 44, p. 75-94

191 PIHET C. (2010) ouvrage cité

192 CRIBIER F., DIELEMAN F. (1993) La mobilité résidentielle des retraités en Europe occidentale, Les

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pays d’origine mais tout simplement pour bénéficier de conditions de vie plus agréables. Cette situation apparaît d’actualité et d’ailleurs la « presse grand public » y porte un intérêt certain. Par exemple l’article du magazine « le nouvel observateur » paru en juillet 2012 traite de : « la retraite à l'étranger [qui] tente de plus en plus de Français ». Parmi les motifs de départ, c’est l’aspect de la douceur du climat qui arrive en tête. Ainsi, les destinations « phares » sont les pays qui bénéficient d’un climat chaud comme la Tunisie et le Maroc, voire tropical comme le Brésil, la République Dominicaine ou encore la Thaïlande193. De plus, ces destinations sont convoitées pour des raisons fiscales. Le coût de la vie y est inférieur à celui de la France et est avantageux pour les retraités expatriés. Toutefois, la France reste célèbre pour son assurance médicale et certains français décident également de rester en Europe pour bénéficier de cette couverture. En effet, elle n’est pas systématique dans les autres pays. Certains pays ont passé une convention avec la France pour faciliter la prise en charge financière des soins alors que pour d’autres, il faut adhérer à la caisse des français à l’étranger (CFE).

Selon les chiffres de la Caisse des français à l’étranger, ils seraient 8 % en 2010, soit environ 50 000 retraités à résider au Maroc entre Marrakech et Agadir, la Tunisie arrivant juste après. Ces deux pays sont attractifs car ils sont proches de la France, on y parle français et le pouvoir d’achat y est plus important qu’en France. De plus, la fiscalité y est très intéressante puisque les abattements peuvent aller jusqu’à 80 %. Face à cet engouement, le Maroc tient par ailleurs tous les ans un salon de l’immobilier à Paris qui rencontre un franc succès. De plus, des complexes résidentiels destinés aux retraités européens voient progressivement le jour, tel que « l’Orangeraie » situé entre Taroudant et Agadir ou « l’Oasis de Noria » (Sénioriales) du groupe « Pierre et Vacances »194. Ce type de résidences offre des logements adaptés et propose une palette de services adaptés aux besoins des personnes âgées. Enfin d’autres destinations, comme la Thaïlande, sont attractives pour les retraités français. La douceur du climat et l’accueil chaleureux des autochtones rendent ce pays accueillant. En cinq ans, ces trois destinations ont connu une hausse de 350 % du nombre d’expatriés retraités195. Même si les achats ne sont pas régis comme en France, pour 250 000 euros, les retraités peuvent acquérir une maison au bord de la plage en Thaïlande ou un appartement à Miami196.

193 TREGUIER E. (2012) La retraite à l’étranger tente de plus en plus de retraités, Nouvel Observateur, 30 juillet 2012

194 CRIBIER F., DIELEMAN F. (1993) La mobilité résidentielle des retraités en Europe occidentale, Les

migrations de personnes âgées en Europe, Espace, populations, sociétés p.445-449

195 TREGUIER E. (2012) La retraite à l’étranger tente de plus en plus de retraités, Nouvel Observateur, 30 juillet 2012

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Comme nous l’avons évoqué, il est difficile de connaître les raisons qui motivent les retraités à changer de pays. Certes, on connaît les tendances générales mais on ne dispose pas de données précises qui permettraient d’établir des statistiques et un suivi. Certains chercheurs197 ont tout de même dressé une typologie en quatre groupes de la mobilité des retraités. Selon ces auteurs, le premier groupe est constitué par les personnes qui continuent de résider là où elles vivaient pendant leur activité professionnelle. Un deuxième groupe correspond aux personnes qui s’installent dans une campagne proche de la ville où elles travaillaient. Un troisième groupe rassemble les retraités qui souhaitent revenir dans la région de leur enfance. Enfin, un quatrième groupe est constitué par des populations qui ont apprécié une région lors de vacances et qui décident de s’y installer pour leur retraite. A ces quatre groupes s’ajoutent également les retraités qui possèdent plusieurs résidences et qui vivent dans chacune d’elle selon les saisons