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Composantes de rôle de l’AIC : semblables aux écrits, mais plus spécifiques

CHAPITRE VI : DISCUSSION

6.3 Discussion en lien avec les connaissances empiriques

6.3.3 Composantes de rôle de l’AIC : semblables aux écrits, mais plus spécifiques

Les composantes de rôle qui ont émergé de ce projet s’apparentent beaucoup aux composantes de rôles qui avaient été identifiées à partir des écrits. Toutefois, elles sont beaucoup plus spécifiques et permettent d’avoir une vision plus claire du rôle en contexte hospitalier québécois.

Selon Villeneuve (2005), l’AIC planifie, supervise et coordonne les activités d’un service pour toute la durée de celui-ci en agissant à titre de personne-ressource auprès de ses collègues pour la planification, la distribution et l’évaluation des soins infirmiers. La composante de planification étant également appuyée par les écrits de Krugman et Smith (2003) et de Morris (2004) ne s’est pas retrouvée explicitement dans les résultats de l’étude, mais plutôt de façon sous-entendue via les propos des participants. Elle a donc été intégrée à la composante coordination des soins sur

l’unité. La coordination des soins sur l’unité permet à l’AIC de distribuer et de coordonner le

travail sur l’unité en utilisant de façon optimale les ressources afin que l’équipe de soins prodigue les meilleurs soins possibles (Connelly et al., 2003; Morris, 2004). Il est clair que cette coordination est un aspect important du rôle de l’AIC. Toutes les AIC et la plupart des IC en font mention de façon très claire et il semble que ce soit la première idée qui leur vient en tête lorsqu’on leur demande de parler de leur rôle ou de parler du rôle de leur AIC.

L’assignation et l’encadrement du personnel ressort comme une composante associée à la coordination du personnel, mais sous un angle plus spécifique. Selon Villeneuve (2005) et Morris

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(2004), l’AIC est responsable de soutenir le personnel et d’évaluer la qualité des soins qui sont prodigués sur une base constante pendant la durée de son service. L’évaluation du personnel et de la qualité des pratiques sont des éléments souvent rapportés par les AIC participantes de même que les IC qui parlaient de leur AIC. Bien que peu signifié dans les écrits, l’encadrement du personnel passe aussi par l’assignation de chaque infirmière à un groupe de patients pour un quart de travail donné qui comporte un volet de planification. Les AIC en font souvent mention dans les entretiens et les documents recueillis le confirment. Selon Morris (2004), l’AIC distribue le travail sur l’unité pour une utilisation optimale des ressources, ce qui inclut l’assignation des patients.

La composante de coordination des ressources matérielles et informationnelles sur l’unité de soins a été libellée de la même façon pour les IC que pour les AIC puisqu’elles en parlent de la même façon dans les entretiens. Bien que le matériel ne soit pas abordé par tous les participants, la communication et la diffusion de l’information semblent faire l’unanimité et être une composante primordiale dans la définition du rôle. Certains auteurs identifient la communication comme une compétence essentielle à détenir comme AIC (Flynn et al., 2010).

Pour ce qui est de la gestion des conflits, c’est un concept qui fait l’unanimité autant dans les résultats de l’étude que dans les écrits entourant le rôle de l’AIC. Elle doit être apte à intervenir lors de problématiques vécues sur l’unité, dont la gestion des conflits entre les employés et les plaintes de patients et de famille (Armstrong & Hedges, 2006; Connelly et al., 2003; Flynn et al., 2010; Sherman, 2005). La composante de rôle en lien avec ces aspects s’intitule gestion terrain des plaintes et des conflits sur l’unité. Le terme de terrain a été utilisé pour mettre en lumière cette gestion directement sur l’unité auprès des équipes. D’ailleurs, l’AIC est souvent la première à recevoir cette plainte ou à être informée des problématiques ou conflits de tout ordre.

Comme pour les IC, le leadership est prédominant dans les propos des participants comme dans les écrits recensés. Par contre, les résultats suggèrent que le concept de leadership des AIC soit

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abordé sous l’angle du travail d’équipe. Les quelques écrits sur l’AIC abordent le leadership de façon générale comme un concept dominant dans leur rôle sans nécessairement le définir (Armstrong & Hedges, 2006; Connelly et al., 2003; Krugman & Smith; Sherman, 2005). Le travail d’équipe semble être une pierre angulaire pour l’optimisation de la mise en œuvre du rôle (Connelly et al., 2003). D’ailleurs, des ateliers de formation sur le rôle développés dans certaines études ont fait ressortir cette affirmation (Flynn et al., 2010; Sherman, 2005).

Le soutien clinique apparait dans toutes les études recensées sur l’AIC. L’AIC détient des compétences cliniques et techniques comprenant des responsabilités directement reliées aux soins du patient (Connelly et al., 2003; Flynn et al., 2010; Sherman, 2005). Les résultats démontrent que ce soutien clinique de l’AIC est omniprésent en contexte hospitalier sur les unités consultées, c’est pourquoi la composante a été maintenue. Les AIC sont appelées à être une référence en matière de pratiques optimales de soins. Elles sont aussi présentes en soutien aux personnes peu expérimentées ou qui sont nouvelles sur l’unité.

La composante de coordination de la trajectoire patient est celle qui semble être spécifique au contexte hospitalier québécois, puisqu’elle n’a émergé que des propos des participants et à travers quelques sources documentaires. En d’autres mots, c’est une composante qui n’avait pas été répertoriée dans les écrits jusqu’ici. Toutes les AIC participantes ont décrit leur rôle, entre autres, en lien avec toute la trajectoire du patient et aucun écrit recensé n’a abordé explicitement cet aspect du rôle. La composante englobe les notions de gestions des lits, d’échanges et de collaboration avec les différents professionnels et la gestion des départs et des admissions des patients de l’unité.